Titre : |
La sexualité : cours donné à l'université de Clermont-Ferrand (1964) ; suivi de Le discours de la sexualité : cours donné à l'université de Vincennes (1969) |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Michel Foucault (1926-1984), Auteur ; François Ewald (1946-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Claude-Olivier Doron, Editeur scientifique |
Editeur : |
Paris cedex 06 : Éditions de l'EHESS, École des Hautes Études en Sciences Sociales |
Année de publication : |
2018 |
Autre Editeur : |
Paris Cedex 07 : Éditions Gallimard |
Collection : |
Hautes études, ISSN 0291-4026 |
Importance : |
1 vol. (X-279 p.) |
Format : |
24 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-02-140113-4 |
Prix : |
25 € |
Note générale : |
Le premier, donné à Clermont-Ferrand en 1964, s'interroge sur les conditions d'apparition, en Occident, d'une conscience problématique et d'une expérience tragique de la sexualité, ainsi que de savoirs qui la prennent pour objet. Partant d'une réflexion sur l'évolution du statut des femmes et du droit du mariage, ce cours aborde l'ensemble des savoirs sur la sexualité, de la biologie ou l'éthologie à la psychanalyse. Le second, donné à Vincennes en 1969, prolonge en même temps qu'il déplace ces interrogations. Foucault s'y intéresse plus en détail à l'émergence d'un savoir biologique sur la sexualité et à la manière dont celle-ci a été investie dans un ensemble d'utopies au long des XIXe et XXe siècles : utopies transgressives de Sade à Histoire d'O., utopies intégratives, visant à réconcilier la société et la nature sexuelle de l'Homme, de Fourier à Marcuse. C'est l'occasion pour Foucault d'approfondir sa généalogie critique du double thème de la sexualité naturelle et de la libération sexuelle, engagée dès 1964 mais qui prend d'autant plus de sens après Mai 1968.
Ces cours sont deux jalons essentiels pour une archéologie de la sexualité comme expérience moderne. On y découvre un Foucault qui n'hésite pas à faire jouer les données biologiques sur la sexualité contre une certaine conception étriquée du sujet humain ; un Foucault attentif à maintenir le potentiel transgressif contenu dans l'expérience sexuelle et à analyser les conditions économiques, sociales et épistémologiques de sa constitution récente en objet de savoir et en enjeu politique |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
|
Mots-clés : |
Sexualité -- Histoire
Sexualité -- Philosophie
Sexualité (psychologie) |
Index. décimale : |
F-67 Éducation à la sexualité / Éducation à la vie sexuelle |
Résumé : |
Un cours sur les conditions d'apparition en Occident d'une conscience problématique et d'une expérience tragique de la sexualité. Il aborde le statut des femmes, le droit du mariage, les savoirs sur la sexualité, la biologie, l'éthologie ou la psychanalyse. Le second texte évoque l'émergence d'un savoir biologique sur la sexualité et son intégration dans les utopies aux XIXe et XXe siècles. |
Note de contenu : |
Contient :
La sexualité : cours donné à l'université de Clermont-Ferrand (1964)
Le discours de la sexualité : cours donné à l'université de Vincennes (1969)
Table des matières :
Avertissement VII
Règles d'établissement des textes IX
La sexualité. Cours donné à l'université de Clermont-Ferrand (1964) 1
Leçon 1. Introduction 3
Interroger les rapports entre la sexualité et notre culture. L'opposition entre le biologique de la sexualité et la culture est caractéristique de la civilisation occidentale. Définition de ce qu'il faut entendre par « culture occidentale ». A. Synchroniquement : monogamie et patriarcat. Déséquilibre des rapports hommes-femmes et mécanismes compensateurs. Implique une structure et des problèmes que l'on retrouve quels que soient les régimes politiques. B. Diachroniquement : transformations qui marquent notre culture contemporaine depuis le XIXe siècle. 1. Évolution des mécanismes compensateurs des déséquilibres hommes-femmes : tendance à une égalisation progressive et logique de complémentarité hommes-femmes. 2. Transformation des rapports entre droit et sexualité : la sexualité cesse de jouer un rôle centrale dans le mariage comme institution juridique. 3. Apparition d'une « conscience problématique de la sexualité » : la sexualité comme thème anthropologique ; la sexualité comme lieu privilégié des valeurs morales et subjectives ; la sexualité comme espace de contestation et de transgression radicale : expérience tragique de l'homme moderne. Sade, au seuil de la modernité.
Leçon 2. La connaissance scientifique de la sexualité 21
Spécificité européenne moderne d'une science de la sexualité. Place centrale de celle-ci dans les sciences de l'homme : lieu d'intrication privilégié du psychologique et du physiologique ainsi que de l'individuel et du social. La sexualité occupe la place de contrat et de l'imagination à l'âge classique, et de la religion et de la sensation au XIXe siècle. Cette centralité explique que la psychanalyse soit la clé des
sciences de l'homme. Trois domaines des sciences humaines de la sexualité : a. psychophysiologie ; b. psychopathologie ; c. psychosociologie. La sexualité y est un objet négatif, saisi dans ses déviations, sauf dans la psychophysiologie. I. La psychophysiologie de la sexualité : A. Bref historique de la biologie de la sexualité. B. Les différents modes de la sexualité : la sexualité est un mode parmi d'autres de la reproduction ; la distinction des sexes est elle-même complexe, variable et à niveaux multiples dans la nature. C. Les déterminants de la sexualité : 1. Les hormones : histoire de leur découverte et caractérisation. 2. Le sexe génétique : théories de la détermination génétique des sexes. La notion de « sexe » renvoie à deux notions distinctes (génétique et génital) et met en oeuvre un jeu complexe de déterminations et de différenciations.
Leçon 3. Le comportement sexuel 37
La psychologie ne connaît le comportement sexuel qu'à travers ses déviations. Pauvreté des connaissances sur la sexualité « normale » et confusions autour de la « normalité sexuelle » : importance des distorsions entre fréquence et normalité. La notion de sexualité normale confond l'idée d'une finalité biologique et tout un réseau de normes et d'interdits sociaux. Plutôt que le partir de cette « sexualité normale », prendre l'ensemble des conduites sexuelles dans leur distribution la plus large (psychopathologie, psychosociologie) ; commencer par problématiser la notion de comportement sexuel à partir de la sexualité animale. I. La sexualité animale : comportement instinctif mais profondément complexe, plastique et lié aux conditions du milieu. Définition d'un comportement instinctif selon Lorenz et Tinbergen. A. La motivation sexuelle : seuils hormonaux, stimuli externes, effets de groupe et socialité. B. Déroulement de l'acte sexuel : série de conduites complexes, qui débordent largement l'acte procréateur, et mettent en jeu le rapport à l'espace, aux autres, au milieu. 1. Activité d'appétence ; 2. territoire sexuel ; 3. parade sexuelle ; 4. acte consommateur. Le comportement sexuel dépend donc à la fois d'une commande hormonale et d'un système de signaux obéissant à un code, donc d'un message. Intrication du biologique, du milieu et du rapport aux autres : la sexualité humaine ne constitue pas un apax dans le monde biologique. Mais il y a néanmoins des coupures : la plus importante concerne le rapport de la sexualité humaine à la Loi, l'interdit et la transgression. Explicitation de ces rapports : la conduite sexuelle humaine suppose nécessairement un jeu de règles et d'interdits ; elle implique donc toujours la transgression possible. Situation paradoxale de la sexualité humaine : à la fois la nature en dessous de toute règle, fondement naturel de tout lien ; et impliquant toujours la règle et la transgression. De là les deux langages traditionnels de l'expérience de la sexualité en Occident : lyrisme de l'amour
et érotisme de la transgression. Le XIXe siècle invente un nouveau langage : la psychopathologie de la sexualité.
Leçon 4. Les perversions 61
La notion même de sexualité ne se forme qu'à partir du savoir sur les perversions. L'expérience de la sexualité est loin d'être évidente : elle ne se donne d'abord qu'à travers des négativités. A. Histoire du savoir sur les perversions sexuelles : jusqu'au XVIIIe siècle, confondues dans le monde de la déraison et de l'enfermement ; à la fin du XVIIIe siècle : l'enfermement se différencie : le malade ou le criminel. Quel statut donner à la quasi-folie ou quasi-délinquance sexuelle ? Cas de Sade à Charenton. La transgression sexuelle a un statut flottant. On la rapporte à la maladie sans la confondre avec elle. Exemple de Krafft-Ebing : classification et origine des perversions. B. À la fin du XIXe siècle : états intersexuels et théorie de Marañón. C. L'analyse freudienne des perversions. Son importance et son originalité. 1. Une analyse formelle des perversions selon l'objet et selon le but : la perversion n'est pas le symptôme d'autre chose ; elle est, comme la sexualité, un processus avec un objet et un but ; 2. Une analyse de leur contenu ; 3. Une analyse des rapports entre perversions, maladies et vie normale : des éléments de perversion sont toujours présents dans la vie normale ; rapports de signification et d'esquive entre les névroses et les perversions. La perversion congénitale comme socle commun entre névroses, perversions et sexualité normale : la sexualité infantile.
Leçon 5. La sexualité infantile 79
I. Longue méconnaissance et résistance à l'étude directe de la sexualité infantile. 1. Raisons culturelles : histoire de l'enfance (XVIIIe-XIXe siècle). Postulat de la pureté de l'enfant au XIXe siècle. La guerre et la crise économique au début XXe siècle posent la question de la pédagogie à nouveau frais. 2. Raisons psychologiques : amnésie et rapports névrotiques à l'enfance : l'enfance est toujours appréhendée de manière indirecte par les adultes. 3. Technique psychanalytique : difficultés posées par la psychanalyse des enfants. II. Analyse de la sexualité infantile. A. Les éléments : une sexualité non génitale, portant sur le corps propre, liée à des zones érogènes différentes et faite de tendances partielles. Elle suppose d'intenses activités interprétatives. Distinguer interprétations et fantasmes. Les diverses interprétations. Rapport de la connaissance et du langage au sadisme et au meurtre. La sexualité et l'histoire : rapport à la Loi, rapport aux autres et expérience tragique. B. Les formes d'organisation : 1. l'organisation orale ; 2. l'organisation sadico-anale ; 3. l'organisation génitale. La question de la sexualité féminine.
Le discours de la sexualité. Cours donnée à l'université de Vincennes (1969) 105
Leçon 1. Le discours de la sexualité 107
Distinguer l'analyse du discours de la sexualité : 1. d'une analyse de la manière dont le discours est lieu d'émergence ou objet d'investissement du désir ; 2. d'une histoire de la science de la sexualité (biologie, psychologie, anthropologie de la sexualité). Faire une analyse de la sexualité comme référentiel possible de différents discours (phénomène historique récent). Se demander comment la sexualité s'est épistémologisée : comment elle est devenue domaine de savoir et champ de libération. 5 groupes d'études : a. Transformations de l'expérience de la sexualité à la fin du XVIIIe siècle ; b. Épitémologisation de la sexualité ; c. Découverte de l'étiologie sexuelle des névroses ; d. Sexualité comme référentiel du discours littéraire ; e. Thème de la libération sexuelle.
Leçon 2. Les mutations du XVIIIe siècle 117
Les transformations de la sexualité comme pratique au niveau économique. 1. Rupture des équilibres démographiques et croissance économique. XVe-XVIe siècle : effondrement puis expansion qui se heurte à diverses butées : malthusianisme de fait, innovation technique, centralisation politique. Stagnation-dépression. 2. XVIIIe siècle : croissance économique et stagnation démographique : besoin de main-d'oeuvre : demande de population d'une classe pour une autre. Conséquences : institutions d'assistance, statistique, théorie populationniste, campagne contre célibat, thème de la natalité naturelle, contrôle de sa propre sexualité par la bourgeoisie (mariage-contrat). La sexualité devient science naturelle et connaissance normative. 3. Remarque méthodologique sur les rapports idéologie/science : comment penser l'articulation entre les processus qui affectent une formation sociale et l'épistémologisation de la sexualité ?
Annexe à la leçon 2 121
Leçon 3. Le discours de la sexualité (3) 129
I. Résumé du cours précédent. Comment un processus économique donne naissance à des éléments hétérogènes (institutions, droit, thèmes idéologiques, objets de connaissance). II. Remarques méthodologiques.
Ces éléments forment un système fonctionnel. Ce système suppose une série d'opérations qui doivent être analysées dans leurs contenus, leurs formes et leurs effets. Ces opérations définissent le « codage idéologique primaire » d'un processus économique, qui n'est ni de l'idéologie au sens strict ni le système des éléments hétérogènes, mais les règles qui assurent leur formation. À distinguer de l'« effet idéologique spécifié », c'est-à-dire des propositions non scientifiques produites par ce codage ; et du « fonctionnement idéologique secondaire », c'est-à-dire comment cet effet spécifié joue dans divers éléments du système, y compris dans les sciences, et pas seulement comme obstacle. III. Conclusions. Pas de domaine idéologique unitaire : l'opposition idéologie/science n'est pas pertinente ; le codage idéologique primaire n'est ni un ensemble de représentations ni un inconscient, mais un ensemble de règles mises en oeuvre par une classe sociale ; c'est une pratique de classe sans sujet. La lutte idéologique n'est ni affaire de conscience ni affaire de science, mais de pratiques sociales : non-pertinence du modèle bachelardo-althussérien de la « coupure » et du travail théorique.
Annexe à la leçon 3 133
Leçon 4. Les formes juridiques du mariage jusqu'au Code civil 139
La sexualité et le mariage s'inscrivent dans un ensemble de régularités. Faibles règles matrimoniales des sociétés indo-européennes. Mais, depuis le Moyen Âge, tendance à rendre le mariage plus compliqué (contraintes juridiques notamment) ; cela va de pair avec une critique idéologique du mariage et une volonté de libération de la sexualité. I. Le mariage chrétien : tardif, il superpose le mariage-sacrement au mariage romain ; initialement, mariage facile et sans coercition sociale. II. Augmentation du coût social du mariage : concile de Trente : durcissement des contrôles sociaux et des contraintes ; le poids de la famille augmente. Exemple du mariage chez les petits paysans (Bourdieu). III. Le mariage dans la société bourgeoise : 1. La Révolution : thèmes idéologiques et mesures juridiques : le mariage-contrat et le divorce. 2. Le Code civil : le mariage n'y est pas assimilable à un contrat ; l'autorisation du divorce n'est pas le résultat du contrat mais de la faiblesse humaine. Le mariage, élément naturel et structurant de la société ; la sexualité comme menace perturbatrice qui doit être encadrée par le mariage et exclue socialement.
Leçon 5. Épistémologisation de la sexualité 153
Étudier comment la sexualité a pu devenir l'objet de pratiques discursives. Quels rapports avec la folie ? 1. Des caractères communs : prises
entre l'organique et le social ; objets de discours différents ; discours à la première personne mais exclus ; développement de pratiques scientifiques visant à les libérer de l'idéologie. De ces analogies découle le thème récent d'une parenté entre folie et sexualité. 2. Mais aussi des différences majeures : a. la folie est toujours exclue ; il y a un partage entre sexualité tolérée et exclue ; b. homogénéité synchronique des discours différents sur la folie ; diversité synchronique des règles de formation des discours sur la sexualité ; c. changement des référents des discours sur la folie à différentes époques ; le référent de la sexualité reste globalement le même. Donc deux manières d'en faire l'archéologie. Place de la psychanalyse dans ce cadre : elle prétend donner un référent unique à la folie et fournir une homogénéité discursive à la sexualité. Que doit être une archéologie de la sexualité ?
Leçon 6. La biologie de la sexualité 163
Existence d'un savoir non épistémologisé sur la sexualité, lié à des pratiques multiples (sexualité humaine, agronomie, médecine, religion) ; verbalisé sous des formes différentes (justification ad hoc, théories) ; impossible d'opposer pratique vraie et fausse idéologie ; la science de la sexualité n'émerge pas comme une reprise rationnelle de ces pratiques mais entretient certains rapports avec elles. Maintenir l'autonomie de la science de la sexualité tout en la localisant au sein d'une formation sociale donnée. La sexualité des plantes comme fil conducteur. I. Méconnaissance de la sexualité des plantes jusqu'au XVIIe siècle alors même que des pratiques la visant existent, que l'on admet des sexes pour les plantes, etc. Cette méconnaissance n'est ni liée à des analogies-obstacles, ni à un manque de concepts : elle s'explique par les règles de la pratique discursive des naturalistes. II. Caractères de cette pratique discursive : 1. continuité des phénomènes de croissance individuelle et de reproduction : aucune spécificité de la fonction sexuelle ; 2. statut accordé à l'individu : il n'y a entre individus que des ressemblances et des différences : pas de réalité biologique méta-individuelle dictant sa loi aux individus ; 3. les limites entre individus sont infranchissables : pas de continuum méta-individuel ou individu-milieu. Conséquence : impossibilité de penser une fonction sexuelle propre. Plus largement : un discours est une pratique réglée et ses résistances sont liées aux règles qui l'organisent comme pratique (versus idéologie comme représentation). III. Les transformations : 1. dissociation entre les caractères mâles/femelles et les individus ; 2. la fécondation n'est pas une stimulation mais un transport d'éléments : importance du milieu ; 3. renversement du rapport entre sexualité et individus : la sexualité est une souche méta-individuelle qui donne leur loi aux individus. Conclusion : la mort, la sexualité et l'histoire comme constituants du biologique.
Discontinuité et limite, concepts fondamentaux de la biologie, contre le continuum de l'histoire naturelle. La philosophie humaniste est une réaction à la structure épistémologique de la biologie pour donner sens à la mort, à la sexualité et à l'histoire.
Leçon 7. L'utopie sexuelle 187
I. Distinguer utopies et hétérotopies. Les hétérotopies sexuelles : hétérogénéité des normes sexuelles selon différents lieux dans une société. Cas des sociétés primitives et des nôtres : certaines institutions sont des alternateurs de sexualité. Parfois liées à des thèmes utopiques : le sabbat comme mélange de l'utopie et de l'hétérotopie. II. Reprise de l'introduction : rapports entre utopies et hétérotopies. Utopies homotopiques et hétérotopiques. Les utopies sexuelles : importance du thème sexuel dans les utopies (Sade, Campanella) ; soit l'utopie intégrative : retour à une sexualité normale empêchée par la société ; soit l'utopie transgressive : une sexualité radicalement dénormalisée (Sade, Histoire d'O.). Présence de ces éléments utopiques chez Marcuse et Reich. III. Analyse comparée des utopies intégratives et transgressives : 1. désir-différence-sujet : souveraineté du désir instituant une différence absolue (Sade, Histoire d'O.) versus distribution harmonieuse des différences supprimant le désir (Comte, Fourier, Rétif de La Bretonne) ; 2. loi et dérèglement : loi asociale et non naturelle, asymétrique et déréglée dans l'utopie transgressive versus restitution à la sexualité de sa loi naturelle où la conduite colle à la règle dans l'utopie intégrative. IV. Le problème de la révolution sexuelle : Marcuse ou la double utopie. Libérer la sexualité normale aliénée par la société. Critique des différents postulats de Marcuse : comment ils s'écartent de l'analyse freudienne.
Annexe à la leçon 7 198
Annexe. Extrait du Cahier n° 8, vert septembre 1969 211
Situation des cours 217
Index des notions 263
Index des noms 267
Notes bibliogr. Index |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=213038 |
La sexualité : cours donné à l'université de Clermont-Ferrand (1964) ; suivi de Le discours de la sexualité : cours donné à l'université de Vincennes (1969) [texte imprimé] / Michel Foucault (1926-1984), Auteur ; François Ewald (1946-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Claude-Olivier Doron, Editeur scientifique . - Paris cedex 06 (54, bvd Raspail, 75270) : Éditions de l'EHESS, École des Hautes Études en Sciences Sociales : Paris Cedex 07 : Éditions Gallimard, 2018 . - 1 vol. (X-279 p.) ; 24 cm. - ( Hautes études, ISSN 0291-4026) . ISBN : 978-2-02-140113-4 : 25 € Le premier, donné à Clermont-Ferrand en 1964, s'interroge sur les conditions d'apparition, en Occident, d'une conscience problématique et d'une expérience tragique de la sexualité, ainsi que de savoirs qui la prennent pour objet. Partant d'une réflexion sur l'évolution du statut des femmes et du droit du mariage, ce cours aborde l'ensemble des savoirs sur la sexualité, de la biologie ou l'éthologie à la psychanalyse. Le second, donné à Vincennes en 1969, prolonge en même temps qu'il déplace ces interrogations. Foucault s'y intéresse plus en détail à l'émergence d'un savoir biologique sur la sexualité et à la manière dont celle-ci a été investie dans un ensemble d'utopies au long des XIXe et XXe siècles : utopies transgressives de Sade à Histoire d'O., utopies intégratives, visant à réconcilier la société et la nature sexuelle de l'Homme, de Fourier à Marcuse. C'est l'occasion pour Foucault d'approfondir sa généalogie critique du double thème de la sexualité naturelle et de la libération sexuelle, engagée dès 1964 mais qui prend d'autant plus de sens après Mai 1968.
Ces cours sont deux jalons essentiels pour une archéologie de la sexualité comme expérience moderne. On y découvre un Foucault qui n'hésite pas à faire jouer les données biologiques sur la sexualité contre une certaine conception étriquée du sujet humain ; un Foucault attentif à maintenir le potentiel transgressif contenu dans l'expérience sexuelle et à analyser les conditions économiques, sociales et épistémologiques de sa constitution récente en objet de savoir et en enjeu politique Langues : Français ( fre)
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
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Mots-clés : |
Sexualité -- Histoire
Sexualité -- Philosophie
Sexualité (psychologie) |
Index. décimale : |
F-67 Éducation à la sexualité / Éducation à la vie sexuelle |
Résumé : |
Un cours sur les conditions d'apparition en Occident d'une conscience problématique et d'une expérience tragique de la sexualité. Il aborde le statut des femmes, le droit du mariage, les savoirs sur la sexualité, la biologie, l'éthologie ou la psychanalyse. Le second texte évoque l'émergence d'un savoir biologique sur la sexualité et son intégration dans les utopies aux XIXe et XXe siècles. |
Note de contenu : |
Contient :
La sexualité : cours donné à l'université de Clermont-Ferrand (1964)
Le discours de la sexualité : cours donné à l'université de Vincennes (1969)
Table des matières :
Avertissement VII
Règles d'établissement des textes IX
La sexualité. Cours donné à l'université de Clermont-Ferrand (1964) 1
Leçon 1. Introduction 3
Interroger les rapports entre la sexualité et notre culture. L'opposition entre le biologique de la sexualité et la culture est caractéristique de la civilisation occidentale. Définition de ce qu'il faut entendre par « culture occidentale ». A. Synchroniquement : monogamie et patriarcat. Déséquilibre des rapports hommes-femmes et mécanismes compensateurs. Implique une structure et des problèmes que l'on retrouve quels que soient les régimes politiques. B. Diachroniquement : transformations qui marquent notre culture contemporaine depuis le XIXe siècle. 1. Évolution des mécanismes compensateurs des déséquilibres hommes-femmes : tendance à une égalisation progressive et logique de complémentarité hommes-femmes. 2. Transformation des rapports entre droit et sexualité : la sexualité cesse de jouer un rôle centrale dans le mariage comme institution juridique. 3. Apparition d'une « conscience problématique de la sexualité » : la sexualité comme thème anthropologique ; la sexualité comme lieu privilégié des valeurs morales et subjectives ; la sexualité comme espace de contestation et de transgression radicale : expérience tragique de l'homme moderne. Sade, au seuil de la modernité.
Leçon 2. La connaissance scientifique de la sexualité 21
Spécificité européenne moderne d'une science de la sexualité. Place centrale de celle-ci dans les sciences de l'homme : lieu d'intrication privilégié du psychologique et du physiologique ainsi que de l'individuel et du social. La sexualité occupe la place de contrat et de l'imagination à l'âge classique, et de la religion et de la sensation au XIXe siècle. Cette centralité explique que la psychanalyse soit la clé des
sciences de l'homme. Trois domaines des sciences humaines de la sexualité : a. psychophysiologie ; b. psychopathologie ; c. psychosociologie. La sexualité y est un objet négatif, saisi dans ses déviations, sauf dans la psychophysiologie. I. La psychophysiologie de la sexualité : A. Bref historique de la biologie de la sexualité. B. Les différents modes de la sexualité : la sexualité est un mode parmi d'autres de la reproduction ; la distinction des sexes est elle-même complexe, variable et à niveaux multiples dans la nature. C. Les déterminants de la sexualité : 1. Les hormones : histoire de leur découverte et caractérisation. 2. Le sexe génétique : théories de la détermination génétique des sexes. La notion de « sexe » renvoie à deux notions distinctes (génétique et génital) et met en oeuvre un jeu complexe de déterminations et de différenciations.
Leçon 3. Le comportement sexuel 37
La psychologie ne connaît le comportement sexuel qu'à travers ses déviations. Pauvreté des connaissances sur la sexualité « normale » et confusions autour de la « normalité sexuelle » : importance des distorsions entre fréquence et normalité. La notion de sexualité normale confond l'idée d'une finalité biologique et tout un réseau de normes et d'interdits sociaux. Plutôt que le partir de cette « sexualité normale », prendre l'ensemble des conduites sexuelles dans leur distribution la plus large (psychopathologie, psychosociologie) ; commencer par problématiser la notion de comportement sexuel à partir de la sexualité animale. I. La sexualité animale : comportement instinctif mais profondément complexe, plastique et lié aux conditions du milieu. Définition d'un comportement instinctif selon Lorenz et Tinbergen. A. La motivation sexuelle : seuils hormonaux, stimuli externes, effets de groupe et socialité. B. Déroulement de l'acte sexuel : série de conduites complexes, qui débordent largement l'acte procréateur, et mettent en jeu le rapport à l'espace, aux autres, au milieu. 1. Activité d'appétence ; 2. territoire sexuel ; 3. parade sexuelle ; 4. acte consommateur. Le comportement sexuel dépend donc à la fois d'une commande hormonale et d'un système de signaux obéissant à un code, donc d'un message. Intrication du biologique, du milieu et du rapport aux autres : la sexualité humaine ne constitue pas un apax dans le monde biologique. Mais il y a néanmoins des coupures : la plus importante concerne le rapport de la sexualité humaine à la Loi, l'interdit et la transgression. Explicitation de ces rapports : la conduite sexuelle humaine suppose nécessairement un jeu de règles et d'interdits ; elle implique donc toujours la transgression possible. Situation paradoxale de la sexualité humaine : à la fois la nature en dessous de toute règle, fondement naturel de tout lien ; et impliquant toujours la règle et la transgression. De là les deux langages traditionnels de l'expérience de la sexualité en Occident : lyrisme de l'amour
et érotisme de la transgression. Le XIXe siècle invente un nouveau langage : la psychopathologie de la sexualité.
Leçon 4. Les perversions 61
La notion même de sexualité ne se forme qu'à partir du savoir sur les perversions. L'expérience de la sexualité est loin d'être évidente : elle ne se donne d'abord qu'à travers des négativités. A. Histoire du savoir sur les perversions sexuelles : jusqu'au XVIIIe siècle, confondues dans le monde de la déraison et de l'enfermement ; à la fin du XVIIIe siècle : l'enfermement se différencie : le malade ou le criminel. Quel statut donner à la quasi-folie ou quasi-délinquance sexuelle ? Cas de Sade à Charenton. La transgression sexuelle a un statut flottant. On la rapporte à la maladie sans la confondre avec elle. Exemple de Krafft-Ebing : classification et origine des perversions. B. À la fin du XIXe siècle : états intersexuels et théorie de Marañón. C. L'analyse freudienne des perversions. Son importance et son originalité. 1. Une analyse formelle des perversions selon l'objet et selon le but : la perversion n'est pas le symptôme d'autre chose ; elle est, comme la sexualité, un processus avec un objet et un but ; 2. Une analyse de leur contenu ; 3. Une analyse des rapports entre perversions, maladies et vie normale : des éléments de perversion sont toujours présents dans la vie normale ; rapports de signification et d'esquive entre les névroses et les perversions. La perversion congénitale comme socle commun entre névroses, perversions et sexualité normale : la sexualité infantile.
Leçon 5. La sexualité infantile 79
I. Longue méconnaissance et résistance à l'étude directe de la sexualité infantile. 1. Raisons culturelles : histoire de l'enfance (XVIIIe-XIXe siècle). Postulat de la pureté de l'enfant au XIXe siècle. La guerre et la crise économique au début XXe siècle posent la question de la pédagogie à nouveau frais. 2. Raisons psychologiques : amnésie et rapports névrotiques à l'enfance : l'enfance est toujours appréhendée de manière indirecte par les adultes. 3. Technique psychanalytique : difficultés posées par la psychanalyse des enfants. II. Analyse de la sexualité infantile. A. Les éléments : une sexualité non génitale, portant sur le corps propre, liée à des zones érogènes différentes et faite de tendances partielles. Elle suppose d'intenses activités interprétatives. Distinguer interprétations et fantasmes. Les diverses interprétations. Rapport de la connaissance et du langage au sadisme et au meurtre. La sexualité et l'histoire : rapport à la Loi, rapport aux autres et expérience tragique. B. Les formes d'organisation : 1. l'organisation orale ; 2. l'organisation sadico-anale ; 3. l'organisation génitale. La question de la sexualité féminine.
Le discours de la sexualité. Cours donnée à l'université de Vincennes (1969) 105
Leçon 1. Le discours de la sexualité 107
Distinguer l'analyse du discours de la sexualité : 1. d'une analyse de la manière dont le discours est lieu d'émergence ou objet d'investissement du désir ; 2. d'une histoire de la science de la sexualité (biologie, psychologie, anthropologie de la sexualité). Faire une analyse de la sexualité comme référentiel possible de différents discours (phénomène historique récent). Se demander comment la sexualité s'est épistémologisée : comment elle est devenue domaine de savoir et champ de libération. 5 groupes d'études : a. Transformations de l'expérience de la sexualité à la fin du XVIIIe siècle ; b. Épitémologisation de la sexualité ; c. Découverte de l'étiologie sexuelle des névroses ; d. Sexualité comme référentiel du discours littéraire ; e. Thème de la libération sexuelle.
Leçon 2. Les mutations du XVIIIe siècle 117
Les transformations de la sexualité comme pratique au niveau économique. 1. Rupture des équilibres démographiques et croissance économique. XVe-XVIe siècle : effondrement puis expansion qui se heurte à diverses butées : malthusianisme de fait, innovation technique, centralisation politique. Stagnation-dépression. 2. XVIIIe siècle : croissance économique et stagnation démographique : besoin de main-d'oeuvre : demande de population d'une classe pour une autre. Conséquences : institutions d'assistance, statistique, théorie populationniste, campagne contre célibat, thème de la natalité naturelle, contrôle de sa propre sexualité par la bourgeoisie (mariage-contrat). La sexualité devient science naturelle et connaissance normative. 3. Remarque méthodologique sur les rapports idéologie/science : comment penser l'articulation entre les processus qui affectent une formation sociale et l'épistémologisation de la sexualité ?
Annexe à la leçon 2 121
Leçon 3. Le discours de la sexualité (3) 129
I. Résumé du cours précédent. Comment un processus économique donne naissance à des éléments hétérogènes (institutions, droit, thèmes idéologiques, objets de connaissance). II. Remarques méthodologiques.
Ces éléments forment un système fonctionnel. Ce système suppose une série d'opérations qui doivent être analysées dans leurs contenus, leurs formes et leurs effets. Ces opérations définissent le « codage idéologique primaire » d'un processus économique, qui n'est ni de l'idéologie au sens strict ni le système des éléments hétérogènes, mais les règles qui assurent leur formation. À distinguer de l'« effet idéologique spécifié », c'est-à-dire des propositions non scientifiques produites par ce codage ; et du « fonctionnement idéologique secondaire », c'est-à-dire comment cet effet spécifié joue dans divers éléments du système, y compris dans les sciences, et pas seulement comme obstacle. III. Conclusions. Pas de domaine idéologique unitaire : l'opposition idéologie/science n'est pas pertinente ; le codage idéologique primaire n'est ni un ensemble de représentations ni un inconscient, mais un ensemble de règles mises en oeuvre par une classe sociale ; c'est une pratique de classe sans sujet. La lutte idéologique n'est ni affaire de conscience ni affaire de science, mais de pratiques sociales : non-pertinence du modèle bachelardo-althussérien de la « coupure » et du travail théorique.
Annexe à la leçon 3 133
Leçon 4. Les formes juridiques du mariage jusqu'au Code civil 139
La sexualité et le mariage s'inscrivent dans un ensemble de régularités. Faibles règles matrimoniales des sociétés indo-européennes. Mais, depuis le Moyen Âge, tendance à rendre le mariage plus compliqué (contraintes juridiques notamment) ; cela va de pair avec une critique idéologique du mariage et une volonté de libération de la sexualité. I. Le mariage chrétien : tardif, il superpose le mariage-sacrement au mariage romain ; initialement, mariage facile et sans coercition sociale. II. Augmentation du coût social du mariage : concile de Trente : durcissement des contrôles sociaux et des contraintes ; le poids de la famille augmente. Exemple du mariage chez les petits paysans (Bourdieu). III. Le mariage dans la société bourgeoise : 1. La Révolution : thèmes idéologiques et mesures juridiques : le mariage-contrat et le divorce. 2. Le Code civil : le mariage n'y est pas assimilable à un contrat ; l'autorisation du divorce n'est pas le résultat du contrat mais de la faiblesse humaine. Le mariage, élément naturel et structurant de la société ; la sexualité comme menace perturbatrice qui doit être encadrée par le mariage et exclue socialement.
Leçon 5. Épistémologisation de la sexualité 153
Étudier comment la sexualité a pu devenir l'objet de pratiques discursives. Quels rapports avec la folie ? 1. Des caractères communs : prises
entre l'organique et le social ; objets de discours différents ; discours à la première personne mais exclus ; développement de pratiques scientifiques visant à les libérer de l'idéologie. De ces analogies découle le thème récent d'une parenté entre folie et sexualité. 2. Mais aussi des différences majeures : a. la folie est toujours exclue ; il y a un partage entre sexualité tolérée et exclue ; b. homogénéité synchronique des discours différents sur la folie ; diversité synchronique des règles de formation des discours sur la sexualité ; c. changement des référents des discours sur la folie à différentes époques ; le référent de la sexualité reste globalement le même. Donc deux manières d'en faire l'archéologie. Place de la psychanalyse dans ce cadre : elle prétend donner un référent unique à la folie et fournir une homogénéité discursive à la sexualité. Que doit être une archéologie de la sexualité ?
Leçon 6. La biologie de la sexualité 163
Existence d'un savoir non épistémologisé sur la sexualité, lié à des pratiques multiples (sexualité humaine, agronomie, médecine, religion) ; verbalisé sous des formes différentes (justification ad hoc, théories) ; impossible d'opposer pratique vraie et fausse idéologie ; la science de la sexualité n'émerge pas comme une reprise rationnelle de ces pratiques mais entretient certains rapports avec elles. Maintenir l'autonomie de la science de la sexualité tout en la localisant au sein d'une formation sociale donnée. La sexualité des plantes comme fil conducteur. I. Méconnaissance de la sexualité des plantes jusqu'au XVIIe siècle alors même que des pratiques la visant existent, que l'on admet des sexes pour les plantes, etc. Cette méconnaissance n'est ni liée à des analogies-obstacles, ni à un manque de concepts : elle s'explique par les règles de la pratique discursive des naturalistes. II. Caractères de cette pratique discursive : 1. continuité des phénomènes de croissance individuelle et de reproduction : aucune spécificité de la fonction sexuelle ; 2. statut accordé à l'individu : il n'y a entre individus que des ressemblances et des différences : pas de réalité biologique méta-individuelle dictant sa loi aux individus ; 3. les limites entre individus sont infranchissables : pas de continuum méta-individuel ou individu-milieu. Conséquence : impossibilité de penser une fonction sexuelle propre. Plus largement : un discours est une pratique réglée et ses résistances sont liées aux règles qui l'organisent comme pratique (versus idéologie comme représentation). III. Les transformations : 1. dissociation entre les caractères mâles/femelles et les individus ; 2. la fécondation n'est pas une stimulation mais un transport d'éléments : importance du milieu ; 3. renversement du rapport entre sexualité et individus : la sexualité est une souche méta-individuelle qui donne leur loi aux individus. Conclusion : la mort, la sexualité et l'histoire comme constituants du biologique.
Discontinuité et limite, concepts fondamentaux de la biologie, contre le continuum de l'histoire naturelle. La philosophie humaniste est une réaction à la structure épistémologique de la biologie pour donner sens à la mort, à la sexualité et à l'histoire.
Leçon 7. L'utopie sexuelle 187
I. Distinguer utopies et hétérotopies. Les hétérotopies sexuelles : hétérogénéité des normes sexuelles selon différents lieux dans une société. Cas des sociétés primitives et des nôtres : certaines institutions sont des alternateurs de sexualité. Parfois liées à des thèmes utopiques : le sabbat comme mélange de l'utopie et de l'hétérotopie. II. Reprise de l'introduction : rapports entre utopies et hétérotopies. Utopies homotopiques et hétérotopiques. Les utopies sexuelles : importance du thème sexuel dans les utopies (Sade, Campanella) ; soit l'utopie intégrative : retour à une sexualité normale empêchée par la société ; soit l'utopie transgressive : une sexualité radicalement dénormalisée (Sade, Histoire d'O.). Présence de ces éléments utopiques chez Marcuse et Reich. III. Analyse comparée des utopies intégratives et transgressives : 1. désir-différence-sujet : souveraineté du désir instituant une différence absolue (Sade, Histoire d'O.) versus distribution harmonieuse des différences supprimant le désir (Comte, Fourier, Rétif de La Bretonne) ; 2. loi et dérèglement : loi asociale et non naturelle, asymétrique et déréglée dans l'utopie transgressive versus restitution à la sexualité de sa loi naturelle où la conduite colle à la règle dans l'utopie intégrative. IV. Le problème de la révolution sexuelle : Marcuse ou la double utopie. Libérer la sexualité normale aliénée par la société. Critique des différents postulats de Marcuse : comment ils s'écartent de l'analyse freudienne.
Annexe à la leçon 7 198
Annexe. Extrait du Cahier n° 8, vert septembre 1969 211
Situation des cours 217
Index des notions 263
Index des noms 267
Notes bibliogr. Index |
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