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27 octobre 2020 - 27 octobre 2020 - L’islamo-gauchisme : comment (ne) naît (pas) une idéologie (Bulletin de L'Obs / Europresse et BU de l'IUT) / Samuel Hayat
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[n° ou bulletin]
Titre : 27 octobre 2020 - 27 octobre 2020 - L’islamo-gauchisme : comment (ne) naît (pas) une idéologie Type de document : texte imprimé Auteurs : Samuel Hayat (1980-...) , Auteur
Année de publication : 2020 Note générale : Ce mot n’est pas un produit de la situation : il a été inventé par des intellectuel·les réactionnaires dans les années 2000, Pierre-André Taguieff en tête, pour qualifier péjorativement une partie du mouvement altermondialiste et antiraciste. Le terme a initialement une certaine cohérence : il vise à mettre en lumière des alliances supposées entre des personnalités et des groupes revendiquant leur identité musulmane et une partie de l’extrême-gauche. Langues : Français (fre) Résumé : TRIBUNE. Pour le chercheur en science politique Samuel Hayat, le concept d’islamo-gauchisme est « un épouvantail créé pour unir ceux et celles qui veulent stigmatiser les musulmans, s’opposer à la gauche et délégitimer les sciences sociales ». Note de contenu : " [...] Issu du grec ancien -ismos puis du latin -ismus, le suffixe –isme sert à indiquer une cohérence et une systématicité, permettant de transformer des mots ou des noms propres en des principes unificateurs. Le cube devient le cubisme, Marx le marxisme, la défaite le défaitisme… Cela fait des mots en -ismes d’excellents outils de groupement et de classement, que ce soit en matière philosophique, esthétique, scientifique, religieuse ou politique, permettant de résumer, en un mot, une doctrine complexe dans laquelle il sera possible de se reconnaître, et de se distinguer.
De là la très grande importance de ces -ismes dans l’histoire des idées politiques : libéralisme, conservatisme, socialisme, toutes les idéologies sont désignées par des -ismes… Mais justement parce que l’utilisation du -isme suggère une systématicité, il est facile d’utiliser ce suffixe pour venir disqualifier une attitude consistant à pousser un principe trop loin ou de le défendre de manière trop rigide. C’est comme ça qu’est inventé le mot gauchisme : Lénine utilise l’adjectif levizny (gauchiste) pour désigner l’attitude de certains communistes occidentaux refusant de participer aux élections ou aux syndicats par pureté révolutionnaire. Ce n’est pas le fait d’être de gauche (levi) qu’il critique, mais bien de l’être de manière qu’il juge excessive.
La force des concepts faibles
Le terme d’islamo-gauchisme permet alors aux personnes qui l’utilisent d’amalgamer en un tout cohérent une série d’attitudes et de positions très diverses – et de jouer sur l’ambiguïté que cet amalgame autorise. Islamo- renvoie à islamisme, mais aussi à islam, les deux termes entretenant déjà eux-mêmes une relation ambiguë. En effet, le concept « d’islamisme » désigne à la fois une idéologie politico-religieuse cohérente issue du wahhabisme, la défense beaucoup plus floue d’une utilisation dite « politique » de l’islam (selon une conception de la séparation entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel spécifique à l’occident chrétien, qui n’est jamais interrogée, et qui n’a d’ailleurs jamais empêché les chrétien·nes de toutes tendances d’agir en tant que tel·les dans la Cité) et, de manière encore plus vague, un usage supposé excessif de la religion musulmane.
Le terme « gauchisme » peut lui aussi renvoyer à une doctrine particulière née d’une critique interne à l’extrême-gauche dans les années 1968 ou bien, comme chez Lénine, désigner une attitude jugée excessivement à gauche. La combinaison de ces deux termes connaît une incertitude similaire : qualifiant initialement (et déjà de manière indue) une stratégie politique, menée par des groupes identifiables, elle en vient progressivement à stigmatiser une attitude, celle d’une supposée complaisance avec l’islamisme (ou avec l’islam), caractérisée par le refus de voir dans l’islamisme (ou dans l’islam) la menace centrale pesant sur les sociétés occidentales, voire par le simple fait de s’opposer au racisme spécifique que subissent aujourd’hui les musulman.es, l’islamophobie.
De Pierre-André Taguieff, on passe à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, dénonçant par ce terme dans le « Journal du Dimanche » du 25 octobre à la fois « une matrice intellectuelle venue des universités américaines et des thèses intersectionnelles » qui « converge avec les intérêts des islamistes », Edwy Plenel qui « déploie méthodiquement une stratégie de conquête des esprits », La France Insoumise qui cherche « chez les musulmans un substitut à leurs électeurs perdus » et Jean-Luc Mélenchon, coupable de « trahison » parce qu’il a participé à une marche contre l’islamophobie.
Il serait facile, confronté à cette bouillie, de répondre par le mépris, non seulement pour le manque d’exigence intellectuelle du ministre, mais aussi pour le terme même d’islamo-gauchisme, dont cette interview montre la vacuité. Mais ce serait se tromper : c’est justement parce que ce terme ne cesse de perdre en précision qu’il gagne en efficacité. La force du terme, et ce qui justifie son usage par les réactionnaires, est qu’il permet de jouer sur les multiples ambiguïtés du mot, et d’amalgamer des universitaires spécialistes de l’islam ou des questions raciales n’ayant souvent aucun lien avec l’extrême-gauche, des intellectuel.les, engagé.es ou non, ne travaillant pas du tout sur ces questions mais par exemple sur le féminisme, mais aussi des syndicats, des journaux, des associations luttant contre l’islamophobie, et de lier tout cela, sans le moindre début de preuve, au projet mortifère porté par les groupes djihadistes ou takfiristes inspirant des attentats et assassinats comme celui de Samuel Paty.
Parler d’islamo-gauchisme à l’université permet alors de faire d’une pierre trois coups. D’abord, c’est jouer sur l’islamophobie ambiante pour amener les personnes les plus sensibles à ce discours à s’opposer à la gauche, et en particulier aux universitaires critiques. Deuxièmement, cela permet de donner des armes aux personnes de droite qui veulent avant tout attaquer la gauche universitaire. Enfin, cela apporte de l’eau au moulin des personnes qui, de manière plus générale, sont contre l’université et participent à sa destruction, comme le ministre Blanquer, en présentant les chercheurs en sciences sociales comme des traîtres à la science, utilisant leur position pour défendre à la fois le gauchisme et l’islamisme. [...]"En ligne : https://www.nouvelobs.com/idees/20201027.OBS35262/l-islamo-gauchisme-comment-ne- [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=57672 [n° ou bulletin] 27 octobre 2020 - 27 octobre 2020 - L’islamo-gauchisme : comment (ne) naît (pas) une idéologie [texte imprimé] / Samuel Hayat (1980-...), Auteur . - 2020.
Ce mot n’est pas un produit de la situation : il a été inventé par des intellectuel·les réactionnaires dans les années 2000, Pierre-André Taguieff en tête, pour qualifier péjorativement une partie du mouvement altermondialiste et antiraciste. Le terme a initialement une certaine cohérence : il vise à mettre en lumière des alliances supposées entre des personnalités et des groupes revendiquant leur identité musulmane et une partie de l’extrême-gauche.
Langues : Français (fre)
Résumé : TRIBUNE. Pour le chercheur en science politique Samuel Hayat, le concept d’islamo-gauchisme est « un épouvantail créé pour unir ceux et celles qui veulent stigmatiser les musulmans, s’opposer à la gauche et délégitimer les sciences sociales ». Note de contenu : " [...] Issu du grec ancien -ismos puis du latin -ismus, le suffixe –isme sert à indiquer une cohérence et une systématicité, permettant de transformer des mots ou des noms propres en des principes unificateurs. Le cube devient le cubisme, Marx le marxisme, la défaite le défaitisme… Cela fait des mots en -ismes d’excellents outils de groupement et de classement, que ce soit en matière philosophique, esthétique, scientifique, religieuse ou politique, permettant de résumer, en un mot, une doctrine complexe dans laquelle il sera possible de se reconnaître, et de se distinguer.
De là la très grande importance de ces -ismes dans l’histoire des idées politiques : libéralisme, conservatisme, socialisme, toutes les idéologies sont désignées par des -ismes… Mais justement parce que l’utilisation du -isme suggère une systématicité, il est facile d’utiliser ce suffixe pour venir disqualifier une attitude consistant à pousser un principe trop loin ou de le défendre de manière trop rigide. C’est comme ça qu’est inventé le mot gauchisme : Lénine utilise l’adjectif levizny (gauchiste) pour désigner l’attitude de certains communistes occidentaux refusant de participer aux élections ou aux syndicats par pureté révolutionnaire. Ce n’est pas le fait d’être de gauche (levi) qu’il critique, mais bien de l’être de manière qu’il juge excessive.
La force des concepts faibles
Le terme d’islamo-gauchisme permet alors aux personnes qui l’utilisent d’amalgamer en un tout cohérent une série d’attitudes et de positions très diverses – et de jouer sur l’ambiguïté que cet amalgame autorise. Islamo- renvoie à islamisme, mais aussi à islam, les deux termes entretenant déjà eux-mêmes une relation ambiguë. En effet, le concept « d’islamisme » désigne à la fois une idéologie politico-religieuse cohérente issue du wahhabisme, la défense beaucoup plus floue d’une utilisation dite « politique » de l’islam (selon une conception de la séparation entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel spécifique à l’occident chrétien, qui n’est jamais interrogée, et qui n’a d’ailleurs jamais empêché les chrétien·nes de toutes tendances d’agir en tant que tel·les dans la Cité) et, de manière encore plus vague, un usage supposé excessif de la religion musulmane.
Le terme « gauchisme » peut lui aussi renvoyer à une doctrine particulière née d’une critique interne à l’extrême-gauche dans les années 1968 ou bien, comme chez Lénine, désigner une attitude jugée excessivement à gauche. La combinaison de ces deux termes connaît une incertitude similaire : qualifiant initialement (et déjà de manière indue) une stratégie politique, menée par des groupes identifiables, elle en vient progressivement à stigmatiser une attitude, celle d’une supposée complaisance avec l’islamisme (ou avec l’islam), caractérisée par le refus de voir dans l’islamisme (ou dans l’islam) la menace centrale pesant sur les sociétés occidentales, voire par le simple fait de s’opposer au racisme spécifique que subissent aujourd’hui les musulman.es, l’islamophobie.
De Pierre-André Taguieff, on passe à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, dénonçant par ce terme dans le « Journal du Dimanche » du 25 octobre à la fois « une matrice intellectuelle venue des universités américaines et des thèses intersectionnelles » qui « converge avec les intérêts des islamistes », Edwy Plenel qui « déploie méthodiquement une stratégie de conquête des esprits », La France Insoumise qui cherche « chez les musulmans un substitut à leurs électeurs perdus » et Jean-Luc Mélenchon, coupable de « trahison » parce qu’il a participé à une marche contre l’islamophobie.
Il serait facile, confronté à cette bouillie, de répondre par le mépris, non seulement pour le manque d’exigence intellectuelle du ministre, mais aussi pour le terme même d’islamo-gauchisme, dont cette interview montre la vacuité. Mais ce serait se tromper : c’est justement parce que ce terme ne cesse de perdre en précision qu’il gagne en efficacité. La force du terme, et ce qui justifie son usage par les réactionnaires, est qu’il permet de jouer sur les multiples ambiguïtés du mot, et d’amalgamer des universitaires spécialistes de l’islam ou des questions raciales n’ayant souvent aucun lien avec l’extrême-gauche, des intellectuel.les, engagé.es ou non, ne travaillant pas du tout sur ces questions mais par exemple sur le féminisme, mais aussi des syndicats, des journaux, des associations luttant contre l’islamophobie, et de lier tout cela, sans le moindre début de preuve, au projet mortifère porté par les groupes djihadistes ou takfiristes inspirant des attentats et assassinats comme celui de Samuel Paty.
Parler d’islamo-gauchisme à l’université permet alors de faire d’une pierre trois coups. D’abord, c’est jouer sur l’islamophobie ambiante pour amener les personnes les plus sensibles à ce discours à s’opposer à la gauche, et en particulier aux universitaires critiques. Deuxièmement, cela permet de donner des armes aux personnes de droite qui veulent avant tout attaquer la gauche universitaire. Enfin, cela apporte de l’eau au moulin des personnes qui, de manière plus générale, sont contre l’université et participent à sa destruction, comme le ministre Blanquer, en présentant les chercheurs en sciences sociales comme des traîtres à la science, utilisant leur position pour défendre à la fois le gauchisme et l’islamisme. [...]"En ligne : https://www.nouvelobs.com/idees/20201027.OBS35262/l-islamo-gauchisme-comment-ne- [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=57672 Exemplaires
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Titre : Démocratie Type de document : texte imprimé Auteurs : Samuel Hayat (1980-...) , Auteur
Mention d'édition : Recensé par Jean-Vincent Holeindre, SH n°323, mars 2020, p. 64 Editeur : Paris : Anamosa Année de publication : 2020 Collection : Le Mot est faible Importance : 96 p. Format : 19 x 10 cm ISBN/ISSN/EAN : 979-10-95772-85-9 Prix : 9 € Note générale : Les pouvoirs du mot démocratie
France, Algérie, Soudan, Hongkong, Catalogne, Liban, Chili, Irak, Haïti, Équateur, Iran… En 2019, les peuples se sont soulevés. La décennie, qui avait commencé avec les révolutions du Printemps arabe, s’achève par un embrasement à la géographie éclatée, touchant autant des régimes autoritaires que des démocraties établies, autant des pays riches que d’autres plus pauvres. Malgré cette diversité, deux traits communs émergent dans les revendications : la demande d’une justice sociale et fiscale, et la contestation des élites politiques. Élues ou non, celles-ci sont dénoncées comme formant une oligarchie ne servant pas les intérêts des citoyens, en particulier ceux des plus pauvres, mais les siens propres, ceux des puissants, voire ceux de forces étrangères. Partout, le mot démocratie sert à désigner ce que les manifestants souhaitent. Si ce slogan n’a rien d’étonnant dans les pays où un autocrate, un parti ou l’armée détient le pouvoir, il est plus étrange de l’entendre dans des régimes démocratiques, a fortiori de vieilles démocraties installées comme la France. Or même là, ces soulèvements demandent la démocratie, une démocratie réelle, comme en écho à ces mots qui résonnaient sur la Puerta del Sol de Madrid, en mai 2011 : « Le llaman democracia y no lo es », « ils appellent ça démocratie, et ça ne l’est pas ». Dans la bouche d’un nombre croissant de citoyens, le sens du mot démocratie se dédouble : d’un côté, une démocratie faussée, celle qui organise la domination des élites politiques et l’appauvrissement des masses ; et de l’autre, une démocratie réelle, mais inexistante, encore à venir. Les soulèvements de la décennie révèlent ainsi autant le pouvoir mobilisateur du mot démocratie que le désenchantement qu’accompagne sa réalisation dans les démocraties libérales.
Les régimes démocratiques vivent actuellement une crise historique. Certes, ils sont toujours plus nombreux. Alors qu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale, seuls 12 États pouvaient être considérés comme des démocraties libérales, l’ONG Freedom House en compte aujourd’hui 87. Mais d’un autre côté, si l’attachement à la démocratie est largement partagé par les populations, la défiance vis-à-vis des élus et de la politique ne cesse de croître. La vague de démocratisation commencée après la Seconde Guerre mondiale, et renforcée par la chute des régimes communistes au début des années 1990, marque le pas. Alors qu’un défenseur de la démocratie libérale comme le politiste américain Francis Fukuyama pouvait annoncer, quelques mois avant la chute du Mur de Berlin, « la fin de l’histoire », c’est-à-dire « l’extinction totale de tous les systèmes alternatifs au libéralisme occidental », ce discours semble aujourd’hui naïf et dépassé. Non seulement le modèle politique des démocraties libérales est en crise, mais émergent aussi de grandes puissances économiques et politiques qui ne s’en réclament pas, en premier lieu la Chine. Le risque, impensable il y a quelques décennies, d’un dépérissement des démocraties libérales, sous l’effet conjoint de transformations internes vers toujours plus d’autoritarisme et d’inégalités, et de la concurrence de régimes autocratiques, apparaît désormais sinon probable, du moins possible. Il y a urgence, dans ces conditions, à repenser la démocratie au-delà du modèle démocratique libéral, dans le sens d’une démocratie réelle que les soulèvements de la dernière décennie appellent de leurs vœux.
Cet ouvrage vise à comprendre ce que peut vouloir dire la démocratie si on prend au mot ceux qui la revendiquent. Il ne s’agira pas de faire le bilan des démocraties libérales ni de prédire leur avenir, mais de discuter des manières de penser la démocratie au sens fort du terme, au-delà de son utilisation par les régimes dits démocratiques. On se permettra en effet de douter du bien-fondé de cette utilisation. Le mot démocratie s’est imposé pour qualifier ces régimes alors que les puissances européennes se livraient à l’horreur de l’entreprise coloniale, que les États-Unis, champions de la démocratie libérale, connaissaient l’esclavage puis la ségrégation raciale, que les femmes étaient presque partout écartées de la sphère publique. La démocratie, déjà, semblait pleinement compatible avec les inégalités les plus profondes et les politiques les plus autoritaires. Dès lors, on peut considérer avec circonspection la prétention des États qui héritent de cette histoire à s’ériger en seuls juges de ce qu’est la démocratie et à monopoliser le mot pour légitimer leur pouvoir, tant sur leur population que face aux autres États.
On partira plutôt des sens que donnent au mot démocratie ceux et celles qui s’en emparent pour en faire un étendard dans leurs luttes. Le mot démocratie lui-même est ambigu, et la pluralité de ses significations se retrouve dans les soulèvements en cours. À suivre la simple étymologie, la démocratie est le pouvoir (kratos) du peuple (demos). Mais ces deux mots ont eux-mêmes plusieurs sens. Le peuple, c’est l’ensemble des citoyens d’un pays – c’est le sens du mot peuple que l’on peut qualifier de politique, qui vient désigner un régime, une forme de gouvernement. Donner le pouvoir au peuple, de ce point de vue, peut vouloir dire laisser les citoyens élire leurs représentants, mais aussi les faire participer au vote de la loi et contrôler les modalités de son application. À Hongkong, le mouvement revendique notamment le suffrage universel et l’ouverture d’une commission d’enquête sur les violences policières. En France, les Gilets jaunes ont défendu l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) et la fin des différents privilèges des élus. Au Chili, les revendications se sont focalisées sur la démission du président et sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. Toutes ces revendications vont dans le sens de ce que Sandra Laugier et Albert Ogien appellent un « principe démocratie », essentiellement politique : l’autonomie des citoyens et leur capacité collective à s’organiser pour surveiller les gouvernants, voire à prendre directement les décisions. Ce principe démocratie s’oppose à la volonté d’une partie au moins des élites politiques de décider seules, sans les citoyens, ce qui est censé être bon pour eux, par exemple au prétexte de la technicité supposée trop grande des questions politiques.
Mais la démocratie comme pouvoir du peuple peut aussi faire référence à un tout autre sens du mot peuple, un sens social. Il s’agit des pauvres, des travailleurs, de la plèbe, c’est-à-dire d’une catégorie spécifique d’habitants (citoyens ou non) caractérisés par une condition sociale et économique dominée. Que l’on pense le peuple comme plèbe, et alors la démocratie prend une tout autre signification, celle de la défense des intérêts des plus démunis. Ce thème est au moins aussi important que la démocratie au sens politique dans les soulèvements, à la fois du point de vue de leurs causes immédiates et de leurs revendications. En France, le mouvement des Gilets jaunes commence par la contestation d’une hausse des taxes sur le carburant, le Liban s’embrase à cause d’une nouvelle taxe sur les communications passées par Internet, au Chili c’est une augmentation du prix des transports publics qui met les gens dans la rue. Partout, la dénonciation de la dépossession politique des citoyens s’accompagne de revendications de justice fiscale et sociale, contre des réformes néolibérales qui pèsent sur les plus pauvres. En effet, du fait de la mondialisation, les États sont en concurrence pour attirer des capitaux, et cherchent à offrir les meilleures conditions fiscales aux entreprises, donc à réduire les impôts sur le capital. Pour compenser ce manque à gagner, les États réduisent les dépenses publiques et augmentent les taxes qui touchent la population, par le biais d’impôts indirects notamment. La pression fiscale sur les travailleurs ne cesse alors de s’alourdir, tandis que les détenteurs de capitaux se voient offrir toujours plus de privilèges et que les services publics sont soumis, par souci d’économie, à une logique néolibérale dévastatrice qui nuit à leur qualité. Il y a là les ferments d’un profond sentiment de trahison des classes populaires par l’État, justifiant leur révolte au nom d’une conception sociale de la démocratie.
Ces deux grandes catégories de significations du mot démocratie, politique et sociale, sont rarement pensées ensemble. Pourtant, cette ambiguïté est peut-être une des raisons de la puissance de ce mot, comme moyen de légitimation des gouvernements, mais aussi de mobilisation et d’utopie. Elle met au cœur du mot une tension fondamentale entre l’unité des citoyens et la diversité des conditions, entre l’unanimité de la volonté populaire et la conflictualité inhérente aux distinctions de classe, de race, de genre. Elle fait de l’égalité, valeur cardinale de la démocratie, quelque chose de toujours déjà là – les citoyens sont supposés égaux, devant la loi et dans les urnes – et pourtant jamais atteint, puisque les inégalités sociales persistent. Ce livre partira ainsi d’une discussion du sens politique de la démocratie, comme pouvoir de l’ensemble des citoyens, pour montrer comment ce sens est travaillé par les divisions qui traversent la société et donc par la démocratie en un sens social, le pouvoir de la plèbe. Ce faisant, il permettra de mettre en lumière les divers sens de la notion même de pouvoir que l’idée démocratique met en jeu : la souveraineté, le gouvernement, la domination. Cette réflexion nous amènera à faire émerger trois éléments centraux pour une pratique démocratique aujourd’hui : prendre parti, refuser d’être gouverné, lutter contre la domination. Sans prétendre épuiser les significations du mot démocratie, ces impératifs peuvent constituer des manières de prendre au sérieux les aspirations à l’œuvre dans les soulèvements en cours, et par là de repenser la démocratie.Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Mots-clés : Politique et administration publique / Sciences politiques / Systèmes d'organisation des Etats Gouvernement démocratique Index. décimale : D-30 Laïcité-Citoyenneté Résumé : À quoi sert le mot démocratie – ou plutôt à qui sert-il ? Dans cet essai incisif, il s’agit de redonner toute sa force au mot, en mettant en lumière les différents plans sur lesquels se joue le combat autour de la démocratie entre les puissants et le peuple, afin d’éclairer ce qui fait démocratie.
Cet essai interroge le concept de démocratie pour lui redonner toute sa force dans une société où les inégalités se creusent et où le pouvoir politique est laissé aux mains de quelques-uns. L'auteur s'attache à déconstruire l'usage que les puissants font de ce terme à travers notamment les revendications des gilets jaunes qui réclament une démocratie fondée sur la consultation permanente de tous.Note de contenu : « Le parti, le syndicat, le mouvement, l’organisation, le groupe affinitaire, l’association, aucune forme n’est prémunie de la captation oligarchique, mais aucune n’y est non plus condamnée. La démocratie est le pouvoir d’un peuple qui ne cesse de se reconstruire dans l’expérience collective d’un refus d’être gouverné. Ce refus préfigure un temps nouveau, celui du gouvernement du peuple et de la fin de la domination sociale. Adhérer à la démocratie au sens fort suppose de l’effectuer, c’est-à-dire de prendre parti, sans garantie de victoire. Là est le sujet collectif que cette compréhension de la démocratie construit : un nous partisan, fondé sur un commun attachement à la démocratie réelle, cette forme de gouvernement et de société qui repose sur la capacité de n’importe qui à prendre parti, pour mettre en échec collectivement les relations de pouvoir qui nous enserrent. Là est le pari de la démocratie, la condition pour que s’effectue, de manière toujours différente et inattendue, le pouvoir du peuple.» En ligne : https://www.scienceshumaines.com/democratie_fr_41992.html Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=239572 Démocratie [texte imprimé] / Samuel Hayat (1980-...), Auteur . - Recensé par Jean-Vincent Holeindre, SH n°323, mars 2020, p. 64 . - Paris : Anamosa, 2020 . - 96 p. ; 19 x 10 cm. - (Le Mot est faible) .
ISBN : 979-10-95772-85-9 : 9 €
Les pouvoirs du mot démocratie
France, Algérie, Soudan, Hongkong, Catalogne, Liban, Chili, Irak, Haïti, Équateur, Iran… En 2019, les peuples se sont soulevés. La décennie, qui avait commencé avec les révolutions du Printemps arabe, s’achève par un embrasement à la géographie éclatée, touchant autant des régimes autoritaires que des démocraties établies, autant des pays riches que d’autres plus pauvres. Malgré cette diversité, deux traits communs émergent dans les revendications : la demande d’une justice sociale et fiscale, et la contestation des élites politiques. Élues ou non, celles-ci sont dénoncées comme formant une oligarchie ne servant pas les intérêts des citoyens, en particulier ceux des plus pauvres, mais les siens propres, ceux des puissants, voire ceux de forces étrangères. Partout, le mot démocratie sert à désigner ce que les manifestants souhaitent. Si ce slogan n’a rien d’étonnant dans les pays où un autocrate, un parti ou l’armée détient le pouvoir, il est plus étrange de l’entendre dans des régimes démocratiques, a fortiori de vieilles démocraties installées comme la France. Or même là, ces soulèvements demandent la démocratie, une démocratie réelle, comme en écho à ces mots qui résonnaient sur la Puerta del Sol de Madrid, en mai 2011 : « Le llaman democracia y no lo es », « ils appellent ça démocratie, et ça ne l’est pas ». Dans la bouche d’un nombre croissant de citoyens, le sens du mot démocratie se dédouble : d’un côté, une démocratie faussée, celle qui organise la domination des élites politiques et l’appauvrissement des masses ; et de l’autre, une démocratie réelle, mais inexistante, encore à venir. Les soulèvements de la décennie révèlent ainsi autant le pouvoir mobilisateur du mot démocratie que le désenchantement qu’accompagne sa réalisation dans les démocraties libérales.
Les régimes démocratiques vivent actuellement une crise historique. Certes, ils sont toujours plus nombreux. Alors qu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale, seuls 12 États pouvaient être considérés comme des démocraties libérales, l’ONG Freedom House en compte aujourd’hui 87. Mais d’un autre côté, si l’attachement à la démocratie est largement partagé par les populations, la défiance vis-à-vis des élus et de la politique ne cesse de croître. La vague de démocratisation commencée après la Seconde Guerre mondiale, et renforcée par la chute des régimes communistes au début des années 1990, marque le pas. Alors qu’un défenseur de la démocratie libérale comme le politiste américain Francis Fukuyama pouvait annoncer, quelques mois avant la chute du Mur de Berlin, « la fin de l’histoire », c’est-à-dire « l’extinction totale de tous les systèmes alternatifs au libéralisme occidental », ce discours semble aujourd’hui naïf et dépassé. Non seulement le modèle politique des démocraties libérales est en crise, mais émergent aussi de grandes puissances économiques et politiques qui ne s’en réclament pas, en premier lieu la Chine. Le risque, impensable il y a quelques décennies, d’un dépérissement des démocraties libérales, sous l’effet conjoint de transformations internes vers toujours plus d’autoritarisme et d’inégalités, et de la concurrence de régimes autocratiques, apparaît désormais sinon probable, du moins possible. Il y a urgence, dans ces conditions, à repenser la démocratie au-delà du modèle démocratique libéral, dans le sens d’une démocratie réelle que les soulèvements de la dernière décennie appellent de leurs vœux.
Cet ouvrage vise à comprendre ce que peut vouloir dire la démocratie si on prend au mot ceux qui la revendiquent. Il ne s’agira pas de faire le bilan des démocraties libérales ni de prédire leur avenir, mais de discuter des manières de penser la démocratie au sens fort du terme, au-delà de son utilisation par les régimes dits démocratiques. On se permettra en effet de douter du bien-fondé de cette utilisation. Le mot démocratie s’est imposé pour qualifier ces régimes alors que les puissances européennes se livraient à l’horreur de l’entreprise coloniale, que les États-Unis, champions de la démocratie libérale, connaissaient l’esclavage puis la ségrégation raciale, que les femmes étaient presque partout écartées de la sphère publique. La démocratie, déjà, semblait pleinement compatible avec les inégalités les plus profondes et les politiques les plus autoritaires. Dès lors, on peut considérer avec circonspection la prétention des États qui héritent de cette histoire à s’ériger en seuls juges de ce qu’est la démocratie et à monopoliser le mot pour légitimer leur pouvoir, tant sur leur population que face aux autres États.
On partira plutôt des sens que donnent au mot démocratie ceux et celles qui s’en emparent pour en faire un étendard dans leurs luttes. Le mot démocratie lui-même est ambigu, et la pluralité de ses significations se retrouve dans les soulèvements en cours. À suivre la simple étymologie, la démocratie est le pouvoir (kratos) du peuple (demos). Mais ces deux mots ont eux-mêmes plusieurs sens. Le peuple, c’est l’ensemble des citoyens d’un pays – c’est le sens du mot peuple que l’on peut qualifier de politique, qui vient désigner un régime, une forme de gouvernement. Donner le pouvoir au peuple, de ce point de vue, peut vouloir dire laisser les citoyens élire leurs représentants, mais aussi les faire participer au vote de la loi et contrôler les modalités de son application. À Hongkong, le mouvement revendique notamment le suffrage universel et l’ouverture d’une commission d’enquête sur les violences policières. En France, les Gilets jaunes ont défendu l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) et la fin des différents privilèges des élus. Au Chili, les revendications se sont focalisées sur la démission du président et sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. Toutes ces revendications vont dans le sens de ce que Sandra Laugier et Albert Ogien appellent un « principe démocratie », essentiellement politique : l’autonomie des citoyens et leur capacité collective à s’organiser pour surveiller les gouvernants, voire à prendre directement les décisions. Ce principe démocratie s’oppose à la volonté d’une partie au moins des élites politiques de décider seules, sans les citoyens, ce qui est censé être bon pour eux, par exemple au prétexte de la technicité supposée trop grande des questions politiques.
Mais la démocratie comme pouvoir du peuple peut aussi faire référence à un tout autre sens du mot peuple, un sens social. Il s’agit des pauvres, des travailleurs, de la plèbe, c’est-à-dire d’une catégorie spécifique d’habitants (citoyens ou non) caractérisés par une condition sociale et économique dominée. Que l’on pense le peuple comme plèbe, et alors la démocratie prend une tout autre signification, celle de la défense des intérêts des plus démunis. Ce thème est au moins aussi important que la démocratie au sens politique dans les soulèvements, à la fois du point de vue de leurs causes immédiates et de leurs revendications. En France, le mouvement des Gilets jaunes commence par la contestation d’une hausse des taxes sur le carburant, le Liban s’embrase à cause d’une nouvelle taxe sur les communications passées par Internet, au Chili c’est une augmentation du prix des transports publics qui met les gens dans la rue. Partout, la dénonciation de la dépossession politique des citoyens s’accompagne de revendications de justice fiscale et sociale, contre des réformes néolibérales qui pèsent sur les plus pauvres. En effet, du fait de la mondialisation, les États sont en concurrence pour attirer des capitaux, et cherchent à offrir les meilleures conditions fiscales aux entreprises, donc à réduire les impôts sur le capital. Pour compenser ce manque à gagner, les États réduisent les dépenses publiques et augmentent les taxes qui touchent la population, par le biais d’impôts indirects notamment. La pression fiscale sur les travailleurs ne cesse alors de s’alourdir, tandis que les détenteurs de capitaux se voient offrir toujours plus de privilèges et que les services publics sont soumis, par souci d’économie, à une logique néolibérale dévastatrice qui nuit à leur qualité. Il y a là les ferments d’un profond sentiment de trahison des classes populaires par l’État, justifiant leur révolte au nom d’une conception sociale de la démocratie.
Ces deux grandes catégories de significations du mot démocratie, politique et sociale, sont rarement pensées ensemble. Pourtant, cette ambiguïté est peut-être une des raisons de la puissance de ce mot, comme moyen de légitimation des gouvernements, mais aussi de mobilisation et d’utopie. Elle met au cœur du mot une tension fondamentale entre l’unité des citoyens et la diversité des conditions, entre l’unanimité de la volonté populaire et la conflictualité inhérente aux distinctions de classe, de race, de genre. Elle fait de l’égalité, valeur cardinale de la démocratie, quelque chose de toujours déjà là – les citoyens sont supposés égaux, devant la loi et dans les urnes – et pourtant jamais atteint, puisque les inégalités sociales persistent. Ce livre partira ainsi d’une discussion du sens politique de la démocratie, comme pouvoir de l’ensemble des citoyens, pour montrer comment ce sens est travaillé par les divisions qui traversent la société et donc par la démocratie en un sens social, le pouvoir de la plèbe. Ce faisant, il permettra de mettre en lumière les divers sens de la notion même de pouvoir que l’idée démocratique met en jeu : la souveraineté, le gouvernement, la domination. Cette réflexion nous amènera à faire émerger trois éléments centraux pour une pratique démocratique aujourd’hui : prendre parti, refuser d’être gouverné, lutter contre la domination. Sans prétendre épuiser les significations du mot démocratie, ces impératifs peuvent constituer des manières de prendre au sérieux les aspirations à l’œuvre dans les soulèvements en cours, et par là de repenser la démocratie.
Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Mots-clés : Politique et administration publique / Sciences politiques / Systèmes d'organisation des Etats Gouvernement démocratique Index. décimale : D-30 Laïcité-Citoyenneté Résumé : À quoi sert le mot démocratie – ou plutôt à qui sert-il ? Dans cet essai incisif, il s’agit de redonner toute sa force au mot, en mettant en lumière les différents plans sur lesquels se joue le combat autour de la démocratie entre les puissants et le peuple, afin d’éclairer ce qui fait démocratie.
Cet essai interroge le concept de démocratie pour lui redonner toute sa force dans une société où les inégalités se creusent et où le pouvoir politique est laissé aux mains de quelques-uns. L'auteur s'attache à déconstruire l'usage que les puissants font de ce terme à travers notamment les revendications des gilets jaunes qui réclament une démocratie fondée sur la consultation permanente de tous.Note de contenu : « Le parti, le syndicat, le mouvement, l’organisation, le groupe affinitaire, l’association, aucune forme n’est prémunie de la captation oligarchique, mais aucune n’y est non plus condamnée. La démocratie est le pouvoir d’un peuple qui ne cesse de se reconstruire dans l’expérience collective d’un refus d’être gouverné. Ce refus préfigure un temps nouveau, celui du gouvernement du peuple et de la fin de la domination sociale. Adhérer à la démocratie au sens fort suppose de l’effectuer, c’est-à-dire de prendre parti, sans garantie de victoire. Là est le sujet collectif que cette compréhension de la démocratie construit : un nous partisan, fondé sur un commun attachement à la démocratie réelle, cette forme de gouvernement et de société qui repose sur la capacité de n’importe qui à prendre parti, pour mettre en échec collectivement les relations de pouvoir qui nous enserrent. Là est le pari de la démocratie, la condition pour que s’effectue, de manière toujours différente et inattendue, le pouvoir du peuple.» En ligne : https://www.scienceshumaines.com/democratie_fr_41992.html Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=239572 Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 10308 D-30 HAY Livre Centre de Documentation Carrières Sociales Citoyenneté-Laïcité Disponible Documents numériques
Faire revue - Les sciences humaines et sociales au travail (i) / Amina Damerdji in Tracés. Revue de sciences humaines / journals.openedition.org, HS n° 18 (2018)
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[article]
Titre : Faire revue - Les sciences humaines et sociales au travail (i) Type de document : document électronique Auteurs : Amina Damerdji (1987-...), ; Christelle Rabier (1974-...), ; Anthony Pecqueux (1978-...), ; Natalia La Valle (1975-...), ; Samuel Hayat (1980-...) ,
Année de publication : 2019 Article en page(s) : 254 p Langues : Français (fre) Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Histoire de l'Europe:Europe occidentale:France ; C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE:Economie Mots-clés : SOZIALWISSENSCHAFT SOCIAL SCIENCE CIENCIA SOCIAL SCIENCE SOCIALE HUMANWISSENSCHAFT HUMAN SCIENCE CIENCIA HUMANA SCIENCE HUMAINE DRUCKEREI- UND VERLAGSWESEN PRINTING AND PUBLISHING IMPRENTA-PRENSA-EDICION IMPRIMERIE-PRESSE-EDITION WISSEN KNOWLEDGE SABER SAVOIR ARBEITSBEDINGUNG WORKING CONDITION CONDICION DE TRABAJO CONDITION DE TRAVAIL WIRTSCHAFT ECONOMICS ECONOMIA FRANKREICH FRANCIA BERUF IM DRUCKEREI- UND VERLAGSWESEN OCCUPATION IN PRINTING-PUBLISHING-BOOKSELLING OFICIO DE LA IMPRENTA-EDICION-LIBRERIA METIER DE L'IMPRIMERIE-EDITION-LIBRAIRIE Pouvoir Revue académique Revue scientifique Résumé : En considérant les chaînes du travail éditorial, les temporalités et les conditions sociales de production comme la place des différent-e-s actrices et acteurs dans l’élaboration des revues scientifiques, ce numéro hors-série de Tracés veut réfléchir aux effets du format revue sur la production et la réception du savoir en sciences humaines et sociales. Il invite des études réflexives par des membres de différentes revues, jeunes ou plus installées, ainsi que des analyses transverses intéressant plus généralement les revues. Dans « Faire revue », trois dimensions essentielles sont analysées. Une première perspective définit la revue comme un lieu de pouvoir, où le statut professionnel et le profil sociologique de ses membres, le rôle attribué à chacun-e, ainsi que les thèmes abordés ou les modalités de traitement des articles interrogent en son cœur les rapports entre pouvoir et savoir scientifique. La deuxième dimension est celle des conditions de travail et de l’économie des revues. Quels sont leurs financements et les choix stratégiques qui bien souvent en dépendent ? Pourquoi une revue passe-t-elle au tout numérique tandis qu’une autre fait le choix du papier et d’un travail graphique soigné ? La question de l’accès libre est-elle purement financière ? Quels effets produisent les environnements électroniques de publication sur les métiers de la chaîne éditoriale ? Nous intéresse ici l’incidence de ces dimensions sur les conditions matérielles de production de la revue. Enfin, celle-ci est pensée pour être lue. Interroger la réception, réelle et souhaitée, les écarts ou mises à l’écart, permet de comprendre aussi comment s’oriente la production du savoir à travers des cas singuliers. En ligne : https://doi.org/10.4000/traces.8803 Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=253043
in Tracés. Revue de sciences humaines / journals.openedition.org > HS n° 18 (2018) . - 254 p[article] Faire revue - Les sciences humaines et sociales au travail (i) [document électronique] / Amina Damerdji (1987-...), ; Christelle Rabier (1974-...), ; Anthony Pecqueux (1978-...), ; Natalia La Valle (1975-...), ; Samuel Hayat (1980-...), . - 2019 . - 254 p.
Langues : Français (fre)
in Tracés. Revue de sciences humaines / journals.openedition.org > HS n° 18 (2018) . - 254 p
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Histoire de l'Europe:Europe occidentale:France ; C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE:Economie Mots-clés : SOZIALWISSENSCHAFT SOCIAL SCIENCE CIENCIA SOCIAL SCIENCE SOCIALE HUMANWISSENSCHAFT HUMAN SCIENCE CIENCIA HUMANA SCIENCE HUMAINE DRUCKEREI- UND VERLAGSWESEN PRINTING AND PUBLISHING IMPRENTA-PRENSA-EDICION IMPRIMERIE-PRESSE-EDITION WISSEN KNOWLEDGE SABER SAVOIR ARBEITSBEDINGUNG WORKING CONDITION CONDICION DE TRABAJO CONDITION DE TRAVAIL WIRTSCHAFT ECONOMICS ECONOMIA FRANKREICH FRANCIA BERUF IM DRUCKEREI- UND VERLAGSWESEN OCCUPATION IN PRINTING-PUBLISHING-BOOKSELLING OFICIO DE LA IMPRENTA-EDICION-LIBRERIA METIER DE L'IMPRIMERIE-EDITION-LIBRAIRIE Pouvoir Revue académique Revue scientifique Résumé : En considérant les chaînes du travail éditorial, les temporalités et les conditions sociales de production comme la place des différent-e-s actrices et acteurs dans l’élaboration des revues scientifiques, ce numéro hors-série de Tracés veut réfléchir aux effets du format revue sur la production et la réception du savoir en sciences humaines et sociales. Il invite des études réflexives par des membres de différentes revues, jeunes ou plus installées, ainsi que des analyses transverses intéressant plus généralement les revues. Dans « Faire revue », trois dimensions essentielles sont analysées. Une première perspective définit la revue comme un lieu de pouvoir, où le statut professionnel et le profil sociologique de ses membres, le rôle attribué à chacun-e, ainsi que les thèmes abordés ou les modalités de traitement des articles interrogent en son cœur les rapports entre pouvoir et savoir scientifique. La deuxième dimension est celle des conditions de travail et de l’économie des revues. Quels sont leurs financements et les choix stratégiques qui bien souvent en dépendent ? Pourquoi une revue passe-t-elle au tout numérique tandis qu’une autre fait le choix du papier et d’un travail graphique soigné ? La question de l’accès libre est-elle purement financière ? Quels effets produisent les environnements électroniques de publication sur les métiers de la chaîne éditoriale ? Nous intéresse ici l’incidence de ces dimensions sur les conditions matérielles de production de la revue. Enfin, celle-ci est pensée pour être lue. Interroger la réception, réelle et souhaitée, les écarts ou mises à l’écart, permet de comprendre aussi comment s’oriente la production du savoir à travers des cas singuliers. En ligne : https://doi.org/10.4000/traces.8803 Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=253043
Titre : Introduction à la socio-histoire des idées politiques Titre original : Introduction à la sociohistoire des idées politiques Type de document : texte imprimé Auteurs : Julien Weisbein (1972-...) , Auteur ; Samuel Hayat (1980-...)
, Auteur
Editeur : Louvain-la-Neuve (Belgique) : De Boeck Supérieur Année de publication : 2020 Collection : Ouvertures politiques, ISSN 2030-8892 Importance : 256 p Format : 24 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-8073-1786-4 Prix : 26,50 € Note générale : Libéralisme, conservatisme, socialisme… Pour tout savoir sur ces courants et idéologies, les rattacher aux auteurs et œuvres qui les caractérisent et les replacer dans une socio-histoire de l’État moderne et des sociétés contemporaines.
Alors que la démocratie contemporaine est fondée sur le débat d’idées, il est parfois difficile de s’y retrouver entre les différents courants : libéralisme, conservatisme, socialisme, républicanisme, communisme, fascisme, national-socialisme, etc.
Ce manuel décrit et analyse ainsi, des révolutions du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, les soubassements sociaux, institutionnels et théoriques des idées politiques contemporaines et de leurs regroupements dans des idéologies en compétition.
Il propose une histoire des idées politiques en contexte, en les réinscrivant dans les sociétés et les grands débats de leur temps et en les resituant dans les transformations sociohistoriques plus amples de l’État et des structures sociales, économiques et techniques.
Pour les étudiant.e.s des 1er et 2e cycles en droit, en science politique, en histoire et en sociologie ainsi que pour les doctorant.e.s en sciences sociales.Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays Mots-clés : Histoire des idées politiques depuis le XVIIIe siècle Sciences Politiques Idées politiques -- Sociologie politique Science politique -- Histoire altermondialisme Attac.Monde Diplomatique Index. décimale : A-10 Idéologie politique Résumé : La 4e de couverture indique : "Cet ouvrage est un manuel d'introduction à la sociologie politique, qui entend être lisible aussi bien par un public déjà sensibilisé aux sciences sociales que par de complets débutants. Le parti pris est d'adopter une forme souple, concise et simple, se rapprochant d'un véritable cours, qui expose et enchaîne de façon logique les notions fondamentales de la sociologie politique en les assortissant d'exemples variés et en les liant aux références essentielles de la discipline. L'ouvrage examine successivement les cadres de l'activité politique (qu'est-ce que le pouvoir politique ? qu'est-ce que l'État ? quels sont les grands types de régimes politiques ?), avant de se tourner vers les principaux acteurs de la vie politique démocratique (les citoyens, les partis politiques, les « professionnels » de la politique, l'opinion publique), puis examine les grands types de pratiques politiques en démocratie (le vote, les mouvements sociaux, l'action publique). Il propose au final un tableau général d'une discipline scientifique devenue de plus en plus centrale dans l'analyse et la compréhension des phénomènes politiques. Cet ouvrage intéressera les étudiants, chercheurs et enseignants des 1er, 2e et 3e cycles en science politique et en droit constitutionnel." Note de contenu : TdM :
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 – DES LUMIÈRES AUX RÉVOLUTIONS BOURGEOISES : LE LIBÉRALISME
La genèse d’un libéralisme subversif
L’invention de la "science nouvelle" et du marché
Être libéral, entre sociabilités et stratégies d’affirmation
CHAPITRE 2 – LA REDÉCOUVERTE D’UNE TRADITION ANTIQUE : LE RÉPUBLICANISME
De l’humanisme civique aux États-Unis d’Amérique : le moment machiavélien
Le républicanisme français
CHAPITRE 3 – LE REFUS DE LA MODERNITÉ POLITIQUE : LE CONSERVATISME
La tradition au principe d’une théorie politique
Une idéologie qui ne résiste pas à la spécialisation du champ politique
CHAPITRE 4 – DE LA SUBVERSION AU CONSERVATISME : LE LIBÉRALISME À L’ÉPREUVE DU POUVOIR
La nébuleuse libérale en France, entre opposition et participation au pouvoir
Les libéraux face à la question démocratique
La question des institutions
CHAPITRE 5 – PENSER LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE : LE SOCIALISME, ENTRE UTOPIE ET SCIENCE
Expérimentations théoriques : un socialisme prophétique
Expérimentations pratiques : la volonté de convaincre
Le tournant économiste du socialisme : Proudhon et Marx
CHAPITRE 6 – REPRÉSENTER ET MOBILISER LA NATION : LE NATIONALISME
La définition de la nation, entre politique et culture
Le retournement conservateur de l’idée nationale en France
CHAPITRE 7 – REPRÉSENTER LA CLASSE OUVRIÈRE : LES SOCIALISMES APRÈS MARX
Le socialisme, un mouvement international
Réforme ou révolution ?
Refuser l’État : l’anarchisme
CHAPITRE 8 – TOTALISER LA NATION ET L’ÉTAT : FASCISME ET NATIONAL-SOCIALISME
Le fascisme
Le national-socialisme
CHAPITRE 9 – LA SOVIÉTISATION DU MARXISME : LE COMMUNISME D’ÉTAT
La question russe
Les effets nationaux contrastés de la soviétisation du marxisme
CHAPITRE 10 – DE LA DÉMOCRATIE LIBÉRALE AU COMPROMIS SOCIAL-DÉMOCRATE
Des gouvernements représentatifs à la démocratie libérale
L’intégration du socialisme à la démocratie libérale et ses limites
CHAPITRE 11 – LA DERNIÈRE IDÉOLOGIE ? LE NÉOLIBÉRALISME ET SES CONTESTATIONS
La genèse du néolibéralisme
La diffusion internationale du néolibéralisme
Les critiques de la mondialisation néolibérale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
Bibliogr. p. [245]-250. Notes bibliogr.En ligne : https://fr.calameo.com/read/0000158569cc2204a1c9b Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=252909 Introduction à la socio-histoire des idées politiques = Introduction à la sociohistoire des idées politiques [texte imprimé] / Julien Weisbein (1972-...), Auteur ; Samuel Hayat (1980-...)
, Auteur . - Louvain-la-Neuve (Belgique) : De Boeck Supérieur, 2020 . - 256 p ; 24 cm. - (Ouvertures politiques, ISSN 2030-8892) .
ISBN : 978-2-8073-1786-4 : 26,50 €
Libéralisme, conservatisme, socialisme… Pour tout savoir sur ces courants et idéologies, les rattacher aux auteurs et œuvres qui les caractérisent et les replacer dans une socio-histoire de l’État moderne et des sociétés contemporaines.
Alors que la démocratie contemporaine est fondée sur le débat d’idées, il est parfois difficile de s’y retrouver entre les différents courants : libéralisme, conservatisme, socialisme, républicanisme, communisme, fascisme, national-socialisme, etc.
Ce manuel décrit et analyse ainsi, des révolutions du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, les soubassements sociaux, institutionnels et théoriques des idées politiques contemporaines et de leurs regroupements dans des idéologies en compétition.
Il propose une histoire des idées politiques en contexte, en les réinscrivant dans les sociétés et les grands débats de leur temps et en les resituant dans les transformations sociohistoriques plus amples de l’État et des structures sociales, économiques et techniques.
Pour les étudiant.e.s des 1er et 2e cycles en droit, en science politique, en histoire et en sociologie ainsi que pour les doctorant.e.s en sciences sociales.
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays Mots-clés : Histoire des idées politiques depuis le XVIIIe siècle Sciences Politiques Idées politiques -- Sociologie politique Science politique -- Histoire altermondialisme Attac.Monde Diplomatique Index. décimale : A-10 Idéologie politique Résumé : La 4e de couverture indique : "Cet ouvrage est un manuel d'introduction à la sociologie politique, qui entend être lisible aussi bien par un public déjà sensibilisé aux sciences sociales que par de complets débutants. Le parti pris est d'adopter une forme souple, concise et simple, se rapprochant d'un véritable cours, qui expose et enchaîne de façon logique les notions fondamentales de la sociologie politique en les assortissant d'exemples variés et en les liant aux références essentielles de la discipline. L'ouvrage examine successivement les cadres de l'activité politique (qu'est-ce que le pouvoir politique ? qu'est-ce que l'État ? quels sont les grands types de régimes politiques ?), avant de se tourner vers les principaux acteurs de la vie politique démocratique (les citoyens, les partis politiques, les « professionnels » de la politique, l'opinion publique), puis examine les grands types de pratiques politiques en démocratie (le vote, les mouvements sociaux, l'action publique). Il propose au final un tableau général d'une discipline scientifique devenue de plus en plus centrale dans l'analyse et la compréhension des phénomènes politiques. Cet ouvrage intéressera les étudiants, chercheurs et enseignants des 1er, 2e et 3e cycles en science politique et en droit constitutionnel." Note de contenu : TdM :
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 – DES LUMIÈRES AUX RÉVOLUTIONS BOURGEOISES : LE LIBÉRALISME
La genèse d’un libéralisme subversif
L’invention de la "science nouvelle" et du marché
Être libéral, entre sociabilités et stratégies d’affirmation
CHAPITRE 2 – LA REDÉCOUVERTE D’UNE TRADITION ANTIQUE : LE RÉPUBLICANISME
De l’humanisme civique aux États-Unis d’Amérique : le moment machiavélien
Le républicanisme français
CHAPITRE 3 – LE REFUS DE LA MODERNITÉ POLITIQUE : LE CONSERVATISME
La tradition au principe d’une théorie politique
Une idéologie qui ne résiste pas à la spécialisation du champ politique
CHAPITRE 4 – DE LA SUBVERSION AU CONSERVATISME : LE LIBÉRALISME À L’ÉPREUVE DU POUVOIR
La nébuleuse libérale en France, entre opposition et participation au pouvoir
Les libéraux face à la question démocratique
La question des institutions
CHAPITRE 5 – PENSER LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE : LE SOCIALISME, ENTRE UTOPIE ET SCIENCE
Expérimentations théoriques : un socialisme prophétique
Expérimentations pratiques : la volonté de convaincre
Le tournant économiste du socialisme : Proudhon et Marx
CHAPITRE 6 – REPRÉSENTER ET MOBILISER LA NATION : LE NATIONALISME
La définition de la nation, entre politique et culture
Le retournement conservateur de l’idée nationale en France
CHAPITRE 7 – REPRÉSENTER LA CLASSE OUVRIÈRE : LES SOCIALISMES APRÈS MARX
Le socialisme, un mouvement international
Réforme ou révolution ?
Refuser l’État : l’anarchisme
CHAPITRE 8 – TOTALISER LA NATION ET L’ÉTAT : FASCISME ET NATIONAL-SOCIALISME
Le fascisme
Le national-socialisme
CHAPITRE 9 – LA SOVIÉTISATION DU MARXISME : LE COMMUNISME D’ÉTAT
La question russe
Les effets nationaux contrastés de la soviétisation du marxisme
CHAPITRE 10 – DE LA DÉMOCRATIE LIBÉRALE AU COMPROMIS SOCIAL-DÉMOCRATE
Des gouvernements représentatifs à la démocratie libérale
L’intégration du socialisme à la démocratie libérale et ses limites
CHAPITRE 11 – LA DERNIÈRE IDÉOLOGIE ? LE NÉOLIBÉRALISME ET SES CONTESTATIONS
La genèse du néolibéralisme
La diffusion internationale du néolibéralisme
Les critiques de la mondialisation néolibérale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
Bibliogr. p. [245]-250. Notes bibliogr.En ligne : https://fr.calameo.com/read/0000158569cc2204a1c9b Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=252909 Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 997 A-10 WEI Livre Centre de Documentation Carrières Sociales Débat Public-Démocratie participative Disponible S'unir, travailler, résister : les associations ouvrières au XIXe siècle / SCD et OpenEdition / Carole Christen
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Titre : S'unir, travailler, résister : les associations ouvrières au XIXe siècle / SCD et OpenEdition Type de document : document électronique Auteurs : Carole Christen , Directeur de publication, rédacteur en chef ; Caroline Fayolle (1982-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Samuel Hayat (1980-...)
, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Christos Andrianopoulos, Auteur ; Jean Christophe Balois-Proyart, Auteur ; Olivier Chaïbi (1978-...), Auteur ; Chloé Gaboriaux (1977-....), Auteur ; Cyril Melot, Auteur ; Costantino Paonessa, Auteur ; Mathias Pareyre, Auteur ; Michèle Riot-Sarcey (1943-...), Auteur ; VINCENT ROBERT (1957-...), Auteur ; Anna Safronova, Auteur
Editeur : Villeneuve-d'Ascq : PUS, Presses Universitaires du Septentrion Année de publication : 2021 Collection : Histoire et civilisations, ISSN 1284-5655 Importance : 288 p. Présentation : ill., couv. ill. en coul. Format : 24 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-7574-3505-2 Prix : 26 € Note générale : Autres contributeurs : Carole Christen, Caroline Fayolle, Chloé Gaboriaux, Samuel Hayat, François Jarrige, Cyril Melot, Costantino Paonessa, Mathias Pareyre, Michèle Riot-Sarcey, Vincent Robert, Anna Safronova (auteurs) Langues : Français (fre) Mots-clés : association, démocratie, émancipation, mouvement ouvrier, socialisme, travail, utopie Histoire Commerce et affaires Syndicats -- France -- 19e siècle Histoire du travail Résumé : Maître-mot du mouvement ouvrier, concept clé pour nombre de théoriciens socialistes, l'association cristallise dans l'Europe du XIXe siècle les aspirations à une réorganisation plus juste et égalitaire du travail. Permettant de penser la liberté contre le libéralisme, l’association des travailleurs peut être ainsi appréhendée comme l’expérience en actes d’un pouvoir d’agir collectif et autonome des ouvriers et des ouvrières. Mais c’est aussi un phénomène pluriel. Cet ouvrage vise donc à déconstruire l’objet «association ouvrière» pour rendre compte de la myriade d’expériences concrètes qui se trouvent regroupées sous ce terme. Les contributions rassemblées éclairent les prémisses en France de l’association de travailleurs et de travailleuses sous la monarchie de Juillet, son âge d’or lors de la révolution de 1848, et la multiplication des expérimentations associatives en Europe et au-delà jusqu’à la fin du siècle. (4e de couverture) Note de contenu : Table des matières :
Carole Christen, Caroline Fayolle et Samuel Hayat
Introduction. L’histoire des associations ouvrières au XIXe siècle : débats et enjeux
Redécouvrir l’association ouvrière
Un débat historiographique
Premiers jalons pour une histoire des associations ouvrières
Partie 1. Les débuts de l’expérience associative sous la monarchie de Juillet
François Jarrige
S’associer pour civiliser les mécaniques ? Imaginaires et pratiques des imprimeurs-typographes autour de 1830
Multiplication des mécaniques
Le choc des bris de machines
Négocier les mécaniques
Le conflit des interprétations
Genèse de « l’association »
Carole Christen
Une expérience éducative pour les travailleurs parisiens : l’Association libre pour l’éducation du peuple, 1831-1834
Une création née d’une scission au sein de l’Association polytechnique
Les buts officiels de l’Association : activités pédagogiques et activités philanthropiques
Un but officieux : des leçons de propagande républicaine ?
Christos Andrianopoulos
L’organisation du travail de Louis Blanc : les limites d’une rencontre entre interventionnisme et associationnisme
Un apprentissage particulier des théories du progrès
Forger l’« Association »
L’apparition du terme « État »
Un dialogue fructueux avec le journal L’Atelier
Les Ateliers sociaux, une synthèse entre « État » et « association »
Vers la révolution de 1848
Jean-Christophe Balois-Proyart
Subvertir la discipline marchande du travail. Le cas de la « Société générale pour la fabrique des rubans » de Saint-Étienne (1841-1842)
Suppression de la concurrence entre preneurs d’ouvrage, contrôle du marché du travail et prix des façons
Suppression du travail à façon au profit des fabricants, accès au crédit et propriété collective des métiers
Subversion et maintien des formes marchandes de la division et de la discipline du travail
Partie 2. La révolution de 1848, triomphe de l’association ouvrière ?
Mathias Pareyre
De l’exigence de boire le vin au litre à la défense de la République sociale : les Voraces lyonnais au début de la Deuxième République
L’association de travailleurs avant la milice ouvrière
Une coopérative de consommation ?
Une société de secours mutuel ?
« Une sorte de compagnonnage » ?
Défendre les intérêts des travailleurs les armes à la main
Une émancipation par les armes : la naissance d’une milice ouvrière fin février 1848
Une milice ouvrière toute-puissante à Lyon au printemps 1848
Un recrutement massif qui éloigne les Voraces de leur base initiale
La République démocratique et sociale comme horizon
Caroline Fayolle
« Unissons-nous pour résister » : l’Association fraternelle des instituteurs et institutrices socialistes (1849-1850)
Unir les enseignants : la création d’un réseau professionnel solidaire
La création de l’association
L’appel aux instituteurs et aux institutrices
La constitution d’un réseau d’enseignants
Amitiés et dissensus : la vie d’un collectif socialiste sous surveillance
L’amitié, une valeur politique au cœur de l’association
Distiller l’inimitié : la stratégie de la police
Dissensus et compromis
Un projet éducatif à contre-courant
Un programme égalitaire et émancipateur
Une alternative socialiste aux modèles éducatifs congréganiste, universitaire et républicain
L’échec d’une alternative
La répression policière
Les derniers mois de l’association
Vincent Robert
L’affaire de la rue Michel-le-Comte ou le démantèlement de l’Union des associations fraternelles (mai-novembre 1850)
L’Union, couverture d’une société secrète révolutionnaire et socialiste ?
Structure et objectifs de l’Union des associations
La question des bons d’échange
Olivier Chaïbi
Financer les associations de travailleurs : une œuvre impossible ? De l’échec de la Banque du peuple (1849) à la faillite de la Société du Crédit au travail (1868)
La question du crédit des travailleurs et le projet de la Banque du peuple
1848 : une révolution du crédit ?
Du rassemblement des associations de travailleurs à la dissolution de la Banque du peuple
De la poursuite clandestine du crédit entre travailleurs à la Société du Crédit au travail
Le maintien d’associations de travailleurs
Le développement du Crédit au travail
Partie 3. Les devenirs des associations de travailleurs après 1848
Costantino Paonessa
Expériences et enjeux de l’associationnisme et de l’internationalisme en situation coloniale : le cas de l’Égypte (1861-1880)
Le rôle des sociétés ouvrières et de secours mutuel de la colonie italienne d’Égypte
Les Associations de secours mutuel, entre patriotisme, appartenance et défense de l’autonomie
L’arrivée de l’internationalisme en Égypte et la fracture à l’intérieur des associations des travailleurs
Chloé Gaboriaux
L’utilité publique des associations ouvrières au début de la Troisième République : une reconnaissance impossible ?
L’exception mutuelliste
L’obsession du contrôle
L’expérience ouvrière hors cadre
Le compagnonnage exclu de la modernité
La coopérative juridiquement inclassable
Cyril Melot
Associations de travailleurs et partis ouvriers. Discordance des temps et divergence des fins (1879-1896)
Les associations de travailleurs : matrice de la primogenèse du parti ouvrier et de la forme-parti socialiste
Une disjonction croissante entre associations de travailleurs et protos-partis socialistes
Une conception utilitariste des associations de travailleurs qui mène à une séparation entre action politique et activité syndicale
Anna Safronova
La résurgence de l’association des travailleurs comme outil d’émancipation dans la Russie tsariste au tournant du XXe siècle
Transfert des idées associationnistes et leur adaptation au terrain russe, 1860-1890
Associaciâ et artel : les années 1860
Une disjonction entre l’artel et associaciâ : les années 1870
L’association de travail des réformateurs sociaux : les années 1890
L’association comme outil d’émancipation appliquée à la petite industrie rurale, 1890-1917
Alexandre Štange : parcours d’un militant marginal
L’expérience paradoxale de l’association de Pavlovo, 1890-1917
Espoirs avortés d’un projet politique plus vaste
Michèle Riot-Sarcey
En guise de conclusion : l’association ou les prémisses du réel de l’utopie
Bibliographie
Notices bio-bibliographiques
Andrianopoulos, Christos
Balois-Proyart, Jean-Christophe
Chaïbi, Olivier
Christen, Carole
Fayolle, Caroline
Gaboriaux, Chloé
Hayat, Samuel
Jarrige, François
Melot, Cyril
Paonessa, Costantino
Pareyre, Mathias
Riot-Sarcey, Michèle
Robert, Vincent
Safronova, Anna
Bibliogr. p. 261-277. Notes bibliogr. IndexEn ligne : https://proxy.scd.univ-tours.fr/login?url=http://books.openedition.org/septentri [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=286396 S'unir, travailler, résister : les associations ouvrières au XIXe siècle / SCD et OpenEdition [document électronique] / Carole Christen, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Caroline Fayolle (1982-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Samuel Hayat (1980-...)
, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Christos Andrianopoulos, Auteur ; Jean Christophe Balois-Proyart, Auteur ; Olivier Chaïbi (1978-...), Auteur ; Chloé Gaboriaux (1977-....), Auteur ; Cyril Melot, Auteur ; Costantino Paonessa, Auteur ; Mathias Pareyre, Auteur ; Michèle Riot-Sarcey (1943-...), Auteur ; VINCENT ROBERT (1957-...), Auteur ; Anna Safronova, Auteur . - Villeneuve-d'Ascq : PUS, Presses Universitaires du Septentrion, 2021 . - 288 p. : ill., couv. ill. en coul. ; 24 cm. - (Histoire et civilisations, ISSN 1284-5655) .
ISBN : 978-2-7574-3505-2 : 26 €
Autres contributeurs : Carole Christen, Caroline Fayolle, Chloé Gaboriaux, Samuel Hayat, François Jarrige, Cyril Melot, Costantino Paonessa, Mathias Pareyre, Michèle Riot-Sarcey, Vincent Robert, Anna Safronova (auteurs)
Langues : Français (fre)
Mots-clés : association, démocratie, émancipation, mouvement ouvrier, socialisme, travail, utopie Histoire Commerce et affaires Syndicats -- France -- 19e siècle Histoire du travail Résumé : Maître-mot du mouvement ouvrier, concept clé pour nombre de théoriciens socialistes, l'association cristallise dans l'Europe du XIXe siècle les aspirations à une réorganisation plus juste et égalitaire du travail. Permettant de penser la liberté contre le libéralisme, l’association des travailleurs peut être ainsi appréhendée comme l’expérience en actes d’un pouvoir d’agir collectif et autonome des ouvriers et des ouvrières. Mais c’est aussi un phénomène pluriel. Cet ouvrage vise donc à déconstruire l’objet «association ouvrière» pour rendre compte de la myriade d’expériences concrètes qui se trouvent regroupées sous ce terme. Les contributions rassemblées éclairent les prémisses en France de l’association de travailleurs et de travailleuses sous la monarchie de Juillet, son âge d’or lors de la révolution de 1848, et la multiplication des expérimentations associatives en Europe et au-delà jusqu’à la fin du siècle. (4e de couverture) Note de contenu : Table des matières :
Carole Christen, Caroline Fayolle et Samuel Hayat
Introduction. L’histoire des associations ouvrières au XIXe siècle : débats et enjeux
Redécouvrir l’association ouvrière
Un débat historiographique
Premiers jalons pour une histoire des associations ouvrières
Partie 1. Les débuts de l’expérience associative sous la monarchie de Juillet
François Jarrige
S’associer pour civiliser les mécaniques ? Imaginaires et pratiques des imprimeurs-typographes autour de 1830
Multiplication des mécaniques
Le choc des bris de machines
Négocier les mécaniques
Le conflit des interprétations
Genèse de « l’association »
Carole Christen
Une expérience éducative pour les travailleurs parisiens : l’Association libre pour l’éducation du peuple, 1831-1834
Une création née d’une scission au sein de l’Association polytechnique
Les buts officiels de l’Association : activités pédagogiques et activités philanthropiques
Un but officieux : des leçons de propagande républicaine ?
Christos Andrianopoulos
L’organisation du travail de Louis Blanc : les limites d’une rencontre entre interventionnisme et associationnisme
Un apprentissage particulier des théories du progrès
Forger l’« Association »
L’apparition du terme « État »
Un dialogue fructueux avec le journal L’Atelier
Les Ateliers sociaux, une synthèse entre « État » et « association »
Vers la révolution de 1848
Jean-Christophe Balois-Proyart
Subvertir la discipline marchande du travail. Le cas de la « Société générale pour la fabrique des rubans » de Saint-Étienne (1841-1842)
Suppression de la concurrence entre preneurs d’ouvrage, contrôle du marché du travail et prix des façons
Suppression du travail à façon au profit des fabricants, accès au crédit et propriété collective des métiers
Subversion et maintien des formes marchandes de la division et de la discipline du travail
Partie 2. La révolution de 1848, triomphe de l’association ouvrière ?
Mathias Pareyre
De l’exigence de boire le vin au litre à la défense de la République sociale : les Voraces lyonnais au début de la Deuxième République
L’association de travailleurs avant la milice ouvrière
Une coopérative de consommation ?
Une société de secours mutuel ?
« Une sorte de compagnonnage » ?
Défendre les intérêts des travailleurs les armes à la main
Une émancipation par les armes : la naissance d’une milice ouvrière fin février 1848
Une milice ouvrière toute-puissante à Lyon au printemps 1848
Un recrutement massif qui éloigne les Voraces de leur base initiale
La République démocratique et sociale comme horizon
Caroline Fayolle
« Unissons-nous pour résister » : l’Association fraternelle des instituteurs et institutrices socialistes (1849-1850)
Unir les enseignants : la création d’un réseau professionnel solidaire
La création de l’association
L’appel aux instituteurs et aux institutrices
La constitution d’un réseau d’enseignants
Amitiés et dissensus : la vie d’un collectif socialiste sous surveillance
L’amitié, une valeur politique au cœur de l’association
Distiller l’inimitié : la stratégie de la police
Dissensus et compromis
Un projet éducatif à contre-courant
Un programme égalitaire et émancipateur
Une alternative socialiste aux modèles éducatifs congréganiste, universitaire et républicain
L’échec d’une alternative
La répression policière
Les derniers mois de l’association
Vincent Robert
L’affaire de la rue Michel-le-Comte ou le démantèlement de l’Union des associations fraternelles (mai-novembre 1850)
L’Union, couverture d’une société secrète révolutionnaire et socialiste ?
Structure et objectifs de l’Union des associations
La question des bons d’échange
Olivier Chaïbi
Financer les associations de travailleurs : une œuvre impossible ? De l’échec de la Banque du peuple (1849) à la faillite de la Société du Crédit au travail (1868)
La question du crédit des travailleurs et le projet de la Banque du peuple
1848 : une révolution du crédit ?
Du rassemblement des associations de travailleurs à la dissolution de la Banque du peuple
De la poursuite clandestine du crédit entre travailleurs à la Société du Crédit au travail
Le maintien d’associations de travailleurs
Le développement du Crédit au travail
Partie 3. Les devenirs des associations de travailleurs après 1848
Costantino Paonessa
Expériences et enjeux de l’associationnisme et de l’internationalisme en situation coloniale : le cas de l’Égypte (1861-1880)
Le rôle des sociétés ouvrières et de secours mutuel de la colonie italienne d’Égypte
Les Associations de secours mutuel, entre patriotisme, appartenance et défense de l’autonomie
L’arrivée de l’internationalisme en Égypte et la fracture à l’intérieur des associations des travailleurs
Chloé Gaboriaux
L’utilité publique des associations ouvrières au début de la Troisième République : une reconnaissance impossible ?
L’exception mutuelliste
L’obsession du contrôle
L’expérience ouvrière hors cadre
Le compagnonnage exclu de la modernité
La coopérative juridiquement inclassable
Cyril Melot
Associations de travailleurs et partis ouvriers. Discordance des temps et divergence des fins (1879-1896)
Les associations de travailleurs : matrice de la primogenèse du parti ouvrier et de la forme-parti socialiste
Une disjonction croissante entre associations de travailleurs et protos-partis socialistes
Une conception utilitariste des associations de travailleurs qui mène à une séparation entre action politique et activité syndicale
Anna Safronova
La résurgence de l’association des travailleurs comme outil d’émancipation dans la Russie tsariste au tournant du XXe siècle
Transfert des idées associationnistes et leur adaptation au terrain russe, 1860-1890
Associaciâ et artel : les années 1860
Une disjonction entre l’artel et associaciâ : les années 1870
L’association de travail des réformateurs sociaux : les années 1890
L’association comme outil d’émancipation appliquée à la petite industrie rurale, 1890-1917
Alexandre Štange : parcours d’un militant marginal
L’expérience paradoxale de l’association de Pavlovo, 1890-1917
Espoirs avortés d’un projet politique plus vaste
Michèle Riot-Sarcey
En guise de conclusion : l’association ou les prémisses du réel de l’utopie
Bibliographie
Notices bio-bibliographiques
Andrianopoulos, Christos
Balois-Proyart, Jean-Christophe
Chaïbi, Olivier
Christen, Carole
Fayolle, Caroline
Gaboriaux, Chloé
Hayat, Samuel
Jarrige, François
Melot, Cyril
Paonessa, Costantino
Pareyre, Mathias
Riot-Sarcey, Michèle
Robert, Vincent
Safronova, Anna
Bibliogr. p. 261-277. Notes bibliogr. IndexEn ligne : https://proxy.scd.univ-tours.fr/login?url=http://books.openedition.org/septentri [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=286396 Exemplaires
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