[n° ou bulletin]
Titre : |
349 - juillet-août 2006 - Villes éducatrices : dossier |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Antoine Loubière, Editeur scientifique |
Année de publication : |
2006 |
Importance : |
pp. 79-70 |
Prix : |
18 € |
Note générale : |
Actes d'une table ronde sur "la ville éducatrice à l'épreuve des réalités urbaines". A noter également un article de Jean-Claude Richez sur "Education populaire et politiques éducatives locales", un article de Thibault Tellier sur "La mise en place des ZEP : l’émergence d’une territorialisation des politiques éducatives" et un entretien avec Philippe Meirieu. La Charte des villes éducatrices adoptée à Barcelone en novembre 1990 a été à l'origine de l'Association internationale des villes éducatrices (AIVE), fondée en 1994. Le prochain congrès de l'AIVE à Lyon du 14 au 17 septembre, intitulé "La place de l'homme dans la Cité", mettra l'accent sur la diversité des démarches qui fondent les villes éducatrices. |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
éducation populaire éducation partagée projet éducatif local ZEP politique éducatives locale ville milieu urbain contrat éducatif local urbanisation scolarisation programme de réussite éducative politique territoriale coopération ville-école éducation formelle éducation non formelle Environnement - cadre de vie - aménagement urbain |
Résumé : |
Éditorial (in extenso) Par Antoine Loubière : Il s'agit d'une conception globale qui porte à la fois sur l'éducation formelle et sur l'éducation non formelle.
"Qu'elle le veuille ou non, toute ville est éducatrice", nous explique Philippe Meirieu, théoricien de la pédagogie contemporaine. Cependant, et les pédagogues le savent mieux que d'autres, faisons attention aux mots et aux sens différents qu'ils peuvent prendre suivant les interlocuteurs. Thierry Paquot ne manque jamais d'attirer notre attention sur ce point, avec son souci des définitions.
Précisons-le aussi d'emblée, cet intitulé "villes éducatrices" un peu ésotérique provient d'une association internationale de villes (AICE) dont les racines sont plutôt catalanes que françaises, comme le rappelle Pilar Figueras, sa secrétaire générale. D'où la difficulté sans doute d'une bonne traduction. Mais voilà que l'AICE a la bonne idée de tenir son 9e congrès à Lyon du 14 au 17 septembre 2006. Nous sommes donc repartis pour la capitale des Gaules qui, depuis un an, n'a cessé d'affirmer sa place dans le débat d'idées sur les questions urbaines et sociales en accueillant successivement le congrès d'Eurocités, la rencontre nationale des agences d'urbanisme - certes en commun avec Grenoble et Saint-Étienne - et plus récemment le forum Global City.
Autour d'Yves Fournel, adjoint au maire de Lyon, délégué à l'éducation et à la petite enfance, nous avons organisé une table ronde pour mettre à l'épreuve des réalités urbaines la notion même de ville éducatrice. Car Yves Fournel, cheville ouvrière du congrès de septembre prochain, reconnaît que cette notion peut prêter à confusion, en laissant entendre qu'il s'agirait d'un "dogme qu'on voudrait imposer, aux enfants ou plus largement aux habitants de la cité". Or justement, insiste-t-il, "la ville éducatrice est tout le contraire, il s'agit d'une conception globale qui porte à la fois sur l'éducation formelle et sur l'éducation non formelle, aussi bien dans le système éducatif institutionnel que dans les associations et dans tout lieu qui peut avoir une démarche éducative dans la ville".
Mais la ville éducatrice, selon la charte adoptée en 1990 à Barcelone et précisée à Gênes en 2004, c'est encore plus que cette démarche éducative, c'est la volonté de gérer et de transformer la ville avec ceux qui y habitent, en les faisant acteurs (in)formés et actifs de son devenir. Diable ! Quelle ambition ! Nous sommes donc partis à la recherche de cette ville éducatrice : à Montréal par exemple, où on l'appelle joliment "ville apprenante" et où l'enjeu est de faire d'une "ville de savoir" un atout pour le développement. C'est ce que font à leur manière les élus de l'Association des collectivités territoriales de l'Est parisien (ACTEP), qui se sont battus pour obtenir l'implantation d'un lycée international sur leur territoire. Un lycée pour conforter l'attractivité, mais surtout comme outil de diffusion d'une culture linguistique partagée dans des villes où l'immigration est une donnée permanente.
En compagnie de Jean-Claude Richez (INJEP), nous nous sommes interrogés sur le lien entre éducation populaire - remise au goût du jour par des associations comme l'AFEV - et politiques éducatives locales. Autrement dit, nous avons essayé de cerner comment les villes développaient non seulement leurs compétences éducatives mais faisaient en sorte que l'accès aux savoirs soit facilité pour toutes les catégories de la population, en particulier pour ceux qui résident dans ces zones d'éducation prioritaire (ZEP) dont la carte recoupe étrangement celle des zones urbaines sensibles (ZUS).
Avec Thibault Tellier, nous revenons sur l'histoire des ZEP, dont la dynamique a contribué à la fois à des évolutions - trop limitées diront certains - de l'Éducation nationale et à une prise de conscience par les villes du rôle qu'elles pouvaient jouer dans les politiques éducatives vis-à-vis des jeunes des quartiers sensibles. Prise de conscience qui trouve pour une part ses racines dans une expérience oubliée, celle des maisons des jeunes et de la culture (MJC), dont Laurent Besse nous rappelle l'histoire.
Ceci nous amène au récent Programme de réussite éducative lancé par Jean-Louis Borloo dans le cadre du Plan de cohésion sociale. Bénédicte de Lataulade et Lucie Mélas, sociologues, en pointent les avancées comme les limites. En tout cas, le mouvement est lancé : les villes se pensent de plus en plus comme éducatrices et, à défaut d'en avoir toutes les compétences, elles sont amenées à organiser la complémentarité entre les acteurs de l'éducation formelle et ceux de l'éducation non formelle. Les professionnels de l'urbain sont appelés à prendre leur place dans ce processus. Il ne tient qu'à eux d'y apporter leur pierre." |
Note de contenu : |
Sommaire :
Villes éducatrices (in extenso)
Vous avez dit ville éducatrice ?
Le Congrès de Lyon
La Charte des villes éducatrices
Réseau français et ANDEV
Lyon dans le débat d’idées pour un “nouvel humanisme urbain”
La ville éducatrice à l’épreuve des réalités urbaines
Les participants :
Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV)
Les Robins des villes et leur “ville en valise”
Est parisien - Un lycée international, locomotive du territoire
Montréal : ville apprenante
Éducation populaire et politiques éducatives locales
Retour sur une expérience oubliée : les MJC
La mise en place des ZEP : l’émergence d’une territorialisation des politiques éducatives
Programme de réussite éducative : vers des politiques territoriales ?
Entretien avec Philippe Meirieu
À prendre en ville (in extenso) |
En ligne : |
https://www.urbanisme.fr/issue/report.php?code=349&code_menu=EDITO#article172 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=25137 |
[n° ou bulletin]
349 - juillet-août 2006 - Villes éducatrices : dossier [document électronique] / Antoine Loubière, Editeur scientifique . - 2006 . - pp. 79-70. 18 € Actes d'une table ronde sur "la ville éducatrice à l'épreuve des réalités urbaines". A noter également un article de Jean-Claude Richez sur "Education populaire et politiques éducatives locales", un article de Thibault Tellier sur "La mise en place des ZEP : l’émergence d’une territorialisation des politiques éducatives" et un entretien avec Philippe Meirieu. La Charte des villes éducatrices adoptée à Barcelone en novembre 1990 a été à l'origine de l'Association internationale des villes éducatrices (AIVE), fondée en 1994. Le prochain congrès de l'AIVE à Lyon du 14 au 17 septembre, intitulé "La place de l'homme dans la Cité", mettra l'accent sur la diversité des démarches qui fondent les villes éducatrices. Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
éducation populaire éducation partagée projet éducatif local ZEP politique éducatives locale ville milieu urbain contrat éducatif local urbanisation scolarisation programme de réussite éducative politique territoriale coopération ville-école éducation formelle éducation non formelle Environnement - cadre de vie - aménagement urbain |
Résumé : |
Éditorial (in extenso) Par Antoine Loubière : Il s'agit d'une conception globale qui porte à la fois sur l'éducation formelle et sur l'éducation non formelle.
"Qu'elle le veuille ou non, toute ville est éducatrice", nous explique Philippe Meirieu, théoricien de la pédagogie contemporaine. Cependant, et les pédagogues le savent mieux que d'autres, faisons attention aux mots et aux sens différents qu'ils peuvent prendre suivant les interlocuteurs. Thierry Paquot ne manque jamais d'attirer notre attention sur ce point, avec son souci des définitions.
Précisons-le aussi d'emblée, cet intitulé "villes éducatrices" un peu ésotérique provient d'une association internationale de villes (AICE) dont les racines sont plutôt catalanes que françaises, comme le rappelle Pilar Figueras, sa secrétaire générale. D'où la difficulté sans doute d'une bonne traduction. Mais voilà que l'AICE a la bonne idée de tenir son 9e congrès à Lyon du 14 au 17 septembre 2006. Nous sommes donc repartis pour la capitale des Gaules qui, depuis un an, n'a cessé d'affirmer sa place dans le débat d'idées sur les questions urbaines et sociales en accueillant successivement le congrès d'Eurocités, la rencontre nationale des agences d'urbanisme - certes en commun avec Grenoble et Saint-Étienne - et plus récemment le forum Global City.
Autour d'Yves Fournel, adjoint au maire de Lyon, délégué à l'éducation et à la petite enfance, nous avons organisé une table ronde pour mettre à l'épreuve des réalités urbaines la notion même de ville éducatrice. Car Yves Fournel, cheville ouvrière du congrès de septembre prochain, reconnaît que cette notion peut prêter à confusion, en laissant entendre qu'il s'agirait d'un "dogme qu'on voudrait imposer, aux enfants ou plus largement aux habitants de la cité". Or justement, insiste-t-il, "la ville éducatrice est tout le contraire, il s'agit d'une conception globale qui porte à la fois sur l'éducation formelle et sur l'éducation non formelle, aussi bien dans le système éducatif institutionnel que dans les associations et dans tout lieu qui peut avoir une démarche éducative dans la ville".
Mais la ville éducatrice, selon la charte adoptée en 1990 à Barcelone et précisée à Gênes en 2004, c'est encore plus que cette démarche éducative, c'est la volonté de gérer et de transformer la ville avec ceux qui y habitent, en les faisant acteurs (in)formés et actifs de son devenir. Diable ! Quelle ambition ! Nous sommes donc partis à la recherche de cette ville éducatrice : à Montréal par exemple, où on l'appelle joliment "ville apprenante" et où l'enjeu est de faire d'une "ville de savoir" un atout pour le développement. C'est ce que font à leur manière les élus de l'Association des collectivités territoriales de l'Est parisien (ACTEP), qui se sont battus pour obtenir l'implantation d'un lycée international sur leur territoire. Un lycée pour conforter l'attractivité, mais surtout comme outil de diffusion d'une culture linguistique partagée dans des villes où l'immigration est une donnée permanente.
En compagnie de Jean-Claude Richez (INJEP), nous nous sommes interrogés sur le lien entre éducation populaire - remise au goût du jour par des associations comme l'AFEV - et politiques éducatives locales. Autrement dit, nous avons essayé de cerner comment les villes développaient non seulement leurs compétences éducatives mais faisaient en sorte que l'accès aux savoirs soit facilité pour toutes les catégories de la population, en particulier pour ceux qui résident dans ces zones d'éducation prioritaire (ZEP) dont la carte recoupe étrangement celle des zones urbaines sensibles (ZUS).
Avec Thibault Tellier, nous revenons sur l'histoire des ZEP, dont la dynamique a contribué à la fois à des évolutions - trop limitées diront certains - de l'Éducation nationale et à une prise de conscience par les villes du rôle qu'elles pouvaient jouer dans les politiques éducatives vis-à-vis des jeunes des quartiers sensibles. Prise de conscience qui trouve pour une part ses racines dans une expérience oubliée, celle des maisons des jeunes et de la culture (MJC), dont Laurent Besse nous rappelle l'histoire.
Ceci nous amène au récent Programme de réussite éducative lancé par Jean-Louis Borloo dans le cadre du Plan de cohésion sociale. Bénédicte de Lataulade et Lucie Mélas, sociologues, en pointent les avancées comme les limites. En tout cas, le mouvement est lancé : les villes se pensent de plus en plus comme éducatrices et, à défaut d'en avoir toutes les compétences, elles sont amenées à organiser la complémentarité entre les acteurs de l'éducation formelle et ceux de l'éducation non formelle. Les professionnels de l'urbain sont appelés à prendre leur place dans ce processus. Il ne tient qu'à eux d'y apporter leur pierre." |
Note de contenu : |
Sommaire :
Villes éducatrices (in extenso)
Vous avez dit ville éducatrice ?
Le Congrès de Lyon
La Charte des villes éducatrices
Réseau français et ANDEV
Lyon dans le débat d’idées pour un “nouvel humanisme urbain”
La ville éducatrice à l’épreuve des réalités urbaines
Les participants :
Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV)
Les Robins des villes et leur “ville en valise”
Est parisien - Un lycée international, locomotive du territoire
Montréal : ville apprenante
Éducation populaire et politiques éducatives locales
Retour sur une expérience oubliée : les MJC
La mise en place des ZEP : l’émergence d’une territorialisation des politiques éducatives
Programme de réussite éducative : vers des politiques territoriales ?
Entretien avec Philippe Meirieu
À prendre en ville (in extenso) |
En ligne : |
https://www.urbanisme.fr/issue/report.php?code=349&code_menu=EDITO#article172 |
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