Titre de série : |
Germinal (Lormont), ISSN 2780-1993, n° 3 |
Titre : |
La politique des classes populaires / SUDOC |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Marion Fontaine (1978-...) , Editeur scientifique ; Cyril Lemieux (1967-...) , Editeur scientifique |
Mention d'édition : |
novembre 2021 |
Editeur : |
Latresne (Gironde) : BDL, Le Bord de L'eau Editions |
Année de publication : |
2021 |
Importance : |
270 p. |
Présentation : |
illustrations en noir et en couleur, cartes |
Format : |
16,5 x 23 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-35687-813-7 |
Prix : |
15 € |
Note générale : |
Les classes populaires n’ont jamais cessé de faire de la politique. Mais aujourd’hui, leur manière de faire de la politique exprime avant tout un rejet des compromis institutionnels sur lesquels s’était bâtie la Ve République. Au niveau électoral, les classes populaires sont gagnées par l’abstention et par le vote d’extrême-droite. En-dehors du jeu institutionnel, le mouvement des Gilets Jaunes a vu resurgir une force contestataire puissante mais qui n’a pas débouché sur un projet politique cohérent. La polarisation à partir de laquelle le parti présidentiel centriste et l’extrême-droite voudraient reconstruire la vie publique se satisfait de cette dynamique : les classes populaires seraient condamnées au populisme pour se faire entendre, tandis que le vote républicain serait assigné à soutenir un libéralisme antipopulaire. Tout semble indiquer que nous nous trouvons dans une période de crise politique profonde, qui remet en cause les compromis fondamentaux entre les forces sociales et les institutions démocratiques.
Jusqu’il y a une trentaine d’années, la gauche, au travers des partis socialistes et communiste, avait pourtant joué le rôle à la fois de régulateur et de transformateur de la contestation sociale, en en faisant un projet politique articulé et traduisible dans le cadre des institutions républicaines. Mais en trente ans, la gauche s’est progressivement déconnectée des forces populaires, au point de représenter aujourd’hui tout ce qui les exaspère. En s’associant à une forme d’élitisme, elle a perdu son identité et entamé un processus de disparition électorale. Simultanément, aucune structure politique ne parvient plus à transformer le mouvement contestataire en une dynamique d’émancipation, de sorte que celui-ci se retourne de plus en plus contre l’édifice des droits que nous ont légués les générations passées. Convertir le dégoût de l’injustice en libertés réelles, c’est pourtant le rôle historique qu’avait rempli la gauche en luttant pour l’idéal républicain et socialiste. Celle-ci ne retrouvera sa raison d’être et n’échappera à l’insignifiance qu’en redevenant le parti du peuple. Si nous voulons recommencer à agir, il nous faut comprendre de nouveau, sans nostalgie ni misérabilisme, comment les classes populaires font de la politique. |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat
SHS Droits civils et politiques d'autres groupes sociaux Classes populaires -- Activité politique -- Histoire
Participation politique -- Histoire participation politique, classe sociale Classe populaire -- Politique et gouvernement -- France |
Résumé : |
Un numéro explorant les diverses formes de la mobilisation politique des classes populaires au cours de l'histoire.- La carrière du rappeur Rohff est révélatrice d'une tension entre la réussite musicale et sociale (le monde de son personnage ROH2F) et l'attachement aux codes de la rue (le monde d'Housni, son prénom), qui offre un condensé de ce que le rap signifie pour la société française.
La crise des gilets jaunes a exhumé le problème des fractures socio- spatiales, issu de cinquante ans de politiques territoriales devenues aveugle à la détermination géographique des inégalités sociales. C'est l'occasion pour l'historien Bastien Cabot de revenir sur l'histoire de longue durée de l'exclusion territoriale des classes populaires et de la difficile prise en charge de cette exclusion.
Loin de la dichotomie entre une France périphérique populaire et abandonnée et une France des métropoles, intégrée à la mondialisation, une analyse spatiale de l'habitation des classes populaires permet de prendre la mesure de la diversité des situations. Si certaines villes moyennes subissent des dynamiques de décroissance, d'autres connaissent des taux de création d'emplois supérieurs aux métropoles qui concentrent de forts taux de pauvreté et d'inégalité. Une approche territorialisée peut ainsi permettre une meilleure coordination des politiques urbaines et des politiques sociales transversales visant à réduire les inégalités.
À travers l'analyse des formes de syndicalisme dans l'hôtellerie de luxe, les sociétés de nettoyage et chez les chauffeurs de taxi, ces trois études de cas permettent d'envisager l'évolution des formes de politisation actives dans des professions où la pratique syndicale est peu répandue ou prend des formes singulières.
Si les syndicats constituent toujours d'importants vecteurs de socialisation et de politisation des classes populaires, qui en demeurent les principaux adhérents, les syndicats français s'avèrent fragilisés par une culture syndicale militante qui peine à faire face aux évolutions du monde du travail, qu'il s'agisse de la précarisation ou du déclin du secteur industriel |
Note de contenu : |
La gauche peut-elle (vraiment) se passer des classes populaires ? 14
Édito
Marion Fontaine et Cyril Lemieux
Les limites de la victimisation 24
Ce que l'individualisation des rapports sociaux fait aux classes populaires
Cyril Lemieux
Ce que Fouad reproche à la gauche 38
Noemi Casati
« La montée des risques de déclassement contribue à la distance entre classes moyennes et classes populaires » 44
Entretien avec Camille Peugny
Quelle destinée pour les enfants des classes populaires ? L'enjeu scolaire 52
Tristan Poullaouec
L'altitude de la majeure partie de la gauche à l'égard des classes populaires oscille aujourd'hui entre un silence gêné, la célébration nostalgique du temps du prolétariat d'avant, ou plus souvent l'apitoiement misérabiliste. Ces attitudes constituent autant d'impasses. C'est ce qui rend urgent de reprendre au sérieux, scientifiquement et politiquement, la question des classes populaires.
La compréhension de la situation actuelle des classes populaires est souvent envisagée selon deux perspectives apparemment contraires : pour les uns les polarités de classe auraient aujourd'hui disparu au profit d'une moyennisation de la société, pour les autres la dislocation de la classe ouvrière aurait renforcé les effets de domination sur les classes populaires qui souffriraient des dynamiques d'individualisation. La prise en considération de l'accroissement de la division du travail social, contemporain de la mondialisation, invite cependant à une autre compréhension des classes populaires contemporaines et nous permet de penser, à partir d'elles, un individualisme concret et émancipateur.
Si le discours de gauche tend à moins porter dans les quartiers populaires, c'est qu'il engage souvent un registre de la victimisation, qui se révèle peu mobilisateur, voire contre-productif. À travers le témoignage de Fouad, sous-officier de l'Armée qui a grandi dans un HLM de Béziers, Noemi Casati montre que la politisation dans les quartiers populaires repose sur une conscience vive des difficultés qui s'y rencontrent mais qui ne se manifeste pas publiquement à travers un discours misérabiliste.
Les dynamiques de précarisation qui ont fait suite au vaste mouvement de stabilisation sociale des Trente glorieuses conduisent à une recomposition de la politisation des classes populaires. Pour le sociologue Camille Peugny, les risques de déclassement renforcent d'une part la fragmentation des classes populaires, d'autre part les tensions entre classes moyennes et classes populaires, les deux phénomènes alimentant le vote conservateur au sein de ces catégories.
Dans quelle mesure l'école est-elle aujourd'hui un moyen de modifier significativement la destinée des enfants des classes populaires ? Si, depuis cinquante ans, on observe, au sein de ces classes, une forte montée des aspirations scolaires, celles-ci se heurtent à une puissante logique d'entretien des inégalités d'apprentissage et de parcours. Ce n'est qu'au prix d'une « pédagogie de l'exigence » que la situation pourrait évoluer.
ROH2F, ou la synecdoque d'une dynamique d'intégration 64
Milo Lévy-Bruhl
« La cohésion des banlieues rouges a en partie été fondée par ceux qui y voyaient un danger » 72
Entretien avec Bastien Cabot
Jusqu'où spatialiser la question sociale ? 80
Ce que la géographie nous dit des classes populaires
Beatriz Fernandez et Achille Warnant
Variations syndicales 94
Enquêtes d'Amélie Beaumont,
Guillaume Lejeune et Jean-Michel Denis
Pour les classes populaires, le syndicalisme est-il encore un vecteur efficace de politisation à gauche ? 106
Jérôme Pélisse
Notes bibliogr. |
En ligne : |
https://www.youtube.com/watch?v=NQmGE4dTEv0 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=28161 |
Germinal (Lormont), ISSN 2780-1993, n° 3. La politique des classes populaires / SUDOC [document électronique] / Marion Fontaine (1978-...)  , Editeur scientifique ; Cyril Lemieux (1967-...)  , Editeur scientifique . - novembre 2021 . - Latresne (Gironde) : BDL, Le Bord de L'eau Editions, 2021 . - 270 p. : illustrations en noir et en couleur, cartes ; 16,5 x 23 cm. ISBN : 978-2-35687-813-7 : 15 € Les classes populaires n’ont jamais cessé de faire de la politique. Mais aujourd’hui, leur manière de faire de la politique exprime avant tout un rejet des compromis institutionnels sur lesquels s’était bâtie la Ve République. Au niveau électoral, les classes populaires sont gagnées par l’abstention et par le vote d’extrême-droite. En-dehors du jeu institutionnel, le mouvement des Gilets Jaunes a vu resurgir une force contestataire puissante mais qui n’a pas débouché sur un projet politique cohérent. La polarisation à partir de laquelle le parti présidentiel centriste et l’extrême-droite voudraient reconstruire la vie publique se satisfait de cette dynamique : les classes populaires seraient condamnées au populisme pour se faire entendre, tandis que le vote républicain serait assigné à soutenir un libéralisme antipopulaire. Tout semble indiquer que nous nous trouvons dans une période de crise politique profonde, qui remet en cause les compromis fondamentaux entre les forces sociales et les institutions démocratiques.
Jusqu’il y a une trentaine d’années, la gauche, au travers des partis socialistes et communiste, avait pourtant joué le rôle à la fois de régulateur et de transformateur de la contestation sociale, en en faisant un projet politique articulé et traduisible dans le cadre des institutions républicaines. Mais en trente ans, la gauche s’est progressivement déconnectée des forces populaires, au point de représenter aujourd’hui tout ce qui les exaspère. En s’associant à une forme d’élitisme, elle a perdu son identité et entamé un processus de disparition électorale. Simultanément, aucune structure politique ne parvient plus à transformer le mouvement contestataire en une dynamique d’émancipation, de sorte que celui-ci se retourne de plus en plus contre l’édifice des droits que nous ont légués les générations passées. Convertir le dégoût de l’injustice en libertés réelles, c’est pourtant le rôle historique qu’avait rempli la gauche en luttant pour l’idéal républicain et socialiste. Celle-ci ne retrouvera sa raison d’être et n’échappera à l’insignifiance qu’en redevenant le parti du peuple. Si nous voulons recommencer à agir, il nous faut comprendre de nouveau, sans nostalgie ni misérabilisme, comment les classes populaires font de la politique. Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat
SHS Droits civils et politiques d'autres groupes sociaux Classes populaires -- Activité politique -- Histoire
Participation politique -- Histoire participation politique, classe sociale Classe populaire -- Politique et gouvernement -- France |
Résumé : |
Un numéro explorant les diverses formes de la mobilisation politique des classes populaires au cours de l'histoire.- La carrière du rappeur Rohff est révélatrice d'une tension entre la réussite musicale et sociale (le monde de son personnage ROH2F) et l'attachement aux codes de la rue (le monde d'Housni, son prénom), qui offre un condensé de ce que le rap signifie pour la société française.
La crise des gilets jaunes a exhumé le problème des fractures socio- spatiales, issu de cinquante ans de politiques territoriales devenues aveugle à la détermination géographique des inégalités sociales. C'est l'occasion pour l'historien Bastien Cabot de revenir sur l'histoire de longue durée de l'exclusion territoriale des classes populaires et de la difficile prise en charge de cette exclusion.
Loin de la dichotomie entre une France périphérique populaire et abandonnée et une France des métropoles, intégrée à la mondialisation, une analyse spatiale de l'habitation des classes populaires permet de prendre la mesure de la diversité des situations. Si certaines villes moyennes subissent des dynamiques de décroissance, d'autres connaissent des taux de création d'emplois supérieurs aux métropoles qui concentrent de forts taux de pauvreté et d'inégalité. Une approche territorialisée peut ainsi permettre une meilleure coordination des politiques urbaines et des politiques sociales transversales visant à réduire les inégalités.
À travers l'analyse des formes de syndicalisme dans l'hôtellerie de luxe, les sociétés de nettoyage et chez les chauffeurs de taxi, ces trois études de cas permettent d'envisager l'évolution des formes de politisation actives dans des professions où la pratique syndicale est peu répandue ou prend des formes singulières.
Si les syndicats constituent toujours d'importants vecteurs de socialisation et de politisation des classes populaires, qui en demeurent les principaux adhérents, les syndicats français s'avèrent fragilisés par une culture syndicale militante qui peine à faire face aux évolutions du monde du travail, qu'il s'agisse de la précarisation ou du déclin du secteur industriel |
Note de contenu : |
La gauche peut-elle (vraiment) se passer des classes populaires ? 14
Édito
Marion Fontaine et Cyril Lemieux
Les limites de la victimisation 24
Ce que l'individualisation des rapports sociaux fait aux classes populaires
Cyril Lemieux
Ce que Fouad reproche à la gauche 38
Noemi Casati
« La montée des risques de déclassement contribue à la distance entre classes moyennes et classes populaires » 44
Entretien avec Camille Peugny
Quelle destinée pour les enfants des classes populaires ? L'enjeu scolaire 52
Tristan Poullaouec
L'altitude de la majeure partie de la gauche à l'égard des classes populaires oscille aujourd'hui entre un silence gêné, la célébration nostalgique du temps du prolétariat d'avant, ou plus souvent l'apitoiement misérabiliste. Ces attitudes constituent autant d'impasses. C'est ce qui rend urgent de reprendre au sérieux, scientifiquement et politiquement, la question des classes populaires.
La compréhension de la situation actuelle des classes populaires est souvent envisagée selon deux perspectives apparemment contraires : pour les uns les polarités de classe auraient aujourd'hui disparu au profit d'une moyennisation de la société, pour les autres la dislocation de la classe ouvrière aurait renforcé les effets de domination sur les classes populaires qui souffriraient des dynamiques d'individualisation. La prise en considération de l'accroissement de la division du travail social, contemporain de la mondialisation, invite cependant à une autre compréhension des classes populaires contemporaines et nous permet de penser, à partir d'elles, un individualisme concret et émancipateur.
Si le discours de gauche tend à moins porter dans les quartiers populaires, c'est qu'il engage souvent un registre de la victimisation, qui se révèle peu mobilisateur, voire contre-productif. À travers le témoignage de Fouad, sous-officier de l'Armée qui a grandi dans un HLM de Béziers, Noemi Casati montre que la politisation dans les quartiers populaires repose sur une conscience vive des difficultés qui s'y rencontrent mais qui ne se manifeste pas publiquement à travers un discours misérabiliste.
Les dynamiques de précarisation qui ont fait suite au vaste mouvement de stabilisation sociale des Trente glorieuses conduisent à une recomposition de la politisation des classes populaires. Pour le sociologue Camille Peugny, les risques de déclassement renforcent d'une part la fragmentation des classes populaires, d'autre part les tensions entre classes moyennes et classes populaires, les deux phénomènes alimentant le vote conservateur au sein de ces catégories.
Dans quelle mesure l'école est-elle aujourd'hui un moyen de modifier significativement la destinée des enfants des classes populaires ? Si, depuis cinquante ans, on observe, au sein de ces classes, une forte montée des aspirations scolaires, celles-ci se heurtent à une puissante logique d'entretien des inégalités d'apprentissage et de parcours. Ce n'est qu'au prix d'une « pédagogie de l'exigence » que la situation pourrait évoluer.
ROH2F, ou la synecdoque d'une dynamique d'intégration 64
Milo Lévy-Bruhl
« La cohésion des banlieues rouges a en partie été fondée par ceux qui y voyaient un danger » 72
Entretien avec Bastien Cabot
Jusqu'où spatialiser la question sociale ? 80
Ce que la géographie nous dit des classes populaires
Beatriz Fernandez et Achille Warnant
Variations syndicales 94
Enquêtes d'Amélie Beaumont,
Guillaume Lejeune et Jean-Michel Denis
Pour les classes populaires, le syndicalisme est-il encore un vecteur efficace de politisation à gauche ? 106
Jérôme Pélisse
Notes bibliogr. |
En ligne : |
https://www.youtube.com/watch?v=NQmGE4dTEv0 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=28161 |
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