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46 - octobre 2011 - Apprendre le travail (Bulletin de Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info) / Sylvain Laurens
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[n° ou bulletin]
Titre : 46 - octobre 2011 - Apprendre le travail Type de document : texte imprimé Auteurs : Sylvain Laurens , Editeur scientifique ; Julian Mischi (1974-...)
, Editeur scientifique
Année de publication : 2011 Note générale : Résumés en anglais. Voir aussi, en hyperlien, "Les (futurs) ouvriers contre l’école..." / Sylvain Laurens et Julian Mischi, directeurs de la collection « L’ordre des choses », Éditions Agone Langues : Français (fre) Catégories : C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE Mots-clés : Economie entreprises Sociologie des milieux économiques et de l'entreprise Systèmes d'organisation du travail Structure sociale Changement social Sociologie du travail classe sociale structure sociale Index. décimale : C-50 Travail Résumé : A l'occasion de la parution du livre de P. Willis, "L'école des ouvriers : comment les enfants d'ouvriers obtiennent des boulots d'ouvriers", ce dossier analyse le rôle de l'école dans la reproduction de l'ordre social ainsi que le rôle de la culture anti-école des élèves issus des classes populaires. La question des rapports dits de domination est également observée. Note de contenu : Table des matières : Éditorial : L'école & la clôture des destins sociaux
Sylvain Laurens et Julian Mischi 9
L'ensemble de l'expérience scolaire mérite d'être analysée en prêtant attention non seulement aux savoirs pédagogiques mais aussi aux comportements des élèves, en dévoilant les rapports de domination mais aussi d'insubordination qui s'y expriment. Quelles sont les inclinations personnelles incorporées au fil des ans à travers la répétition métronomée des séquences, les injonctions à « tenir en place », rester assis pendant des heures, obéir à des ordres, « rendre un travail dans les temps », « s'exprimer dans un niveau de langage adéquat », etc. ? En quoi ces dispositions peuvent-elles faciliter des orientations scolaires et professionnelles et être transposées dans d'autres univers sociaux ? Quelles sont les formes de sociabilité tissées entre élèves face à l'autorité pédagogique ? Quels rapports aux ordres, aux injonctions professorales, aux valeurs et savoirs des classes dominantes sont intériorisés au fil des cursus ?
L'ordre technique et l'ordre des choses, Claude Grignon 15
Les oppositions « manuel »/« intellectuel », « concret »/« abstrait » constituent pour ainsi dire la monnaie de l'opposition générale entre « naturel » et « homme cultivé », entre « nature » et « culture ». Ce qui définit en propre l'homme cultivé, l'homme « véritablement homme », c'est qu'il est censé ne jamais agir - et ne jamais subir - à la manière d'un animal ou d'une chose : exercer une fonction de commandement, ou « de conception », c'est mettre en oeuvre ce qui est censé appartenir en propre à l'homme, le langage et la pensée. Inversement, parce que leur mode de vie, leurs manières de sentir, d'agir et de penser reflètent nécessairement leur type d'activité professionnelle, ceux qui sont réputés se servir plutôt de leur corps que de leur esprit dans l'exercice de leur métier ne peuvent jamais être considérés comme des hommes tout à fait « accomplis ».
Les politiques de « revalorisation du travail manuel » (1975-1981)
Sylvain Laurens & Julian Mischi 33
« Maintenant la priorité est aux travailleurs manuels ! » C'est sous ce slogan qu'une politique gouvernementale s'engage en janvier 1976 sous l'impulsion de Lionel Stoléru, nommé par Valéry Giscard d'Estaing secrétaire d'État à la Condition des travailleurs manuels. Il se retrouve ainsi au coeur d'une vaste campagne de valorisation médiatique en direction de « ceux qui travaillent avec leurs mains » : il évoque leur sort dans les journaux ou lors de débats télévisés, mais aussi à l'occasion de rencontres organisées avec des ouvriers dans le cadre d'un tour de France des usines ou lors de la remise de la médaille du meilleur ouvrier de France. Les discours publics sur les formes d'opposition entre travail « intellectuel » et « manuel » sont bien sûr bien plus anciens ; mais ils semblent toutefois subitement (re)devenir d'actualité dans une conjoncture marquée par les débats publics autour de la « crise » et par les différentes stratégies gouvernementales et patronales de réponse aux conflits sociaux qui éclatent dans le sillage de mai-juin 68.
La division « intellectuel/manuel » ou le recto-verso des rapports de domination, entretien avec Paul Willis
Sylvain Laurens & Julian Mischi 65
Je n'en appelle pas à porter attention aux « frémissements d'en bas » avec une sorte de romance, de nostalgie ou même dans l'espoir de répondre à la question de Howard Becker : « De quel côté sommes-nous ? » J'en appelle à une compréhension des rapports sociaux proprement scientifique. Nous avons besoin d'une nouvelle façon de penser les classes, laissant derrière nous cette vision d'une opposition entre des blocs homogènes qui se font face comme des armées. Maintenant que nous n'avons plus les garanties offertes par ces structures immuables proposées par le marxisme, l'étude des sentiments de classe et de la production de sens doit être construite empiriquement depuis le bas afin de comprendre comment il est possible pour des individus de faire face de façon imaginative au fait de ne devoir qu'à leur force de travail de ne pas tomber dans une forme de déchéance. C'est à ce prix que l'on comprendra que ce qui s'apparente à une solution dans un lieu social peut être un problème dans un autre.
Retour sur le paradoxe de Willis : les destins scolaires des jeunes d'origine populaire dans l'école massifiée, Ugo Palheta 87
Même si ce qui interpelle Willis tient non dans la mesure des inégalités de destin scolaire et social, mais dans les modalités concrètes de la reproduction sociale, il nous semble nécessaire de revenir sur ce soubassement dans la mesure où celui-ci est aujourd'hui contesté (et pas seulement par les idéologues libéraux de la méritocratie scolaire). L'argument mobilisé consiste à affirmer que les vagues de « démocratisation scolaire », même limitées quant à leurs effets égalisateurs, auraient permis à une fraction significative des jeunes d'origine populaire d'accéder à l'enseignement supérieur, et auraient ainsi rendu crédible pour les familles populaires la perspective d'une mobilité sociale par l'école, à tel point que ces dernières se seraient « converties » au modèle des études longues. Il n'est pas possible de réfuter en un court article cet argument mais, en mobilisant quelques résultats issus d'une étude sur l'enseignement professionnel et son public, on voudrait montrer que la thèse de Willis demeure pertinente pour analyser le système d'enseignement français contemporain.
Entre lycée professionnel et travail ouvrier : la « culture anti-école » à l'oeuvre ou la formation des destins sociaux, Audrey Mariette 113
Ce que les membres de l'institution scolaire interprètent comme des « démotivations » qui seraient elles-mêmes liées à des « orientations par défaut » dans la voie professionnelle et qui expliqueraient les « décrochages scolaires » et les « déscolarisations » s'éclaire de manière différente à l'aune de la culture propre aux jeunes enquêtés, comme des attitudes « anticonformistes » non réductibles à la notion d'« échec scolaire ». En effet, « en pénétrant les contradictions qui forment le noyau de l'école ouvrière, la « culture anti-école » aide à libérer ses membres du poids du conformisme et des réussites conventionnelles ». La mise en équivalence entre arrêt d'études et « échec scolaire » est ainsi le fait de l'institution scolaire, de même que « l'orientation par défaut », la « démotivation » ou encore le « décrochage » sont des catégories de pensée relevant du langage institutionnel. La notion même d'échec nécessite dès lors d'être déconstruite (voire refusée) parce qu'elle impose l'idée que les jeunes concernées seraient du côté des « vaincus » alors que ce qui est considéré par l'institution comme un « échec » peut être vécu comme un « succès », une « réussite » par ces mêmes jeunes, à travers l'accès et la valorisation de l'indépendance.
Les enjeux de l'apprentissage du métier d'agriculteur pour la reproduction sociale du groupe, Lucie Alarcon 137
À la famille et l'école, s'ajoute un troisième acteur placé en situation d'intermédiaire dans la formation des agriculteurs : la profession, à travers entre autres le rôle joué par les maîtres de stage. En effet, dans l'enseignement agricole et plus largement dans l'enseignement professionnel, les élèves effectuent des stages en entreprise, de durée variable en fonction du type d'établissement. Les organismes agricoles, comme les syndicats, les coopératives, les centres de gestion ou les chambres d'agriculture, interviennent ainsi à travers les formations continues et réunions d'information qu'ils proposent. On le pressent : le métier d'agriculteur tel qu'il est transmis dans les familles, les centres de formation et les stages pratiques n'est peut-être pas toujours exactement le même. Entre transmission familiale, scolaire et « experte » du métier, les jeunes agriculteurs sont soumis à des injonctions contradictoires et des façons différentes d'appréhender le métier.
Se trouver à sa place comme ouvrier ? L'ajustement progressif au travail d'ouvrier qualifié, Séverine Misset 159
Si, dans le cas des ouvriers non qualifiés, on constate un rejet massif du destin ouvrier associé à une dévalorisation de l'enseignement professionnel, au sein de la population des ouvriers professionnels, on est au contraire frappés par l'apparition de discours positifs sur l'école ainsi que par l'affirmation récurrente d'une « fierté » relative au travail exercé. Au cours des entretiens, ces ouvriers professionnels semblent mettre en avant leur appartenance à une forme d'« élite ouvrière » tant au sein du lycée professionnel qu'au sein de l'atelier de fabrication. Cet article se fixe alors pour objectif d'analyser ce rapport positif au travail exprimé par la plupart de ces ouvriers qualifiés, et pour une partie d'entre eux le rapport positif à l'enseignement professionnel, en montrant comment s'opère un ajustement progressif à la condition d'ouvrier qualifié.
Résumés en anglais - Summaries 187
Histoire radicale
Vittorio Vidali, Tina Modotti, le stalinisme et la révolution
Claudio Albertani 193
Traduit de l'espagnol par Miguel Chueca et présenté par Charles Jacquier
La Leçon des choses
Dossier « Actualité de Perry Anderson. Portrait d'un intellectuel marxiste britannique »
Perry Anderson et les « nouvelles gauches » française et britannique
Philippe Olivera 221
Sur la réaction en chaîne dans le monde arabe, Perry Anderson 229
Traduit de l'anglais par Étienne DobenesqueEn ligne : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Les-futurs-ouvriers-contre-l-ecole,1175 Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=39279 [n° ou bulletin] 46 - octobre 2011 - Apprendre le travail [texte imprimé] / Sylvain Laurens, Editeur scientifique ; Julian Mischi (1974-...)
, Editeur scientifique . - 2011.
Résumés en anglais. Voir aussi, en hyperlien, "Les (futurs) ouvriers contre l’école..." / Sylvain Laurens et Julian Mischi, directeurs de la collection « L’ordre des choses », Éditions Agone
Langues : Français (fre)
Catégories : C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE Mots-clés : Economie entreprises Sociologie des milieux économiques et de l'entreprise Systèmes d'organisation du travail Structure sociale Changement social Sociologie du travail classe sociale structure sociale Index. décimale : C-50 Travail Résumé : A l'occasion de la parution du livre de P. Willis, "L'école des ouvriers : comment les enfants d'ouvriers obtiennent des boulots d'ouvriers", ce dossier analyse le rôle de l'école dans la reproduction de l'ordre social ainsi que le rôle de la culture anti-école des élèves issus des classes populaires. La question des rapports dits de domination est également observée. Note de contenu : Table des matières : Éditorial : L'école & la clôture des destins sociaux
Sylvain Laurens et Julian Mischi 9
L'ensemble de l'expérience scolaire mérite d'être analysée en prêtant attention non seulement aux savoirs pédagogiques mais aussi aux comportements des élèves, en dévoilant les rapports de domination mais aussi d'insubordination qui s'y expriment. Quelles sont les inclinations personnelles incorporées au fil des ans à travers la répétition métronomée des séquences, les injonctions à « tenir en place », rester assis pendant des heures, obéir à des ordres, « rendre un travail dans les temps », « s'exprimer dans un niveau de langage adéquat », etc. ? En quoi ces dispositions peuvent-elles faciliter des orientations scolaires et professionnelles et être transposées dans d'autres univers sociaux ? Quelles sont les formes de sociabilité tissées entre élèves face à l'autorité pédagogique ? Quels rapports aux ordres, aux injonctions professorales, aux valeurs et savoirs des classes dominantes sont intériorisés au fil des cursus ?
L'ordre technique et l'ordre des choses, Claude Grignon 15
Les oppositions « manuel »/« intellectuel », « concret »/« abstrait » constituent pour ainsi dire la monnaie de l'opposition générale entre « naturel » et « homme cultivé », entre « nature » et « culture ». Ce qui définit en propre l'homme cultivé, l'homme « véritablement homme », c'est qu'il est censé ne jamais agir - et ne jamais subir - à la manière d'un animal ou d'une chose : exercer une fonction de commandement, ou « de conception », c'est mettre en oeuvre ce qui est censé appartenir en propre à l'homme, le langage et la pensée. Inversement, parce que leur mode de vie, leurs manières de sentir, d'agir et de penser reflètent nécessairement leur type d'activité professionnelle, ceux qui sont réputés se servir plutôt de leur corps que de leur esprit dans l'exercice de leur métier ne peuvent jamais être considérés comme des hommes tout à fait « accomplis ».
Les politiques de « revalorisation du travail manuel » (1975-1981)
Sylvain Laurens & Julian Mischi 33
« Maintenant la priorité est aux travailleurs manuels ! » C'est sous ce slogan qu'une politique gouvernementale s'engage en janvier 1976 sous l'impulsion de Lionel Stoléru, nommé par Valéry Giscard d'Estaing secrétaire d'État à la Condition des travailleurs manuels. Il se retrouve ainsi au coeur d'une vaste campagne de valorisation médiatique en direction de « ceux qui travaillent avec leurs mains » : il évoque leur sort dans les journaux ou lors de débats télévisés, mais aussi à l'occasion de rencontres organisées avec des ouvriers dans le cadre d'un tour de France des usines ou lors de la remise de la médaille du meilleur ouvrier de France. Les discours publics sur les formes d'opposition entre travail « intellectuel » et « manuel » sont bien sûr bien plus anciens ; mais ils semblent toutefois subitement (re)devenir d'actualité dans une conjoncture marquée par les débats publics autour de la « crise » et par les différentes stratégies gouvernementales et patronales de réponse aux conflits sociaux qui éclatent dans le sillage de mai-juin 68.
La division « intellectuel/manuel » ou le recto-verso des rapports de domination, entretien avec Paul Willis
Sylvain Laurens & Julian Mischi 65
Je n'en appelle pas à porter attention aux « frémissements d'en bas » avec une sorte de romance, de nostalgie ou même dans l'espoir de répondre à la question de Howard Becker : « De quel côté sommes-nous ? » J'en appelle à une compréhension des rapports sociaux proprement scientifique. Nous avons besoin d'une nouvelle façon de penser les classes, laissant derrière nous cette vision d'une opposition entre des blocs homogènes qui se font face comme des armées. Maintenant que nous n'avons plus les garanties offertes par ces structures immuables proposées par le marxisme, l'étude des sentiments de classe et de la production de sens doit être construite empiriquement depuis le bas afin de comprendre comment il est possible pour des individus de faire face de façon imaginative au fait de ne devoir qu'à leur force de travail de ne pas tomber dans une forme de déchéance. C'est à ce prix que l'on comprendra que ce qui s'apparente à une solution dans un lieu social peut être un problème dans un autre.
Retour sur le paradoxe de Willis : les destins scolaires des jeunes d'origine populaire dans l'école massifiée, Ugo Palheta 87
Même si ce qui interpelle Willis tient non dans la mesure des inégalités de destin scolaire et social, mais dans les modalités concrètes de la reproduction sociale, il nous semble nécessaire de revenir sur ce soubassement dans la mesure où celui-ci est aujourd'hui contesté (et pas seulement par les idéologues libéraux de la méritocratie scolaire). L'argument mobilisé consiste à affirmer que les vagues de « démocratisation scolaire », même limitées quant à leurs effets égalisateurs, auraient permis à une fraction significative des jeunes d'origine populaire d'accéder à l'enseignement supérieur, et auraient ainsi rendu crédible pour les familles populaires la perspective d'une mobilité sociale par l'école, à tel point que ces dernières se seraient « converties » au modèle des études longues. Il n'est pas possible de réfuter en un court article cet argument mais, en mobilisant quelques résultats issus d'une étude sur l'enseignement professionnel et son public, on voudrait montrer que la thèse de Willis demeure pertinente pour analyser le système d'enseignement français contemporain.
Entre lycée professionnel et travail ouvrier : la « culture anti-école » à l'oeuvre ou la formation des destins sociaux, Audrey Mariette 113
Ce que les membres de l'institution scolaire interprètent comme des « démotivations » qui seraient elles-mêmes liées à des « orientations par défaut » dans la voie professionnelle et qui expliqueraient les « décrochages scolaires » et les « déscolarisations » s'éclaire de manière différente à l'aune de la culture propre aux jeunes enquêtés, comme des attitudes « anticonformistes » non réductibles à la notion d'« échec scolaire ». En effet, « en pénétrant les contradictions qui forment le noyau de l'école ouvrière, la « culture anti-école » aide à libérer ses membres du poids du conformisme et des réussites conventionnelles ». La mise en équivalence entre arrêt d'études et « échec scolaire » est ainsi le fait de l'institution scolaire, de même que « l'orientation par défaut », la « démotivation » ou encore le « décrochage » sont des catégories de pensée relevant du langage institutionnel. La notion même d'échec nécessite dès lors d'être déconstruite (voire refusée) parce qu'elle impose l'idée que les jeunes concernées seraient du côté des « vaincus » alors que ce qui est considéré par l'institution comme un « échec » peut être vécu comme un « succès », une « réussite » par ces mêmes jeunes, à travers l'accès et la valorisation de l'indépendance.
Les enjeux de l'apprentissage du métier d'agriculteur pour la reproduction sociale du groupe, Lucie Alarcon 137
À la famille et l'école, s'ajoute un troisième acteur placé en situation d'intermédiaire dans la formation des agriculteurs : la profession, à travers entre autres le rôle joué par les maîtres de stage. En effet, dans l'enseignement agricole et plus largement dans l'enseignement professionnel, les élèves effectuent des stages en entreprise, de durée variable en fonction du type d'établissement. Les organismes agricoles, comme les syndicats, les coopératives, les centres de gestion ou les chambres d'agriculture, interviennent ainsi à travers les formations continues et réunions d'information qu'ils proposent. On le pressent : le métier d'agriculteur tel qu'il est transmis dans les familles, les centres de formation et les stages pratiques n'est peut-être pas toujours exactement le même. Entre transmission familiale, scolaire et « experte » du métier, les jeunes agriculteurs sont soumis à des injonctions contradictoires et des façons différentes d'appréhender le métier.
Se trouver à sa place comme ouvrier ? L'ajustement progressif au travail d'ouvrier qualifié, Séverine Misset 159
Si, dans le cas des ouvriers non qualifiés, on constate un rejet massif du destin ouvrier associé à une dévalorisation de l'enseignement professionnel, au sein de la population des ouvriers professionnels, on est au contraire frappés par l'apparition de discours positifs sur l'école ainsi que par l'affirmation récurrente d'une « fierté » relative au travail exercé. Au cours des entretiens, ces ouvriers professionnels semblent mettre en avant leur appartenance à une forme d'« élite ouvrière » tant au sein du lycée professionnel qu'au sein de l'atelier de fabrication. Cet article se fixe alors pour objectif d'analyser ce rapport positif au travail exprimé par la plupart de ces ouvriers qualifiés, et pour une partie d'entre eux le rapport positif à l'enseignement professionnel, en montrant comment s'opère un ajustement progressif à la condition d'ouvrier qualifié.
Résumés en anglais - Summaries 187
Histoire radicale
Vittorio Vidali, Tina Modotti, le stalinisme et la révolution
Claudio Albertani 193
Traduit de l'espagnol par Miguel Chueca et présenté par Charles Jacquier
La Leçon des choses
Dossier « Actualité de Perry Anderson. Portrait d'un intellectuel marxiste britannique »
Perry Anderson et les « nouvelles gauches » française et britannique
Philippe Olivera 221
Sur la réaction en chaîne dans le monde arabe, Perry Anderson 229
Traduit de l'anglais par Étienne DobenesqueEn ligne : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Les-futurs-ouvriers-contre-l-ecole,1175 Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=39279 ContientRéservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 6651 C-50 LAU Périodiques Centre de Documentation Carrières Sociales Economie - Economie Sociale et Solidaire Disponible 51 - 2013/2 - mai 2013 - Campagnes populaires, campagnes bourgeoises (Bulletin de Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info) / Julian Mischi
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[n° ou bulletin]
Titre : 51 - 2013/2 - mai 2013 - Campagnes populaires, campagnes bourgeoises Type de document : texte imprimé Auteurs : Julian Mischi (1974-...) , Editeur scientifique
Année de publication : 2013 Importance : 197 p. Présentation : ill. en noir et blanc ; graph. Format : 21 x 15 cm Prix : 20 € Note générale : Contributions sur les conditions sociales et les conflits de classes dans le monde rural : luttes paysannes, vote des ruraux, alcool et salariat, immigration en milieu rural, jeunes femmes des classes populaires rurales, petite bourgeoise agricole, etc.
« Quand vous portez un habit et que vous êtes sur un cheval, déjà vous ne voyez pas les choses de la même façon… Quand on est à cheval, on ne voit pas le chemin de la même façon, on ne voit pas la forêt de la même façon, on ne voit donc pas les gens de la même façon non plus. Et je pense qu’il faut être infiniment plus attentif et plus prudent quand on a justement et l’autorité et le cheval et le chapeau à plumes et la trompe et le machin… Vous voyez, je caricature un peu mais il faut faire beaucoup plus attention aux réactions des gens. Il faut pouvoir assumer une certaine légitimité. Et dans la chasse à courre, la légitimité, eh bien, c’est la culture, c’est l’éducation, c’est savoir sonner… » Jean Rives, maître d’équipage du Rallye du Rocher. Les représentations dominantes des espaces ruraux ignorent ses habitants au profit d’une esthétisation (une nature sans habitants) ou d’une stigmatisation (les ploucs). Vus des villes, ces espaces sont perçus comme des territoires essentiellement agricoles ou comme de simples lieux de détente pour vacanciers et résidents secondaires. Or les campagnes françaises se caractérisent d’abord par la présence massive de classes populaires, la proportion d’ouvriers augmentant à mesure que l’on s’éloigne des villes. Loin d’être des espaces pacifiés et unanimistes, les communes rurales et périurbaines connaissent des logiques de différenciation sociale et des conflits d’usage. A l’image des agriculteurs, groupe éclaté en différentes fractions, les campagnes sont traversées par des rapports de classe et des inégalités sociales. De la bourgeoisie agricole aux ouvriers ruraux, quels sont les groupes sociaux en présence et quelles relations entretiennent-ils ?Langues : Français (fre) Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays Mots-clés : Société Environnement social Catégories particulières de communautés Sociologie rurale AMAP Amap association pour le maintien de l’agriculture paysanne Index. décimale : A-31 Histoire et Sociologie de la France rurale Résumé : "Les représentations dominantes des espaces ruraux ignorent ses habitants au profit d’une esthétisation (une nature sans habitants) ou d’une stigmatisation (les ploucs). Vus des villes, ces espaces sont perçus comme des territoires essentiellement agricoles ou comme de simples lieux de détente pour vacanciers et résidents secondaires. Or les campagnes françaises se caractérisent d’abord par la présence massive de classes populaires, la proportion d’ouvriers augmentant à mesure que l’on s’éloigne des villes. Loin d’être des espaces pacifiés et unanimistes, les communes rurales et périurbaines connaissent des logiques de différenciation sociale et des conflits d’usage. A l’image des agriculteurs, groupe éclaté en différentes fractions, les campagnes sont traversées par des rapports de classe et des inégalités sociales. De la bourgeoisie agricole aux ouvriers ruraux, quels sont les groupes sociaux en présence et quelles relations entretiennent-ils ?" Note de contenu : SOMMAIRE :
« Ouvriers ruraux, pouvoir local & conflits de classes », Julian Mischi (sociologue, INRA Dijon)
« Luttes paysannes dans les années 68. Remise en cause d’un ordre social local », Élise Roullaud (politiste, Université de Lyon 2)
« De l’exploitation des forêts à l’esclavage des hommes. Un exemple de chantier forestier utilisant des travailleurs marocains en Bourgogne (1974–1975) », Julien Gros (sociologue, ENS Paris) & Omar Tourougui
« Des ploucs de droite aux pavillonnaires lepénistes. Sur la construction médiatique du vote des ruraux », Jean Rivière (géographe, Université de Nantes)
« “La soif du travail ?” Alcool, salariat & masculinité dans le bâtiment : le témoignage d’un adepte du “black” », Sébastien Mary & Nicolas Renahy (sociologue, INRA Dijon)
« Trajectoires de l’embourgeoisement agricole », Gilles Laferté (sociologue, INRA Dijon)
« Processus de distinction d’une petite bourgeoisie rurale. Le cas d’une “association pour le maintien de l’agriculture paysanne” (AMAP) », Jean-Baptiste Paranthoën (sociologue, INRA Dijon)
« L’isolement des jeunes femmes appartenant aux classes populaires rurales. L’exemple d’une animatrice de loisirs », Marie-Hélène Lechien
« Fouler les bois & rasseoir une emprise. La chasse à courre comme inscription spatiale du pouvoir social », Héloïse Fradkine (sociologue, Sciences Po Paris)
LA LEÇON DES CHOSES
Suite du dossier « Les théories du complot » de la revue Agone n° 47.
Présentation de Miguel Chueca
« Ali Agça et la “filière bulgare” », Edward S. Herman et Frank Brodhead . - ISBN 978-2-7489-0179-5 : 20 €.
Résumé :En ligne : http://www.cairn.info/revue-agone-2013-2.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=45977 [n° ou bulletin] 51 - 2013/2 - mai 2013 - Campagnes populaires, campagnes bourgeoises [texte imprimé] / Julian Mischi (1974-...), Editeur scientifique . - 2013 . - 197 p. : ill. en noir et blanc ; graph. ; 21 x 15 cm.
20 €
Contributions sur les conditions sociales et les conflits de classes dans le monde rural : luttes paysannes, vote des ruraux, alcool et salariat, immigration en milieu rural, jeunes femmes des classes populaires rurales, petite bourgeoise agricole, etc.
« Quand vous portez un habit et que vous êtes sur un cheval, déjà vous ne voyez pas les choses de la même façon… Quand on est à cheval, on ne voit pas le chemin de la même façon, on ne voit pas la forêt de la même façon, on ne voit donc pas les gens de la même façon non plus. Et je pense qu’il faut être infiniment plus attentif et plus prudent quand on a justement et l’autorité et le cheval et le chapeau à plumes et la trompe et le machin… Vous voyez, je caricature un peu mais il faut faire beaucoup plus attention aux réactions des gens. Il faut pouvoir assumer une certaine légitimité. Et dans la chasse à courre, la légitimité, eh bien, c’est la culture, c’est l’éducation, c’est savoir sonner… » Jean Rives, maître d’équipage du Rallye du Rocher. Les représentations dominantes des espaces ruraux ignorent ses habitants au profit d’une esthétisation (une nature sans habitants) ou d’une stigmatisation (les ploucs). Vus des villes, ces espaces sont perçus comme des territoires essentiellement agricoles ou comme de simples lieux de détente pour vacanciers et résidents secondaires. Or les campagnes françaises se caractérisent d’abord par la présence massive de classes populaires, la proportion d’ouvriers augmentant à mesure que l’on s’éloigne des villes. Loin d’être des espaces pacifiés et unanimistes, les communes rurales et périurbaines connaissent des logiques de différenciation sociale et des conflits d’usage. A l’image des agriculteurs, groupe éclaté en différentes fractions, les campagnes sont traversées par des rapports de classe et des inégalités sociales. De la bourgeoisie agricole aux ouvriers ruraux, quels sont les groupes sociaux en présence et quelles relations entretiennent-ils ?
Langues : Français (fre)
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays Mots-clés : Société Environnement social Catégories particulières de communautés Sociologie rurale AMAP Amap association pour le maintien de l’agriculture paysanne Index. décimale : A-31 Histoire et Sociologie de la France rurale Résumé : "Les représentations dominantes des espaces ruraux ignorent ses habitants au profit d’une esthétisation (une nature sans habitants) ou d’une stigmatisation (les ploucs). Vus des villes, ces espaces sont perçus comme des territoires essentiellement agricoles ou comme de simples lieux de détente pour vacanciers et résidents secondaires. Or les campagnes françaises se caractérisent d’abord par la présence massive de classes populaires, la proportion d’ouvriers augmentant à mesure que l’on s’éloigne des villes. Loin d’être des espaces pacifiés et unanimistes, les communes rurales et périurbaines connaissent des logiques de différenciation sociale et des conflits d’usage. A l’image des agriculteurs, groupe éclaté en différentes fractions, les campagnes sont traversées par des rapports de classe et des inégalités sociales. De la bourgeoisie agricole aux ouvriers ruraux, quels sont les groupes sociaux en présence et quelles relations entretiennent-ils ?" Note de contenu : SOMMAIRE :
« Ouvriers ruraux, pouvoir local & conflits de classes », Julian Mischi (sociologue, INRA Dijon)
« Luttes paysannes dans les années 68. Remise en cause d’un ordre social local », Élise Roullaud (politiste, Université de Lyon 2)
« De l’exploitation des forêts à l’esclavage des hommes. Un exemple de chantier forestier utilisant des travailleurs marocains en Bourgogne (1974–1975) », Julien Gros (sociologue, ENS Paris) & Omar Tourougui
« Des ploucs de droite aux pavillonnaires lepénistes. Sur la construction médiatique du vote des ruraux », Jean Rivière (géographe, Université de Nantes)
« “La soif du travail ?” Alcool, salariat & masculinité dans le bâtiment : le témoignage d’un adepte du “black” », Sébastien Mary & Nicolas Renahy (sociologue, INRA Dijon)
« Trajectoires de l’embourgeoisement agricole », Gilles Laferté (sociologue, INRA Dijon)
« Processus de distinction d’une petite bourgeoisie rurale. Le cas d’une “association pour le maintien de l’agriculture paysanne” (AMAP) », Jean-Baptiste Paranthoën (sociologue, INRA Dijon)
« L’isolement des jeunes femmes appartenant aux classes populaires rurales. L’exemple d’une animatrice de loisirs », Marie-Hélène Lechien
« Fouler les bois & rasseoir une emprise. La chasse à courre comme inscription spatiale du pouvoir social », Héloïse Fradkine (sociologue, Sciences Po Paris)
LA LEÇON DES CHOSES
Suite du dossier « Les théories du complot » de la revue Agone n° 47.
Présentation de Miguel Chueca
« Ali Agça et la “filière bulgare” », Edward S. Herman et Frank Brodhead . - ISBN 978-2-7489-0179-5 : 20 €.
Résumé :En ligne : http://www.cairn.info/revue-agone-2013-2.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=45977 Contient
- Processus de distinction d’une petite-bourgeoisie rurale : le cas d’une « association pour le maintien de l’agriculture paysanne » (AMAP) / Jean-Baptiste Paranthoën in Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info, 51 (2013/2 - mai 2013)
- Ouvriers ruraux, pouvoir local & conflits de classes / Julian Mischi in Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info, 51 (2013/2 - mai 2013)
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 7916 A-31 AGO Périodiques Centre de Documentation Carrières Sociales Histoire et Sociologie du Monde Rural Disponible Apprendre le travail : Dossier / Sylvain Laurens in Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info, 46 (octobre 2011)
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[article]
Titre : Apprendre le travail : Dossier Type de document : texte imprimé Auteurs : Sylvain Laurens , Directeur de la recherche ; Julian Mischi (1974-...)
, Directeur de la recherche
Année de publication : 2011 Article en page(s) : pp. 3-190 Langues : Français (fre) Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE:Systèmes sociaux:Comportement social:Socialisation Process through which individuals internalize the values, beliefs and norms of a society and learn to function as its members.; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE :4.45 Etablissements humains et utilisation des terres:Zone rurale:Population rurale:Agriculteur ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Etablissements d'enseignement:École ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Evaluation de l'éducation:Rendement scolaire:Échec scolaireMots-clés : SOZIALISATION SOCIALIZACION SCHULE SCHOOL ESCUELA ARBEITER WORKER OBRERO OUVRIER SOZIALE BEZIEHUNG SOCIAL RELATIONSHIP RELACION SOCIAL RELATION SOCIALE SOZIALE HERKUNFT SOCIAL ORIGIN ORIGEN SOCIAL ORIGINE SOCIALE ARBEITERKLASSE WORKING CLASS CLASE OBRERA CLASSE POPULAIRE AUSWAHL SELECTION SELECCION WILLIS FACHGYMNASIUM VOCATIONAL UPPER SECONDARY SCHOOL ESCUELA SECUNDARIA TECNICA LYCEE PROFESSIONNEL SCHULVERSAGEN FAILURE AT SCHOOL FRACASO ESCOLAR LANDWIRT FARMER AGRICULTOR BILDUNGSWESEN LANDWIRTSCHAFT EDUCATION BY THE MINISTRY OF AGRICULTURE ENSENANZA AGRICULTURA ENSEIGNEMENT AGRICULTURE FACHARBEITER SKILLED WORKER OBRERO CALIFICADO OUVRIER QUALIFIE GEWERBLICH-TECHNISCHES AUSBILDUNGSWESEN TECHNICAL AND VOCATIONAL EDUCATION ENSENANZA TECNICO-PROFESIONAL ENSEIGNEMENT TECHNIQUE-PROFESSIONNEL Résumé : SOMMAIRE
Éditorial : L’école & la clôture des destins sociaux, Sylvain Laurens & Julian Mischi
L’ensemble de l’expérience scolaire mérite d’être analysée en prêtant attention non seulement aux savoirs pédagogiques mais aussi aux comportements des élèves, en dévoilant les rapports de domination mais aussi d’insubordination qui s’y expriment. Quelles sont les inclinations personnelles incorporées au fil des ans à travers la répétition métronomée des séquences, les injonctions à « tenir en place », rester assis pendant des heures, obéir à des ordres, « rendre un travail dans les temps », « s’exprimer dans un niveau de langage adéquat », etc. ? En quoi ces dispositions peuvent-elles faciliter des orientations scolaires et professionnelles et être transposées dans d’autres univers sociaux ? Quelles sont les formes de sociabilité tissées entre élèves face à l’autorité pédagogique ? Quels rapports aux ordres, aux injonctions professorales, aux valeurs et savoirs des classes dominantes sont intériorisés au fil des cursus ?
L’ordre technique et l’ordre des choses, Claude Grignon
Les oppositions « manuel »/« intellectuel », « concret »/« abstrait » constituent pour ainsi dire la monnaie de l’opposition générale entre « naturel » et « homme cultivé », entre « nature » et « culture ». Ce qui définit en propre l’homme cultivé, l’homme « véritablement homme », c’est qu’il est censé ne jamais agir – et ne jamais subir – à la manière d’un animal ou d’une chose : exercer une fonction de commandement, ou « de conception », c’est mettre en œuvre ce qui est censé appartenir en propre à l’homme, le langage et la pensée. Inversement, parce que leur mode de vie, leurs manières de sentir, d’agir et de penser reflètent nécessairement leur type d’activité professionnelle, ceux qui sont réputés se servir plutôt de leur corps que de leur esprit dans l’exercice de leur métier ne peuvent jamais être considérés comme des hommes tout à fait « accomplis ».
Les politiques de « revalorisation du travail manuel » (1975–1981), Sylvain Laurens & Julian Mischi
« Maintenant la priorité est aux travailleurs manuels ! ». C’est sous ce slogan qu’une politique gouvernementale s’engage en janvier 1976 sous l’impulsion de Lionel Stoléru, nommé par Valéry Giscard d’Estaing secrétaire d’État à la Condition des travailleurs manuels. Il se retrouve ainsi au cœur d’une vaste campagne de valorisation médiatique en direction de « ceux qui travaillent avec leurs mains » : il évoque leur sort dans les journaux ou lors de débats télévisés, mais aussi à l’occasion de rencontres organisées avec des ouvriers dans le cadre d’un tour de France des usines ou lors de la remise de la médaille du meilleur ouvrier de France. Les discours publics sur les formes d’opposition entre travail « intellectuel » et « manuel » sont bien sûr bien plus anciennes ; mais elles semblent toutefois subitement (re)devenir d’actualité dans une conjoncture marquée par les débats publics autour de la « crise » et par les différentes stratégies gouvernementales et patronales de réponse aux conflits sociaux qui éclatent dans le sillage de mai-juin 68.
La division « intellectuel / manuel » ou le recto-verso des rapports de domination, Entretien avec Paul Willis, Sylvain Laurens & Julian Mischi
Je n’en appelle pas à porter attention aux « frémissements d’en bas » avec une sorte de romance, de nostalgie ou même dans l’espoir de répondre à la question d’Howard Becker « De quel côté sommes nous ? » J’en appelle à une compréhension des rapports sociaux proprement scientifique. Nous avons besoin d’une nouvelle façon de penser les classes, laissant derrière nous cette vision d’une opposition entre des blocs homogènes qui se font face comme des armées. Maintenant que nous n’avons plus les garanties offertes par ces structures immuables proposées par le marxisme, l’étude des sentiments de classe et de la production de sens doit être construite empiriquement depuis le bas afin de comprendre comment il est possible pour des individus de faire face de façon imaginative au fait de ne devoir qu’à leur force de travail de ne pas tomber dans une forme de déchéance. C’est à ce prix que l’on comprendra que ce qui s’apparente à une solution dans un lieu social peut être un problème dans un autre.
Retour sur le paradoxe de Willis : les destins scolaires des jeunes d’origine populaire dans l’École massifiée, Ugo Palheta
Même si ce qui interpelle Willis tient non dans la mesure des inégalités de destin scolaire et social, mais dans les modalités concrètes de la reproduction sociale, il nous semble nécessaire de revenir sur ce soubassement dans la mesure où celui-ci est aujourd’hui contesté (et pas seulement par les idéologues libéraux de la méritocratie scolaire). L’argument mobilisé consiste à affirmer que les vagues de « démocratisation scolaire », même limitées quant à leurs effets égalisateurs, auraient permis à une fraction significative des jeunes d’origine populaire d’accéder à l’enseignement supérieur, et auraient ainsi rendu crédible pour les familles populaires la perspective d’une mobilité sociale par l’École, à tel point que ces dernières se seraient « converties » au modèle des études longues. Il n’est pas possible de réfuter en un court article cet argument mais, en mobilisant quelques résultats issus d’une étude sur l’enseignement professionnel et son public, on voudrait montrer que la thèse de Willis demeure pertinente pour analyser le système d’enseignement français contemporain.
Entre lycée professionnel et travail ouvrier : la « culture anti-école » à l’œuvre ou la formation des destins sociaux, Audrey Mariette
Ce que les membres de l’institution scolaire interprètent comme des « démotivations » qui seraient elles-mêmes liées à des « orientations par défaut » dans la voie professionnelle et qui expliqueraient les « décrochages scolaires » et les « déscolarisations » s’éclairent de manière différente à l’aune de la culture propre aux jeunes enquêtés, comme des attitudes « anti-conformistes » non réductibles à la notion d’ « échec scolaire ». En effet, « en pénétrant les contradictions qui forment le noyau de l’école ouvrière, la “culture anti-école” aide à libérer ses membres du poids du conformisme et des réussites conventionnelles. » La mise en équivalence entre arrêt d’études et « échec scolaire » est ainsi le fait de l’institution scolaire, de même que « l’orientation par défaut », la « démotivation » ou encore le « décrochage » sont des catégories de pensée relevant du langage institutionnel. La notion elle-même d’échec nécessite dès lors d’être déconstruite (voire refusée) parce qu’elle impose l’idée que les jeunes concernés seraient du côté des « vaincus » alors que ce qui est considéré par l’institution comme un « échec » peut être vécu comme un « succès », une « réussite » par ces mêmes jeunes, à travers l’accès et la valorisation de l’indépendance.
Les enjeux de l’apprentissage du métier d’agriculteur pour la reproduction sociale du groupe, Lucie Alarcon
À la famille et l’école, s’ajoute un troisième acteur placé en situation d’intermédiaire dans la formation des agriculteurs : la profession, à travers entre autres le rôle joué par les maîtres de stage. En effet, dans l’enseignement agricole et plus largement dans l’enseignement professionnel, les élèves effectuent des stages en entreprise, de durée variable en fonction du type d’établissements. Les organismes agricoles, comme les syndicats, les coopératives, les centres de gestion ou les chambres d’agriculture interviennent ainsi à travers les formations continues et réunions d’information qu’ils proposent. On le pressent : le métier d’agriculteur tel qu’il est transmis dans les familles, les centres de formations et les stages pratiques n’est peut être pas toujours exactement le même. Entre transmission familiale, scolaire et « experte » du métier, les jeunes agriculteurs sont soumis à des injonctions contradictoires et des façons différentes d’appréhender le métier.
Se trouver à sa place comme ouvrier ? L’ajustement progressif au travail d’ouvrier qualifié, Séverine Misset
Si dans le cas des ouvriers non qualifiés, on constate un rejet massif du destin ouvrier associé à une dévalorisation de l’enseignement professionnel, au sein de la population des ouvriers professionnels, on est au contraire frappés par l’apparition de discours positifs sur l’école ainsi que par l’affirmation récurrente d’une « fierté » relative au travail exercé. Au cours des entretiens, ces ouvriers professionnels semblent mettre en avant leur appartenance à une forme d’ « élite ouvrière » tant au sein du lycée professionnel qu’au sein de l’atelier de fabrication. Cet article se fixe alors pour objectif d’analyser ce rapport positif au travail exprimé par la plupart de ces ouvriers qualifiés, et pour une partie d’entre eux le rapport positif à l’enseignement professionnel, en montrant comment s’opère un ajustement progressif à la condition d’ouvrier qualifié.
HISTOIRE RADICALE
Victorio Vidali, Tina Modotti, le stalinisme et la révolution, Claudio Albertani, traduit de l’italien par Miguel Chueca, présentation de Charles Jacquier
LA LEÇON DES CHOSES
Dossier « Actualités de Perry Anderson. Portrait d’un intellectuel marxiste britannique »
Perry Anderson et les « nouvelles gauches » française et britannique, Philippe Olivera
Sur la réaction en chaîne dans le monde Arabe, Perry Anderson, traduit de l’anglais par Étienne DobenesqueNote de contenu : Version PDF, en hyperlien
En ligne : https://agone.org/libre/ebook_2432.pdf Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=147200
in Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info > 46 (octobre 2011) . - pp. 3-190[article] Apprendre le travail : Dossier [texte imprimé] / Sylvain Laurens, Directeur de la recherche ; Julian Mischi (1974-...)
, Directeur de la recherche . - 2011 . - pp. 3-190.
Langues : Français (fre)
in Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info > 46 (octobre 2011) . - pp. 3-190
Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE:Systèmes sociaux:Comportement social:Socialisation Process through which individuals internalize the values, beliefs and norms of a society and learn to function as its members.; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE :4.45 Etablissements humains et utilisation des terres:Zone rurale:Population rurale:Agriculteur ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Etablissements d'enseignement:École ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Evaluation de l'éducation:Rendement scolaire:Échec scolaireMots-clés : SOZIALISATION SOCIALIZACION SCHULE SCHOOL ESCUELA ARBEITER WORKER OBRERO OUVRIER SOZIALE BEZIEHUNG SOCIAL RELATIONSHIP RELACION SOCIAL RELATION SOCIALE SOZIALE HERKUNFT SOCIAL ORIGIN ORIGEN SOCIAL ORIGINE SOCIALE ARBEITERKLASSE WORKING CLASS CLASE OBRERA CLASSE POPULAIRE AUSWAHL SELECTION SELECCION WILLIS FACHGYMNASIUM VOCATIONAL UPPER SECONDARY SCHOOL ESCUELA SECUNDARIA TECNICA LYCEE PROFESSIONNEL SCHULVERSAGEN FAILURE AT SCHOOL FRACASO ESCOLAR LANDWIRT FARMER AGRICULTOR BILDUNGSWESEN LANDWIRTSCHAFT EDUCATION BY THE MINISTRY OF AGRICULTURE ENSENANZA AGRICULTURA ENSEIGNEMENT AGRICULTURE FACHARBEITER SKILLED WORKER OBRERO CALIFICADO OUVRIER QUALIFIE GEWERBLICH-TECHNISCHES AUSBILDUNGSWESEN TECHNICAL AND VOCATIONAL EDUCATION ENSENANZA TECNICO-PROFESIONAL ENSEIGNEMENT TECHNIQUE-PROFESSIONNEL Résumé : SOMMAIRE
Éditorial : L’école & la clôture des destins sociaux, Sylvain Laurens & Julian Mischi
L’ensemble de l’expérience scolaire mérite d’être analysée en prêtant attention non seulement aux savoirs pédagogiques mais aussi aux comportements des élèves, en dévoilant les rapports de domination mais aussi d’insubordination qui s’y expriment. Quelles sont les inclinations personnelles incorporées au fil des ans à travers la répétition métronomée des séquences, les injonctions à « tenir en place », rester assis pendant des heures, obéir à des ordres, « rendre un travail dans les temps », « s’exprimer dans un niveau de langage adéquat », etc. ? En quoi ces dispositions peuvent-elles faciliter des orientations scolaires et professionnelles et être transposées dans d’autres univers sociaux ? Quelles sont les formes de sociabilité tissées entre élèves face à l’autorité pédagogique ? Quels rapports aux ordres, aux injonctions professorales, aux valeurs et savoirs des classes dominantes sont intériorisés au fil des cursus ?
L’ordre technique et l’ordre des choses, Claude Grignon
Les oppositions « manuel »/« intellectuel », « concret »/« abstrait » constituent pour ainsi dire la monnaie de l’opposition générale entre « naturel » et « homme cultivé », entre « nature » et « culture ». Ce qui définit en propre l’homme cultivé, l’homme « véritablement homme », c’est qu’il est censé ne jamais agir – et ne jamais subir – à la manière d’un animal ou d’une chose : exercer une fonction de commandement, ou « de conception », c’est mettre en œuvre ce qui est censé appartenir en propre à l’homme, le langage et la pensée. Inversement, parce que leur mode de vie, leurs manières de sentir, d’agir et de penser reflètent nécessairement leur type d’activité professionnelle, ceux qui sont réputés se servir plutôt de leur corps que de leur esprit dans l’exercice de leur métier ne peuvent jamais être considérés comme des hommes tout à fait « accomplis ».
Les politiques de « revalorisation du travail manuel » (1975–1981), Sylvain Laurens & Julian Mischi
« Maintenant la priorité est aux travailleurs manuels ! ». C’est sous ce slogan qu’une politique gouvernementale s’engage en janvier 1976 sous l’impulsion de Lionel Stoléru, nommé par Valéry Giscard d’Estaing secrétaire d’État à la Condition des travailleurs manuels. Il se retrouve ainsi au cœur d’une vaste campagne de valorisation médiatique en direction de « ceux qui travaillent avec leurs mains » : il évoque leur sort dans les journaux ou lors de débats télévisés, mais aussi à l’occasion de rencontres organisées avec des ouvriers dans le cadre d’un tour de France des usines ou lors de la remise de la médaille du meilleur ouvrier de France. Les discours publics sur les formes d’opposition entre travail « intellectuel » et « manuel » sont bien sûr bien plus anciennes ; mais elles semblent toutefois subitement (re)devenir d’actualité dans une conjoncture marquée par les débats publics autour de la « crise » et par les différentes stratégies gouvernementales et patronales de réponse aux conflits sociaux qui éclatent dans le sillage de mai-juin 68.
La division « intellectuel / manuel » ou le recto-verso des rapports de domination, Entretien avec Paul Willis, Sylvain Laurens & Julian Mischi
Je n’en appelle pas à porter attention aux « frémissements d’en bas » avec une sorte de romance, de nostalgie ou même dans l’espoir de répondre à la question d’Howard Becker « De quel côté sommes nous ? » J’en appelle à une compréhension des rapports sociaux proprement scientifique. Nous avons besoin d’une nouvelle façon de penser les classes, laissant derrière nous cette vision d’une opposition entre des blocs homogènes qui se font face comme des armées. Maintenant que nous n’avons plus les garanties offertes par ces structures immuables proposées par le marxisme, l’étude des sentiments de classe et de la production de sens doit être construite empiriquement depuis le bas afin de comprendre comment il est possible pour des individus de faire face de façon imaginative au fait de ne devoir qu’à leur force de travail de ne pas tomber dans une forme de déchéance. C’est à ce prix que l’on comprendra que ce qui s’apparente à une solution dans un lieu social peut être un problème dans un autre.
Retour sur le paradoxe de Willis : les destins scolaires des jeunes d’origine populaire dans l’École massifiée, Ugo Palheta
Même si ce qui interpelle Willis tient non dans la mesure des inégalités de destin scolaire et social, mais dans les modalités concrètes de la reproduction sociale, il nous semble nécessaire de revenir sur ce soubassement dans la mesure où celui-ci est aujourd’hui contesté (et pas seulement par les idéologues libéraux de la méritocratie scolaire). L’argument mobilisé consiste à affirmer que les vagues de « démocratisation scolaire », même limitées quant à leurs effets égalisateurs, auraient permis à une fraction significative des jeunes d’origine populaire d’accéder à l’enseignement supérieur, et auraient ainsi rendu crédible pour les familles populaires la perspective d’une mobilité sociale par l’École, à tel point que ces dernières se seraient « converties » au modèle des études longues. Il n’est pas possible de réfuter en un court article cet argument mais, en mobilisant quelques résultats issus d’une étude sur l’enseignement professionnel et son public, on voudrait montrer que la thèse de Willis demeure pertinente pour analyser le système d’enseignement français contemporain.
Entre lycée professionnel et travail ouvrier : la « culture anti-école » à l’œuvre ou la formation des destins sociaux, Audrey Mariette
Ce que les membres de l’institution scolaire interprètent comme des « démotivations » qui seraient elles-mêmes liées à des « orientations par défaut » dans la voie professionnelle et qui expliqueraient les « décrochages scolaires » et les « déscolarisations » s’éclairent de manière différente à l’aune de la culture propre aux jeunes enquêtés, comme des attitudes « anti-conformistes » non réductibles à la notion d’ « échec scolaire ». En effet, « en pénétrant les contradictions qui forment le noyau de l’école ouvrière, la “culture anti-école” aide à libérer ses membres du poids du conformisme et des réussites conventionnelles. » La mise en équivalence entre arrêt d’études et « échec scolaire » est ainsi le fait de l’institution scolaire, de même que « l’orientation par défaut », la « démotivation » ou encore le « décrochage » sont des catégories de pensée relevant du langage institutionnel. La notion elle-même d’échec nécessite dès lors d’être déconstruite (voire refusée) parce qu’elle impose l’idée que les jeunes concernés seraient du côté des « vaincus » alors que ce qui est considéré par l’institution comme un « échec » peut être vécu comme un « succès », une « réussite » par ces mêmes jeunes, à travers l’accès et la valorisation de l’indépendance.
Les enjeux de l’apprentissage du métier d’agriculteur pour la reproduction sociale du groupe, Lucie Alarcon
À la famille et l’école, s’ajoute un troisième acteur placé en situation d’intermédiaire dans la formation des agriculteurs : la profession, à travers entre autres le rôle joué par les maîtres de stage. En effet, dans l’enseignement agricole et plus largement dans l’enseignement professionnel, les élèves effectuent des stages en entreprise, de durée variable en fonction du type d’établissements. Les organismes agricoles, comme les syndicats, les coopératives, les centres de gestion ou les chambres d’agriculture interviennent ainsi à travers les formations continues et réunions d’information qu’ils proposent. On le pressent : le métier d’agriculteur tel qu’il est transmis dans les familles, les centres de formations et les stages pratiques n’est peut être pas toujours exactement le même. Entre transmission familiale, scolaire et « experte » du métier, les jeunes agriculteurs sont soumis à des injonctions contradictoires et des façons différentes d’appréhender le métier.
Se trouver à sa place comme ouvrier ? L’ajustement progressif au travail d’ouvrier qualifié, Séverine Misset
Si dans le cas des ouvriers non qualifiés, on constate un rejet massif du destin ouvrier associé à une dévalorisation de l’enseignement professionnel, au sein de la population des ouvriers professionnels, on est au contraire frappés par l’apparition de discours positifs sur l’école ainsi que par l’affirmation récurrente d’une « fierté » relative au travail exercé. Au cours des entretiens, ces ouvriers professionnels semblent mettre en avant leur appartenance à une forme d’ « élite ouvrière » tant au sein du lycée professionnel qu’au sein de l’atelier de fabrication. Cet article se fixe alors pour objectif d’analyser ce rapport positif au travail exprimé par la plupart de ces ouvriers qualifiés, et pour une partie d’entre eux le rapport positif à l’enseignement professionnel, en montrant comment s’opère un ajustement progressif à la condition d’ouvrier qualifié.
HISTOIRE RADICALE
Victorio Vidali, Tina Modotti, le stalinisme et la révolution, Claudio Albertani, traduit de l’italien par Miguel Chueca, présentation de Charles Jacquier
LA LEÇON DES CHOSES
Dossier « Actualités de Perry Anderson. Portrait d’un intellectuel marxiste britannique »
Perry Anderson et les « nouvelles gauches » française et britannique, Philippe Olivera
Sur la réaction en chaîne dans le monde Arabe, Perry Anderson, traduit de l’anglais par Étienne DobenesqueNote de contenu : Version PDF, en hyperlien
En ligne : https://agone.org/libre/ebook_2432.pdf Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=147200
Titre : Le bourg et l'atelier : sociologie du combat syndical / BU de Lettres Type de document : document électronique Auteurs : Julian Mischi (1974-...) , Auteur
Editeur : Marseille : Agone éditeur Année de publication : 2017 Collection : L'Ordre des choses (Marseille), ISSN 2118-7959 Importance : 399 p. Présentation : couv. ill. en coul. Format : 21 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-7489-0231-0 Prix : 23 € Note générale : Texte remanié de : Habilitation à diriger des recherches : Sociologie : Nantes : 2014 Langues : Français (fre) Mots-clés : Syndicalisme -- Sociologie -- Cheminots -- Syndicats -- France Résumé : La 4e de couv. indique : "Ce livre s'appuie sur une enquête menée sur le quotidien de syndicalistes d'un atelier SNCF, situé dans un petit bourg industriel. Entretiens avec des cheminots et observation de l'action syndicale font entrer le lecteur dans l'ordinaire de la vie d'ouvriers résidant à la campagne et montrent des tentatives d'organisation collective face aux réorganisations managériales. Les clivages entre classes sociales se sont reconfigurés dans un nouveau contexte politique et économique, mais le militantisme en entreprise n'a pas disparu et peut alimenter, voire développer un engagement ouvrier à gauche." Note de contenu : Notes bibliogr. En ligne : http://www.contretemps.eu/entretien-mischi-sociologie-syndicalisme/ Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=239486 Le bourg et l'atelier : sociologie du combat syndical / BU de Lettres [document électronique] / Julian Mischi (1974-...), Auteur . - Marseille : Agone éditeur, 2017 . - 399 p. : couv. ill. en coul. ; 21 cm. - (L'Ordre des choses (Marseille), ISSN 2118-7959) .
ISBN : 978-2-7489-0231-0 : 23 €
Texte remanié de : Habilitation à diriger des recherches : Sociologie : Nantes : 2014
Langues : Français (fre)
Mots-clés : Syndicalisme -- Sociologie -- Cheminots -- Syndicats -- France Résumé : La 4e de couv. indique : "Ce livre s'appuie sur une enquête menée sur le quotidien de syndicalistes d'un atelier SNCF, situé dans un petit bourg industriel. Entretiens avec des cheminots et observation de l'action syndicale font entrer le lecteur dans l'ordinaire de la vie d'ouvriers résidant à la campagne et montrent des tentatives d'organisation collective face aux réorganisations managériales. Les clivages entre classes sociales se sont reconfigurés dans un nouveau contexte politique et économique, mais le militantisme en entreprise n'a pas disparu et peut alimenter, voire développer un engagement ouvrier à gauche." Note de contenu : Notes bibliogr. En ligne : http://www.contretemps.eu/entretien-mischi-sociologie-syndicalisme/ Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=239486 Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité aucun exemplaire Documents numériques
Comment un appareil s'éloigne de sa base / Julian Mischi in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses, 62ème année, n° 730 ( janvier 2015)
[article]
Titre : Comment un appareil s'éloigne de sa base Type de document : texte imprimé Auteurs : Julian Mischi (1974-...) , Auteur
Editeur : Paris : Le Monde diplomatique Année de publication : 2015 Article en page(s) : p.17-19 Note générale : Bibliographie. Langues : Français (fre) Mots-clés : parti communiste Résumé : Le point sur l'affaiblissement du parti communiste en France : l'évolution des bases militantes ; l'éloignement des classes populaires ; la modernisation des modes d'organisation du parti ; la désignation des dirigeants ; le rôle des élus et la notabilisation des cadres ; la réduction du rôle des militants ; la place de la lutte des classes ; la stratégie du Front de gauche. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=143667
in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses > 62ème année, n° 730 ( janvier 2015) . - p.17-19[article] Comment un appareil s'éloigne de sa base [texte imprimé] / Julian Mischi (1974-...), Auteur . - Paris : Le Monde diplomatique, 2015 . - p.17-19.
Bibliographie.
Langues : Français (fre)
in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses > 62ème année, n° 730 ( janvier 2015) . - p.17-19
Mots-clés : parti communiste Résumé : Le point sur l'affaiblissement du parti communiste en France : l'évolution des bases militantes ; l'éloignement des classes populaires ; la modernisation des modes d'organisation du parti ; la désignation des dirigeants ; le rôle des élus et la notabilisation des cadres ; la réduction du rôle des militants ; la place de la lutte des classes ; la stratégie du Front de gauche. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=143667 PermalinkPermalinkPermalinkPermalinkOuvriers ruraux, pouvoir local & conflits de classes / Julian Mischi in Agone : Histoire, Politique & Sociologie / Cairn.info, 51 (2013/2 - mai 2013)
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PermalinkLe parti des communistes : histoire du Parti communiste français de 1920 à nos jours / Bib. Histoire de l'Art et ScholarVox (Cyberlibris) / Julian Mischi
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PermalinkSavoirs militants et rapports aux intellectuels dans un syndicat cheminot / Julian Mischi in Actes de la recherche en sciences sociales / BU de l'IUT et Cairn.info, 196-197 (2013/1-2)
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PermalinkPermalinkLes territoires du communisme : élus locaux, politiques publiques et sociabilités militantes [journées d'études, 1er et 2 décembre 2009, à Paris ; organisé par le Centre d'histoire sociale du XXe siècle, CHS de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le Centre d’économie et de sociologie appliquées à l’agriculture et aux espaces ruraux, CESAER, Université de Dijon] / B.U. Droit / Aurélien Bellanger
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PermalinkTrente-six compagnies pour une ligne de fer / Julian Mischi in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses, 747 (06/2016)
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