Titre : |
Éloge de l'insuffisance : les configurations sociales de la vulnérabilité |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Jean-Yves Barreyre (1954-...), Auteur ; Alain Blanc (1954-...) , Préfacier, etc. |
Mention d'édition : |
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Editeur : |
Toulouse : Éditions Érès |
Année de publication : |
2014 |
Collection : |
Pratiques du champ social, ISSN 1243-0706 |
Importance : |
283 p. |
Présentation : |
couv. ill. |
Format : |
21 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7492-4275-0 |
Prix : |
23 € |
Note générale : |
Bibliogr. p. [261]-276. Notes bibliogr. Glossaire. La 4e de couverture indique : "S'appuyant sur dix ans de recherches, dans le cadre du CEDIAS-CREAHI, Jean-Yves Barreyre analyse les configurations sociales de vulnérabilité des « perdus de vue » de la République sociale : jeunes dits « incasables », familles avec un enfant autiste ou polyhandicapé, avec un parent atteint de la maladie d'Alzheimer, adultes handicapés mis à l'écart dans les milieux « ordinaires » de vie, personnes vivant après un traumatisme crânien. Il montre que l'insuffisance constitutive de l'être humain, en se revendiquant comme telle, fonde le lien social comme une nécessité réciproque de vivre et de travailler ensemble" |
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
|
Mots-clés : |
Exclusion sociale France Personnes défavorisées Sociologie/Société HANDICAP JEUNE EN DIFFICULTE LIEN SOCIAL SOCIOLOGIE - ANTHROPOLOGIE droit social vulnérabité vulnérable public publics vulnérables |
Index. décimale : |
F-64 Pauvreté - Quart-monde - Publics Vulnérables |
Résumé : |
Faire l'éloge de l'insuffisance est une autre manière de dire la nécessaire interdépendance des membres de la société et de mettre en évidence les forces insoupçonnées que recèle la vulnérabilité. N'est-ce pas l'insuffisance constitutive de l'être humain qui, en se revendiquant comme telle, permet de fonder le lien social comme une nécessité réciproque de vivre et de travailler ensemble ? « Henri avait 101 ans. Il vivait jusqu’à peu dans une maison construite dans les années 1950 au Croisic. C’était un bel homme digne, qui soignait son allure, même s’il était peu autonome dans la vie quotidienne et pour assurer sa propre sécurité. Henri ne voulait pas aller en établissement pour personnes âgées dépendantes. Il a menacé de se suicider, a déjà fait une tentative. Ses enfants, Éric et sa sœur, se sont relayés pour s’en occuper, à domicile. Depuis des années. Ils sont en France plusieurs millions, ceux qu’on appelle les « aidants familiaux ». Discrets, parfois tristes, parfois avec de l’énergie pour quatre ; forts et fragiles. Nécessaires et insuffisants. Présents. » J.-Y. B. S’appuyant sur dix ans de recherches, dans le cadre du CEDIAS-CREAHI, Jean-Yves Barreyre analyse les configurations sociales de vulnérabilité des « perdus de vue » de la République sociale : jeunes dits « incasables », familles avec un enfant autiste ou polyhandicapé, avec un parent atteint de la maladie d’Alzheimer, adultes handicapés mis à l’écart dans les milieux « ordinaires » de vie, personnes vivant après un traumatisme crânien. Il montre que l’insuffisance constitutive de l’être humain, en se revendiquant comme telle, fonde le lien social comme une nécessité réciproque de vivre et de travailler ensemble. |
Note de contenu : |
Voir aussi la note de lecture de Jacques Trémintin, LS n° 1178 du 4 février 2016, p. 37 : "Si la question sociale portant sur les laissés pour compte de la société industrielle a constitué la problématique centrale du XIXe siècle, la question médico-sociale aura été la préoccupation principale du siècle suivant. Les milliers de mutilés de la première guerre mondiale et la mobilisation, après la seconde, des grandes associations de parents d’enfants porteurs de handicap y auront largement contribué. Tournant le dos à la philosophie utilitariste qui mesure le degré d’appartenance de chaque personne à la communauté, en fonction de sa capacité à lui être utile, la société française a fait de l’insuffisance un phénomène universel, partie intégrante de la condition humaine et de l’étroite interdépendance de ses membres, un principe du vivre ensemble. Pour autant, le rapport au handicap a progressivement glissé de la réparation (début du XXe siècle), à l’adaptation (milieu du XXe), puis à la compensation (fin du XXe). Les politiques sociales qui cherchaient auparavant à réduire l’exclusion dont souffraient les victimes de déficience, tendent dorénavant à s’attaquer aux discriminations produites par les obstacles situationnels, en créant des facilitateurs contextuels permettant de les supprimer. Cette opposition entre le désavantage individuel et les caractéristiques environnementales apparaît limitative, tant les deux facteurs s’interpénètrent : on n’a pas à choisir entre un sujet aux droits vulnérables et un sujet vulnérable de plein doit. Jean-Yves Barreyre s’attache à cerner des populations situées en marge des dispositifs médico-sociaux, rendues invisibles et trop souvent oubliées, alors qu’elles sont pourtant au cœur de la question de la vulnérabilité dans notre société. Ce sont ces aidants familiaux prenant en charge des adultes porteurs de handicap ou vieillissant, suppléant aux aides officielles et aux ressources absentes. Ce sont ces personnes souffrant d’insuffisance, mais mettant à distance les soutiens qui leur sont proposés, car les vivant comme autant de stigmatisations. Ce sont ces jeunes en grande difficulté, aux comportements hors norme et capables du meilleur comme du pire, fuyant toutes les institutions ou exclus par elles, car trop imprévisibles. Ce sont ces personnes atteintes de polyhandicap ou d’autisme lourd dont la spécificité de « l’être au monde » est bien trop souvent délégitimée, parce que la lenteur et le silence sont vécus comme un abîme de désocialisation dans une société de vitesse fonctionnant sur l’image, le son et les contacts instantanés. Se positionner en dehors de l’offre de service, mobiliser des compétences et des savoir-faire en marge du social, ne pas se montrer capables de se faire entendre, se décaler de la vie sociale sont les révélateurs des failles de l’affiliation sociale et de la chaîne d’interdépendance propre à l’espèce humaine." |
En ligne : |
http://0-www.cairn.info.sso.scd.univ-tours.fr/eloge-de-l-insuffisance--978274924 [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=149476 |
Éloge de l'insuffisance : les configurations sociales de la vulnérabilité [texte imprimé] / Jean-Yves Barreyre (1954-...), Auteur ; Alain Blanc (1954-...)  , Préfacier, etc. . - Consulter également l'ouvrage en ligne sur Cairn.info . - Toulouse (11 rue des alouettes, 31520) : Éditions Érès, 2014 . - 283 p. : couv. ill. ; 21 cm. - ( Pratiques du champ social, ISSN 1243-0706) . ISBN : 978-2-7492-4275-0 : 23 € Bibliogr. p. [261]-276. Notes bibliogr. Glossaire. La 4e de couverture indique : "S'appuyant sur dix ans de recherches, dans le cadre du CEDIAS-CREAHI, Jean-Yves Barreyre analyse les configurations sociales de vulnérabilité des « perdus de vue » de la République sociale : jeunes dits « incasables », familles avec un enfant autiste ou polyhandicapé, avec un parent atteint de la maladie d'Alzheimer, adultes handicapés mis à l'écart dans les milieux « ordinaires » de vie, personnes vivant après un traumatisme crânien. Il montre que l'insuffisance constitutive de l'être humain, en se revendiquant comme telle, fonde le lien social comme une nécessité réciproque de vivre et de travailler ensemble"
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
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Mots-clés : |
Exclusion sociale France Personnes défavorisées Sociologie/Société HANDICAP JEUNE EN DIFFICULTE LIEN SOCIAL SOCIOLOGIE - ANTHROPOLOGIE droit social vulnérabité vulnérable public publics vulnérables |
Index. décimale : |
F-64 Pauvreté - Quart-monde - Publics Vulnérables |
Résumé : |
Faire l'éloge de l'insuffisance est une autre manière de dire la nécessaire interdépendance des membres de la société et de mettre en évidence les forces insoupçonnées que recèle la vulnérabilité. N'est-ce pas l'insuffisance constitutive de l'être humain qui, en se revendiquant comme telle, permet de fonder le lien social comme une nécessité réciproque de vivre et de travailler ensemble ? « Henri avait 101 ans. Il vivait jusqu’à peu dans une maison construite dans les années 1950 au Croisic. C’était un bel homme digne, qui soignait son allure, même s’il était peu autonome dans la vie quotidienne et pour assurer sa propre sécurité. Henri ne voulait pas aller en établissement pour personnes âgées dépendantes. Il a menacé de se suicider, a déjà fait une tentative. Ses enfants, Éric et sa sœur, se sont relayés pour s’en occuper, à domicile. Depuis des années. Ils sont en France plusieurs millions, ceux qu’on appelle les « aidants familiaux ». Discrets, parfois tristes, parfois avec de l’énergie pour quatre ; forts et fragiles. Nécessaires et insuffisants. Présents. » J.-Y. B. S’appuyant sur dix ans de recherches, dans le cadre du CEDIAS-CREAHI, Jean-Yves Barreyre analyse les configurations sociales de vulnérabilité des « perdus de vue » de la République sociale : jeunes dits « incasables », familles avec un enfant autiste ou polyhandicapé, avec un parent atteint de la maladie d’Alzheimer, adultes handicapés mis à l’écart dans les milieux « ordinaires » de vie, personnes vivant après un traumatisme crânien. Il montre que l’insuffisance constitutive de l’être humain, en se revendiquant comme telle, fonde le lien social comme une nécessité réciproque de vivre et de travailler ensemble. |
Note de contenu : |
Voir aussi la note de lecture de Jacques Trémintin, LS n° 1178 du 4 février 2016, p. 37 : "Si la question sociale portant sur les laissés pour compte de la société industrielle a constitué la problématique centrale du XIXe siècle, la question médico-sociale aura été la préoccupation principale du siècle suivant. Les milliers de mutilés de la première guerre mondiale et la mobilisation, après la seconde, des grandes associations de parents d’enfants porteurs de handicap y auront largement contribué. Tournant le dos à la philosophie utilitariste qui mesure le degré d’appartenance de chaque personne à la communauté, en fonction de sa capacité à lui être utile, la société française a fait de l’insuffisance un phénomène universel, partie intégrante de la condition humaine et de l’étroite interdépendance de ses membres, un principe du vivre ensemble. Pour autant, le rapport au handicap a progressivement glissé de la réparation (début du XXe siècle), à l’adaptation (milieu du XXe), puis à la compensation (fin du XXe). Les politiques sociales qui cherchaient auparavant à réduire l’exclusion dont souffraient les victimes de déficience, tendent dorénavant à s’attaquer aux discriminations produites par les obstacles situationnels, en créant des facilitateurs contextuels permettant de les supprimer. Cette opposition entre le désavantage individuel et les caractéristiques environnementales apparaît limitative, tant les deux facteurs s’interpénètrent : on n’a pas à choisir entre un sujet aux droits vulnérables et un sujet vulnérable de plein doit. Jean-Yves Barreyre s’attache à cerner des populations situées en marge des dispositifs médico-sociaux, rendues invisibles et trop souvent oubliées, alors qu’elles sont pourtant au cœur de la question de la vulnérabilité dans notre société. Ce sont ces aidants familiaux prenant en charge des adultes porteurs de handicap ou vieillissant, suppléant aux aides officielles et aux ressources absentes. Ce sont ces personnes souffrant d’insuffisance, mais mettant à distance les soutiens qui leur sont proposés, car les vivant comme autant de stigmatisations. Ce sont ces jeunes en grande difficulté, aux comportements hors norme et capables du meilleur comme du pire, fuyant toutes les institutions ou exclus par elles, car trop imprévisibles. Ce sont ces personnes atteintes de polyhandicap ou d’autisme lourd dont la spécificité de « l’être au monde » est bien trop souvent délégitimée, parce que la lenteur et le silence sont vécus comme un abîme de désocialisation dans une société de vitesse fonctionnant sur l’image, le son et les contacts instantanés. Se positionner en dehors de l’offre de service, mobiliser des compétences et des savoir-faire en marge du social, ne pas se montrer capables de se faire entendre, se décaler de la vie sociale sont les révélateurs des failles de l’affiliation sociale et de la chaîne d’interdépendance propre à l’espèce humaine." |
En ligne : |
http://0-www.cairn.info.sso.scd.univ-tours.fr/eloge-de-l-insuffisance--978274924 [...] |
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