Titre : |
L’amour de l’art. Les musées d’art européen et leur public |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Pierre Bourdieu (1930-2002) , Auteur ; Alain Darbel (19..-1975), Auteur ; Dominique Schnapper (1934-...) , Collaborateur |
Mention d'édition : |
2e éd. rev. et augm. Autres tirages : 1971, 1974, 1979, 1984, 1985, 1992, 1997, 2003, 2007, 2011, 2016 |
Editeur : |
Paris : Les Éditions de Minuit |
Année de publication : |
c1969 |
Importance : |
251 p. |
Présentation : |
ill en noir et blanc |
Format : |
22 x 14 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7073-0028-7 |
Prix : |
17 € |
Note générale : |
En 1966, paraissait aux éditions de Minuit une étude de Pierre Bourdieu et Alain Darbel intitulée L’amour de l’art. Les musées d’art européen et leur public. Basée sur une série d’enquêtes, le propos en était résumé en ces termes dans la conclusion :
Si l’amour de l’art est bien la marque de l’élection séparant, comme par une barrière invisible et infranchissable, ceux qui en sont touchés de ceux qui n’ont pas reçu cette grâce, on comprend que les musées trahissent, dans les moindres détails de leur morphologie et de leur organisation, leur fonction véritable, qui est de renforcer chez les uns le sentiment d’appartenance et chez les autres le sentiment de l’exclusion .
Comme le résumaient avec humour les auteurs sur la quatrième de couverture, «Sans craindre de manquer au bon goût, ce livre prétend(ait) (ainsi) soumettre le bon goût à la rigueur de l’examen scientifique".
Pierre Bourdieu au début de cet entretien avec Jocelyn de Noblet - en hyperlien (30') - expliquait ceci sur les personnes qui fréquentaient, ou pas, les musées :
On voit à l'évidence que les gens ne voient que ce qu'ils savent qu'ils peuvent voir. Au fond, dans les enquêtes que nous avons faites, nous avons essayé d'une part de déterminer qui pouvait voir, qui accédait finalement aux œuvres d'art et qui, accédant aux œuvres d'art, savaient les voir. Et on voit que ce sont les mêmes qui savent voir et qui vont voir. Autrement dit pour aller au musée il faut avoir la possibilité de "voir".
Il analysait en profondeur, et sans concession, le processus d'exclusion et d'auto-exclusion :
Les gens qui ne vont pas au musée sont des gens qui s'éliminent de la fréquentation du musée, non pas parce qu'ils ne sont pas doués et non pas parce qu'ils n'ont pas cette grâce que s'attribuent ceux qui vont au musée, mais parce qu'ils n'ont pas appris à regarder les œuvres d'art. Là aussi nous réglons son compte à une illusion très répandue parmi les privilégiés de la culture, l'illusion que la culture, paradoxalement, pourrait être quelque chose d'inné. En réalité l'art de voir est quelque chose d'acquis. Je crois qu'une des fonctions du musée, objective, c'est précisément d'être quelque chose où tout le monde peut aller et où seuls quelques-uns vont. Le musée est important pour ceux qui y vont dans la mesure où il leur permet de se distinguer de ceux qui n'y vont pas. |
Catégories : |
D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE
|
Mots-clés : |
MUSEE CULTURE CLASSE SOCIALE GOUT PUBLIC NORME SOCIALE PRATIQUE CULTURELLE SOCIOLOGIE Musées d'art -- Arts -- Publics -- Europe -- Enquêtes Art -- Aspect social -- Art museums -- Art patronage Art -- Galleries and museums Art patronage |
Index. décimale : |
D-0 Sociologie |
Résumé : |
Un ensemble d'enquêtes sur les processus de diffusion culturelle, sur le public des musées, ses caractéristiques sociales et scolaires, ses attitudes à l'égard du musée et ses préférences artistiques dans cinq pays européens : l'Espagne, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas et la Pologne. |
Note de contenu : |
Bibliogr. p. 230-231. Notes bibliogr. Index. En appendice, choix de documents. 4e de couv. : "L'accès aux trésors artistiques est à la fois ouvert à tous et interdit en fait au plus grand nombre. Qu'est-ce qui sépare des autres ceux qui fréquentent les musées ? Les amoureux de l'art vivent leur amour comme affranchi des conditions et des conditionnements. Ne fallait-il pas qu'ils fussent prédisposés à recevoir la grâce pour aller à sa rencontre et pour l'accueillir ? Pourtant, le musée est un des lieux où l'on ressent le plus vivement le poids des obligations mondaines : la pratique obligée peut-elle conduire à la vraie délectation ou bien le plaisir cultivé est-il irrémédiablement marqué par l'impureté de ses origines ? Chaque visiteur des musées est enclin à suspecter la sincérité des autres : mais ne trahit-il pas par là qu'il sait que son amour doit aux arguments de la raison et à la force de la coutume autant qu'à l'inspiration du coeur ?
Ce livre essaie d'apporter à la question des réponses sociologiques, c'est-à-dire à la fois logiques et empiriques. Sans craindre de manquer au bon goût, il prétend soumettre le bon goût à la rigueur de l'examen scientifique. En mettant en évidence les conditions sociales de l'accession à la pratique cultivée, il fait voir que la culture n'est pas un privilège de nature mais qu'il faudrait et qu'il suffirait que tous possèdent les moyens d'en prendre possession pour qu'elle appartienne à tous.
La présente édition est augmentée des résultats des enquêtes menées dans cinq pays européens : l'Espagne, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne." |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/pierre-bourdi [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=16 |
L’amour de l’art. Les musées d’art européen et leur public [texte imprimé] / Pierre Bourdieu (1930-2002)  , Auteur ; Alain Darbel (19..-1975), Auteur ; Dominique Schnapper (1934-...)  , Collaborateur . - 2e éd. rev. et augm. Autres tirages : 1971, 1974, 1979, 1984, 1985, 1992, 1997, 2003, 2007, 2011, 2016 . - Paris : Les Éditions de Minuit, c1969 . - 251 p. : ill en noir et blanc ; 22 x 14 cm. ISBN : 978-2-7073-0028-7 : 17 € En 1966, paraissait aux éditions de Minuit une étude de Pierre Bourdieu et Alain Darbel intitulée L’amour de l’art. Les musées d’art européen et leur public. Basée sur une série d’enquêtes, le propos en était résumé en ces termes dans la conclusion :
Si l’amour de l’art est bien la marque de l’élection séparant, comme par une barrière invisible et infranchissable, ceux qui en sont touchés de ceux qui n’ont pas reçu cette grâce, on comprend que les musées trahissent, dans les moindres détails de leur morphologie et de leur organisation, leur fonction véritable, qui est de renforcer chez les uns le sentiment d’appartenance et chez les autres le sentiment de l’exclusion .
Comme le résumaient avec humour les auteurs sur la quatrième de couverture, «Sans craindre de manquer au bon goût, ce livre prétend(ait) (ainsi) soumettre le bon goût à la rigueur de l’examen scientifique".
Pierre Bourdieu au début de cet entretien avec Jocelyn de Noblet - en hyperlien (30') - expliquait ceci sur les personnes qui fréquentaient, ou pas, les musées :
On voit à l'évidence que les gens ne voient que ce qu'ils savent qu'ils peuvent voir. Au fond, dans les enquêtes que nous avons faites, nous avons essayé d'une part de déterminer qui pouvait voir, qui accédait finalement aux œuvres d'art et qui, accédant aux œuvres d'art, savaient les voir. Et on voit que ce sont les mêmes qui savent voir et qui vont voir. Autrement dit pour aller au musée il faut avoir la possibilité de "voir".
Il analysait en profondeur, et sans concession, le processus d'exclusion et d'auto-exclusion :
Les gens qui ne vont pas au musée sont des gens qui s'éliminent de la fréquentation du musée, non pas parce qu'ils ne sont pas doués et non pas parce qu'ils n'ont pas cette grâce que s'attribuent ceux qui vont au musée, mais parce qu'ils n'ont pas appris à regarder les œuvres d'art. Là aussi nous réglons son compte à une illusion très répandue parmi les privilégiés de la culture, l'illusion que la culture, paradoxalement, pourrait être quelque chose d'inné. En réalité l'art de voir est quelque chose d'acquis. Je crois qu'une des fonctions du musée, objective, c'est précisément d'être quelque chose où tout le monde peut aller et où seuls quelques-uns vont. Le musée est important pour ceux qui y vont dans la mesure où il leur permet de se distinguer de ceux qui n'y vont pas.
Catégories : |
D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE
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Mots-clés : |
MUSEE CULTURE CLASSE SOCIALE GOUT PUBLIC NORME SOCIALE PRATIQUE CULTURELLE SOCIOLOGIE Musées d'art -- Arts -- Publics -- Europe -- Enquêtes Art -- Aspect social -- Art museums -- Art patronage Art -- Galleries and museums Art patronage |
Index. décimale : |
D-0 Sociologie |
Résumé : |
Un ensemble d'enquêtes sur les processus de diffusion culturelle, sur le public des musées, ses caractéristiques sociales et scolaires, ses attitudes à l'égard du musée et ses préférences artistiques dans cinq pays européens : l'Espagne, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas et la Pologne. |
Note de contenu : |
Bibliogr. p. 230-231. Notes bibliogr. Index. En appendice, choix de documents. 4e de couv. : "L'accès aux trésors artistiques est à la fois ouvert à tous et interdit en fait au plus grand nombre. Qu'est-ce qui sépare des autres ceux qui fréquentent les musées ? Les amoureux de l'art vivent leur amour comme affranchi des conditions et des conditionnements. Ne fallait-il pas qu'ils fussent prédisposés à recevoir la grâce pour aller à sa rencontre et pour l'accueillir ? Pourtant, le musée est un des lieux où l'on ressent le plus vivement le poids des obligations mondaines : la pratique obligée peut-elle conduire à la vraie délectation ou bien le plaisir cultivé est-il irrémédiablement marqué par l'impureté de ses origines ? Chaque visiteur des musées est enclin à suspecter la sincérité des autres : mais ne trahit-il pas par là qu'il sait que son amour doit aux arguments de la raison et à la force de la coutume autant qu'à l'inspiration du coeur ?
Ce livre essaie d'apporter à la question des réponses sociologiques, c'est-à-dire à la fois logiques et empiriques. Sans craindre de manquer au bon goût, il prétend soumettre le bon goût à la rigueur de l'examen scientifique. En mettant en évidence les conditions sociales de l'accession à la pratique cultivée, il fait voir que la culture n'est pas un privilège de nature mais qu'il faudrait et qu'il suffirait que tous possèdent les moyens d'en prendre possession pour qu'elle appartienne à tous.
La présente édition est augmentée des résultats des enquêtes menées dans cinq pays européens : l'Espagne, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne." |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/pierre-bourdi [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=16 |
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