Titre : |
Stigmatiser : discours médiatiques et normes sociales / BU de Droit |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Maelle Bazin, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Frédéric Lambert (1957-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Giuseppina Sapio, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Centre de recherches interdisciplinaires sur les médias, Collectivité éditrice |
Mention d'édition : |
Avec les contributions de : Lucie Alexis, Béatrice Alonso, Audrey Arnoult, Nataly Botero, Mathieu Brugidou, Flore Di Sciullo, Lingzi Ding, Aurore Famy, Nicolas Galy, Agnès Granchet, Sophie Jehel, Laurence Kaufmann, Guillaume Le Saulnier, Véronique Montagn |
Editeur : |
Latresne (Gironde) : BDL, Le Bord de L'eau Editions |
Année de publication : |
2020 |
Collection : |
Documents (Latresne), ISSN 1778-7483 |
Importance : |
311 p. |
Format : |
16.5 x 23.1 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-35687-668-3 |
Prix : |
26,40 € |
Note générale : |
Stigmatiser : normes sociales et pratiques médiatiques (Paris 2) Du 17 mai 2017 au 18 mai 2017 Université Paris 2 Panthéon-Assas, salle des conférences, 391 rue de Vaugirard, 75015 : "Stigmatiser, c’est nommer et désigner une différence, en activant un ensemble de croyances et de représentations. Le stigmate, intimement lié à un cadre normatif de référence, est soumis à un régime de stéréotypie et de préjugés. Une rhétorique de la méfiance dessine les contours d’une communauté qui veut se protéger d’un autre que soi-même : le malade, l’illettré, l’étranger, le pauvre. Les institutions comme leurs représentants peuvent aussi être stigmatisés : la police, la justice, l’État, l’armée. Au sein d’une telle rhétorique, la force normative des imaginaires sociaux naturalise et cristallise des visions sociales, politiques et culturelles du monde. À partir des travaux d’Erving Goffman (Asiles, 1968 ; La mise en scène de la vie quotidienne, 1973 ; Stigmate, 1975), nous souhaitons proposer une lecture sémiotique et pragmatique de la stigmatisation.
La stigmatisation est un processus qui résulte de trois dimensions concomitantes : une indication, une signification et une consigne pour l’action. L’indication consiste à pointer du doigt le sujet ou l’objet qui porte le stigmate, tandis que la signification revient à exprimer une dépréciation qui vise une assignation. Enfin, la stigmatisation implique la formulation d’une consigne ayant pour but de déclencher et de légitimer des attitudes et des comportements envers la communauté stigmatisée. Le stigmate n’existe donc pas en soi, mais relève d’une construction de sens liée à un contexte de production et de réception. L’Autre est réifié et apparait comme une surface de projection des craintes, des fantasmes, des frustrations d’une communauté donnée. La stigmatisation concerne alors les sujets porteurs de l’attribut discriminant et les situations sociales vécues par ces derniers. Comme René Girard le précise, « ce n’est pas dans le domaine physique seulement qu’il peut y avoir anormalité. C’est dans tous les domaines de l’existence et du comportement. Et c’est dans tous les domaines, également, que l’anormalité peut servir de critère préférentiel dans la sélection des persécutés. Il y a, par exemple, une anormalité sociale ; c’est la moyenne ici qui définit la norme ».
Cette sémiotique du stigmate doit également prendre en compte les pratiques médiatiques opérant une resignification. Dans ce cas, il ne s’agira plus seulement d’étudier des processus de victimisation et de rejet, fondés sur une consigne d’évitement, mais d’analyser également les réappropriations du stigmate qui impliquent une revendication identitaire des stigmatisés. D’après la définition de Marie-Anne Paveau, la resignification (reclaim) consiste à « reprendre à son compte une (dé)nomination insultante pour en faire un étendard d’identité ou de fierté, dans une visée d’éthique du discours ». Une telle formulation fait écho à ce que Judith Butler écrivait dans Le pouvoir des mots, lorsqu’elle précisait que « recevoir un nom injurieux nous porte atteinte et nous humilie. Mais ce nom recèle par ailleurs une autre possibilité : recevoir un nom, c’est aussi recevoir la possibilité d’exister socialement […]. Ainsi, une adresse injurieuse peut sembler figer ou paralyser la personne hélée, mais elle peut aussi produire une réponse inattendue et habilitante ».
Dans ces perspectives, nous nous intéressons à la production, la circulation et la réception de la stigmatisation au sein des arènes médiatiques. Dans quelle mesure les médias construisent, supportent et véhiculent-ils un champ sémantique et/ou une iconographie de la stigmatisation ? Comment représente-t-on l’Autre ? Emploie-t-on des métaphores (visuelles ou écrites) pour dire l’altérité ? Que se passe-t-il quand le stigmate est retourné contre son auteur ?
Les deux journées d’études que nous engageons ici s’inscrivent dans le cadre des activités du laboratoire Carism (Centre d’Analyse et de Recherche Interdisciplinaires sur les Médias) de l’Institut Français de Presse (Université Panthéon-Assas – Paris 2).
Elles sont ouvertes à tous les travaux qui observent les langages de la stigmatisation dans les médias d’information et de communication, et dans les arènes numériques. Stigmatiser est un acte de langage et, à ce titre, il intéresse la sémiotique, la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, et toute démarche interdisciplinaire à même d’apporter un éclairage sur les conditions de production et de réception ainsi que les stratégies de circulation de la stigmatisation." |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Communication -- Aspect social Stigmatisation (psychologie sociale) Médias Langage Stigmatisation Société, vie sociale Exclusion Réseau social Espace public |
Résumé : |
Les textes réunis dans ce livre étudient les langages de la stigmatisation et les réponses que des sujets stigmatisés peuvent produire, individuellement ou collectivement, pour s’en défendre. La stigmatisation se manifeste dans les discours d’une société donnée à un moment donné, elle se nourrit d’une culture de la haine et repose sur la construction arbitraire d’une domination. Désigner une différence, attribuer un nom injurieux, assigner un rôle, exclure, légitimer des actes de violence, telles sont les étapes qui scandent le processus de stigmatisation. Classes sociales, genres, origines, couleurs de peau, professions, confessions, appartenances politiques, maladies, handicaps apparaissent alors comme la justification de rejets, de violences symboliques et physiques. Pour lutter contre la discrimination et la ségrégation, des formes multiples de résistances voient le jour qui peuvent s’inscrire dans le registre du politique et du militantisme. Certains groupes se saisissent des mots et des images qui stigmatisent pour les resignifier, et ainsi proposer des représentations qui combattent les préjugés.
Tel pourrait être le récit de ces pages : comprendre comment les préjugés circulent dans nos sociétés d’information et de communication, à la télévision, dans la presse, dans les forums en ligne et sur les réseaux sociaux, au cinéma ou dans la littérature, pour entendre les discours qui les refusent. |
Note de contenu : |
Issu de 2 journées d'étude intitulées "Stigmatiser : normes sociales et pratiques médiatiques", organisées par le CARISM, 17-18 mai 2017
Bibliogr. et webliogr. p. 303-307. Notes bibliogr. . - ISBN 978-2-35687-668-3.
Résumé: Les textes réunis dans cet ouvrage analysent les langages des groupes qui stigmatisent et les réponses que les groupes stigmatisés peuvent produire pour s'en défendre grâce à différents exemples internationaux. Ils analysent notamment les discours portées dans l'espace public médiatique, culturel, politique et marchant, et la manière dont certains retournent les stigmates pour dénoncer la discrimination, les préjugés, les clichés et l'exclusion qu'ils vivent.
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En ligne : |
https://www.fabula.org/actualites/stigmatiser-normes-sociales-et-pratiques-media [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=248916 |
Stigmatiser : discours médiatiques et normes sociales / BU de Droit [document électronique] / Maelle Bazin, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Frédéric Lambert (1957-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Giuseppina Sapio, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Centre de recherches interdisciplinaires sur les médias, Collectivité éditrice . - Avec les contributions de : Lucie Alexis, Béatrice Alonso, Audrey Arnoult, Nataly Botero, Mathieu Brugidou, Flore Di Sciullo, Lingzi Ding, Aurore Famy, Nicolas Galy, Agnès Granchet, Sophie Jehel, Laurence Kaufmann, Guillaume Le Saulnier, Véronique Montagn . - Latresne (Gironde) : BDL, Le Bord de L'eau Editions, 2020 . - 311 p. ; 16.5 x 23.1 cm. - ( Documents (Latresne), ISSN 1778-7483) . ISBN : 978-2-35687-668-3 : 26,40 € Stigmatiser : normes sociales et pratiques médiatiques (Paris 2) Du 17 mai 2017 au 18 mai 2017 Université Paris 2 Panthéon-Assas, salle des conférences, 391 rue de Vaugirard, 75015 : "Stigmatiser, c’est nommer et désigner une différence, en activant un ensemble de croyances et de représentations. Le stigmate, intimement lié à un cadre normatif de référence, est soumis à un régime de stéréotypie et de préjugés. Une rhétorique de la méfiance dessine les contours d’une communauté qui veut se protéger d’un autre que soi-même : le malade, l’illettré, l’étranger, le pauvre. Les institutions comme leurs représentants peuvent aussi être stigmatisés : la police, la justice, l’État, l’armée. Au sein d’une telle rhétorique, la force normative des imaginaires sociaux naturalise et cristallise des visions sociales, politiques et culturelles du monde. À partir des travaux d’Erving Goffman (Asiles, 1968 ; La mise en scène de la vie quotidienne, 1973 ; Stigmate, 1975), nous souhaitons proposer une lecture sémiotique et pragmatique de la stigmatisation.
La stigmatisation est un processus qui résulte de trois dimensions concomitantes : une indication, une signification et une consigne pour l’action. L’indication consiste à pointer du doigt le sujet ou l’objet qui porte le stigmate, tandis que la signification revient à exprimer une dépréciation qui vise une assignation. Enfin, la stigmatisation implique la formulation d’une consigne ayant pour but de déclencher et de légitimer des attitudes et des comportements envers la communauté stigmatisée. Le stigmate n’existe donc pas en soi, mais relève d’une construction de sens liée à un contexte de production et de réception. L’Autre est réifié et apparait comme une surface de projection des craintes, des fantasmes, des frustrations d’une communauté donnée. La stigmatisation concerne alors les sujets porteurs de l’attribut discriminant et les situations sociales vécues par ces derniers. Comme René Girard le précise, « ce n’est pas dans le domaine physique seulement qu’il peut y avoir anormalité. C’est dans tous les domaines de l’existence et du comportement. Et c’est dans tous les domaines, également, que l’anormalité peut servir de critère préférentiel dans la sélection des persécutés. Il y a, par exemple, une anormalité sociale ; c’est la moyenne ici qui définit la norme ».
Cette sémiotique du stigmate doit également prendre en compte les pratiques médiatiques opérant une resignification. Dans ce cas, il ne s’agira plus seulement d’étudier des processus de victimisation et de rejet, fondés sur une consigne d’évitement, mais d’analyser également les réappropriations du stigmate qui impliquent une revendication identitaire des stigmatisés. D’après la définition de Marie-Anne Paveau, la resignification (reclaim) consiste à « reprendre à son compte une (dé)nomination insultante pour en faire un étendard d’identité ou de fierté, dans une visée d’éthique du discours ». Une telle formulation fait écho à ce que Judith Butler écrivait dans Le pouvoir des mots, lorsqu’elle précisait que « recevoir un nom injurieux nous porte atteinte et nous humilie. Mais ce nom recèle par ailleurs une autre possibilité : recevoir un nom, c’est aussi recevoir la possibilité d’exister socialement […]. Ainsi, une adresse injurieuse peut sembler figer ou paralyser la personne hélée, mais elle peut aussi produire une réponse inattendue et habilitante ».
Dans ces perspectives, nous nous intéressons à la production, la circulation et la réception de la stigmatisation au sein des arènes médiatiques. Dans quelle mesure les médias construisent, supportent et véhiculent-ils un champ sémantique et/ou une iconographie de la stigmatisation ? Comment représente-t-on l’Autre ? Emploie-t-on des métaphores (visuelles ou écrites) pour dire l’altérité ? Que se passe-t-il quand le stigmate est retourné contre son auteur ?
Les deux journées d’études que nous engageons ici s’inscrivent dans le cadre des activités du laboratoire Carism (Centre d’Analyse et de Recherche Interdisciplinaires sur les Médias) de l’Institut Français de Presse (Université Panthéon-Assas – Paris 2).
Elles sont ouvertes à tous les travaux qui observent les langages de la stigmatisation dans les médias d’information et de communication, et dans les arènes numériques. Stigmatiser est un acte de langage et, à ce titre, il intéresse la sémiotique, la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, et toute démarche interdisciplinaire à même d’apporter un éclairage sur les conditions de production et de réception ainsi que les stratégies de circulation de la stigmatisation." Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
Communication -- Aspect social Stigmatisation (psychologie sociale) Médias Langage Stigmatisation Société, vie sociale Exclusion Réseau social Espace public |
Résumé : |
Les textes réunis dans ce livre étudient les langages de la stigmatisation et les réponses que des sujets stigmatisés peuvent produire, individuellement ou collectivement, pour s’en défendre. La stigmatisation se manifeste dans les discours d’une société donnée à un moment donné, elle se nourrit d’une culture de la haine et repose sur la construction arbitraire d’une domination. Désigner une différence, attribuer un nom injurieux, assigner un rôle, exclure, légitimer des actes de violence, telles sont les étapes qui scandent le processus de stigmatisation. Classes sociales, genres, origines, couleurs de peau, professions, confessions, appartenances politiques, maladies, handicaps apparaissent alors comme la justification de rejets, de violences symboliques et physiques. Pour lutter contre la discrimination et la ségrégation, des formes multiples de résistances voient le jour qui peuvent s’inscrire dans le registre du politique et du militantisme. Certains groupes se saisissent des mots et des images qui stigmatisent pour les resignifier, et ainsi proposer des représentations qui combattent les préjugés.
Tel pourrait être le récit de ces pages : comprendre comment les préjugés circulent dans nos sociétés d’information et de communication, à la télévision, dans la presse, dans les forums en ligne et sur les réseaux sociaux, au cinéma ou dans la littérature, pour entendre les discours qui les refusent. |
Note de contenu : |
Issu de 2 journées d'étude intitulées "Stigmatiser : normes sociales et pratiques médiatiques", organisées par le CARISM, 17-18 mai 2017
Bibliogr. et webliogr. p. 303-307. Notes bibliogr. . - ISBN 978-2-35687-668-3.
Résumé: Les textes réunis dans cet ouvrage analysent les langages des groupes qui stigmatisent et les réponses que les groupes stigmatisés peuvent produire pour s'en défendre grâce à différents exemples internationaux. Ils analysent notamment les discours portées dans l'espace public médiatique, culturel, politique et marchant, et la manière dont certains retournent les stigmates pour dénoncer la discrimination, les préjugés, les clichés et l'exclusion qu'ils vivent.
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En ligne : |
https://www.fabula.org/actualites/stigmatiser-normes-sociales-et-pratiques-media [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=248916 |
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