[article]
Titre : |
Comment le numérique change le travail |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Patrice Flichy (1945-...) , Auteur |
Année de publication : |
2018 |
Article en page(s) : |
pp. 16-23 |
Note générale : |
Plan :
La nécessité de se réinterroger sur la nature du travail
L’existence ancienne d’un « autre travail »
La révolution numérique et l’essor du « travail ouvert »
Limites et opportunités du numérique pour les activités laborieuses
Sous le numérique, des inégalités à ne pas occulter
Conclusion : la nécessité de renforcer le travail ouvert |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
bricolage tuning mécano mécanicien:bricoler diy do it yourself bénévolat |
Résumé : |
Les effets potentiels sur le travail de la diffusion du numérique suscitent de fortes interrogations. Loin de sonner la fin du travail prophétisée par certains, celle-ci nous oblige à nous réinterroger sur la nature des activités qu’elle recouvre. Brouillant davantage encore les frontières entre travail et hors-travail, les nouvelles technologies favorisent l’essor d’un travail « ouvert », mais sont également porteuses d’inégalités à ne pas négliger. L’importance de l’un ou des autres dépendra en large partie des régulations qui seront mises en place pour les encadrer. |
Note de contenu : |
"Pour les classes moyennes, le « do it yourself » a mélangé plusieurs traditions, celle de l’élaboration de son espace de vie et celle de nouvelles formes d’activité artistique. Cet autre travail a longtemps été dévalorisé, jusqu’au jour où il a été considéré comme un loisir capable de réparer les méfaits du travail en miettes, les dégâts du travail de bureau. Dans les périodes de crise économique (notamment lors de la crise de 1929), les chômeurs ont cherché dans ledo it yourself des occupations plus ou moins rémunérées, puis avec l’essor de la consommation de masse il est apparu comme une voie vers le cadre de vie de la modernité. L’autre travail ordinaire est d’une très grande diversité. Les compétences mobilisées peuvent être réduites chez certains bricoleurs, ou pointues comme chez les mécanos du tuning qui transforment la carrosserie de leur voiture pour la personnaliser, les anciens ouvriers de la sidérurgie ou des industries mécaniques qui réalisent des objets multiples, les patrons ou les cadres qui s’investissent dans le bénévolat. L’autre travail peut mobiliser l’expérience professionnelle ou une autre expérience vécue ailleurs. Contrairement au travail contemporain unifié par le salariat, chaque forme d’autre travail est spécifique, comme dans le travail de la Grèce classique, il n’y a pas de commune mesure entre ces différentes formes. Dans certaines productions amateur ou dans certaines activités de bricolage, le travail est effectivement secondaire, seule compte la finalité. C’est pour faire un don que je réalise tel objet. Ce qui compte avant tout, c’est qu’il plaise à celui qui le recevra. L’usage l’emporte sur la réalisation. Si le fabricant est lui-même l’utilisateur, la situation n’est pas très différente. Il accepte de faire un travail souvent ingrat pour disposer d’une maison ou d’un meuble bien fait ou « juste assez bon pour que cela fonctionne. Sur la distinction entre le travail bien fait et le « juste… ». Dans d’autres cas, le bricoleur cherche moins à faire qu’à refaire : son objectif principal est de « comprendre comment ça marche », d’apprendre à maîtriser la technique." |
En ligne : |
https://www-cairn-info.proxy.scd.univ-tours.fr/revue-idees-economiques-et-social [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=209756 |
in Idées, Idées économiques et sociales : la revue des sciences économiques et sociales / Cairn.info > 194 (2018/4) . - pp. 16-23
[article] Comment le numérique change le travail [document électronique] / Patrice Flichy (1945-...)  , Auteur . - 2018 . - pp. 16-23. Plan :
La nécessité de se réinterroger sur la nature du travail
L’existence ancienne d’un « autre travail »
La révolution numérique et l’essor du « travail ouvert »
Limites et opportunités du numérique pour les activités laborieuses
Sous le numérique, des inégalités à ne pas occulter
Conclusion : la nécessité de renforcer le travail ouvert Langues : Français ( fre) in Idées, Idées économiques et sociales : la revue des sciences économiques et sociales / Cairn.info > 194 (2018/4) . - pp. 16-23
Mots-clés : |
bricolage tuning mécano mécanicien:bricoler diy do it yourself bénévolat |
Résumé : |
Les effets potentiels sur le travail de la diffusion du numérique suscitent de fortes interrogations. Loin de sonner la fin du travail prophétisée par certains, celle-ci nous oblige à nous réinterroger sur la nature des activités qu’elle recouvre. Brouillant davantage encore les frontières entre travail et hors-travail, les nouvelles technologies favorisent l’essor d’un travail « ouvert », mais sont également porteuses d’inégalités à ne pas négliger. L’importance de l’un ou des autres dépendra en large partie des régulations qui seront mises en place pour les encadrer. |
Note de contenu : |
"Pour les classes moyennes, le « do it yourself » a mélangé plusieurs traditions, celle de l’élaboration de son espace de vie et celle de nouvelles formes d’activité artistique. Cet autre travail a longtemps été dévalorisé, jusqu’au jour où il a été considéré comme un loisir capable de réparer les méfaits du travail en miettes, les dégâts du travail de bureau. Dans les périodes de crise économique (notamment lors de la crise de 1929), les chômeurs ont cherché dans ledo it yourself des occupations plus ou moins rémunérées, puis avec l’essor de la consommation de masse il est apparu comme une voie vers le cadre de vie de la modernité. L’autre travail ordinaire est d’une très grande diversité. Les compétences mobilisées peuvent être réduites chez certains bricoleurs, ou pointues comme chez les mécanos du tuning qui transforment la carrosserie de leur voiture pour la personnaliser, les anciens ouvriers de la sidérurgie ou des industries mécaniques qui réalisent des objets multiples, les patrons ou les cadres qui s’investissent dans le bénévolat. L’autre travail peut mobiliser l’expérience professionnelle ou une autre expérience vécue ailleurs. Contrairement au travail contemporain unifié par le salariat, chaque forme d’autre travail est spécifique, comme dans le travail de la Grèce classique, il n’y a pas de commune mesure entre ces différentes formes. Dans certaines productions amateur ou dans certaines activités de bricolage, le travail est effectivement secondaire, seule compte la finalité. C’est pour faire un don que je réalise tel objet. Ce qui compte avant tout, c’est qu’il plaise à celui qui le recevra. L’usage l’emporte sur la réalisation. Si le fabricant est lui-même l’utilisateur, la situation n’est pas très différente. Il accepte de faire un travail souvent ingrat pour disposer d’une maison ou d’un meuble bien fait ou « juste assez bon pour que cela fonctionne. Sur la distinction entre le travail bien fait et le « juste… ». Dans d’autres cas, le bricoleur cherche moins à faire qu’à refaire : son objectif principal est de « comprendre comment ça marche », d’apprendre à maîtriser la technique." |
En ligne : |
https://www-cairn-info.proxy.scd.univ-tours.fr/revue-idees-economiques-et-social [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=209756 |
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