
Détail de l'auteur
Auteur Wilfried Lignier (1981-...)
Commentaire :
Wilfried Lignier est agrégé-préparateur de sociologie à l’École normale supérieure (Paris). Il a soutenu en 2010 une thèse portant sur les appropriations sociales du diagnostic de « précocité intellectuelle » (possession par un enfant d’un quotient intellectuel très élevé) en France. Ses recherches portent en particulier sur les pratiques d’identification institutionnelle des jeunes enfants. Il a publié récemment : « Comment pratiquer la critique des institutions ? », Critique, 756, 2010 ; « L’intelligence investie par les familles. Le diagnostic de “précocité intellectuelle” entre dispositions éducatives et perspectives scolaires », Sociétés contemporaines, 79, 2010. wilfried.lignier@ens.fr Wilfried Lignier est chargé de recherche au CNRS (CESSP, Paris). Il a notamment publié La Petite Noblesse de l'intelligence (La Découverte, 2012). Dr en sociologie, les travaux de Wilfried Lignier portent sur l’enfance et la famille. Il a publié, avec le collectif Onze, Au tribunal des couples. Enquête sur des affaires familiales, Odile Jacob, 2013 et La Petite Noblesse de l’intelligence. Une sociologie des enfants surdoués, La Découverte, 2013.
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La cause de l’intelligence : Comment la supériorité intellectuelle enfantine est devenue une catégorie de l’action publique d’éducation en France (1971-2005) / Wilfried Lignier in Politix, revue des sciences sociales du politique / Cairn et Persée, vol. 24, n°94 (2011/2)
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[article]
Titre : La cause de l’intelligence : Comment la supériorité intellectuelle enfantine est devenue une catégorie de l’action publique d’éducation en France (1971-2005) Type de document : document électronique Auteurs : Wilfried Lignier (1981-...), Auteur Année de publication : 2011 Article en page(s) : p. 179-201 Langues : Français (fre) Résumé : Un certain modèle de la justification qui fait la part belle aux principes paraît vouer la promotion d’une vision inégalitaire du monde social à l’illégitimité publique, tant que les inégalités en question sont définies par leurs promoteurs comme intrinsèques, irréversibles. L’étude empirique du cas du processus de légitimation qu’a de fait connu, en France, la cause des enfants dits « intellectuellement précoces » prouve au contraire qu’une catégorisation définitivement inégalitaire peut accéder à un haut degré de légitimité (sanctionné par l’intégration à la politique d’État). Elle montre en outre que ce processus, bien qu’incluant des reformulations sémantiques décisives, met d’abord en jeu des relations sociales concrètes et une logique d’imposition symbolique. Cette logique tient son efficacité sociale à la fois de la mobilisation de militants (d’autant plus décisive qu’ils sont socialement dotés) et d’évolutions institutionnelles et structurelles relativement indépendantes, qui augmentent ou au contraire réduisent les chances que l’action des militants paraisse publiquement pertinente. Note de contenu : [Voir aussi : note de lecture dans SH n°232, p. 17 : "comment s'est imposée la cause des surdoués"]. Plan :
•Le temps de l’illégitimité (1971-1978) Un genre d’enfant durablement marginal en France Naissance d’une cause et accusations d’élitisme
•Des « surdoués » aux « précoces », un repositionnement symbolique (1978-1990) Subordonner le politique au psychologique Une notion médiatiquement et politiquement adaptée Un changement terminologique significatif
•Vers la légitimité d’État (1990-2005) Recomposition militante et intensification médiatique De la bienveillance politique à l’officialisation
•ConclusionEn ligne : http://0-www.cairn.info.portail.scd.univ-tours.fr/revue-politix-2011-2-page-179. [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=47458
in Politix, revue des sciences sociales du politique / Cairn et Persée > vol. 24, n°94 (2011/2) . - p. 179-201[article] La cause de l’intelligence : Comment la supériorité intellectuelle enfantine est devenue une catégorie de l’action publique d’éducation en France (1971-2005) [document électronique] / Wilfried Lignier (1981-...), Auteur . - 2011 . - p. 179-201.
Langues : Français (fre)
in Politix, revue des sciences sociales du politique / Cairn et Persée > vol. 24, n°94 (2011/2) . - p. 179-201
Résumé : Un certain modèle de la justification qui fait la part belle aux principes paraît vouer la promotion d’une vision inégalitaire du monde social à l’illégitimité publique, tant que les inégalités en question sont définies par leurs promoteurs comme intrinsèques, irréversibles. L’étude empirique du cas du processus de légitimation qu’a de fait connu, en France, la cause des enfants dits « intellectuellement précoces » prouve au contraire qu’une catégorisation définitivement inégalitaire peut accéder à un haut degré de légitimité (sanctionné par l’intégration à la politique d’État). Elle montre en outre que ce processus, bien qu’incluant des reformulations sémantiques décisives, met d’abord en jeu des relations sociales concrètes et une logique d’imposition symbolique. Cette logique tient son efficacité sociale à la fois de la mobilisation de militants (d’autant plus décisive qu’ils sont socialement dotés) et d’évolutions institutionnelles et structurelles relativement indépendantes, qui augmentent ou au contraire réduisent les chances que l’action des militants paraisse publiquement pertinente. Note de contenu : [Voir aussi : note de lecture dans SH n°232, p. 17 : "comment s'est imposée la cause des surdoués"]. Plan :
•Le temps de l’illégitimité (1971-1978) Un genre d’enfant durablement marginal en France Naissance d’une cause et accusations d’élitisme
•Des « surdoués » aux « précoces », un repositionnement symbolique (1978-1990) Subordonner le politique au psychologique Une notion médiatiquement et politiquement adaptée Un changement terminologique significatif
•Vers la légitimité d’État (1990-2005) Recomposition militante et intensification médiatique De la bienveillance politique à l’officialisation
•ConclusionEn ligne : http://0-www.cairn.info.portail.scd.univ-tours.fr/revue-politix-2011-2-page-179. [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=47458
[article]
Titre : Les dominations Type de document : document électronique Auteurs : Annie Collovald (1958-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Rémi Lenoir (1943-...), Auteur ; Marie-Hélène Lechien, Auteur ; Louis Weber, Auteur ; Frédéric Lebaron (1969-...) , Auteur ; Gérard Mauger (1943-...)
, Auteur ; Keith Dixon (1950-...), Auteur ; Christine Guionnet (1969-...), Auteur ; Violaine Girard
, Auteur ; Jay Rowell, Auteur ; Nicolas Mariot (1970-...), Auteur ; Wilfried Lignier (1981-...), Auteur ; Marine de Lassalle, Auteur ; Cécile Harari, Auteur ; Yann Le Lann
, Auteur ; Emmanuelle Reungoat (1982-...), Auteur ; Christian Topalov (1944-...), Personne interviewée ; Myriam Martin, Personne interviewée
Année de publication : 2014 Article en page(s) : pp. 9-62 Note générale : Pourquoi revenir sur le thème des dominations après un premier dossier de Savoir/agir consacré à cette question, sous le titre : « Comment les dominants dominent » (n° 19, mars 2012) ? Pour deux raisons principales. Tout d’abord l’actualité n’a sans doute pas été étrangère à une inquiétude scientifique devant des évidences liées à une conception ordinaire des dominations sociales et politiques et qui se trouvaient ébranlées : déstabilisation des politiques sociales s’accompagnant d’une montée des inégalités, de la précarisation et du chômage (plans sociaux à répétition, restrictions budgétaires), effondrement de régimes admis comme fondés dans la durée et sur l’assentiment ou l’apathie de leurs citoyens (écroulement de l’empire soviétique, « Printemps arabes », ébranlement des institutions européennes), surgissement de mobilisations perçues comme improbables voire impossibles (mouvements des « Indignés », Occupy Wall Street, grèves longues et dures dans des secteurs d’emploi peu syndiqués, luttes des « sans papiers », révolte de peuples insoumis aux décisions de leurs dirigeants politiques), multiplication de catastrophes révélant les incertitudes des savoirs et des expertises (Fukushima après Tchernobyl, épidémies et accidents sanitaires, crise financière). Ensuite, une raison plus politique a guidé le choix de revenir sur la question des dominations. Langues : Français (fre) Résumé : "L’analyse des formes de domination est centrale en sociologie pour comprendre ce qui fait tenir l’ordre social. De Marx, Durkheim, Weber en passant par Foucault et Bourdieu, la domination constitue cette relation sociale qui répartit et hiérarchise les groupes sociaux, discrimine les forces sociales en structurant leur dissymétrie tout en contribuant à l’acceptation de l’ordre existant. Savoir/agir a consacré un premier dossier à cette question, sous le titre : « Comment les dominants dominent » (n° 19, mars 2012).
Des études récentes en ont cependant renouvelé la compréhension sous plusieurs dimensions : en insistant sur la diversité des modes de domination et leur variation historique et spatiale, en révélant les « ratés » du consentement ou son caractère de façade chez les groupes subalternes, en mettant en évidence le travail nécessaire aux dominants pour imposer et exercer leur domination…"Note de contenu : Sommaire
Éditorial. Quel projet démocratique? (Fr. Lebaron)
Dossier - Les dominations (A. Collovald) / De « l’homme de marbre » au « beauf »: les sociologues et « la cause des classes populaires » (G. Mauger) / Stratégies de défense ou de résistance à la domination? Le cas des assistantes maternelles (M.-H. Lechien) / Au-delà du vote FN
Quels rapports à la politique parmi les classes populaires périurbaines? (V. Girard) / Domination autoritaire et circularité entre savoir et pouvoir: l’exemple de la RDA (J. Rowell) / Dominer n’est pas jouer: un docteur en droit dans les tranchées (N. Mariot) / Analyser la domination masculine, ses ambivalences et ses coûts: intérêt et enjeux d’une étude en terrain sensible (Ch. Guionnet) / Comment rester dominant? Les classes supérieures face aux incertitudes de leur reproduction (W. Lignier) / Ce que l’Europe coûte à la domination politique « ordinaire » (M. de Lassalle)
Grand Entretien - Christian Topalov, chercheur et militant
Paroles - « Une fermeture honorable ». Entretien autour de l’arrêt de la production sur le site des Papeteries de la Seine (C. Harari, Y. Le Lann)
Chronique de la gauche de gauche - Front de gauche: le temps des turbulences (L. Weber)
Sociogenèse du Front de gauche - Articuler élections et résistance sociale (Entr. avec M. Martin)
La rhétorique réactionnaire - La résistible ascension du Front National (G. Mauger)
Europe - Représenter les citoyens via les groupes d’intérêts: enjeux et lacunes d’un système communautaire routinisé (E. Reungoat)
Chronique d’outre-Manche - De Blair à Valls: réflexions sur une dérive sécuritaire (Keith Dixon)
Idées - Mouvement familial et classes sociales (Rémi Lenoir)En ligne : https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2013-4-page-9.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=108785
in Savoir/Agir / Cairn.info > 26 (Décembre 2013 - 2013/4) . - pp. 9-62[article] Les dominations [document électronique] / Annie Collovald (1958-...), Directeur de publication, rédacteur en chef ; Rémi Lenoir (1943-...), Auteur ; Marie-Hélène Lechien, Auteur ; Louis Weber, Auteur ; Frédéric Lebaron (1969-...), Auteur ; Gérard Mauger (1943-...)
, Auteur ; Keith Dixon (1950-...), Auteur ; Christine Guionnet (1969-...), Auteur ; Violaine Girard
, Auteur ; Jay Rowell, Auteur ; Nicolas Mariot (1970-...), Auteur ; Wilfried Lignier (1981-...), Auteur ; Marine de Lassalle, Auteur ; Cécile Harari, Auteur ; Yann Le Lann
, Auteur ; Emmanuelle Reungoat (1982-...), Auteur ; Christian Topalov (1944-...), Personne interviewée ; Myriam Martin, Personne interviewée . - 2014 . - pp. 9-62.
Pourquoi revenir sur le thème des dominations après un premier dossier de Savoir/agir consacré à cette question, sous le titre : « Comment les dominants dominent » (n° 19, mars 2012) ? Pour deux raisons principales. Tout d’abord l’actualité n’a sans doute pas été étrangère à une inquiétude scientifique devant des évidences liées à une conception ordinaire des dominations sociales et politiques et qui se trouvaient ébranlées : déstabilisation des politiques sociales s’accompagnant d’une montée des inégalités, de la précarisation et du chômage (plans sociaux à répétition, restrictions budgétaires), effondrement de régimes admis comme fondés dans la durée et sur l’assentiment ou l’apathie de leurs citoyens (écroulement de l’empire soviétique, « Printemps arabes », ébranlement des institutions européennes), surgissement de mobilisations perçues comme improbables voire impossibles (mouvements des « Indignés », Occupy Wall Street, grèves longues et dures dans des secteurs d’emploi peu syndiqués, luttes des « sans papiers », révolte de peuples insoumis aux décisions de leurs dirigeants politiques), multiplication de catastrophes révélant les incertitudes des savoirs et des expertises (Fukushima après Tchernobyl, épidémies et accidents sanitaires, crise financière). Ensuite, une raison plus politique a guidé le choix de revenir sur la question des dominations.
Langues : Français (fre)
in Savoir/Agir / Cairn.info > 26 (Décembre 2013 - 2013/4) . - pp. 9-62
Résumé : "L’analyse des formes de domination est centrale en sociologie pour comprendre ce qui fait tenir l’ordre social. De Marx, Durkheim, Weber en passant par Foucault et Bourdieu, la domination constitue cette relation sociale qui répartit et hiérarchise les groupes sociaux, discrimine les forces sociales en structurant leur dissymétrie tout en contribuant à l’acceptation de l’ordre existant. Savoir/agir a consacré un premier dossier à cette question, sous le titre : « Comment les dominants dominent » (n° 19, mars 2012).
Des études récentes en ont cependant renouvelé la compréhension sous plusieurs dimensions : en insistant sur la diversité des modes de domination et leur variation historique et spatiale, en révélant les « ratés » du consentement ou son caractère de façade chez les groupes subalternes, en mettant en évidence le travail nécessaire aux dominants pour imposer et exercer leur domination…"Note de contenu : Sommaire
Éditorial. Quel projet démocratique? (Fr. Lebaron)
Dossier - Les dominations (A. Collovald) / De « l’homme de marbre » au « beauf »: les sociologues et « la cause des classes populaires » (G. Mauger) / Stratégies de défense ou de résistance à la domination? Le cas des assistantes maternelles (M.-H. Lechien) / Au-delà du vote FN
Quels rapports à la politique parmi les classes populaires périurbaines? (V. Girard) / Domination autoritaire et circularité entre savoir et pouvoir: l’exemple de la RDA (J. Rowell) / Dominer n’est pas jouer: un docteur en droit dans les tranchées (N. Mariot) / Analyser la domination masculine, ses ambivalences et ses coûts: intérêt et enjeux d’une étude en terrain sensible (Ch. Guionnet) / Comment rester dominant? Les classes supérieures face aux incertitudes de leur reproduction (W. Lignier) / Ce que l’Europe coûte à la domination politique « ordinaire » (M. de Lassalle)
Grand Entretien - Christian Topalov, chercheur et militant
Paroles - « Une fermeture honorable ». Entretien autour de l’arrêt de la production sur le site des Papeteries de la Seine (C. Harari, Y. Le Lann)
Chronique de la gauche de gauche - Front de gauche: le temps des turbulences (L. Weber)
Sociogenèse du Front de gauche - Articuler élections et résistance sociale (Entr. avec M. Martin)
La rhétorique réactionnaire - La résistible ascension du Front National (G. Mauger)
Europe - Représenter les citoyens via les groupes d’intérêts: enjeux et lacunes d’un système communautaire routinisé (E. Reungoat)
Chronique d’outre-Manche - De Blair à Valls: réflexions sur une dérive sécuritaire (Keith Dixon)
Idées - Mouvement familial et classes sociales (Rémi Lenoir)En ligne : https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2013-4-page-9.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=108785
Titre : L'enfance de l'ordre : comment les enfants perçoivent le monde social Type de document : texte imprimé Auteurs : Wilfried Lignier (1981-...), Auteur ; Julie Pagis (1980-...), Auteur Mention d'édition : Prix lycéen du livre de Sciences économiques et sociales 2018 Editeur : Paris : Éditions du Seuil Année de publication : 2017 Collection : Liber (Paris. 1997), ISSN 1281-539X Importance : 314 p. Format : 22 x 15 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-02-134303-8 Prix : 23 € Note générale : Voir, en hyperlien, une recension de Maud Navarre, SH n°293, pp. 56-57 : "Les enfants recyclent les principes transmis par les adultes et entre camarades de classe. Cette attitude serait au fondement du jugement social. « Comment les enfants formulent-ils des jugements sur le monde qui les entoure ? », se demandent les sociologues Wilfried Lignier et Julie Pagis. Les deux auteurs apportent une réponse originale à cette question majeure pour les sciences sociales. Selon eux, les enfants recyclent les principes que leur inculquent les adultes au quotidien. Ils développent leurs propres opinions en s’inspirant des normes transmises par leurs parents ou à l’école. « Tiens-toi bien ! » ; « Sois propre »… Ces injonctions d’adultes adressées aux enfants sont réutilisées par ces derniers pour juger le monde qui les entoure. Les deux sociologues montrent concrètement comment se forment les habitus identifiés par Pierre Bourdieu comme étant à l’origine de la reproduction sociale. Le livre est rempli d’anecdotes cocasses extraites des entretiens réalisés avec plusieurs centaines d’élèves de CP et CM, dans deux écoles élémentaires de la région parisienne. L’enquête a duré deux ans. Les questions portaient sur trois thèmes dont les enfants étaient plus ou moins familiers : les métiers, les amitiés-inimitiés et la politique. Premier exemple, les métiers sont jugés selon les normes éducatives que les parents transmettent aux enfants concernant l’hygiène et la tenue. Les oppositions classiques entre le beau et le laid, le propre et le sale servent de référence aux enfants. Le niveau de qualification requis n’intervient presque pas chez les plus jeunes. C’est ainsi que Naïma, en CP, déclare ne pas aimer l’archéologie car elle « n’aime pas trop la poussière ». Chez les élèves du cours moyen (9-10 ans), ces classements premiers se complètent par une hiérarchisation sociale : la saleté devient synonyme de professions peu qualifiées. Les filles mobilisent davantage le critère du beau ou du laid pour classer les professions. Elles y sont davantage incitées par leur éducation. Par exemple, elles valorisent des métiers tels que fleuriste ou encore ceux qui leur permettent de maintenir une apparence soignée. Les enfants réemploient également les qualificatifs qu’ils utilisent pour apprécier le travail scolaire : telle ou telle profession est jugée « trop dure », « ennuyante », impliquant des tâches « trop longues » et est donc rejetée. Mais les enfants élaborent aussi leurs propres règles de classement, en lien avec leur quotidien. Ils valorisent notamment des métiers qui leur permettent de renverser leur position subordonnée (devenir professeur pour pouvoir à leur tour donner des punitions). Toutefois, ces premiers jugements ne constituent pas une orientation professionnelle à proprement parler. Les enfants formulent seulement des opinions rudimentaires, avec parfois des projets très fantasques auxquels ils ne croient pas sérieusement. Les amitiés et inimitiés confirment l’idée d’un recyclage des principes transmis par les adultes. Elles dépendent en partie du respect des normes en vigueur chez les enfants, notamment le respect des regroupements selon l’âge et le sexe. Les relations entre pairs sont rarement mixtes chez les plus jeunes, que ce soit en termes de sexe, d’origine sociale ou ethnique. Le copinage entre enfants de sexe ou d’origine différente est plus développé chez les enfants de 9-10 ans. Ce sont souvent les garçons issus des milieux sociaux aisés qui font le premier pas en direction d’enfants qui ne leur ressemblent pas. Mais les affinités se créent aussi en fonction des normes scolaires : les enfants utilisent les notes, le respect des consignes ou des comportements attendus à l’école pour juger leurs camarades. De mauvaises notes peuvent contribuer à isoler. Un garçon dit ainsi vouloir améliorer ses résultats pour « trouver une amoureuse ». De même, les classements souvent émis par les parents tels ceux sur le propre et le sale, servent aussi à évaluer les camarades. Les enfants rejettent ceux qui « puent », par exemple. Dernier domaine social étudié, la politique. Il s’agit de celui que les enfants, surtout les plus jeunes, connaissent le moins. Les interroger sur le sujet permet de mieux apercevoir les logiques de recyclage des principes transmis par les adultes. Lorsqu’on leur demande s’ils préfèrent la gauche ou la droite, 64 % des enfants de 7 ans pensent qu’on les interroge sur la latéralité. Ils ne sont plus que 15 % à partir de 10 ans. Les plus familiers de ces questions sont surtout les garçons et les enfants de milieux sociaux moyens ou favorisés. Les filles et les enfants d’origine immigrée y sont moins sensibilisés. Les enfants d’origine sociale modeste pour leur part manifestent davantage d’opinions hostiles à l’encontre de la politique. Ce désintérêt s’explique par le fait que le milieu politique est perçu comme conflictuel. Or, les éducateurs (parents, enseignants…) cherchent le plus souvent à limiter l’opposition et la contestation chez les enfants. Les enfants intègrent le principe selon lequel s’opposer n’est pas « bien » et rejettent ainsi la politique. Ils pensent aussi que le fait d'être connu peut être gênant au quotidien : cela ne leur permettra pas de vivre une vie « normale », par exemple, conciliable avec le fait d’avoir des enfants (argument avancé surtout chez les filles). Les premiers amours politiques se tournent d’abord vers la droite. Ce phénomène a déjà été identifié par ailleurs : les publics les moins politisés se déclarent plus volontiers favorables à cette tendance. Mais W. Lignier et J. Pagis n’expliquent pas vraiment pourquoi. Au fil des années, les enfants passent de jugements de type « j’aime »/« j’aime pas » à « untel est raciste », « unetelle est pour la paix et moi aussi ». Cependant, ces opinions restent rudimentaires : les enfants disposent de bribes d’indices et de jugements qu’ils essaient de formuler sous forme d’opinion politique. Les critères de jugement reprennent ceux véhiculés par les adultes et les pairs : les jugements moraux plutôt spécifiques aux parents (par exemple, gentil/méchant) ; les jugements de type scolaire (par exemple, intelligent/idiot) ; ou encore les jugements utilisés entre pairs comme le respect des normes de genre qui contribue à discréditer les filles ou les femmes au profil de « garçon manqué ». Ces mêmes logiques transparaissent lorsque les enfants mentionnent les lois qu’ils mettraient en place s’ils devenaient président de la République. Il y a des lois caractéristiques de l’univers enfantin comme supprimer des jours d’école. Elles sont défendues surtout par des garçons de différents milieux sociaux : l’impertinence de ces derniers est moins sanctionnée que celle des filles. Il y a aussi des lois en réaction à une expérience personnellement vécue d’injustice et des interdits, assez nombreux, qui imitent de manière inversée les normes d’adulte restrictives envers les enfants. Par exemple, certains enfants interdiraient de fumer, par « vengeance » contre leurs parents qui leur imposent leur odeur de tabac et la fumée. Il y a enfin des lois générales, contre la pauvreté, pour la sauvegarde de la planète ou encore, moins fréquemment, pour la propreté et la sécurité. Finalement, si les psychologues de l’éducation ont insisté ces dernières années sur l’influence des pairs dans l’éducation, W. Lignier et J. Pagis expliquent pour leur part que les jugements des enfants puisent en grande partie leur source dans celui des adultes." Catégories : F POPULATIONS - ETUDES DE CAS Mots-clés : Sciences humaines Socio-Éco Anthropologie Essais Sociologie, sciences sociales Actualités Société / Acteurs de la vie sociale / Enfants, adolescents SHS Jeunes Socialisation --
Adaptation sociale -- Enfants et politique -- 1990-.... -- Enquêtes enfant, organisation politique, enquête sociologique, socialisation, FranceIndex. décimale : F-30 Sociologie de la Jeunesse Résumé : Une enquête sociologique menée auprès d'enfants de deux écoles élémentaires parisiennes entre 2010 et 2012 sur les mécanismes de la socialisation enfantine et le phénomène de recyclage symbolique des injonctions éducatives, domestiques et scolaires. Elle aborde les perceptions enfantines des métiers, de l'ordre social et de la politique ainsi que les amitiés et les inimitiés entre enfants. Note de contenu : Index. 4e de couv. : "De quelle manière les enfants appréhendent-ils les différences sociales qui constituent l'univers dans lequel ils grandissent ? Comment perçoivent-ils les inégalités, les hiérarchies, voire les clivages politiques qui le structurent ? À partir de quels critères en viennent-ils à se classer et à classer les autres ? Et d'où peuvent-ils bien tenir tout cela ? C'est à ces questions qu'entreprend de répondre cette enquête sociologique inédite, menée deux années durant dans deux écoles élémentaires. Si les mécanismes de la socialisation enfantine sont souvent postulés, peu de travaux les ont réellement explorés. Wilfried Lignier et Julie Pagis identifient un phénomène de recyclage symbolique des injonctions éducatives, notamment domestiques et scolaires, que les enfants transposent lorsqu'il leur faut se repérer dans des domaines peu familiers. Ces mots d'ordre deviennent ainsi des mots de l'ordre, employés par les enfants pour distinguer les métiers prestigieux des activités repoussantes, les meilleurs amis des camarades infréquentables, ou encore leurs partis et leurs candidats préférés quand surgit une élection présidentielle. Chacun trouvera sa place, du côté du sale ou du propre, de la bêtise ou de l'intelligence, des « bons » ou des « méchants ». Si bien qu'à travers la genèse de ces perceptions enfantines, c'est celle de l'ordre social lui-même que l'ouvrage retrace." En ligne : https://www.scienceshumaines.com/l-enfance-de-l-ordre_fr_38222.html Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=176036 L'enfance de l'ordre : comment les enfants perçoivent le monde social [texte imprimé] / Wilfried Lignier (1981-...), Auteur ; Julie Pagis (1980-...), Auteur . - Prix lycéen du livre de Sciences économiques et sociales 2018 . - Paris : Éditions du Seuil, 2017 . - 314 p. ; 22 x 15 cm. - (Liber (Paris. 1997), ISSN 1281-539X) .
ISBN : 978-2-02-134303-8 : 23 €
Voir, en hyperlien, une recension de Maud Navarre, SH n°293, pp. 56-57 : "Les enfants recyclent les principes transmis par les adultes et entre camarades de classe. Cette attitude serait au fondement du jugement social. « Comment les enfants formulent-ils des jugements sur le monde qui les entoure ? », se demandent les sociologues Wilfried Lignier et Julie Pagis. Les deux auteurs apportent une réponse originale à cette question majeure pour les sciences sociales. Selon eux, les enfants recyclent les principes que leur inculquent les adultes au quotidien. Ils développent leurs propres opinions en s’inspirant des normes transmises par leurs parents ou à l’école. « Tiens-toi bien ! » ; « Sois propre »… Ces injonctions d’adultes adressées aux enfants sont réutilisées par ces derniers pour juger le monde qui les entoure. Les deux sociologues montrent concrètement comment se forment les habitus identifiés par Pierre Bourdieu comme étant à l’origine de la reproduction sociale. Le livre est rempli d’anecdotes cocasses extraites des entretiens réalisés avec plusieurs centaines d’élèves de CP et CM, dans deux écoles élémentaires de la région parisienne. L’enquête a duré deux ans. Les questions portaient sur trois thèmes dont les enfants étaient plus ou moins familiers : les métiers, les amitiés-inimitiés et la politique. Premier exemple, les métiers sont jugés selon les normes éducatives que les parents transmettent aux enfants concernant l’hygiène et la tenue. Les oppositions classiques entre le beau et le laid, le propre et le sale servent de référence aux enfants. Le niveau de qualification requis n’intervient presque pas chez les plus jeunes. C’est ainsi que Naïma, en CP, déclare ne pas aimer l’archéologie car elle « n’aime pas trop la poussière ». Chez les élèves du cours moyen (9-10 ans), ces classements premiers se complètent par une hiérarchisation sociale : la saleté devient synonyme de professions peu qualifiées. Les filles mobilisent davantage le critère du beau ou du laid pour classer les professions. Elles y sont davantage incitées par leur éducation. Par exemple, elles valorisent des métiers tels que fleuriste ou encore ceux qui leur permettent de maintenir une apparence soignée. Les enfants réemploient également les qualificatifs qu’ils utilisent pour apprécier le travail scolaire : telle ou telle profession est jugée « trop dure », « ennuyante », impliquant des tâches « trop longues » et est donc rejetée. Mais les enfants élaborent aussi leurs propres règles de classement, en lien avec leur quotidien. Ils valorisent notamment des métiers qui leur permettent de renverser leur position subordonnée (devenir professeur pour pouvoir à leur tour donner des punitions). Toutefois, ces premiers jugements ne constituent pas une orientation professionnelle à proprement parler. Les enfants formulent seulement des opinions rudimentaires, avec parfois des projets très fantasques auxquels ils ne croient pas sérieusement. Les amitiés et inimitiés confirment l’idée d’un recyclage des principes transmis par les adultes. Elles dépendent en partie du respect des normes en vigueur chez les enfants, notamment le respect des regroupements selon l’âge et le sexe. Les relations entre pairs sont rarement mixtes chez les plus jeunes, que ce soit en termes de sexe, d’origine sociale ou ethnique. Le copinage entre enfants de sexe ou d’origine différente est plus développé chez les enfants de 9-10 ans. Ce sont souvent les garçons issus des milieux sociaux aisés qui font le premier pas en direction d’enfants qui ne leur ressemblent pas. Mais les affinités se créent aussi en fonction des normes scolaires : les enfants utilisent les notes, le respect des consignes ou des comportements attendus à l’école pour juger leurs camarades. De mauvaises notes peuvent contribuer à isoler. Un garçon dit ainsi vouloir améliorer ses résultats pour « trouver une amoureuse ». De même, les classements souvent émis par les parents tels ceux sur le propre et le sale, servent aussi à évaluer les camarades. Les enfants rejettent ceux qui « puent », par exemple. Dernier domaine social étudié, la politique. Il s’agit de celui que les enfants, surtout les plus jeunes, connaissent le moins. Les interroger sur le sujet permet de mieux apercevoir les logiques de recyclage des principes transmis par les adultes. Lorsqu’on leur demande s’ils préfèrent la gauche ou la droite, 64 % des enfants de 7 ans pensent qu’on les interroge sur la latéralité. Ils ne sont plus que 15 % à partir de 10 ans. Les plus familiers de ces questions sont surtout les garçons et les enfants de milieux sociaux moyens ou favorisés. Les filles et les enfants d’origine immigrée y sont moins sensibilisés. Les enfants d’origine sociale modeste pour leur part manifestent davantage d’opinions hostiles à l’encontre de la politique. Ce désintérêt s’explique par le fait que le milieu politique est perçu comme conflictuel. Or, les éducateurs (parents, enseignants…) cherchent le plus souvent à limiter l’opposition et la contestation chez les enfants. Les enfants intègrent le principe selon lequel s’opposer n’est pas « bien » et rejettent ainsi la politique. Ils pensent aussi que le fait d'être connu peut être gênant au quotidien : cela ne leur permettra pas de vivre une vie « normale », par exemple, conciliable avec le fait d’avoir des enfants (argument avancé surtout chez les filles). Les premiers amours politiques se tournent d’abord vers la droite. Ce phénomène a déjà été identifié par ailleurs : les publics les moins politisés se déclarent plus volontiers favorables à cette tendance. Mais W. Lignier et J. Pagis n’expliquent pas vraiment pourquoi. Au fil des années, les enfants passent de jugements de type « j’aime »/« j’aime pas » à « untel est raciste », « unetelle est pour la paix et moi aussi ». Cependant, ces opinions restent rudimentaires : les enfants disposent de bribes d’indices et de jugements qu’ils essaient de formuler sous forme d’opinion politique. Les critères de jugement reprennent ceux véhiculés par les adultes et les pairs : les jugements moraux plutôt spécifiques aux parents (par exemple, gentil/méchant) ; les jugements de type scolaire (par exemple, intelligent/idiot) ; ou encore les jugements utilisés entre pairs comme le respect des normes de genre qui contribue à discréditer les filles ou les femmes au profil de « garçon manqué ». Ces mêmes logiques transparaissent lorsque les enfants mentionnent les lois qu’ils mettraient en place s’ils devenaient président de la République. Il y a des lois caractéristiques de l’univers enfantin comme supprimer des jours d’école. Elles sont défendues surtout par des garçons de différents milieux sociaux : l’impertinence de ces derniers est moins sanctionnée que celle des filles. Il y a aussi des lois en réaction à une expérience personnellement vécue d’injustice et des interdits, assez nombreux, qui imitent de manière inversée les normes d’adulte restrictives envers les enfants. Par exemple, certains enfants interdiraient de fumer, par « vengeance » contre leurs parents qui leur imposent leur odeur de tabac et la fumée. Il y a enfin des lois générales, contre la pauvreté, pour la sauvegarde de la planète ou encore, moins fréquemment, pour la propreté et la sécurité. Finalement, si les psychologues de l’éducation ont insisté ces dernières années sur l’influence des pairs dans l’éducation, W. Lignier et J. Pagis expliquent pour leur part que les jugements des enfants puisent en grande partie leur source dans celui des adultes."
Catégories : F POPULATIONS - ETUDES DE CAS Mots-clés : Sciences humaines Socio-Éco Anthropologie Essais Sociologie, sciences sociales Actualités Société / Acteurs de la vie sociale / Enfants, adolescents SHS Jeunes Socialisation --
Adaptation sociale -- Enfants et politique -- 1990-.... -- Enquêtes enfant, organisation politique, enquête sociologique, socialisation, FranceIndex. décimale : F-30 Sociologie de la Jeunesse Résumé : Une enquête sociologique menée auprès d'enfants de deux écoles élémentaires parisiennes entre 2010 et 2012 sur les mécanismes de la socialisation enfantine et le phénomène de recyclage symbolique des injonctions éducatives, domestiques et scolaires. Elle aborde les perceptions enfantines des métiers, de l'ordre social et de la politique ainsi que les amitiés et les inimitiés entre enfants. Note de contenu : Index. 4e de couv. : "De quelle manière les enfants appréhendent-ils les différences sociales qui constituent l'univers dans lequel ils grandissent ? Comment perçoivent-ils les inégalités, les hiérarchies, voire les clivages politiques qui le structurent ? À partir de quels critères en viennent-ils à se classer et à classer les autres ? Et d'où peuvent-ils bien tenir tout cela ? C'est à ces questions qu'entreprend de répondre cette enquête sociologique inédite, menée deux années durant dans deux écoles élémentaires. Si les mécanismes de la socialisation enfantine sont souvent postulés, peu de travaux les ont réellement explorés. Wilfried Lignier et Julie Pagis identifient un phénomène de recyclage symbolique des injonctions éducatives, notamment domestiques et scolaires, que les enfants transposent lorsqu'il leur faut se repérer dans des domaines peu familiers. Ces mots d'ordre deviennent ainsi des mots de l'ordre, employés par les enfants pour distinguer les métiers prestigieux des activités repoussantes, les meilleurs amis des camarades infréquentables, ou encore leurs partis et leurs candidats préférés quand surgit une élection présidentielle. Chacun trouvera sa place, du côté du sale ou du propre, de la bêtise ou de l'intelligence, des « bons » ou des « méchants ». Si bien qu'à travers la genèse de ces perceptions enfantines, c'est celle de l'ordre social lui-même que l'ouvrage retrace." En ligne : https://www.scienceshumaines.com/l-enfance-de-l-ordre_fr_38222.html Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=176036 Réservation
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Enfances du langage et langages de l'enfance. Socialisation plurielle et différenciation sociale de la petite enfance scolarisée / Fabienne Montmasson-Michel
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Titre : Enfances du langage et langages de l'enfance. Socialisation plurielle et différenciation sociale de la petite enfance scolarisée Type de document : document électronique Auteurs : Fabienne Montmasson-Michel , Auteur ; Gilles Moreau (1958-....), Directeur de thèse ; Mathias Millet (1969-...)
, Directeur de thèse ; Sylvia Faure (1963-...)
, ; Stéphane Bonnéry (1972-...)
, ; Wilfried Lignier (1981-...), Opposant ; Université de Poitiers, Organisme de soutenance ; École doctorale Sociétés et Organisations (2009-2018; Limoges), ; Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines, ; Université de Poitiers UFR lettres et langues,
Editeur : Université de Poitiers Année de publication : 2018 Importance : 839 p. Format : Note générale : Thèse de doctorat : Sociologie : Poitiers : 2018.- Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Sociétés et Organisations (Limoges ; 2009-2018). - Partenaire(s) de recherche : Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines (Laboratoire), Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts (faculte), Groupe de Recherche et d’Etudes Sociologiques sur les sociétés COntemporaines / GRESCO (Laboratoire). - Autre(s) contribution(s) : Sylvia Faure (Président du jury) ; Gilles Moreau, Mathias Millet, Wilfried Lignier (Membre(s) du jury) ; Sylvia Faure, Stéphane Bonnery (Rapporteur(s)) Langues : Français (fre) Mots-clés : inégalités sociales école maternelle ATSEM histoire enfants travail pénibilité reconnaissance sociologie agent territorial Petite enfance
Relations humaines
Langage et éducation
Socialisation
Domination
Langage
Scolarisation
École maternelle
Corps
Littératie
Culture matérielle de l’enfance
Pratiques pédagogiques
Culture des pairs
Éducations familiales
Inégalités scolaires
Rapports sociaux
Genre
Classe sociale
IntersectionnalitéRésumé : À la fin du XXe siècle, l'école maternelle française est devenue l'école du langage pour toute une tranche d'âge, la petite enfance scolaire, afin de réduire les inégalités scolaires devant l'école. Or le langage, tout comme l'enfance, ne sont pas uniques et uniformes car ils sont socialement variables. La thèse interroge le primat du langage à l'école maternelle d'un double point de vue. Comment des enfances socialement différenciées sont-elles saisies par la norme du langage scolaire, un langage inscrit dans la culture écrite ? Quels sont les langages de l'enfance et quels rap-ports entretiennent-ils ? En prenant pour objet les primes socialisations langagières, la thèse étudie la socialisation plurielle et la différenciation sociale de la petite enfance scolarisée. L'analyse socio-historique montre que le primat du langage à l'école maternelle vient d'une attention sociale au jeune enfant. Après s'être portée sur son corps fragile, elle a investi ses productions symboliques, révélées par une « science de l'enfant » ethnocentrique. Progressivement, le jeune enfant devient un « objet culturel ». Au XIXe siècle, ce processus se situe dans les fractions instruites et dominantes de la bourgeoisie et de l'aristocratie, et les femmes de ces milieux investissent la petite enfance. Une première pédagogie du langage s'invente, au moins idéalement, dans l'école maternelle de la IIIe République qui voulait former un citoyen raisonnable. Mais c'est dans la deuxième moitié du XXe siècle que le langage devient une question scolaire, quand le problème social de l'« échec scolaire » surgit avec la massification. Un champ d'intervention professionnelle se constitue et impose des contenus et des pratiques légitimes. Entrepreneur de la littératie précoce, il véhicule les normes pédagogiques et les attentes de la bourgeoisie cultivée autour d'un « client idéal » : une définition élitiste du jeune enfant, qui présuppose son autonomie politique et cognitive. L'enquête ethnographique décrit des primes socialisations plurielles à la rencontre de plusieurs instances et leurs produits socialement différenciés : l'acculturation scolaire, la socialisation entre pairs, les socialisations familiales, la culture matérielle et symbolique de l'enfance (i. e. culture lu-dique et fictionnelle, culture graphique, alphabétique et lectorale, « traditions scolaires », culture légitime). Elle dévoile comment l'inégale distribution de ces produits langagiers structure des rapports sociaux (de classe et de genre) entre enfants au croisement de l'acculturation scolaire et d'un langage entre pairs. Elle reproduit la structure sociale. L'enquête conclut à une reconfigura-tion des fonctions différentielles de l'école maternelle : autour d'un curriculum réel, duquel une partie des milieux populaires est proche, et d'un curriculum caché, secondarisé, présupposant la réflexivité. Celui-ci est l'apanage des milieux dotés en ressources scolaires et l'objet légitime du champ d'intervention professionnelle de la littératie précoce. Finalement, la thèse montre que la priorité accordée au langage à l'école maternelle au nom de la réduction des inégalités scolaires perpétue la domination scolaire. Elle se réalise par la domination pédagogique que les entrepre-neurs et les entrepreneuses de normes exercent sur les agents des primes socialisations. En ligne : http://nuxeo.edel.univ-poitiers.fr/nuxeo/site/esupversions/cdbc87dc-313b-43c6-a0 [...] Format de la ressource électronique : Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=271784 Enfances du langage et langages de l'enfance. Socialisation plurielle et différenciation sociale de la petite enfance scolarisée [document électronique] / Fabienne Montmasson-Michel, Auteur ; Gilles Moreau (1958-....), Directeur de thèse ; Mathias Millet (1969-...)
, Directeur de thèse ; Sylvia Faure (1963-...)
, ; Stéphane Bonnéry (1972-...)
, ; Wilfried Lignier (1981-...), Opposant ; Université de Poitiers, Organisme de soutenance ; École doctorale Sociétés et Organisations (2009-2018; Limoges), ; Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines, ; Université de Poitiers UFR lettres et langues, . - [S.l.] : Université de Poitiers, 2018 . - 839 p. ; PDF.
Thèse de doctorat : Sociologie : Poitiers : 2018.- Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Sociétés et Organisations (Limoges ; 2009-2018). - Partenaire(s) de recherche : Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines (Laboratoire), Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts (faculte), Groupe de Recherche et d’Etudes Sociologiques sur les sociétés COntemporaines / GRESCO (Laboratoire). - Autre(s) contribution(s) : Sylvia Faure (Président du jury) ; Gilles Moreau, Mathias Millet, Wilfried Lignier (Membre(s) du jury) ; Sylvia Faure, Stéphane Bonnery (Rapporteur(s))
Langues : Français (fre)
Mots-clés : inégalités sociales école maternelle ATSEM histoire enfants travail pénibilité reconnaissance sociologie agent territorial Petite enfance
Relations humaines
Langage et éducation
Socialisation
Domination
Langage
Scolarisation
École maternelle
Corps
Littératie
Culture matérielle de l’enfance
Pratiques pédagogiques
Culture des pairs
Éducations familiales
Inégalités scolaires
Rapports sociaux
Genre
Classe sociale
IntersectionnalitéRésumé : À la fin du XXe siècle, l'école maternelle française est devenue l'école du langage pour toute une tranche d'âge, la petite enfance scolaire, afin de réduire les inégalités scolaires devant l'école. Or le langage, tout comme l'enfance, ne sont pas uniques et uniformes car ils sont socialement variables. La thèse interroge le primat du langage à l'école maternelle d'un double point de vue. Comment des enfances socialement différenciées sont-elles saisies par la norme du langage scolaire, un langage inscrit dans la culture écrite ? Quels sont les langages de l'enfance et quels rap-ports entretiennent-ils ? En prenant pour objet les primes socialisations langagières, la thèse étudie la socialisation plurielle et la différenciation sociale de la petite enfance scolarisée. L'analyse socio-historique montre que le primat du langage à l'école maternelle vient d'une attention sociale au jeune enfant. Après s'être portée sur son corps fragile, elle a investi ses productions symboliques, révélées par une « science de l'enfant » ethnocentrique. Progressivement, le jeune enfant devient un « objet culturel ». Au XIXe siècle, ce processus se situe dans les fractions instruites et dominantes de la bourgeoisie et de l'aristocratie, et les femmes de ces milieux investissent la petite enfance. Une première pédagogie du langage s'invente, au moins idéalement, dans l'école maternelle de la IIIe République qui voulait former un citoyen raisonnable. Mais c'est dans la deuxième moitié du XXe siècle que le langage devient une question scolaire, quand le problème social de l'« échec scolaire » surgit avec la massification. Un champ d'intervention professionnelle se constitue et impose des contenus et des pratiques légitimes. Entrepreneur de la littératie précoce, il véhicule les normes pédagogiques et les attentes de la bourgeoisie cultivée autour d'un « client idéal » : une définition élitiste du jeune enfant, qui présuppose son autonomie politique et cognitive. L'enquête ethnographique décrit des primes socialisations plurielles à la rencontre de plusieurs instances et leurs produits socialement différenciés : l'acculturation scolaire, la socialisation entre pairs, les socialisations familiales, la culture matérielle et symbolique de l'enfance (i. e. culture lu-dique et fictionnelle, culture graphique, alphabétique et lectorale, « traditions scolaires », culture légitime). Elle dévoile comment l'inégale distribution de ces produits langagiers structure des rapports sociaux (de classe et de genre) entre enfants au croisement de l'acculturation scolaire et d'un langage entre pairs. Elle reproduit la structure sociale. L'enquête conclut à une reconfigura-tion des fonctions différentielles de l'école maternelle : autour d'un curriculum réel, duquel une partie des milieux populaires est proche, et d'un curriculum caché, secondarisé, présupposant la réflexivité. Celui-ci est l'apanage des milieux dotés en ressources scolaires et l'objet légitime du champ d'intervention professionnelle de la littératie précoce. Finalement, la thèse montre que la priorité accordée au langage à l'école maternelle au nom de la réduction des inégalités scolaires perpétue la domination scolaire. Elle se réalise par la domination pédagogique que les entrepre-neurs et les entrepreneuses de normes exercent sur les agents des primes socialisations. En ligne : http://nuxeo.edel.univ-poitiers.fr/nuxeo/site/esupversions/cdbc87dc-313b-43c6-a0 [...] Format de la ressource électronique : Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=271784 Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité aucun exemplaire Documents numériques
L’excellence décalée, ou comment subvertir l’institution scolaire sans en sortir / Wilfried Lignier in Sociétés contemporaines : revue de sciences sociales pluridisciplinaire / Cairn.info, n° 102 (2016/2)
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[article]
Titre : L’excellence décalée, ou comment subvertir l’institution scolaire sans en sortir Type de document : document électronique Auteurs : Wilfried Lignier (1981-...) ; Paul Pasquali (1984-...) Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 19-44 Langues : Français (fre) Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Histoire de l'Europe:Europe occidentale:France ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Corps et effectifs de l'éducation:Personnel de l'éducation:Enseignant Use more specific descriptor where appropriate.; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Etablissements d'enseignement:Établissement d'enseignement ; S SCIENCES ET TECHNIQUES:Approche scientifique:Méthode scientifique:ÉvaluationAppraising or judging persons, organizations or things in relation to stated objectives, standards or criteria. Use more specific descriptor where appropriate.Mots-clés : ERZIEHUNGSSYSTEM EDUCATIONAL SYSTEM SISTEMA EDUCATIVO SYSTEME EDUCATIF BILDUNGSSTATTE EDUCATIONAL INSTITUTION CENTRO DE ENSENANZA SCHULE DER SEKUNDARSTUFE LOWER SECONDARY SCHOOL CENTRO DE ENSENANZA SECUNDARIA COLLEGE GYMNASIUM UPPER SECONDARY SCHOOL LICEO LYCEE BEWERTUNG EVALUACION AUSWAHL SELECTION SELECCION SOZIALE HERKUNFT SOCIAL ORIGIN ORIGEN SOCIAL ORIGINE SOCIALE PADAGOGISCHES PROJEKT EDUCATIONAL METHOD PLAN PROYECTO PEDAGOGICO PROJET PEDAGOGIQUE LEHRKRAFT TEACHER PERSONAL DOCENTE BESCHAFTIGUNGSZIEL PERCEPTION OF WORK REPRESENTACION DEL TRABAJO REPRESENTATION DU TRAVAIL BERUFLICHER WERDEGANG OCCUPATIONAL PATHS RECORRIDO PROFESIONAL CHEMINEMENT PROFESSIONNEL FRANKREICH FRANCIA ILE DE FRANCE ISLA DE FRANCIA Résumé : Pourquoi et comment émergent, au sein d’une institution donnée, des critères et des lieux d’excellence qui sont décalés par rapport à ceux qui y dominent habituellement ? Cet article répond à cette question sur le terrain de l’institution scolaire, à partir d’enquêtes ayant porté sur deux cas de décalage : l’excellence méritante et l’excellence psychologique, associées respectivement à un dispositif d’ « ouverture sociale », et à une filière pour enfants « intellectuellement précoces ». Au-delà des logiques induites par l’évolution du système scolaire, nous insistons sur le rôle des intérêts professionnels à ce type de décalages. Ils permettent en effet de redéfinir les tâches, les carrières et les statuts, sans qu’il soit nécessaire de payer le prix d’une mise en cause radicale de l’ordre institutionnel ordinaire. (Source : revue) En ligne : http://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2016-2-page-19.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=177773
in Sociétés contemporaines : revue de sciences sociales pluridisciplinaire / Cairn.info > n° 102 (2016/2) . - pp. 19-44[article] L’excellence décalée, ou comment subvertir l’institution scolaire sans en sortir [document électronique] / Wilfried Lignier (1981-...) ; Paul Pasquali (1984-...). - 2016 . - pp. 19-44.
Langues : Français (fre)
in Sociétés contemporaines : revue de sciences sociales pluridisciplinaire / Cairn.info > n° 102 (2016/2) . - pp. 19-44
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Histoire de l'Europe:Europe occidentale:France ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Corps et effectifs de l'éducation:Personnel de l'éducation:Enseignant Use more specific descriptor where appropriate.; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Etablissements d'enseignement:Établissement d'enseignement ; S SCIENCES ET TECHNIQUES:Approche scientifique:Méthode scientifique:ÉvaluationAppraising or judging persons, organizations or things in relation to stated objectives, standards or criteria. Use more specific descriptor where appropriate.Mots-clés : ERZIEHUNGSSYSTEM EDUCATIONAL SYSTEM SISTEMA EDUCATIVO SYSTEME EDUCATIF BILDUNGSSTATTE EDUCATIONAL INSTITUTION CENTRO DE ENSENANZA SCHULE DER SEKUNDARSTUFE LOWER SECONDARY SCHOOL CENTRO DE ENSENANZA SECUNDARIA COLLEGE GYMNASIUM UPPER SECONDARY SCHOOL LICEO LYCEE BEWERTUNG EVALUACION AUSWAHL SELECTION SELECCION SOZIALE HERKUNFT SOCIAL ORIGIN ORIGEN SOCIAL ORIGINE SOCIALE PADAGOGISCHES PROJEKT EDUCATIONAL METHOD PLAN PROYECTO PEDAGOGICO PROJET PEDAGOGIQUE LEHRKRAFT TEACHER PERSONAL DOCENTE BESCHAFTIGUNGSZIEL PERCEPTION OF WORK REPRESENTACION DEL TRABAJO REPRESENTATION DU TRAVAIL BERUFLICHER WERDEGANG OCCUPATIONAL PATHS RECORRIDO PROFESIONAL CHEMINEMENT PROFESSIONNEL FRANKREICH FRANCIA ILE DE FRANCE ISLA DE FRANCIA Résumé : Pourquoi et comment émergent, au sein d’une institution donnée, des critères et des lieux d’excellence qui sont décalés par rapport à ceux qui y dominent habituellement ? Cet article répond à cette question sur le terrain de l’institution scolaire, à partir d’enquêtes ayant porté sur deux cas de décalage : l’excellence méritante et l’excellence psychologique, associées respectivement à un dispositif d’ « ouverture sociale », et à une filière pour enfants « intellectuellement précoces ». Au-delà des logiques induites par l’évolution du système scolaire, nous insistons sur le rôle des intérêts professionnels à ce type de décalages. Ils permettent en effet de redéfinir les tâches, les carrières et les statuts, sans qu’il soit nécessaire de payer le prix d’une mise en cause radicale de l’ordre institutionnel ordinaire. (Source : revue) En ligne : http://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2016-2-page-19.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=177773 Inimitiés enfantines. L'expression précoce des distances sociales / Wilfried Lignier in Genèses : sciences sociales et histoire / Cairn.info et Persée, n°96 (2014/3 (n° 96))
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PermalinkLa petite noblesse de l'intelligence : une sociologie des enfants surdoués / BU de Lettres / Wilfried Lignier
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PermalinkPermalinkQuand les enfants parlent de l'ordre social : enquête sur les classements et jugements enfantins / Wilfried Lignier in Idées, Idées économiques et sociales : la revue des sciences économiques et sociales / Cairn.info, 191 (03/2018)
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