[article]
Titre : |
LE FAIT RELIGIEUX |
Auteurs : |
Isabelle Fiand, ; Emmanuel Jovelin (1956-...) , |
Année de publication : |
07/2010 |
Article en page(s) : |
PP.1-83 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE:Gestion du personnel:Gestion du personnel:Recrutement:Qualification professionnelle The combined aptitudes and skills which permit someone to take up a job. ; C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE:Politique et gouvernement:Système politique:État ; D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE:H TRAVAIL SOCIAL - POLITIQUE SOCIALE:Travail social ; D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE:H TRAVAIL SOCIAL - POLITIQUE SOCIALE:Travail social:Travailleur social ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE :4.10 Psychologie:Personnalité:Identité ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:Problèmes sociaux:Problème social:Violence ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Enseignement et formation:FormationSystematic educative process by which one learns new skills. ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Culture ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Épistémologie:Croyance ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Éthique ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Religion ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Religion:Religions:Religion ancienne:Christianisme:Catholicisme ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Religion:Religions:Religion ancienne:Islam
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Mots-clés : |
VOILE RELIGIEUX LAICITE CITOYENNETE ENFANT DE MIGRANT ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL IDENTIFICATION GROUPE D'APPARTENANCE ETHNIE LIEN SOCIAL ORGANISME DE FORMATION FORMATION SUPERIEURE EN TRAVAIL SOCIAL |
Résumé : |
Présentation de l'éditeur :
Édito
L’ étude d'un fait social en tant qu'objet est avant tout à définir pour lui donner une légitimité et le distinguer de l'idée... souvent pré-conçue.
Le " fait religieux et le travail social " … une association qui demande à être clarifiée, notamment dans un contexte si incertain quant aux délimitations entre les sphères publiques et privées, entre l'Etat et les religions.
Le fait religieux peut-il être étudié comme un fait social ?
Penser au fait religieux, c'est penser au social, au lien, à l'union, à la déliaison. Tout cela montre que finalement la religion n'est pas que le bien, c'est aussi le mal, elle est mystérieuse et par moment difficilement compréhensible. Plutôt que de définir tous les termes focalisons-nous à quelques uns… tout d'abord le social, c'est quoi ? Le social peut renvoyer à différentes réalités : le caractère informel d'une réunion, une attitude altruiste, ou tout ce qui dérive du contact d'autres personnes. Le social, c'est l'interaction, une interrelation mutuelle. Pour Max Weber est sociale : " une situation où les individus orientent leur action les uns envers les autres " (Plon, économie et société, 1971).
Maintenant, qu'est-ce qu'un fait social ? Si on se réfère au père fondateur de la sociologie française, E. Durkheim, pour lui la société est un phénomène suis generis, c'est-à-dire quelque chose qui manifeste une réalité massive qu'on ne peut pas réduire ou traduire en d'autres termes. Il définit les " faits sociaux comme des choses ". Une chose est un objet non naturellement compénétrable par l'esprit et que l'esprit ne peut saisir qu'en sortant de lui-même. En définissant les faits sociaux comme des choses, il voulait dire par-là qu'ils ont une existence en dehors de nous-mêmes. Un fait social peut être indépendant de l'individu ; il n'a pas besoin de sa présence pour se manifester. Le fait social représente " un certain état de l'âme collective ". L'autre critère permettant de définir le fait social est son caractère contraignant, avec un système de normes établies pour et par la société et qui n'est que rarement modifiable autrement que par un bouleversement social. Les faits sociaux s'imposent donc à nous et non le contraire.
Le fait social, la chose, c'est ce contre quoi on peut se jeter en vain, comme le souligne Peter Berger, " ce qui est là en dépit de nos désirs et de nos espoirs, qui finit par nous tomber sur la tête, nous tuer " ou nous sauver. Si l'on suit l'exemple de Durkheim, la société s'impose à nous, elle est là, on ne peut pas la nier, on doit la prendre en compte, de même que la religion, elle s'impose à nous. Qu'en est-il donc des questions religieuses dans le champ de l'intervention sociale. Si la société nous est extérieure, elle nous entoure et enveloppe notre existence, que dire de la religion ? La religion serait elle également " une chose " au sens Durkheim ? Peut on dire que le fait religieux est un fait social ? Et pourtant, Emile Durkheim distingue la religion des autres faits sociaux par son contenu, et plus précisément par la séparation qu'elle effectue entre deux mondes: visible/invisible, naturel/surnaturel, temporel/spirituel, humain/suprahumain, etc...
Comment définir " le fait religieux ? "
Etymologiquement, le terme " religion " n'existe pas en dehors de la sphère latine et à l'intérieur de cette sphère, il y a débat sur l'origine du mot lui-même. Ainsi, " religion " serait issu du mot latin religare qui signifie " lier " ou " relier " (à Dieu), ou d'un autre mot latin, religere qui signifie " récolter, recueillir, accomplir avec minutie ", mettant en valeur le respect de la tradition et l'exécution scrupuleuse des rites.
Pour Durkheim, la religion est une chose éminemment sociale. Dans les formes élémentaires de la vie religieuse, il a cherché à saisir l'essence du phénomène religieux. Pour lui le sacré est " une production du groupe à partir du moment où celui-ci est pensé lui-même comme un tout indivisible s'enracinant dans le passé uni dans un présent et un devenir. La forme de dieu importe peu, l'essentiel serait ailleurs. Les représentations religieuses sont des représentations collectives qui expriment des réalités collectives, ce sont des manières d'agir qui prennent naissance au sein des groupes, destinées à entretenir certains mentaux. De même Karl Marx envisage la religion comme une idéologie, " l'opium du peuple ". La religion est vue comme une production non-matérielle des sociétés engendrant des rapports sociaux et politiques spécifiques.
En outre, dans son ouvrage Sociologie religieuse (1850), Engels soutient que toute religion est un " déguisement " d'intérêts de classes sociales qui alimente ainsi la lutte des classes.
La religion serait de ce fait, créatrice de liens sociaux et fournirait une explication globale du monde... voire des réponses collectives aux maux individuels ...
Tout cela est trop bien large parce que les religions ne sont pas les seules à contribuer au lien social ou à fournir un sens à la vie, comme l'ont montré les philosophies laïques.
Pourquoi s'intéresser alors au fait religieux dans le cadre du travail social ?
Cette réalité empirique, au delà des limites objectives de la nature et de l'homme, intervient constamment et de plus en plus " violemment " dans nos sphères publiques, voire privée, se mêlant ainsi à l'économique, au politique …
Cryances et pratiques, intégrées, depuis ses origines, au travail social, se rapportent à des réalités communautaires qui nous parlent de sacré, d'absolu, de liberté, d'intouchabilité...
Comment faire alors l'articulation entre cet intouchable de la part sacrée, qui ne peut faire l'objet ni de critiques, ni de sanctions et qui risque alors de devenir tout puissant … intangible … et cette vulnérabilité palpable quand le fait religieux vient interroger nos politiques, nos institutions, nos pratiques, nos propres croyances … notre relation au Monde et aux Autres, à l'Autre ?
Ce numéro 128 de la revue Forum nous emmène aux " pays " complexes et pluridimmentionnels du " fait religieux " en questionnant le travail social des origines et les positions actuelles de ses acteurs, de la sélection en formation à l'exercice professionnel en passant pas la formation des travailleurs sociaux.
Des concepts clés fondent les contributions ici rassemblées … identité et pluralité des origines, appartenance communautaire et communautés d'expériences partagées, discrimination ethnique et visions du monde, exclusion sociale-relégation urbaine- déclassement social et reconnaissances socio-culturelles... des concepts (au) singuliers et des notions (au) plurielles qui matérialisent bien l'art de l'articulation.
Comprendre ce fait social à travers différents prismes ; l'observer par le kaléïdoscope des métissages codés et décodés ; l'étudier via différentes échelles, du national au village, du quartier jusqu'à la rue … et envisager, pourquoi pas, des possibles : une double, voire une pluriculture, une volonté d'intégration légitimée, des capacités à reconnaître les valeurs plurielles comme complémentaires… sans tomber dans des extrêmes déshumanisant, entre assimiler et expulser...
En fait, ce numéro nous lance un défi : réussir à se définir à la fois indépendamment et de façon articulée à l'Autre… dans le sens d'une sacralisation de l'humanité et de la dignité de chacun...
Isabelle Fiand, Assistante sociale, formatrice, responsable de filière assistants de service social.
Sommaire du dossier :
Former les travailleurs sociaux à la compréhension du fait religieux. | Faïza Guélamine
La cohésion sociale au risque de la formation des travailleurs sociaux : quand l’actualité du fait religieux interpelle la qualification des professionnels. | Gérard Schaefer
Madeleine Delbrel et le travail social, pionnière mais missionnaire. | Yohann Abiven
Le drame de l’humanisme face au fait religieux. | Hervé Drouard
Réaction d’une mécréante. | Michelle Dubromelle
Identifications religieuses et jeunes issus de l’immigration : une recherche menée avec les travailleurs sociaux de Schaerbeek (Bruxelles). | Ural Manço
Entre tactique, dissimulation et identité. - Digression autour de la question des candidatures aux concours d’entrée des centres de formation en travail social des jeunes femmes portant le foulard. | Chantal Mazaeff
Travail social et religions : le temps des paradoxes. | Jean-René Loubat
L’emprise du religieux dans la mise en place des Écoles en Travail Social. | Patrick Menchi
Violence et religion. Une contribution à l’explication de leur rapport. | Karsten Laudien
Emmanuel Jovelin, Directeur adjoint de l’Institut Social de Lille, Maître de Conférences en sociologie (UCL), Directeur du pôle formations supérieures, Recherches et Coopérations internationales, Responsable du Groupe d'Etudes et de Recherches en Travail Social (GERTS), Membre du CPN/TEPP, université d'Evry val d'Essonne. |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=103459 |
in Forum : revue de la recherche en travail social / Cairn.info > 128 (juillet 2010) . - PP.1-83
[article] LE FAIT RELIGIEUX [] / Isabelle Fiand, ; Emmanuel Jovelin (1956-...)  , . - 07/2010 . - PP.1-83. Langues : Français ( fre) in Forum : revue de la recherche en travail social / Cairn.info > 128 (juillet 2010) . - PP.1-83
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C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE:Gestion du personnel:Gestion du personnel:Recrutement:Qualification professionnelle The combined aptitudes and skills which permit someone to take up a job. ; C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE:Politique et gouvernement:Système politique:État ; D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE:H TRAVAIL SOCIAL - POLITIQUE SOCIALE:Travail social ; D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE:H TRAVAIL SOCIAL - POLITIQUE SOCIALE:Travail social:Travailleur social ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE :4.10 Psychologie:Personnalité:Identité ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:Problèmes sociaux:Problème social:Violence ; G ENSEIGNEMENT - EDUCATION:Enseignement et formation:FormationSystematic educative process by which one learns new skills. ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Culture ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Épistémologie:Croyance ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Éthique ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Religion ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Religion:Religions:Religion ancienne:Christianisme:Catholicisme ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Religion:Religions:Religion ancienne:Islam
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Mots-clés : |
VOILE RELIGIEUX LAICITE CITOYENNETE ENFANT DE MIGRANT ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL IDENTIFICATION GROUPE D'APPARTENANCE ETHNIE LIEN SOCIAL ORGANISME DE FORMATION FORMATION SUPERIEURE EN TRAVAIL SOCIAL |
Résumé : |
Présentation de l'éditeur :
Édito
L’ étude d'un fait social en tant qu'objet est avant tout à définir pour lui donner une légitimité et le distinguer de l'idée... souvent pré-conçue.
Le " fait religieux et le travail social " … une association qui demande à être clarifiée, notamment dans un contexte si incertain quant aux délimitations entre les sphères publiques et privées, entre l'Etat et les religions.
Le fait religieux peut-il être étudié comme un fait social ?
Penser au fait religieux, c'est penser au social, au lien, à l'union, à la déliaison. Tout cela montre que finalement la religion n'est pas que le bien, c'est aussi le mal, elle est mystérieuse et par moment difficilement compréhensible. Plutôt que de définir tous les termes focalisons-nous à quelques uns… tout d'abord le social, c'est quoi ? Le social peut renvoyer à différentes réalités : le caractère informel d'une réunion, une attitude altruiste, ou tout ce qui dérive du contact d'autres personnes. Le social, c'est l'interaction, une interrelation mutuelle. Pour Max Weber est sociale : " une situation où les individus orientent leur action les uns envers les autres " (Plon, économie et société, 1971).
Maintenant, qu'est-ce qu'un fait social ? Si on se réfère au père fondateur de la sociologie française, E. Durkheim, pour lui la société est un phénomène suis generis, c'est-à-dire quelque chose qui manifeste une réalité massive qu'on ne peut pas réduire ou traduire en d'autres termes. Il définit les " faits sociaux comme des choses ". Une chose est un objet non naturellement compénétrable par l'esprit et que l'esprit ne peut saisir qu'en sortant de lui-même. En définissant les faits sociaux comme des choses, il voulait dire par-là qu'ils ont une existence en dehors de nous-mêmes. Un fait social peut être indépendant de l'individu ; il n'a pas besoin de sa présence pour se manifester. Le fait social représente " un certain état de l'âme collective ". L'autre critère permettant de définir le fait social est son caractère contraignant, avec un système de normes établies pour et par la société et qui n'est que rarement modifiable autrement que par un bouleversement social. Les faits sociaux s'imposent donc à nous et non le contraire.
Le fait social, la chose, c'est ce contre quoi on peut se jeter en vain, comme le souligne Peter Berger, " ce qui est là en dépit de nos désirs et de nos espoirs, qui finit par nous tomber sur la tête, nous tuer " ou nous sauver. Si l'on suit l'exemple de Durkheim, la société s'impose à nous, elle est là, on ne peut pas la nier, on doit la prendre en compte, de même que la religion, elle s'impose à nous. Qu'en est-il donc des questions religieuses dans le champ de l'intervention sociale. Si la société nous est extérieure, elle nous entoure et enveloppe notre existence, que dire de la religion ? La religion serait elle également " une chose " au sens Durkheim ? Peut on dire que le fait religieux est un fait social ? Et pourtant, Emile Durkheim distingue la religion des autres faits sociaux par son contenu, et plus précisément par la séparation qu'elle effectue entre deux mondes: visible/invisible, naturel/surnaturel, temporel/spirituel, humain/suprahumain, etc...
Comment définir " le fait religieux ? "
Etymologiquement, le terme " religion " n'existe pas en dehors de la sphère latine et à l'intérieur de cette sphère, il y a débat sur l'origine du mot lui-même. Ainsi, " religion " serait issu du mot latin religare qui signifie " lier " ou " relier " (à Dieu), ou d'un autre mot latin, religere qui signifie " récolter, recueillir, accomplir avec minutie ", mettant en valeur le respect de la tradition et l'exécution scrupuleuse des rites.
Pour Durkheim, la religion est une chose éminemment sociale. Dans les formes élémentaires de la vie religieuse, il a cherché à saisir l'essence du phénomène religieux. Pour lui le sacré est " une production du groupe à partir du moment où celui-ci est pensé lui-même comme un tout indivisible s'enracinant dans le passé uni dans un présent et un devenir. La forme de dieu importe peu, l'essentiel serait ailleurs. Les représentations religieuses sont des représentations collectives qui expriment des réalités collectives, ce sont des manières d'agir qui prennent naissance au sein des groupes, destinées à entretenir certains mentaux. De même Karl Marx envisage la religion comme une idéologie, " l'opium du peuple ". La religion est vue comme une production non-matérielle des sociétés engendrant des rapports sociaux et politiques spécifiques.
En outre, dans son ouvrage Sociologie religieuse (1850), Engels soutient que toute religion est un " déguisement " d'intérêts de classes sociales qui alimente ainsi la lutte des classes.
La religion serait de ce fait, créatrice de liens sociaux et fournirait une explication globale du monde... voire des réponses collectives aux maux individuels ...
Tout cela est trop bien large parce que les religions ne sont pas les seules à contribuer au lien social ou à fournir un sens à la vie, comme l'ont montré les philosophies laïques.
Pourquoi s'intéresser alors au fait religieux dans le cadre du travail social ?
Cette réalité empirique, au delà des limites objectives de la nature et de l'homme, intervient constamment et de plus en plus " violemment " dans nos sphères publiques, voire privée, se mêlant ainsi à l'économique, au politique …
Cryances et pratiques, intégrées, depuis ses origines, au travail social, se rapportent à des réalités communautaires qui nous parlent de sacré, d'absolu, de liberté, d'intouchabilité...
Comment faire alors l'articulation entre cet intouchable de la part sacrée, qui ne peut faire l'objet ni de critiques, ni de sanctions et qui risque alors de devenir tout puissant … intangible … et cette vulnérabilité palpable quand le fait religieux vient interroger nos politiques, nos institutions, nos pratiques, nos propres croyances … notre relation au Monde et aux Autres, à l'Autre ?
Ce numéro 128 de la revue Forum nous emmène aux " pays " complexes et pluridimmentionnels du " fait religieux " en questionnant le travail social des origines et les positions actuelles de ses acteurs, de la sélection en formation à l'exercice professionnel en passant pas la formation des travailleurs sociaux.
Des concepts clés fondent les contributions ici rassemblées … identité et pluralité des origines, appartenance communautaire et communautés d'expériences partagées, discrimination ethnique et visions du monde, exclusion sociale-relégation urbaine- déclassement social et reconnaissances socio-culturelles... des concepts (au) singuliers et des notions (au) plurielles qui matérialisent bien l'art de l'articulation.
Comprendre ce fait social à travers différents prismes ; l'observer par le kaléïdoscope des métissages codés et décodés ; l'étudier via différentes échelles, du national au village, du quartier jusqu'à la rue … et envisager, pourquoi pas, des possibles : une double, voire une pluriculture, une volonté d'intégration légitimée, des capacités à reconnaître les valeurs plurielles comme complémentaires… sans tomber dans des extrêmes déshumanisant, entre assimiler et expulser...
En fait, ce numéro nous lance un défi : réussir à se définir à la fois indépendamment et de façon articulée à l'Autre… dans le sens d'une sacralisation de l'humanité et de la dignité de chacun...
Isabelle Fiand, Assistante sociale, formatrice, responsable de filière assistants de service social.
Sommaire du dossier :
Former les travailleurs sociaux à la compréhension du fait religieux. | Faïza Guélamine
La cohésion sociale au risque de la formation des travailleurs sociaux : quand l’actualité du fait religieux interpelle la qualification des professionnels. | Gérard Schaefer
Madeleine Delbrel et le travail social, pionnière mais missionnaire. | Yohann Abiven
Le drame de l’humanisme face au fait religieux. | Hervé Drouard
Réaction d’une mécréante. | Michelle Dubromelle
Identifications religieuses et jeunes issus de l’immigration : une recherche menée avec les travailleurs sociaux de Schaerbeek (Bruxelles). | Ural Manço
Entre tactique, dissimulation et identité. - Digression autour de la question des candidatures aux concours d’entrée des centres de formation en travail social des jeunes femmes portant le foulard. | Chantal Mazaeff
Travail social et religions : le temps des paradoxes. | Jean-René Loubat
L’emprise du religieux dans la mise en place des Écoles en Travail Social. | Patrick Menchi
Violence et religion. Une contribution à l’explication de leur rapport. | Karsten Laudien
Emmanuel Jovelin, Directeur adjoint de l’Institut Social de Lille, Maître de Conférences en sociologie (UCL), Directeur du pôle formations supérieures, Recherches et Coopérations internationales, Responsable du Groupe d'Etudes et de Recherches en Travail Social (GERTS), Membre du CPN/TEPP, université d'Evry val d'Essonne. |
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