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Titre : |
ENTROPIA : revue d'étude politique et théorique de la décroissance / BU de Droit |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Jean-Claude Besson-Girard, Directeur de publication, rédacteur en chef |
Editeur : |
Lyon : Parangon/Vs |
Année de publication : |
2006-2014 |
ISBN/ISSN/EAN : |
1954-2437 |
Note générale : |
Pour mémoire : petite chronologie de la revue Entropia
Le 7 décembre 2005, dans un bistrot à Paris, Serge Latouche, Alain Gras, Jean-Paul Besset et Jean-Claude Besson-Girard, forts de l’engagement préalable à leurs côtés de Florence Curt et Bernard Delifer, sans qui rien n’aurait commencé ni duré, décident de créer Entropia, avec ce beau titre proposé par Serge Latouche.
- Le 1er avril 2006, toujours à Paris, avec une vingtaine de partisans convaincus, le projet est lancé. Un premier comité de rédaction est constitué par cooptation : Jean-Paul Besset, Jean-Claude Besson-Girard, qui prend en charge le souci de l’animation et de la direction de la revue, François Brune, Alain Gras, Serge Latouche et Agnès Sinaï.
- Automne 2006 ? Le 23 novembre de la même année, à l’initiative d’Yves Cochet, le premier numéro, Décroissance et politique, est présenté dans une petite salle de réunion de l’Assemblée Nationale.
- Printemps 2007 : le N°2, Décroissance et travail, est coordonné par Laurent Cordonnier, Bernard Guibert et Serge Latouche. Le dimanche 2 septembre 2007, l’Association des amis d’Entropia, est créée, et Serge Latouche en prend la présidence, à l’issue du Forum Social Local de Faucon, petit village de Vaucluse. Depuis cette date et jusqu’en 2010, Jean Monestier a filmé, tout en y participant activement, les différentes présentations-débats organisées après chaque sortie de numéro. Thomas Gauthier, fondateur et animateur de Passerellesud, les a enregistré jusqu’en 2012.
- Automne 2007 : N°3, Décroissance et technique. Coordination du dossier : Simon Charbonneau, Alain Gras et Jacques Testart.
- Printemps 2008 : N°4, Décroissance et utopie. Coordination du dossier : Jean-Claude Besson-Girard, François Brune et Geneviève Decrop. Le 29 mars 2008 : Colloque sur le thème à la Sorbonne, en hommage à André Gorz, avec la participation d’Edgard Morin.
- Automne 2008 : N°5, Trop d’utilité ? Coordination du dossier : Serge Latouche, Christian Laval et Bernard Guibert. Le 15 novembre 2008, colloque sur le thème à Montpellier.
- Printemps 2009 : N°6, Crise éthique, éthique de crise ? Coordination du dossier : Geneviève Decrop, Chantal Guillaume et Bernard Guibert. Le 4 avril 2009, colloque sur le thème à l’Université Paris 5 – René Descartes, rue des Saints Pères.
- Automne 2009 : N°7, L’effondrement : et après ? Coordination du dossier : Françoise Gollain et Simon Charbonneau. Le 7 novembre 2009, colloque sur le thème à Besançon.
- Printemps 2010 : N°8, Territoires de la décroissance. Coordination du dossier : Christophe Laurens, Thierry Paquot et Jean-Claude Besson-Girard. Le 15 mai 2010, colloque sur le thème à l’Université de Louvain-la-Neuve, en Belgique, à l’initiative de Paul Lannoye.
- Automne 2010 : N°9, Contre-pouvoirs et décroissance. Coordination du dossier : Angélique Del Rey, Martine Auzou, Miguel Benasayag et Bernard Guibert. Le 18 décembre 2010, colloque sur le thème à Paris, salle Van Dame de la mairie du 2e arrondissement.
- Printemps 2011 : N°10, Aux sources de la décroissance. Coordination du dossier : Luc Semal, Mathilde Szuba, Simon Charbonneau et Aurélien Cohen. Le 7 mai 2011, colloque sur le thème à Libourne.
- Automne 2011 : N°11, Le Sacré : une constante anthropologique ? Coordination du dossier : Jean-Claude Besson-Girard, Alain Gras et François Gauthier. Le 11 décembre 2011, colloque sur le thème à Paris, salle Van Dame.
- Printemps 2012 : N°12, Fukushima, fin de l’Anthropocène. Coordination du dossier : Françoise Gollain et Agnès Sinaï. Le 19 mai 2012, colloque sur le thème à La Roche-Vineuse, près de Mâcon.
- Automne 2012 : N°13, La décroissance et l’État. Coordination du dossier : Alice Canabate, Philippe Gruca, Simon Charbonneau et Jean-Claude Besson-Girard. Le 24 novembre 2012, colloque sur le thème à Paris, salle Van Dame.
Après six années en tant que secrétaire de rédaction, assurant l’organisation et le compte-rendu des réunions internes, Alice Canabate a repris, avec Philippe Gruca, la direction de la rédaction lorsque Jean-Claude Besson-Girard a choisi de passer la main et de reprendre son métier de peintre ; Serge Latouche acceptant, avec bienveillance, la fonction symbolique de directeur.
- Printemps 2013 : N°14, La saturation des mondes. Coordination du dossier : Michel Guet et Bertrand Méheust. Le 1er juin 2013, colloque sur le thème à Joigny.
- Automne 2013 : N°15, L’Histoire désorientée. Coordination du dossier : Jean-Baptiste Fressoz, Philippe Gruca et Philippe Léna. Le 29 novembre 2013, Colloque sur le thème à Paris, à l’EHESS.
- Automne 2014 : N°16, Éloge du présent / L’Obsolescence du futur. Coordination des dossiers : Alice Canabate, Philippe Gruca et Jean-Claude Besson-Girard. Le 22 novembre, colloque sur les deux thèmes à Besançon. |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Pourquoi Entropia ?
ENTROPIA signifie littéralement « se retourner ». Ce verbe, pronominal en français, a pris, depuis 1723, un sens particulièrement intéressant pour éclairer notre démarche intellectuelle et pratique vers un après-développement : « Changer de ligne de conduite afin de s’adapter à des circonstances nouvelles. (Dictionnaire culturel en langue française, Le Robert, vol. IV, p. 273) »
Toute pensée qui refuse son autocritique n’est plus une pensée, mais une croyance. Elle quitte le terrain solaire de la lucidité pour les mirages de l’espérance. Depuis plus de cinquante ans, « la croissance » et « le développement » relèvent de ce statut irrationnel et dogmatique. Dans les années soixante-dix, cependant, quelques chercheurs hétérodoxes et que la clairvoyance n’effrayait pas (Illich, Georgescu-Roegen, Ellul, Partant, Castoriadis…) se sont dressés contre cette dictature de l’économisme et ont jeté les bases d’une pensée de la décroissance. Pensée dérangeante s’il en est.
Depuis quelques années seulement, et singulièrement depuis le colloque Défaire le développement, refaire le monde (Unesco 2002), des publications comme Silence et L’Écologiste, le bulletin de La Ligne d’horizon, les amis de François Partant, lui ont fait une place grandissante dans leurs colonnes. Le bimestriel La Décroissance contribue, depuis trois ans, à accentuer son caractère iconoclaste et provocant. Car cette notion de décroissance bouleverse en effet les signes et les lignes : les signes théoriques et symboliques de reconnaissance, comme les lignes des clivages politiques traditionnels. Cette situation peut engendrer des dérapages et des dérives théoriques et politiques qui exigent la plus grande vigilance de la pensée et des pratiques. Ce qui reste clair c’est que, depuis peu, quatre crises capitales sont identifiées et confirment la pertinence et l’urgence d’une recherche sur l’après-développement qui est, en quelque sorte, le prolongement ouvert et « positif » de la notion irritante de décroissance. Ces crises sont d’ailleurs présentes à l’arrière-plan de sujets de conversations ordinaires et véhiculent une inquiétude grandissante. La crise énergétique, liée à l’épuisement, au renchérissement des ressources fossiles et au consumérisme compulsif généralisé ; la crise climatique parallèle à la réduction de la biodiversité, à la privatisation du vivant et des ressources naturelles ; la crise sociale, inhérente au mode capitaliste de production et de croissance, exacerbée par une mondialisation libérale génératrice d’exclusion au Nord et plus encore au Sud ; la crise culturelle des repères et des valeurs, dont les conséquences psychologiques et sociétales sont visibles en tout domaine. Ces quatre crises remettent en cause, comme jamais, le dogme de la croissance économique sans limites et le productivisme qui l’accompagne. Elles révèlent également, pour les résoudre, l’inefficacité flagrante du « développement durable », comme oxymore sédatif et comme mensonge consensuel. Mais, au-delà de ces aspects économiques, physiques, biologiques, sociologiques et politiques, se profile en réalité une crise anthropologique totalement inédite.
C’est en partageant l’essentiel de ces interrogations majeures qu’un petit groupe de chercheurs, universitaires ou non, a décidé de proposer une revue d’étude théorique et politique de la décroissance : Entropia. Cette publication aura un rythme semestriel. Chaque livraison comportera un thème principal : décroissance et politique, décroissance et travail, décroissance et technique… Elle rendra compte, également, de l’actualité de « la mouvance de la décroissance » et des débats ou controverses qui la stimulent. Des comptes-rendus de lecture inviteront à approfondir la réflexion et à l’ouvrir à d’autres cieux et d’autres cultures que la nôtre. Entropia s’inscrit dans la longue tradition de la revue d’idées et d’engagement, lieu d’expression privilégié d’une pensée collective naissante et qui s’élabore au fil du temps. Une pensée sur la crête des interrogations fondamentales de notre époque, pour l’amplification de la prise de conscience d’une situation sans précédent de la condition humaine, pour l’enrichissement de l’imaginaire théorique, poétique et politique de l’après-développement. [Jean-Claude BESSON-GIRARD, Serge LATOUCHE (Date de rédaction antérieure : octobre 2006, republiée en ligne le dimanche 8 janvier 2012] |
Note de contenu : |
Numéros publiés :
N° 1 - Décroissance et Politique (en ligne)
N° 2 - Décroissance & travail
N° 3 - Décroissance & technique
N° 4 - Décroissance & utopie
N° 5 - Trop d’utilité ?
N° 6 - Crise éthique, éthique de crise ?
N° 7 - L’Effondrement : et après ?
N° 8 - Territoires de la décroissance
N° 9 - Contre-pouvoirs & décroissance
N° 10 - Aux sources de la décroissance
N° 11 - Le Sacré : une constante anthropologique ?
N° 12 - Fukushima, fin de l’Anthropocène
N° 13 - La Décroissance & l’État
N° 14 - La Saturation des mondes
N° 15 - L’Histoire désorientée
N° 16 - Éloge du présent |
En ligne : |
http://www.entropia-la-revue.org/ |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=132249 |
[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique ENTROPIA : revue d'étude politique et théorique de la décroissance / BU de Droit [document électronique] / Jean-Claude Besson-Girard, Directeur de publication, rédacteur en chef . - Lyon : Parangon/Vs, 2006-2014. ISSN : 1954-2437 Pour mémoire : petite chronologie de la revue Entropia
Le 7 décembre 2005, dans un bistrot à Paris, Serge Latouche, Alain Gras, Jean-Paul Besset et Jean-Claude Besson-Girard, forts de l’engagement préalable à leurs côtés de Florence Curt et Bernard Delifer, sans qui rien n’aurait commencé ni duré, décident de créer Entropia, avec ce beau titre proposé par Serge Latouche.
- Le 1er avril 2006, toujours à Paris, avec une vingtaine de partisans convaincus, le projet est lancé. Un premier comité de rédaction est constitué par cooptation : Jean-Paul Besset, Jean-Claude Besson-Girard, qui prend en charge le souci de l’animation et de la direction de la revue, François Brune, Alain Gras, Serge Latouche et Agnès Sinaï.
- Automne 2006 ? Le 23 novembre de la même année, à l’initiative d’Yves Cochet, le premier numéro, Décroissance et politique, est présenté dans une petite salle de réunion de l’Assemblée Nationale.
- Printemps 2007 : le N°2, Décroissance et travail, est coordonné par Laurent Cordonnier, Bernard Guibert et Serge Latouche. Le dimanche 2 septembre 2007, l’Association des amis d’Entropia, est créée, et Serge Latouche en prend la présidence, à l’issue du Forum Social Local de Faucon, petit village de Vaucluse. Depuis cette date et jusqu’en 2010, Jean Monestier a filmé, tout en y participant activement, les différentes présentations-débats organisées après chaque sortie de numéro. Thomas Gauthier, fondateur et animateur de Passerellesud, les a enregistré jusqu’en 2012.
- Automne 2007 : N°3, Décroissance et technique. Coordination du dossier : Simon Charbonneau, Alain Gras et Jacques Testart.
- Printemps 2008 : N°4, Décroissance et utopie. Coordination du dossier : Jean-Claude Besson-Girard, François Brune et Geneviève Decrop. Le 29 mars 2008 : Colloque sur le thème à la Sorbonne, en hommage à André Gorz, avec la participation d’Edgard Morin.
- Automne 2008 : N°5, Trop d’utilité ? Coordination du dossier : Serge Latouche, Christian Laval et Bernard Guibert. Le 15 novembre 2008, colloque sur le thème à Montpellier.
- Printemps 2009 : N°6, Crise éthique, éthique de crise ? Coordination du dossier : Geneviève Decrop, Chantal Guillaume et Bernard Guibert. Le 4 avril 2009, colloque sur le thème à l’Université Paris 5 – René Descartes, rue des Saints Pères.
- Automne 2009 : N°7, L’effondrement : et après ? Coordination du dossier : Françoise Gollain et Simon Charbonneau. Le 7 novembre 2009, colloque sur le thème à Besançon.
- Printemps 2010 : N°8, Territoires de la décroissance. Coordination du dossier : Christophe Laurens, Thierry Paquot et Jean-Claude Besson-Girard. Le 15 mai 2010, colloque sur le thème à l’Université de Louvain-la-Neuve, en Belgique, à l’initiative de Paul Lannoye.
- Automne 2010 : N°9, Contre-pouvoirs et décroissance. Coordination du dossier : Angélique Del Rey, Martine Auzou, Miguel Benasayag et Bernard Guibert. Le 18 décembre 2010, colloque sur le thème à Paris, salle Van Dame de la mairie du 2e arrondissement.
- Printemps 2011 : N°10, Aux sources de la décroissance. Coordination du dossier : Luc Semal, Mathilde Szuba, Simon Charbonneau et Aurélien Cohen. Le 7 mai 2011, colloque sur le thème à Libourne.
- Automne 2011 : N°11, Le Sacré : une constante anthropologique ? Coordination du dossier : Jean-Claude Besson-Girard, Alain Gras et François Gauthier. Le 11 décembre 2011, colloque sur le thème à Paris, salle Van Dame.
- Printemps 2012 : N°12, Fukushima, fin de l’Anthropocène. Coordination du dossier : Françoise Gollain et Agnès Sinaï. Le 19 mai 2012, colloque sur le thème à La Roche-Vineuse, près de Mâcon.
- Automne 2012 : N°13, La décroissance et l’État. Coordination du dossier : Alice Canabate, Philippe Gruca, Simon Charbonneau et Jean-Claude Besson-Girard. Le 24 novembre 2012, colloque sur le thème à Paris, salle Van Dame.
Après six années en tant que secrétaire de rédaction, assurant l’organisation et le compte-rendu des réunions internes, Alice Canabate a repris, avec Philippe Gruca, la direction de la rédaction lorsque Jean-Claude Besson-Girard a choisi de passer la main et de reprendre son métier de peintre ; Serge Latouche acceptant, avec bienveillance, la fonction symbolique de directeur.
- Printemps 2013 : N°14, La saturation des mondes. Coordination du dossier : Michel Guet et Bertrand Méheust. Le 1er juin 2013, colloque sur le thème à Joigny.
- Automne 2013 : N°15, L’Histoire désorientée. Coordination du dossier : Jean-Baptiste Fressoz, Philippe Gruca et Philippe Léna. Le 29 novembre 2013, Colloque sur le thème à Paris, à l’EHESS.
- Automne 2014 : N°16, Éloge du présent / L’Obsolescence du futur. Coordination des dossiers : Alice Canabate, Philippe Gruca et Jean-Claude Besson-Girard. Le 22 novembre, colloque sur les deux thèmes à Besançon. Langues : Français ( fre)
Résumé : |
Pourquoi Entropia ?
ENTROPIA signifie littéralement « se retourner ». Ce verbe, pronominal en français, a pris, depuis 1723, un sens particulièrement intéressant pour éclairer notre démarche intellectuelle et pratique vers un après-développement : « Changer de ligne de conduite afin de s’adapter à des circonstances nouvelles. (Dictionnaire culturel en langue française, Le Robert, vol. IV, p. 273) »
Toute pensée qui refuse son autocritique n’est plus une pensée, mais une croyance. Elle quitte le terrain solaire de la lucidité pour les mirages de l’espérance. Depuis plus de cinquante ans, « la croissance » et « le développement » relèvent de ce statut irrationnel et dogmatique. Dans les années soixante-dix, cependant, quelques chercheurs hétérodoxes et que la clairvoyance n’effrayait pas (Illich, Georgescu-Roegen, Ellul, Partant, Castoriadis…) se sont dressés contre cette dictature de l’économisme et ont jeté les bases d’une pensée de la décroissance. Pensée dérangeante s’il en est.
Depuis quelques années seulement, et singulièrement depuis le colloque Défaire le développement, refaire le monde (Unesco 2002), des publications comme Silence et L’Écologiste, le bulletin de La Ligne d’horizon, les amis de François Partant, lui ont fait une place grandissante dans leurs colonnes. Le bimestriel La Décroissance contribue, depuis trois ans, à accentuer son caractère iconoclaste et provocant. Car cette notion de décroissance bouleverse en effet les signes et les lignes : les signes théoriques et symboliques de reconnaissance, comme les lignes des clivages politiques traditionnels. Cette situation peut engendrer des dérapages et des dérives théoriques et politiques qui exigent la plus grande vigilance de la pensée et des pratiques. Ce qui reste clair c’est que, depuis peu, quatre crises capitales sont identifiées et confirment la pertinence et l’urgence d’une recherche sur l’après-développement qui est, en quelque sorte, le prolongement ouvert et « positif » de la notion irritante de décroissance. Ces crises sont d’ailleurs présentes à l’arrière-plan de sujets de conversations ordinaires et véhiculent une inquiétude grandissante. La crise énergétique, liée à l’épuisement, au renchérissement des ressources fossiles et au consumérisme compulsif généralisé ; la crise climatique parallèle à la réduction de la biodiversité, à la privatisation du vivant et des ressources naturelles ; la crise sociale, inhérente au mode capitaliste de production et de croissance, exacerbée par une mondialisation libérale génératrice d’exclusion au Nord et plus encore au Sud ; la crise culturelle des repères et des valeurs, dont les conséquences psychologiques et sociétales sont visibles en tout domaine. Ces quatre crises remettent en cause, comme jamais, le dogme de la croissance économique sans limites et le productivisme qui l’accompagne. Elles révèlent également, pour les résoudre, l’inefficacité flagrante du « développement durable », comme oxymore sédatif et comme mensonge consensuel. Mais, au-delà de ces aspects économiques, physiques, biologiques, sociologiques et politiques, se profile en réalité une crise anthropologique totalement inédite.
C’est en partageant l’essentiel de ces interrogations majeures qu’un petit groupe de chercheurs, universitaires ou non, a décidé de proposer une revue d’étude théorique et politique de la décroissance : Entropia. Cette publication aura un rythme semestriel. Chaque livraison comportera un thème principal : décroissance et politique, décroissance et travail, décroissance et technique… Elle rendra compte, également, de l’actualité de « la mouvance de la décroissance » et des débats ou controverses qui la stimulent. Des comptes-rendus de lecture inviteront à approfondir la réflexion et à l’ouvrir à d’autres cieux et d’autres cultures que la nôtre. Entropia s’inscrit dans la longue tradition de la revue d’idées et d’engagement, lieu d’expression privilégié d’une pensée collective naissante et qui s’élabore au fil du temps. Une pensée sur la crête des interrogations fondamentales de notre époque, pour l’amplification de la prise de conscience d’une situation sans précédent de la condition humaine, pour l’enrichissement de l’imaginaire théorique, poétique et politique de l’après-développement. [Jean-Claude BESSON-GIRARD, Serge LATOUCHE (Date de rédaction antérieure : octobre 2006, republiée en ligne le dimanche 8 janvier 2012] |
Note de contenu : |
Numéros publiés :
N° 1 - Décroissance et Politique (en ligne)
N° 2 - Décroissance & travail
N° 3 - Décroissance & technique
N° 4 - Décroissance & utopie
N° 5 - Trop d’utilité ?
N° 6 - Crise éthique, éthique de crise ?
N° 7 - L’Effondrement : et après ?
N° 8 - Territoires de la décroissance
N° 9 - Contre-pouvoirs & décroissance
N° 10 - Aux sources de la décroissance
N° 11 - Le Sacré : une constante anthropologique ?
N° 12 - Fukushima, fin de l’Anthropocène
N° 13 - La Décroissance & l’État
N° 14 - La Saturation des mondes
N° 15 - L’Histoire désorientée
N° 16 - Éloge du présent |
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