Titre : |
L'utopie sauvage : enquête sur notre irrépressible besoin de nature |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Sébastien Dalgalarrondo , Auteur ; Tristan Fournier, Auteur |
Editeur : |
Paris : Éditions Les Arènes |
Année de publication : |
2020 |
Importance : |
208 p |
Format : |
20 x 13 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
979-10-375-0225-4 |
Prix : |
15 € |
Note générale : |
Qui aspire aujourd’hui à un retour à la nature et pourquoi ? On en parle avec Sébastien Dalgalarrondo et Tristan Fournier, sociologues, pour "L'utopie sauvage" (Les Arènes, septembre 2020). Avec eux, Pierre Ducrozet, auteur du roman "Le Grand Vertige" (Actes Sud, 19 août 2020). Après des semaines de confinement, nombreux sont ceux qui éprouvent le besoin de revenir à la nature.
Le confinement a vraiment rajouté quelque chose dans la mesure où on découvre nos villes comme de potentielles prisons, on prend conscience d’une forte fragilité de nos modes de vie urbains.
(Tristan Fournier)
Séjours de jeûne et randonnée pédestre, stages d’identification des plantes comestibles et médicinales, émissions de téléréalité confrontant leurs candidats à des milieux hostiles… et, au centre, l’idée que l’on se fait du chasseur-cueilleur, modèle idéal -idéalisé?- de notre époque. Face à l’angoisse de fin du monde et aux défis du réchauffement climatique, cet ancêtre a le vent en poupe : manger comme lui, vivre comme lui, et même se déplacer comme lui, nous permettraient de nous sortir de la société de surconsommation qui est la nôtre pour mieux nous retrouver.
Il y a ces deux rhétoriques, celle du primitivisme et celle de l’animalisme, dans la rhétorique du jeûne : les promoteurs s’appuient beaucoup sur l’idée que, auparavant, les chasseurs cueilleurs ou les peuples dits premiers, primitifs, s’appuyaient sur cette technique qu’ils considéraient comme très naturelle. […] et la rhétorique animaliste, où on observe que tous les animaux peuvent jeûner, et on rappelle que l’être humain en est un.
(Tristan Fournier)
Certains y voient une aubaine pour un marché très en vogue désormais, celui du développement personnel, mais aussi pour divers courants politiques qui se réapproprient cette figure et ce qu’elle représente, des écologistes de gauche à certains courants anarchistes. Car le modèle du chasseur-cueilleur semble désormais l'objet de nombreux fantasmes, imaginaires et possibilités. Ainsi, les expériences de jeûne et de retour à la nature peuvent être l'occasion d'un pas de côté pour ceux qui y participent et qui expérimentent d'autres manières d'être.
Eux se sont essayés à toutes ces pratiques, le travail d’enquête l’exigeant : Sébastien Dalgalarrondo est spécialisé dans la santé et la médecine;Tristan Fournier, dans la socio-anthropologie de l’alimentation et de la santé. Ces deux sociologues ont passé leurs vacances dans une grange en Ariège, au contact de la nature. De leur enquête, ils ont tiré l’ouvrage L'utopie sauvage (Les Arènes, septembre 2020), l'occasion d'analyser ce phénomène de retour à la nature, de"ré-ensauvagement", qui semble être particulièrement prisé par les citadins.
Nous sommes exactement comme tout le monde, en train de créer notre propre utopie, de tâtonner... […] L’idée est de se mettre en scène comme tous ceux qui sont très préoccupés et qui cherchent au quotidien à se reconnecter à la nature.
(Sébastien Dalgalarrondo)
A leurs côtés, l'écrivain Pierre Ducrozet, déjà présent dans La Grande table culture, où il nous parlait notamment de son dernier roman, Le Grand Vertige (Actes Sud, 19 août 2020). |
Catégories : |
S SCIENCES ET TECHNIQUES
|
Mots-clés : |
Société (Culture, Education, Famille, Mode, Religion, Sexualité) Société / Comportement et vie sociale / Ecologie humaine et facteurs génétiques Enquêtes, investigation Écologie humaine réenchantement ensauvagement rapprochement forêt mouvement |
Index. décimale : |
S-11 Histoire de l'écologie |
Résumé : |
Face à l'urgence écologique, la nature apparaît comme un refuge et une solution. Cherchant à comprendre l'appel du sauvage, deux sociologues se penchent sur ses diverses manifestations : émissions de survie, stages de jeûne ou de cueillette de plantes, etc. Leur enquête montre l'ambivalence de cette quête, entre utopie et réactionnisme, et dessine une nouvelle façon de faire de la politique.
Les auteurs alternent leurs analyses sur l’évolution de nos comportements dans un contexte d’urgence climatique avec la « vision » d’une grange de montagne en Ariège qui donne un peu de recul sur cette volonté de renouer avec la nature, non sans humour.
Il tentent de comprendre l’intérêt croissant pour l’ensauvagement. Est-ce la volonté réconcilier la nature et la nature humaine, mais qu’elle est la part d’inné et d’acquis ? Est-ce un besoin de se réapproprier la nature sauvage, que ce soit pour se nourrir ou se soigner, mais est-ce que cela ne constitue pas aussi un acte politique ?
Passionnant ! |
Note de contenu : |
La peur d’une crise environnementale, en lien étroit avec la question de la santé, qui conduirait à l’effondrement de notre civilisation est croissante. Les interrogations sur les origines de la pandémie Covid 19 en sont l’illustration. Cela témoigne de la fragilité de notre éco système et de la nécessité d’un retour aux sources.
L’ensauvagement peut passer par des promenades en forêt, une robinsonnade moderne, la pratique du jeûne avec toutes ses déclinaisons pour s’adapter à notre mode de vie, ou encore des stages de cueillette qui peut côtoyer l’hypermodernité.
Nous vivons presque tous en ville et pourtant chacun cherche à sa façon à redevenir “sauvage” : rêve d’une vie à la campagne, de congés au vert, de forêts urbaines. La perspective d’un effondrement, qu’il soit écologique ou pandémique, attise ce besoin d’ensauvagement. Idéalisée, la nature devient à la fois quête, refuge et solution face à une société de consommation qui manque de sens et détruit la planète.
Le retour à la terre et à une vie plus autonome n’est pas nouveau ; ce qui est inédit, c’est l’intensification du phénomène et sa démocratisation. Sébastien Dalgalarrondo et Tristan Fournier sont sociologues. Habitants des villes, ils investissent, le temps des vacances, une grange isolée en Ariège où ils explorent les possibilités d’une vie hors flux. Petit à petit s’y construit leur nouveau terrain de recherche : la grange devient le centre névralgique de leur réflexion personnelle et professionnelle.
Mêlant humour et distance critique, ils sondent plusieurs pistes pour tenter de comprendre cet appel du sauvage, ce qu’il dit de nous et de nos contradictions. Au fil de leur enquête, l’ambivalence de cet appétit de nature apparaît. S’y mêlent différents fils, différentes idéologies : l’utopie, le “c’était mieux avant” , l’alternatif et le retour au mythe du chasseur-cueilleur. Et toutes ces pistes redessinent de nouvelles façons intimes de faire de la politique. |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/qui-sont-ceux-qui-r [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=250164 |
L'utopie sauvage : enquête sur notre irrépressible besoin de nature [texte imprimé] / Sébastien Dalgalarrondo  , Auteur ; Tristan Fournier, Auteur . - Paris : Éditions Les Arènes, 2020 . - 208 p ; 20 x 13 cm. ISBN : 979-10-375-0225-4 : 15 € Qui aspire aujourd’hui à un retour à la nature et pourquoi ? On en parle avec Sébastien Dalgalarrondo et Tristan Fournier, sociologues, pour "L'utopie sauvage" (Les Arènes, septembre 2020). Avec eux, Pierre Ducrozet, auteur du roman "Le Grand Vertige" (Actes Sud, 19 août 2020). Après des semaines de confinement, nombreux sont ceux qui éprouvent le besoin de revenir à la nature.
Le confinement a vraiment rajouté quelque chose dans la mesure où on découvre nos villes comme de potentielles prisons, on prend conscience d’une forte fragilité de nos modes de vie urbains.
(Tristan Fournier)
Séjours de jeûne et randonnée pédestre, stages d’identification des plantes comestibles et médicinales, émissions de téléréalité confrontant leurs candidats à des milieux hostiles… et, au centre, l’idée que l’on se fait du chasseur-cueilleur, modèle idéal -idéalisé?- de notre époque. Face à l’angoisse de fin du monde et aux défis du réchauffement climatique, cet ancêtre a le vent en poupe : manger comme lui, vivre comme lui, et même se déplacer comme lui, nous permettraient de nous sortir de la société de surconsommation qui est la nôtre pour mieux nous retrouver.
Il y a ces deux rhétoriques, celle du primitivisme et celle de l’animalisme, dans la rhétorique du jeûne : les promoteurs s’appuient beaucoup sur l’idée que, auparavant, les chasseurs cueilleurs ou les peuples dits premiers, primitifs, s’appuyaient sur cette technique qu’ils considéraient comme très naturelle. […] et la rhétorique animaliste, où on observe que tous les animaux peuvent jeûner, et on rappelle que l’être humain en est un.
(Tristan Fournier)
Certains y voient une aubaine pour un marché très en vogue désormais, celui du développement personnel, mais aussi pour divers courants politiques qui se réapproprient cette figure et ce qu’elle représente, des écologistes de gauche à certains courants anarchistes. Car le modèle du chasseur-cueilleur semble désormais l'objet de nombreux fantasmes, imaginaires et possibilités. Ainsi, les expériences de jeûne et de retour à la nature peuvent être l'occasion d'un pas de côté pour ceux qui y participent et qui expérimentent d'autres manières d'être.
Eux se sont essayés à toutes ces pratiques, le travail d’enquête l’exigeant : Sébastien Dalgalarrondo est spécialisé dans la santé et la médecine;Tristan Fournier, dans la socio-anthropologie de l’alimentation et de la santé. Ces deux sociologues ont passé leurs vacances dans une grange en Ariège, au contact de la nature. De leur enquête, ils ont tiré l’ouvrage L'utopie sauvage (Les Arènes, septembre 2020), l'occasion d'analyser ce phénomène de retour à la nature, de"ré-ensauvagement", qui semble être particulièrement prisé par les citadins.
Nous sommes exactement comme tout le monde, en train de créer notre propre utopie, de tâtonner... […] L’idée est de se mettre en scène comme tous ceux qui sont très préoccupés et qui cherchent au quotidien à se reconnecter à la nature.
(Sébastien Dalgalarrondo)
A leurs côtés, l'écrivain Pierre Ducrozet, déjà présent dans La Grande table culture, où il nous parlait notamment de son dernier roman, Le Grand Vertige (Actes Sud, 19 août 2020).
Catégories : |
S SCIENCES ET TECHNIQUES
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Mots-clés : |
Société (Culture, Education, Famille, Mode, Religion, Sexualité) Société / Comportement et vie sociale / Ecologie humaine et facteurs génétiques Enquêtes, investigation Écologie humaine réenchantement ensauvagement rapprochement forêt mouvement |
Index. décimale : |
S-11 Histoire de l'écologie |
Résumé : |
Face à l'urgence écologique, la nature apparaît comme un refuge et une solution. Cherchant à comprendre l'appel du sauvage, deux sociologues se penchent sur ses diverses manifestations : émissions de survie, stages de jeûne ou de cueillette de plantes, etc. Leur enquête montre l'ambivalence de cette quête, entre utopie et réactionnisme, et dessine une nouvelle façon de faire de la politique.
Les auteurs alternent leurs analyses sur l’évolution de nos comportements dans un contexte d’urgence climatique avec la « vision » d’une grange de montagne en Ariège qui donne un peu de recul sur cette volonté de renouer avec la nature, non sans humour.
Il tentent de comprendre l’intérêt croissant pour l’ensauvagement. Est-ce la volonté réconcilier la nature et la nature humaine, mais qu’elle est la part d’inné et d’acquis ? Est-ce un besoin de se réapproprier la nature sauvage, que ce soit pour se nourrir ou se soigner, mais est-ce que cela ne constitue pas aussi un acte politique ?
Passionnant ! |
Note de contenu : |
La peur d’une crise environnementale, en lien étroit avec la question de la santé, qui conduirait à l’effondrement de notre civilisation est croissante. Les interrogations sur les origines de la pandémie Covid 19 en sont l’illustration. Cela témoigne de la fragilité de notre éco système et de la nécessité d’un retour aux sources.
L’ensauvagement peut passer par des promenades en forêt, une robinsonnade moderne, la pratique du jeûne avec toutes ses déclinaisons pour s’adapter à notre mode de vie, ou encore des stages de cueillette qui peut côtoyer l’hypermodernité.
Nous vivons presque tous en ville et pourtant chacun cherche à sa façon à redevenir “sauvage” : rêve d’une vie à la campagne, de congés au vert, de forêts urbaines. La perspective d’un effondrement, qu’il soit écologique ou pandémique, attise ce besoin d’ensauvagement. Idéalisée, la nature devient à la fois quête, refuge et solution face à une société de consommation qui manque de sens et détruit la planète.
Le retour à la terre et à une vie plus autonome n’est pas nouveau ; ce qui est inédit, c’est l’intensification du phénomène et sa démocratisation. Sébastien Dalgalarrondo et Tristan Fournier sont sociologues. Habitants des villes, ils investissent, le temps des vacances, une grange isolée en Ariège où ils explorent les possibilités d’une vie hors flux. Petit à petit s’y construit leur nouveau terrain de recherche : la grange devient le centre névralgique de leur réflexion personnelle et professionnelle.
Mêlant humour et distance critique, ils sondent plusieurs pistes pour tenter de comprendre cet appel du sauvage, ce qu’il dit de nous et de nos contradictions. Au fil de leur enquête, l’ambivalence de cet appétit de nature apparaît. S’y mêlent différents fils, différentes idéologies : l’utopie, le “c’était mieux avant” , l’alternatif et le retour au mythe du chasseur-cueilleur. Et toutes ces pistes redessinent de nouvelles façons intimes de faire de la politique. |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/qui-sont-ceux-qui-r [...] |
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