[n° ou bulletin]
Titre : |
46 - octobre 2011 - Apprendre le travail |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Sylvain Laurens , Editeur scientifique ; Julian Mischi (1974-...) , Editeur scientifique |
Année de publication : |
2011 |
Note générale : |
Résumés en anglais. Voir aussi, en hyperlien, "Les (futurs) ouvriers contre l’école..." / Sylvain Laurens et Julian Mischi, directeurs de la collection « L’ordre des choses », Éditions Agone |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
|
Mots-clés : |
Economie entreprises Sociologie des milieux économiques et de l'entreprise Systèmes d'organisation du travail Structure sociale Changement social Sociologie du travail classe sociale structure sociale |
Index. décimale : |
C-50 Travail |
Résumé : |
A l'occasion de la parution du livre de P. Willis, "L'école des ouvriers : comment les enfants d'ouvriers obtiennent des boulots d'ouvriers", ce dossier analyse le rôle de l'école dans la reproduction de l'ordre social ainsi que le rôle de la culture anti-école des élèves issus des classes populaires. La question des rapports dits de domination est également observée. |
Note de contenu : |
Table des matières : Éditorial : L'école & la clôture des destins sociaux
Sylvain Laurens et Julian Mischi 9
L'ensemble de l'expérience scolaire mérite d'être analysée en prêtant attention non seulement aux savoirs pédagogiques mais aussi aux comportements des élèves, en dévoilant les rapports de domination mais aussi d'insubordination qui s'y expriment. Quelles sont les inclinations personnelles incorporées au fil des ans à travers la répétition métronomée des séquences, les injonctions à « tenir en place », rester assis pendant des heures, obéir à des ordres, « rendre un travail dans les temps », « s'exprimer dans un niveau de langage adéquat », etc. ? En quoi ces dispositions peuvent-elles faciliter des orientations scolaires et professionnelles et être transposées dans d'autres univers sociaux ? Quelles sont les formes de sociabilité tissées entre élèves face à l'autorité pédagogique ? Quels rapports aux ordres, aux injonctions professorales, aux valeurs et savoirs des classes dominantes sont intériorisés au fil des cursus ?
L'ordre technique et l'ordre des choses, Claude Grignon 15
Les oppositions « manuel »/« intellectuel », « concret »/« abstrait » constituent pour ainsi dire la monnaie de l'opposition générale entre « naturel » et « homme cultivé », entre « nature » et « culture ». Ce qui définit en propre l'homme cultivé, l'homme « véritablement homme », c'est qu'il est censé ne jamais agir - et ne jamais subir - à la manière d'un animal ou d'une chose : exercer une fonction de commandement, ou « de conception », c'est mettre en oeuvre ce qui est censé appartenir en propre à l'homme, le langage et la pensée. Inversement, parce que leur mode de vie, leurs manières de sentir, d'agir et de penser reflètent nécessairement leur type d'activité professionnelle, ceux qui sont réputés se servir plutôt de leur corps que de leur esprit dans l'exercice de leur métier ne peuvent jamais être considérés comme des hommes tout à fait « accomplis ».
Les politiques de « revalorisation du travail manuel » (1975-1981)
Sylvain Laurens & Julian Mischi 33
« Maintenant la priorité est aux travailleurs manuels ! » C'est sous ce slogan qu'une politique gouvernementale s'engage en janvier 1976 sous l'impulsion de Lionel Stoléru, nommé par Valéry Giscard d'Estaing secrétaire d'État à la Condition des travailleurs manuels. Il se retrouve ainsi au coeur d'une vaste campagne de valorisation médiatique en direction de « ceux qui travaillent avec leurs mains » : il évoque leur sort dans les journaux ou lors de débats télévisés, mais aussi à l'occasion de rencontres organisées avec des ouvriers dans le cadre d'un tour de France des usines ou lors de la remise de la médaille du meilleur ouvrier de France. Les discours publics sur les formes d'opposition entre travail « intellectuel » et « manuel » sont bien sûr bien plus anciens ; mais ils semblent toutefois subitement (re)devenir d'actualité dans une conjoncture marquée par les débats publics autour de la « crise » et par les différentes stratégies gouvernementales et patronales de réponse aux conflits sociaux qui éclatent dans le sillage de mai-juin 68.
La division « intellectuel/manuel » ou le recto-verso des rapports de domination, entretien avec Paul Willis
Sylvain Laurens & Julian Mischi 65
Je n'en appelle pas à porter attention aux « frémissements d'en bas » avec une sorte de romance, de nostalgie ou même dans l'espoir de répondre à la question de Howard Becker : « De quel côté sommes-nous ? » J'en appelle à une compréhension des rapports sociaux proprement scientifique. Nous avons besoin d'une nouvelle façon de penser les classes, laissant derrière nous cette vision d'une opposition entre des blocs homogènes qui se font face comme des armées. Maintenant que nous n'avons plus les garanties offertes par ces structures immuables proposées par le marxisme, l'étude des sentiments de classe et de la production de sens doit être construite empiriquement depuis le bas afin de comprendre comment il est possible pour des individus de faire face de façon imaginative au fait de ne devoir qu'à leur force de travail de ne pas tomber dans une forme de déchéance. C'est à ce prix que l'on comprendra que ce qui s'apparente à une solution dans un lieu social peut être un problème dans un autre.
Retour sur le paradoxe de Willis : les destins scolaires des jeunes d'origine populaire dans l'école massifiée, Ugo Palheta 87
Même si ce qui interpelle Willis tient non dans la mesure des inégalités de destin scolaire et social, mais dans les modalités concrètes de la reproduction sociale, il nous semble nécessaire de revenir sur ce soubassement dans la mesure où celui-ci est aujourd'hui contesté (et pas seulement par les idéologues libéraux de la méritocratie scolaire). L'argument mobilisé consiste à affirmer que les vagues de « démocratisation scolaire », même limitées quant à leurs effets égalisateurs, auraient permis à une fraction significative des jeunes d'origine populaire d'accéder à l'enseignement supérieur, et auraient ainsi rendu crédible pour les familles populaires la perspective d'une mobilité sociale par l'école, à tel point que ces dernières se seraient « converties » au modèle des études longues. Il n'est pas possible de réfuter en un court article cet argument mais, en mobilisant quelques résultats issus d'une étude sur l'enseignement professionnel et son public, on voudrait montrer que la thèse de Willis demeure pertinente pour analyser le système d'enseignement français contemporain.
Entre lycée professionnel et travail ouvrier : la « culture anti-école » à l'oeuvre ou la formation des destins sociaux, Audrey Mariette 113
Ce que les membres de l'institution scolaire interprètent comme des « démotivations » qui seraient elles-mêmes liées à des « orientations par défaut » dans la voie professionnelle et qui expliqueraient les « décrochages scolaires » et les « déscolarisations » s'éclaire de manière différente à l'aune de la culture propre aux jeunes enquêtés, comme des attitudes « anticonformistes » non réductibles à la notion d'« échec scolaire ». En effet, « en pénétrant les contradictions qui forment le noyau de l'école ouvrière, la « culture anti-école » aide à libérer ses membres du poids du conformisme et des réussites conventionnelles ». La mise en équivalence entre arrêt d'études et « échec scolaire » est ainsi le fait de l'institution scolaire, de même que « l'orientation par défaut », la « démotivation » ou encore le « décrochage » sont des catégories de pensée relevant du langage institutionnel. La notion même d'échec nécessite dès lors d'être déconstruite (voire refusée) parce qu'elle impose l'idée que les jeunes concernées seraient du côté des « vaincus » alors que ce qui est considéré par l'institution comme un « échec » peut être vécu comme un « succès », une « réussite » par ces mêmes jeunes, à travers l'accès et la valorisation de l'indépendance.
Les enjeux de l'apprentissage du métier d'agriculteur pour la reproduction sociale du groupe, Lucie Alarcon 137
À la famille et l'école, s'ajoute un troisième acteur placé en situation d'intermédiaire dans la formation des agriculteurs : la profession, à travers entre autres le rôle joué par les maîtres de stage. En effet, dans l'enseignement agricole et plus largement dans l'enseignement professionnel, les élèves effectuent des stages en entreprise, de durée variable en fonction du type d'établissement. Les organismes agricoles, comme les syndicats, les coopératives, les centres de gestion ou les chambres d'agriculture, interviennent ainsi à travers les formations continues et réunions d'information qu'ils proposent. On le pressent : le métier d'agriculteur tel qu'il est transmis dans les familles, les centres de formation et les stages pratiques n'est peut-être pas toujours exactement le même. Entre transmission familiale, scolaire et « experte » du métier, les jeunes agriculteurs sont soumis à des injonctions contradictoires et des façons différentes d'appréhender le métier.
Se trouver à sa place comme ouvrier ? L'ajustement progressif au travail d'ouvrier qualifié, Séverine Misset 159
Si, dans le cas des ouvriers non qualifiés, on constate un rejet massif du destin ouvrier associé à une dévalorisation de l'enseignement professionnel, au sein de la population des ouvriers professionnels, on est au contraire frappés par l'apparition de discours positifs sur l'école ainsi que par l'affirmation récurrente d'une « fierté » relative au travail exercé. Au cours des entretiens, ces ouvriers professionnels semblent mettre en avant leur appartenance à une forme d'« élite ouvrière » tant au sein du lycée professionnel qu'au sein de l'atelier de fabrication. Cet article se fixe alors pour objectif d'analyser ce rapport positif au travail exprimé par la plupart de ces ouvriers qualifiés, et pour une partie d'entre eux le rapport positif à l'enseignement professionnel, en montrant comment s'opère un ajustement progressif à la condition d'ouvrier qualifié.
Résumés en anglais - Summaries 187
Histoire radicale
Vittorio Vidali, Tina Modotti, le stalinisme et la révolution
Claudio Albertani 193
Traduit de l'espagnol par Miguel Chueca et présenté par Charles Jacquier
La Leçon des choses
Dossier « Actualité de Perry Anderson. Portrait d'un intellectuel marxiste britannique »
Perry Anderson et les « nouvelles gauches » française et britannique
Philippe Olivera 221
Sur la réaction en chaîne dans le monde arabe, Perry Anderson 229
Traduit de l'anglais par Étienne Dobenesque |
En ligne : |
http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Les-futurs-ouvriers-contre-l-ecole,1175 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=39279 |
[n° ou bulletin]
46 - octobre 2011 - Apprendre le travail [texte imprimé] / Sylvain Laurens  , Editeur scientifique ; Julian Mischi (1974-...)  , Editeur scientifique . - 2011. Résumés en anglais. Voir aussi, en hyperlien, "Les (futurs) ouvriers contre l’école..." / Sylvain Laurens et Julian Mischi, directeurs de la collection « L’ordre des choses », Éditions Agone Langues : Français ( fre)
Catégories : |
C ECONOMIE - ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
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Mots-clés : |
Economie entreprises Sociologie des milieux économiques et de l'entreprise Systèmes d'organisation du travail Structure sociale Changement social Sociologie du travail classe sociale structure sociale |
Index. décimale : |
C-50 Travail |
Résumé : |
A l'occasion de la parution du livre de P. Willis, "L'école des ouvriers : comment les enfants d'ouvriers obtiennent des boulots d'ouvriers", ce dossier analyse le rôle de l'école dans la reproduction de l'ordre social ainsi que le rôle de la culture anti-école des élèves issus des classes populaires. La question des rapports dits de domination est également observée. |
Note de contenu : |
Table des matières : Éditorial : L'école & la clôture des destins sociaux
Sylvain Laurens et Julian Mischi 9
L'ensemble de l'expérience scolaire mérite d'être analysée en prêtant attention non seulement aux savoirs pédagogiques mais aussi aux comportements des élèves, en dévoilant les rapports de domination mais aussi d'insubordination qui s'y expriment. Quelles sont les inclinations personnelles incorporées au fil des ans à travers la répétition métronomée des séquences, les injonctions à « tenir en place », rester assis pendant des heures, obéir à des ordres, « rendre un travail dans les temps », « s'exprimer dans un niveau de langage adéquat », etc. ? En quoi ces dispositions peuvent-elles faciliter des orientations scolaires et professionnelles et être transposées dans d'autres univers sociaux ? Quelles sont les formes de sociabilité tissées entre élèves face à l'autorité pédagogique ? Quels rapports aux ordres, aux injonctions professorales, aux valeurs et savoirs des classes dominantes sont intériorisés au fil des cursus ?
L'ordre technique et l'ordre des choses, Claude Grignon 15
Les oppositions « manuel »/« intellectuel », « concret »/« abstrait » constituent pour ainsi dire la monnaie de l'opposition générale entre « naturel » et « homme cultivé », entre « nature » et « culture ». Ce qui définit en propre l'homme cultivé, l'homme « véritablement homme », c'est qu'il est censé ne jamais agir - et ne jamais subir - à la manière d'un animal ou d'une chose : exercer une fonction de commandement, ou « de conception », c'est mettre en oeuvre ce qui est censé appartenir en propre à l'homme, le langage et la pensée. Inversement, parce que leur mode de vie, leurs manières de sentir, d'agir et de penser reflètent nécessairement leur type d'activité professionnelle, ceux qui sont réputés se servir plutôt de leur corps que de leur esprit dans l'exercice de leur métier ne peuvent jamais être considérés comme des hommes tout à fait « accomplis ».
Les politiques de « revalorisation du travail manuel » (1975-1981)
Sylvain Laurens & Julian Mischi 33
« Maintenant la priorité est aux travailleurs manuels ! » C'est sous ce slogan qu'une politique gouvernementale s'engage en janvier 1976 sous l'impulsion de Lionel Stoléru, nommé par Valéry Giscard d'Estaing secrétaire d'État à la Condition des travailleurs manuels. Il se retrouve ainsi au coeur d'une vaste campagne de valorisation médiatique en direction de « ceux qui travaillent avec leurs mains » : il évoque leur sort dans les journaux ou lors de débats télévisés, mais aussi à l'occasion de rencontres organisées avec des ouvriers dans le cadre d'un tour de France des usines ou lors de la remise de la médaille du meilleur ouvrier de France. Les discours publics sur les formes d'opposition entre travail « intellectuel » et « manuel » sont bien sûr bien plus anciens ; mais ils semblent toutefois subitement (re)devenir d'actualité dans une conjoncture marquée par les débats publics autour de la « crise » et par les différentes stratégies gouvernementales et patronales de réponse aux conflits sociaux qui éclatent dans le sillage de mai-juin 68.
La division « intellectuel/manuel » ou le recto-verso des rapports de domination, entretien avec Paul Willis
Sylvain Laurens & Julian Mischi 65
Je n'en appelle pas à porter attention aux « frémissements d'en bas » avec une sorte de romance, de nostalgie ou même dans l'espoir de répondre à la question de Howard Becker : « De quel côté sommes-nous ? » J'en appelle à une compréhension des rapports sociaux proprement scientifique. Nous avons besoin d'une nouvelle façon de penser les classes, laissant derrière nous cette vision d'une opposition entre des blocs homogènes qui se font face comme des armées. Maintenant que nous n'avons plus les garanties offertes par ces structures immuables proposées par le marxisme, l'étude des sentiments de classe et de la production de sens doit être construite empiriquement depuis le bas afin de comprendre comment il est possible pour des individus de faire face de façon imaginative au fait de ne devoir qu'à leur force de travail de ne pas tomber dans une forme de déchéance. C'est à ce prix que l'on comprendra que ce qui s'apparente à une solution dans un lieu social peut être un problème dans un autre.
Retour sur le paradoxe de Willis : les destins scolaires des jeunes d'origine populaire dans l'école massifiée, Ugo Palheta 87
Même si ce qui interpelle Willis tient non dans la mesure des inégalités de destin scolaire et social, mais dans les modalités concrètes de la reproduction sociale, il nous semble nécessaire de revenir sur ce soubassement dans la mesure où celui-ci est aujourd'hui contesté (et pas seulement par les idéologues libéraux de la méritocratie scolaire). L'argument mobilisé consiste à affirmer que les vagues de « démocratisation scolaire », même limitées quant à leurs effets égalisateurs, auraient permis à une fraction significative des jeunes d'origine populaire d'accéder à l'enseignement supérieur, et auraient ainsi rendu crédible pour les familles populaires la perspective d'une mobilité sociale par l'école, à tel point que ces dernières se seraient « converties » au modèle des études longues. Il n'est pas possible de réfuter en un court article cet argument mais, en mobilisant quelques résultats issus d'une étude sur l'enseignement professionnel et son public, on voudrait montrer que la thèse de Willis demeure pertinente pour analyser le système d'enseignement français contemporain.
Entre lycée professionnel et travail ouvrier : la « culture anti-école » à l'oeuvre ou la formation des destins sociaux, Audrey Mariette 113
Ce que les membres de l'institution scolaire interprètent comme des « démotivations » qui seraient elles-mêmes liées à des « orientations par défaut » dans la voie professionnelle et qui expliqueraient les « décrochages scolaires » et les « déscolarisations » s'éclaire de manière différente à l'aune de la culture propre aux jeunes enquêtés, comme des attitudes « anticonformistes » non réductibles à la notion d'« échec scolaire ». En effet, « en pénétrant les contradictions qui forment le noyau de l'école ouvrière, la « culture anti-école » aide à libérer ses membres du poids du conformisme et des réussites conventionnelles ». La mise en équivalence entre arrêt d'études et « échec scolaire » est ainsi le fait de l'institution scolaire, de même que « l'orientation par défaut », la « démotivation » ou encore le « décrochage » sont des catégories de pensée relevant du langage institutionnel. La notion même d'échec nécessite dès lors d'être déconstruite (voire refusée) parce qu'elle impose l'idée que les jeunes concernées seraient du côté des « vaincus » alors que ce qui est considéré par l'institution comme un « échec » peut être vécu comme un « succès », une « réussite » par ces mêmes jeunes, à travers l'accès et la valorisation de l'indépendance.
Les enjeux de l'apprentissage du métier d'agriculteur pour la reproduction sociale du groupe, Lucie Alarcon 137
À la famille et l'école, s'ajoute un troisième acteur placé en situation d'intermédiaire dans la formation des agriculteurs : la profession, à travers entre autres le rôle joué par les maîtres de stage. En effet, dans l'enseignement agricole et plus largement dans l'enseignement professionnel, les élèves effectuent des stages en entreprise, de durée variable en fonction du type d'établissement. Les organismes agricoles, comme les syndicats, les coopératives, les centres de gestion ou les chambres d'agriculture, interviennent ainsi à travers les formations continues et réunions d'information qu'ils proposent. On le pressent : le métier d'agriculteur tel qu'il est transmis dans les familles, les centres de formation et les stages pratiques n'est peut-être pas toujours exactement le même. Entre transmission familiale, scolaire et « experte » du métier, les jeunes agriculteurs sont soumis à des injonctions contradictoires et des façons différentes d'appréhender le métier.
Se trouver à sa place comme ouvrier ? L'ajustement progressif au travail d'ouvrier qualifié, Séverine Misset 159
Si, dans le cas des ouvriers non qualifiés, on constate un rejet massif du destin ouvrier associé à une dévalorisation de l'enseignement professionnel, au sein de la population des ouvriers professionnels, on est au contraire frappés par l'apparition de discours positifs sur l'école ainsi que par l'affirmation récurrente d'une « fierté » relative au travail exercé. Au cours des entretiens, ces ouvriers professionnels semblent mettre en avant leur appartenance à une forme d'« élite ouvrière » tant au sein du lycée professionnel qu'au sein de l'atelier de fabrication. Cet article se fixe alors pour objectif d'analyser ce rapport positif au travail exprimé par la plupart de ces ouvriers qualifiés, et pour une partie d'entre eux le rapport positif à l'enseignement professionnel, en montrant comment s'opère un ajustement progressif à la condition d'ouvrier qualifié.
Résumés en anglais - Summaries 187
Histoire radicale
Vittorio Vidali, Tina Modotti, le stalinisme et la révolution
Claudio Albertani 193
Traduit de l'espagnol par Miguel Chueca et présenté par Charles Jacquier
La Leçon des choses
Dossier « Actualité de Perry Anderson. Portrait d'un intellectuel marxiste britannique »
Perry Anderson et les « nouvelles gauches » française et britannique
Philippe Olivera 221
Sur la réaction en chaîne dans le monde arabe, Perry Anderson 229
Traduit de l'anglais par Étienne Dobenesque |
En ligne : |
http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Les-futurs-ouvriers-contre-l-ecole,1175 |
Permalink : |
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