[n° ou bulletin]
Titre : |
99 - novembre 2016 - Démocratie et littérature. Expériences quotidiennes, espaces publics, régimes politiques |
Type de document : |
document électronique |
Année de publication : |
2016 |
Importance : |
240 p. |
Format : |
24 x 16 cm |
Prix : |
16 € |
Note générale : |
Contributions issues de journées d'études, tenues de 2011 à 2013, portant sur l'approche historique, théorique et comparée du lien entre littérature, démocratie et espace public. numéro dirigé par Philippe Roussin et Sebastian Veg. Voir aussi, Le Journal des idées du 30/11/2016 : "Virginia Woolf, comme Bourdieu l’avait noté, était une fine sociologue de son propre milieu. Flaubert ou Proust également. Et l’on peut en dire autant des écrivains dits « réalistes » ou « naturalistes ». La critique génétique a bien exploré les carnets de Zola observant les milieux sociaux dont il voulait faire le cadre de ses romans, de l’univers grouillant du ventre de Paris au monde feutré des grands magasins. Dans ses romans paysans, Georges Sand faisait de l’ethnologie rurale avant la lettre, comme dans La petite Fadette, dont le souci ethnographique va jusqu’à retranscrire les parlers locaux. La dernière livraison de la revue Communications aborde la question sous un angle politique : Démocratie et littérature. Luc Boltanski montre comment le roman policier, apparu en tant que genre spécifique en France et en Grande-Bretagne, est indissociable de la formation de l’État moderne et du régime politique de la démocratie parlementaire, dont il forme une sorte de mythologie noire centrée sur les figures de l’énigme, du complot et de l’enquête. Dans un article subtil et pénétrant Jean-Marie Schaeffer relit l’œuvre de James Joyce pour y dégager une conception de l’histoire comme inessentielle au destin de l’humanité, car dissoute dans le temps du quotidien, de la seule et vraie vie « que tous les êtres humains partagent, en n’importe quel lieu et en n’importe quel temps », celle de « l’homme du commun ». « L’histoire est un cauchemar dont j’essaie de m’éveiller » écrit-il dans Ulysse. C’est notamment l’histoire comme téléologie qui fait problème au témoin de deux guerres mondiales. Joyce refuse de s’engager dans le mouvement nationaliste irlandais non seulement parce qu’il « réprouve la lutte violente » ou « qu’il déteste la bigoterie catholique d’une grande partie des défenseurs de la cause nationaliste » mais surtout parce qu’il « est rétif à tout nationalisme culturel, y compris le revival celtique ». Lorsque Ulysse ou Finnegans Wake célèbrent Dublin, ce n’est pas tant le symbole politique et culturel de l’Irlande « libre », que « la ville comme vaste mouvement brownien d’itinéraires et de haltes, comme topographie de rencontres, fortuites ou non… Et surtout comme Babel de voix et de langues s’entrecroisant, se superposant, se combattant, se répondant ». Jacques Munier |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Littérature / Histoire de la littérature / Thèmes dans la littérature Politique et littérature Démocratie -- Dans la littérature société |
Résumé : |
Depuis quelques années, les réflexions en cours sur la démocratie permettent de poser autrement la question du rapport entre littérature et politique, dans un contexte qui n’est plus celui de la dichotomie engagement - autonomie. Il s’agit plutôt d’analyser le rôle de la littérature dans la construction sociale de l’expérience quotidienne, de l’institutionnalisation d’un ou de multiples espaces publics et du partage de normes disputées dans le cadre de régimes politiques eux-mêmes divers.
Ce numéro de Communications explore la question à partir des relations entre littérature, démocratie et espaces publics aujourd’hui. Il regroupe un ensemble de contributions qui s’attachent à autant de cas différents – France, Afrique du Sud (J. M. Coetzee), Algérie, Chine (Yan Lianke, Mo Yan), Egypte (les slogans de la révolution égyptienne), Espagne, Irlande (Joyce), Italie (groupe Wu Ming) - permettant ainsi de comparer et de traiter des littératures de pays où la démocratie est soit une réalité ancienne ou récente soit une idée incertaine. |
Note de contenu : |
Sommaire :
Philippe Roussin et Sebastian Veg
Présentation 5
Yan Lianke
Le Ciel et la vie choisissent celui qui perçoit l'obscurité 11
Luc Boltanski
Les conditions d'apparition du roman policier 19
Alain Viala
Littérature restreinte et démocratie restreinte : retour à Victor Cousin 33
Patrick McGuinness
Existe-t-il une politique du symbolisme ? 41
Michael Holland
Quand l'insoumission se déclare : Maurice Blanchot entre 1958 et 1968 55
Philippe Roussin
Tout dire ou le gouvernement de la langue 69
Jean-Marie Schaeffer
James Joyce et l'homme du commun 95
Emmanuel Bouju
Ce « sujet à éclipses » qu'on dit démocratique 109
Peter D. McDonald
Quelle littérature ? Quelle démocratie ? Quel espace public ? 123
Philippe Daros
Wu Ming, la New Italian Epic : les paradoxes d'un espace public virtuel 133
Tristan Leperlier
Les écrivains algériens et l'expérience démocratique dans les années 1990 145
Zoé Carle
Les slogans de la révolution égyptienne, épure d'une épopée tue ? 159
Sebastian Veg
Langues vernaculaires, espaces locaux et revendication démocratique en Chine, du mouvement du 4 Mai à l'époque contemporaine 171
Yinde Zhang
Le mirage de l'oralité dans le roman chinois contemporain 183
Chaohua Wang
Globalisation de la République des Lettres ? 199
Esther M. K. Cheung
L'itérabilité de la poésie topographique à Hong Kong 209
|
En ligne : |
http://www.cairn.info/revue-communications-2016-2.htm |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=42864 |
[n° ou bulletin]
99 - novembre 2016 - Démocratie et littérature. Expériences quotidiennes, espaces publics, régimes politiques [document électronique] . - 2016 . - 240 p. ; 24 x 16 cm . 16 € Contributions issues de journées d'études, tenues de 2011 à 2013, portant sur l'approche historique, théorique et comparée du lien entre littérature, démocratie et espace public. numéro dirigé par Philippe Roussin et Sebastian Veg. Voir aussi, Le Journal des idées du 30/11/2016 : "Virginia Woolf, comme Bourdieu l’avait noté, était une fine sociologue de son propre milieu. Flaubert ou Proust également. Et l’on peut en dire autant des écrivains dits « réalistes » ou « naturalistes ». La critique génétique a bien exploré les carnets de Zola observant les milieux sociaux dont il voulait faire le cadre de ses romans, de l’univers grouillant du ventre de Paris au monde feutré des grands magasins. Dans ses romans paysans, Georges Sand faisait de l’ethnologie rurale avant la lettre, comme dans La petite Fadette, dont le souci ethnographique va jusqu’à retranscrire les parlers locaux. La dernière livraison de la revue Communications aborde la question sous un angle politique : Démocratie et littérature. Luc Boltanski montre comment le roman policier, apparu en tant que genre spécifique en France et en Grande-Bretagne, est indissociable de la formation de l’État moderne et du régime politique de la démocratie parlementaire, dont il forme une sorte de mythologie noire centrée sur les figures de l’énigme, du complot et de l’enquête. Dans un article subtil et pénétrant Jean-Marie Schaeffer relit l’œuvre de James Joyce pour y dégager une conception de l’histoire comme inessentielle au destin de l’humanité, car dissoute dans le temps du quotidien, de la seule et vraie vie « que tous les êtres humains partagent, en n’importe quel lieu et en n’importe quel temps », celle de « l’homme du commun ». « L’histoire est un cauchemar dont j’essaie de m’éveiller » écrit-il dans Ulysse. C’est notamment l’histoire comme téléologie qui fait problème au témoin de deux guerres mondiales. Joyce refuse de s’engager dans le mouvement nationaliste irlandais non seulement parce qu’il « réprouve la lutte violente » ou « qu’il déteste la bigoterie catholique d’une grande partie des défenseurs de la cause nationaliste » mais surtout parce qu’il « est rétif à tout nationalisme culturel, y compris le revival celtique ». Lorsque Ulysse ou Finnegans Wake célèbrent Dublin, ce n’est pas tant le symbole politique et culturel de l’Irlande « libre », que « la ville comme vaste mouvement brownien d’itinéraires et de haltes, comme topographie de rencontres, fortuites ou non… Et surtout comme Babel de voix et de langues s’entrecroisant, se superposant, se combattant, se répondant ». Jacques Munier Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
Littérature / Histoire de la littérature / Thèmes dans la littérature Politique et littérature Démocratie -- Dans la littérature société |
Résumé : |
Depuis quelques années, les réflexions en cours sur la démocratie permettent de poser autrement la question du rapport entre littérature et politique, dans un contexte qui n’est plus celui de la dichotomie engagement - autonomie. Il s’agit plutôt d’analyser le rôle de la littérature dans la construction sociale de l’expérience quotidienne, de l’institutionnalisation d’un ou de multiples espaces publics et du partage de normes disputées dans le cadre de régimes politiques eux-mêmes divers.
Ce numéro de Communications explore la question à partir des relations entre littérature, démocratie et espaces publics aujourd’hui. Il regroupe un ensemble de contributions qui s’attachent à autant de cas différents – France, Afrique du Sud (J. M. Coetzee), Algérie, Chine (Yan Lianke, Mo Yan), Egypte (les slogans de la révolution égyptienne), Espagne, Irlande (Joyce), Italie (groupe Wu Ming) - permettant ainsi de comparer et de traiter des littératures de pays où la démocratie est soit une réalité ancienne ou récente soit une idée incertaine. |
Note de contenu : |
Sommaire :
Philippe Roussin et Sebastian Veg
Présentation 5
Yan Lianke
Le Ciel et la vie choisissent celui qui perçoit l'obscurité 11
Luc Boltanski
Les conditions d'apparition du roman policier 19
Alain Viala
Littérature restreinte et démocratie restreinte : retour à Victor Cousin 33
Patrick McGuinness
Existe-t-il une politique du symbolisme ? 41
Michael Holland
Quand l'insoumission se déclare : Maurice Blanchot entre 1958 et 1968 55
Philippe Roussin
Tout dire ou le gouvernement de la langue 69
Jean-Marie Schaeffer
James Joyce et l'homme du commun 95
Emmanuel Bouju
Ce « sujet à éclipses » qu'on dit démocratique 109
Peter D. McDonald
Quelle littérature ? Quelle démocratie ? Quel espace public ? 123
Philippe Daros
Wu Ming, la New Italian Epic : les paradoxes d'un espace public virtuel 133
Tristan Leperlier
Les écrivains algériens et l'expérience démocratique dans les années 1990 145
Zoé Carle
Les slogans de la révolution égyptienne, épure d'une épopée tue ? 159
Sebastian Veg
Langues vernaculaires, espaces locaux et revendication démocratique en Chine, du mouvement du 4 Mai à l'époque contemporaine 171
Yinde Zhang
Le mirage de l'oralité dans le roman chinois contemporain 183
Chaohua Wang
Globalisation de la République des Lettres ? 199
Esther M. K. Cheung
L'itérabilité de la poésie topographique à Hong Kong 209
|
En ligne : |
http://www.cairn.info/revue-communications-2016-2.htm |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=42864 |
|