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« Pas juste un soûlon » : le boire et l’agentivité chez les Eeyous de Chisasibi / Jacky Vallée in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org, vol 17,n°1 ([01/04/2018])
[article]
Titre : « Pas juste un soûlon » : le boire et l’agentivité chez les Eeyous de Chisasibi Type de document : texte imprimé Auteurs : Jacky Vallée, Auteur Année de publication : 2018 Article en page(s) : pp.21-69 Langues : Français (fre) Langues originales : Anglais (eng) Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Ensembles économiques:Pays de l'OCDE:Canada Mots-clés : ALCOOL ALCOOLIQUE ABUS D'ALCOOL GROUPE CULTUREL REPRESENTATION DE LA DEPENDANCE IMAGE DE SOI REPRESENTATION SOCIALE ETHNOGRAPHIE APPROCHE PARTICIPATIVE AMERINDIENS Résumé : Il arrive souvent que le comportement et l’identité des Eeyous (Cris) de Chisasibi (Québec) qui consomment de l’alcool et sont ivres en public soient réduits à ceux de victimes : victimes de la colonisation et des tentatives d’assimilation, victimes de violence familiale, victimes de dépendances. Les autres membres de la communauté déconseillent fortement de s’adresser directement aux buveurs et les chercheurs en anthropologie les ignorent la plupart du temps. Cet article ethnographique s’appuie sur l’observation participante et sur des entrevues semi-formelles effectuées auprès de femmes et d’hommes adultes qui se disent buveurs ou ex-buveurs. Il met en lumière le point de vue de personnes dont la consommation d’alcool actuelle ou passée est considérée comme un «?problème?» par leur communauté et par les chercheurs en sciences sociales. En adoptant une approche phénoménologique, l’auteur utilise les concepts de «?monde vécu?» (lifeworld) et d’agentivité pour illustrer le fait que les individus réfléchissant à leurs propres comportements participent activement à la vision du monde de leur communauté. Bien que ces personnes soient qualifiées de «?soûlons?» ou de «?zombies?», elles parlent d’elles-mêmes en référant aux divers autres aspects de leurs identités et à leur propre capacité d’agir. Ce faisant, elles s’approprient leurs identités en tant que membres de leur communauté et revendiquent leur capacité d’agir en dépit des sous-entendus voulant qu’elles aient renoncé à ces identités et à cette capacité en buvant de manière excessive. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246863
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp.21-69[article] « Pas juste un soûlon » : le boire et l’agentivité chez les Eeyous de Chisasibi [texte imprimé] / Jacky Vallée, Auteur . - 2018 . - pp.21-69.
Langues : Français (fre) Langues originales : Anglais (eng)
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp.21-69
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Ensembles économiques:Pays de l'OCDE:Canada Mots-clés : ALCOOL ALCOOLIQUE ABUS D'ALCOOL GROUPE CULTUREL REPRESENTATION DE LA DEPENDANCE IMAGE DE SOI REPRESENTATION SOCIALE ETHNOGRAPHIE APPROCHE PARTICIPATIVE AMERINDIENS Résumé : Il arrive souvent que le comportement et l’identité des Eeyous (Cris) de Chisasibi (Québec) qui consomment de l’alcool et sont ivres en public soient réduits à ceux de victimes : victimes de la colonisation et des tentatives d’assimilation, victimes de violence familiale, victimes de dépendances. Les autres membres de la communauté déconseillent fortement de s’adresser directement aux buveurs et les chercheurs en anthropologie les ignorent la plupart du temps. Cet article ethnographique s’appuie sur l’observation participante et sur des entrevues semi-formelles effectuées auprès de femmes et d’hommes adultes qui se disent buveurs ou ex-buveurs. Il met en lumière le point de vue de personnes dont la consommation d’alcool actuelle ou passée est considérée comme un «?problème?» par leur communauté et par les chercheurs en sciences sociales. En adoptant une approche phénoménologique, l’auteur utilise les concepts de «?monde vécu?» (lifeworld) et d’agentivité pour illustrer le fait que les individus réfléchissant à leurs propres comportements participent activement à la vision du monde de leur communauté. Bien que ces personnes soient qualifiées de «?soûlons?» ou de «?zombies?», elles parlent d’elles-mêmes en référant aux divers autres aspects de leurs identités et à leur propre capacité d’agir. Ce faisant, elles s’approprient leurs identités en tant que membres de leur communauté et revendiquent leur capacité d’agir en dépit des sous-entendus voulant qu’elles aient renoncé à ces identités et à cette capacité en buvant de manière excessive. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246863 De l’alcool et des histoires : perceptions diachroniques et multigénérationnelles entourant la consommation d’alcool et sa régulation chez les Anicinabek / Leila Inksetter in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org, vol 17,n°1 ([01/04/2018])
[article]
Titre : De l’alcool et des histoires : perceptions diachroniques et multigénérationnelles entourant la consommation d’alcool et sa régulation chez les Anicinabek Type de document : texte imprimé Auteurs : Leila Inksetter, Auteur ; Marie-Pier Bousquet, Auteur Année de publication : 2018 Article en page(s) : pp.1-20 Langues : Français (fre) Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Ensembles économiques:Pays de l'OCDE:Canada ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Histoire Mots-clés : ALCOOL CONSOMMATION D'ALCOOL GROUPE CULTUREL AMERINDIENS Résumé : Cet article se penche sur différents intervenants, contemporains et passés, pour examiner leur positionnement par rapport à l’alcool consommé par les Anicinabek entre le début du XIXe siècle et aujourd’hui : les commerçants de fourrure, les chamanes, les prêtres catholiques, les membres de la Gendarmerie royale du Canada, les agents des Affaires indiennes et les leaders communautaires anicinabek. Nous explorons d’abord les comportements adoptés par chacun d’eux à l’aide de sources historiques, puis observons la perception contemporaine qu’ont différentes générations d’Anicinabek sur ces mêmes intervenants historiques à partir de sources orales. Ce faisant, nous montrons qu’à la fois chez les Anicinabek et les intervenants eurocanadiens, certaines personnes ont encouragé la consommation d’alcool, alors que d’autres ont plutôt inhibé sa consommation. Nous montrons que les perceptions contemporaines de ces différentes interventions passées peuvent varier en fonction de l’âge de l’informateur et de son vécu. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246889
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp.1-20[article] De l’alcool et des histoires : perceptions diachroniques et multigénérationnelles entourant la consommation d’alcool et sa régulation chez les Anicinabek [texte imprimé] / Leila Inksetter, Auteur ; Marie-Pier Bousquet, Auteur . - 2018 . - pp.1-20.
Langues : Français (fre)
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp.1-20
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Ensembles économiques:Pays de l'OCDE:Canada ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Histoire Mots-clés : ALCOOL CONSOMMATION D'ALCOOL GROUPE CULTUREL AMERINDIENS Résumé : Cet article se penche sur différents intervenants, contemporains et passés, pour examiner leur positionnement par rapport à l’alcool consommé par les Anicinabek entre le début du XIXe siècle et aujourd’hui : les commerçants de fourrure, les chamanes, les prêtres catholiques, les membres de la Gendarmerie royale du Canada, les agents des Affaires indiennes et les leaders communautaires anicinabek. Nous explorons d’abord les comportements adoptés par chacun d’eux à l’aide de sources historiques, puis observons la perception contemporaine qu’ont différentes générations d’Anicinabek sur ces mêmes intervenants historiques à partir de sources orales. Ce faisant, nous montrons qu’à la fois chez les Anicinabek et les intervenants eurocanadiens, certaines personnes ont encouragé la consommation d’alcool, alors que d’autres ont plutôt inhibé sa consommation. Nous montrons que les perceptions contemporaines de ces différentes interventions passées peuvent varier en fonction de l’âge de l’informateur et de son vécu. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246889 Les déclencheurs du suicide chez les atikamekw et les anishnabek / Livia Vitenti in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org, vol 17,n°1 ([01/04/2018])
[article]
Titre : Les déclencheurs du suicide chez les atikamekw et les anishnabek Type de document : texte imprimé Auteurs : Livia Vitenti, Auteur Année de publication : 2018 Article en page(s) : pp. 70-84 Langues : Français (fre) Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Ensembles économiques:Pays de l'OCDE:Canada ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:Problèmes sociaux:Problème social:Suicide ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:Problèmes sociaux:Problème social:Violence Mots-clés : ALCOOL DROGUE ADDICTION GROUPE CULTUREL FACTEUR DE RISQUE DEPRESSION TROUBLE DE L'AFFECTIVITE AMERINDIENS Résumé : Cet article est consacré à la discussion sur les déclencheurs du suicide chez deux communautés représentant des Premières Nations du Québec, soit les Atikamekw de Manawan et les Anishnabek du Lac Simon. Ces déclencheurs, aussi appelés «?facteurs immédiats?», sont, grosso modo, au-delà des dépendances – alcool et drogues – la dépression et la violence – physique, psychologique et sexuelle. Il traitera aussi du manque d’affection et du système de pensionnat, qui seront analysés comme susceptibles d’avoir un lien avec les causes de la mort volontaire. L’analyse sera surtout basée sur notre expérience de recherche sur le terrain dans les deux communautés, à partir d’une approche anthropologique et ethnographique. La méthode de l’observation participante et des entrevues non structurées avec des membres de deux communautés a été principalement utilisée. Nous avons obtenu plusieurs informations sur le sujet, ce qui nous a permis de comprendre les effets négatifs de ces déclencheurs, mais aussi de constater qu’ils ne sont pas déterminants de l’acte suicide. Néanmoins, et quoique cet article soit dédié aux déclencheurs du suicide, il nous est fondamental de souligner qu’ils font partie d’un répertoire de questions beaucoup plus élargie, et qu’il s’agit d’un sujet très complexe. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246919
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp. 70-84[article] Les déclencheurs du suicide chez les atikamekw et les anishnabek [texte imprimé] / Livia Vitenti, Auteur . - 2018 . - pp. 70-84.
Langues : Français (fre)
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp. 70-84
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays:Ensembles économiques:Pays de l'OCDE:Canada ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:Problèmes sociaux:Problème social:Suicide ; F POPULATIONS - ETUDES DE CAS:Problèmes sociaux:Problème social:Violence Mots-clés : ALCOOL DROGUE ADDICTION GROUPE CULTUREL FACTEUR DE RISQUE DEPRESSION TROUBLE DE L'AFFECTIVITE AMERINDIENS Résumé : Cet article est consacré à la discussion sur les déclencheurs du suicide chez deux communautés représentant des Premières Nations du Québec, soit les Atikamekw de Manawan et les Anishnabek du Lac Simon. Ces déclencheurs, aussi appelés «?facteurs immédiats?», sont, grosso modo, au-delà des dépendances – alcool et drogues – la dépression et la violence – physique, psychologique et sexuelle. Il traitera aussi du manque d’affection et du système de pensionnat, qui seront analysés comme susceptibles d’avoir un lien avec les causes de la mort volontaire. L’analyse sera surtout basée sur notre expérience de recherche sur le terrain dans les deux communautés, à partir d’une approche anthropologique et ethnographique. La méthode de l’observation participante et des entrevues non structurées avec des membres de deux communautés a été principalement utilisée. Nous avons obtenu plusieurs informations sur le sujet, ce qui nous a permis de comprendre les effets négatifs de ces déclencheurs, mais aussi de constater qu’ils ne sont pas déterminants de l’acte suicide. Néanmoins, et quoique cet article soit dédié aux déclencheurs du suicide, il nous est fondamental de souligner qu’ils font partie d’un répertoire de questions beaucoup plus élargie, et qu’il s’agit d’un sujet très complexe. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246919 Pour en finir avec les crimes sans victimes : l’approche minimaliste en éthique des drogues / Martin GIBERT in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org, vol 17,n°1 ([01/04/2018])
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Titre : Pour en finir avec les crimes sans victimes : l’approche minimaliste en éthique des drogues Type de document : texte imprimé Auteurs : Martin GIBERT, Auteur Année de publication : 2018 Article en page(s) : pp. 85-98 Langues : Français (fre) Catégories : J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Éthique ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Philosophie Mots-clés : ADDICTION DROGUE ASPECT ETHIQUE PROHIBITION Résumé : Dans cet article en éthique appliquée, je souhaite montrer comment l’opposition entre minimalisme et maximalisme moral peut éclairer le débat sur la prohibition des drogues. Le principe – défendu par Ruwen Ogien – de l’indifférence morale du rapport à soi-même implique en effet qu’on ne condamne pas l’usager de drogue au nom d’un paternalisme moral. Plus généralement, en ne reconnaissant pas les «?crimes sans victimes?», le minimalisme écarte un certain nombre d’arguments en faveur de la prohibition. On peut donc dire que l’intérêt de l’approche minimaliste en éthique des drogues consiste moins à trancher des cas difficiles qu’à écarter certaines mauvaises raisons et autres intuitions maximalistes et confuses. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246931
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp. 85-98[article] Pour en finir avec les crimes sans victimes : l’approche minimaliste en éthique des drogues [texte imprimé] / Martin GIBERT, Auteur . - 2018 . - pp. 85-98.
Langues : Français (fre)
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp. 85-98
Catégories : J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Éthique ; J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION:Philosophie et éthique:Philosophie Mots-clés : ADDICTION DROGUE ASPECT ETHIQUE PROHIBITION Résumé : Dans cet article en éthique appliquée, je souhaite montrer comment l’opposition entre minimalisme et maximalisme moral peut éclairer le débat sur la prohibition des drogues. Le principe – défendu par Ruwen Ogien – de l’indifférence morale du rapport à soi-même implique en effet qu’on ne condamne pas l’usager de drogue au nom d’un paternalisme moral. Plus généralement, en ne reconnaissant pas les «?crimes sans victimes?», le minimalisme écarte un certain nombre d’arguments en faveur de la prohibition. On peut donc dire que l’intérêt de l’approche minimaliste en éthique des drogues consiste moins à trancher des cas difficiles qu’à écarter certaines mauvaises raisons et autres intuitions maximalistes et confuses. Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246931 Souffrance, jugement moral et «société addictogène» : les registres de sens du traitement de la dépendance / Line Pedersen in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org, vol 17,n°1 ([01/04/2018])
[article]
Titre : Souffrance, jugement moral et «société addictogène» : les registres de sens du traitement de la dépendance Type de document : texte imprimé Auteurs : Line Pedersen, Auteur Année de publication : 2018 Article en page(s) : pp. 99-116 Langues : Français (fre) Mots-clés : ADDICTION DROGUE TRAITEMENT DES ADDICTIONS ETHNOGRAPHIE TRAJECTOIRE DE SORTIE REPRESENTATION DE LA DEPENDANCE RECIT DE VIE SOUFFRANCE JUGEMENT MORAL Résumé : Cet article explore la teneur de l’évaluation morale dans les modes de traitement du «?trouble addictologique?» en s’intéressant aux trajectoires des personnes en prise avec des produits psychoactifs inscrites dans une démarche d’arrêt ou de diminution des consommations d’alcool ou des drogues illicites. En suivant ces trajectoires de sortie, j’ai pu questionner leur passage dans deux entités de traitement, les Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et les groupes d’entraide associatifs (Vie Libre, Narcotiques et Alcooliques Anonymes). À partir d’une posture ethnographique, à la fois compréhensive et critique, nous explorons la construction de la «?sortie?» des addictions au regard des contraintes morales, sociales et institutionnelles. L’article se fonde sur des données de recherche recueillies de 2010 à 2013. Elle combine à la fois l’observation directe des milieux, ainsi que des entretiens biographiques et semi-directifs réalisés avec des intervenants (nb 15) et des personnes dépendantes (nb 41).
L’analyse qualitative de données met en évidence que le travail biographique déployé par les personnes dépendantes permet une mise à distance de l’expérience de l’emprise. Il s’agit de constituer un jugement moral sur ses comportements passés sous l’effet des produits. La catégorie de trajectoire de déprise permet donc de rendre compte des formes subjectives de (se) composer avec ou sans les produits sans renvoyer à l’idéal d’abstinence. C’est seulement au moment de la mise en récit devant les pairs ou les professionnels que l’on peut parler d’une rupture biographique. En ce sens les entités médiatisent les récits des personnes dépendantes, parce qu’elles contribuent à construire un cadre d’énonciation des récits, et donc de distinguer ce qui peut être dit ou pas. Cet article interroge l’aspect contraignant de ce processus, en ce sens que l’obligation de se raconter participe aussi à construire un sujet moral capable de s’autocontrôler.Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246942
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp. 99-116[article] Souffrance, jugement moral et «société addictogène» : les registres de sens du traitement de la dépendance [texte imprimé] / Line Pedersen, Auteur . - 2018 . - pp. 99-116.
Langues : Français (fre)
in Drogues, santé et société, DSS / Erudit.org > vol 17,n°1 [01/04/2018] . - pp. 99-116
Mots-clés : ADDICTION DROGUE TRAITEMENT DES ADDICTIONS ETHNOGRAPHIE TRAJECTOIRE DE SORTIE REPRESENTATION DE LA DEPENDANCE RECIT DE VIE SOUFFRANCE JUGEMENT MORAL Résumé : Cet article explore la teneur de l’évaluation morale dans les modes de traitement du «?trouble addictologique?» en s’intéressant aux trajectoires des personnes en prise avec des produits psychoactifs inscrites dans une démarche d’arrêt ou de diminution des consommations d’alcool ou des drogues illicites. En suivant ces trajectoires de sortie, j’ai pu questionner leur passage dans deux entités de traitement, les Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et les groupes d’entraide associatifs (Vie Libre, Narcotiques et Alcooliques Anonymes). À partir d’une posture ethnographique, à la fois compréhensive et critique, nous explorons la construction de la «?sortie?» des addictions au regard des contraintes morales, sociales et institutionnelles. L’article se fonde sur des données de recherche recueillies de 2010 à 2013. Elle combine à la fois l’observation directe des milieux, ainsi que des entretiens biographiques et semi-directifs réalisés avec des intervenants (nb 15) et des personnes dépendantes (nb 41).
L’analyse qualitative de données met en évidence que le travail biographique déployé par les personnes dépendantes permet une mise à distance de l’expérience de l’emprise. Il s’agit de constituer un jugement moral sur ses comportements passés sous l’effet des produits. La catégorie de trajectoire de déprise permet donc de rendre compte des formes subjectives de (se) composer avec ou sans les produits sans renvoyer à l’idéal d’abstinence. C’est seulement au moment de la mise en récit devant les pairs ou les professionnels que l’on peut parler d’une rupture biographique. En ce sens les entités médiatisent les récits des personnes dépendantes, parce qu’elles contribuent à construire un cadre d’énonciation des récits, et donc de distinguer ce qui peut être dit ou pas. Cet article interroge l’aspect contraignant de ce processus, en ce sens que l’obligation de se raconter participe aussi à construire un sujet moral capable de s’autocontrôler.Note de contenu : biblio. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=246942