[article]
Titre : |
L’anorexie, une maladie sociale. Une pathologie grave qui frappe davantage les jeunes femmes des milieux aisés |
Titre original : |
L’anorexie, une maladie sociale Près de cinq pour cent des adolescentes |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Claire Scodellaro, Auteur |
Année de publication : |
2020 |
Article en page(s) : |
pp. 1, 3 |
Note générale : |
Comment les médecins tracent-ils une frontière entre comportements normaux et comportements pathologiques en matière de minceur ? Les manuels de médecine, tel le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), de l’Association américaine de psychiatrie, ajoutent aux manifestations subjectives de l’anorexie mentale un critère de poids. Ainsi, une femme adulte mesurant 1,64 mètre et pesant 49 kilogrammes est considérée en sous-poids, car son indice de masse corporelle (IMC), qui rapporte le poids à la taille au carré, est inférieur à 18,5 kg/m2. Si cette femme se perçoit néanmoins comme trop grosse, il est possible qu’elle présente une anorexie mentale dite subsyndromique. L’anorexie sera sans doute caractérisée si elle perd 4 kilogrammes (soit un IMC inférieur à 17 kg/m2) et qu’elle refuse de reprendre du poids. En France, en 2008, 1,4 % des filles de 17 ans avaient déjà présenté les symptômes d’une anorexie caractérisée, et 3,3 % les symptômes moins graves d’une anorexie dite subsyndromique. Les fréquences étaient respectivement nulle et de 0,1 % parmi les garçons du même âge |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
anorexie maladie mentale sociale FEMME TROUBLE DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE CLASSE SOCIALE SANTE PUBLIQUE REPRESENTATION SOCIALE SUICIDE ADOLESCENT Anorexie mentale Inégalité sociales de santé |
Résumé : |
Trouble grave du comportement alimentaire, pouvant mener à la mort, l'anorexie mentale menace particulièrement les jeunes filles des milieux aisés
Les inégalités sociales face à la santé pénalisent le plus souvent les hommes des classes populaires. L’anorexie mentale constitue une des exceptions à cette règle : ce trouble grave du comportement alimentaire, pouvant mener à la mort, menace particulièrement les jeunes filles des milieux aisés, exposées à des normes de minceur plus strictes et plus enclines à penser pouvoir maîtriser leur destin social. |
Note de contenu : |
"Rarement une maladie frappe si peu au hasard : 90 à 95 % des personnes atteintes d’anorexie mentale — ce trouble du comportement alimentaire qui se manifeste par une privation stricte et volontaire de nourriture sur une période de plusieurs mois, voire de plusieurs années — sont des femmes. Un tel déséquilibre entre les deux sexes ne s’enregistre que pour le cancer du sein (1 % des malades sont des hommes) ou… les affections des organes génitaux. Autre singularité : la composition sociale de la population concernée. Alors que la distribution des risques en matière de santé s’établit généralement au détriment des milieux populaires, on observe l’inverse dans le cas de l’anorexie mentale. Ainsi, les filles des classes supérieures (parents cadres, exerçant une profession libérale ou chefs d’entreprise) ont 1,6 fois plus de risque d’être touchées que les filles d’ouvriers, et celles de classes moyennes (professions dites intermédiaires, employés), 1,3 fois. Enfin, le profil par âge diffère d’autres troubles mentaux : l’anorexie débute rarement après 25 ans, et la probabilité de sa survenue diminue avec l’avancée en âge, alors que la dépression reste fréquente à l’âge adulte.
Présentée en 2010 par la Haute autorité de santé comme « un enjeu de santé publique important, insuffisamment pris en compte dans notre pays » — faute de moyens consacrés à sa prévention —, l’anorexie mentale a fait l’objet d’une loi, entrée en vigueur en 2017, qui a cherché à s’attaquer aux causes sociales de ce fléau. Selon la dernière étude disponible, publiée en 2008, celui-ci avait concerné près de 5 % des jeunes Françaises de 17 ans (lire « Près de cinq pour cent des adolescentes »). Cette loi cible notamment la mode et la publicité, et vise, entre autres, à protéger la santé des mannequins. Mais s’en prendre aux secteurs qui propagent des représentations du corps féminin pathogènes fera-t-il reculer l’anorexie ? Sans doute pas autant qu’espéré. Les causes sociales de cette maladie se nichent en deçà de la surface du papier glacé : alors que la (...)" |
En ligne : |
https://www.monde-diplomatique.fr/2020/09/SCODELLARO/62145 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=250147 |
in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses > 798 (Septembre 2020) . - pp. 1, 3
[article] L’anorexie, une maladie sociale. Une pathologie grave qui frappe davantage les jeunes femmes des milieux aisés = L’anorexie, une maladie sociale Près de cinq pour cent des adolescentes [texte imprimé] / Claire Scodellaro, Auteur . - 2020 . - pp. 1, 3. Comment les médecins tracent-ils une frontière entre comportements normaux et comportements pathologiques en matière de minceur ? Les manuels de médecine, tel le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), de l’Association américaine de psychiatrie, ajoutent aux manifestations subjectives de l’anorexie mentale un critère de poids. Ainsi, une femme adulte mesurant 1,64 mètre et pesant 49 kilogrammes est considérée en sous-poids, car son indice de masse corporelle (IMC), qui rapporte le poids à la taille au carré, est inférieur à 18,5 kg/m2. Si cette femme se perçoit néanmoins comme trop grosse, il est possible qu’elle présente une anorexie mentale dite subsyndromique. L’anorexie sera sans doute caractérisée si elle perd 4 kilogrammes (soit un IMC inférieur à 17 kg/m2) et qu’elle refuse de reprendre du poids. En France, en 2008, 1,4 % des filles de 17 ans avaient déjà présenté les symptômes d’une anorexie caractérisée, et 3,3 % les symptômes moins graves d’une anorexie dite subsyndromique. Les fréquences étaient respectivement nulle et de 0,1 % parmi les garçons du même âge Langues : Français ( fre) in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses > 798 (Septembre 2020) . - pp. 1, 3
Mots-clés : |
anorexie maladie mentale sociale FEMME TROUBLE DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE CLASSE SOCIALE SANTE PUBLIQUE REPRESENTATION SOCIALE SUICIDE ADOLESCENT Anorexie mentale Inégalité sociales de santé |
Résumé : |
Trouble grave du comportement alimentaire, pouvant mener à la mort, l'anorexie mentale menace particulièrement les jeunes filles des milieux aisés
Les inégalités sociales face à la santé pénalisent le plus souvent les hommes des classes populaires. L’anorexie mentale constitue une des exceptions à cette règle : ce trouble grave du comportement alimentaire, pouvant mener à la mort, menace particulièrement les jeunes filles des milieux aisés, exposées à des normes de minceur plus strictes et plus enclines à penser pouvoir maîtriser leur destin social. |
Note de contenu : |
"Rarement une maladie frappe si peu au hasard : 90 à 95 % des personnes atteintes d’anorexie mentale — ce trouble du comportement alimentaire qui se manifeste par une privation stricte et volontaire de nourriture sur une période de plusieurs mois, voire de plusieurs années — sont des femmes. Un tel déséquilibre entre les deux sexes ne s’enregistre que pour le cancer du sein (1 % des malades sont des hommes) ou… les affections des organes génitaux. Autre singularité : la composition sociale de la population concernée. Alors que la distribution des risques en matière de santé s’établit généralement au détriment des milieux populaires, on observe l’inverse dans le cas de l’anorexie mentale. Ainsi, les filles des classes supérieures (parents cadres, exerçant une profession libérale ou chefs d’entreprise) ont 1,6 fois plus de risque d’être touchées que les filles d’ouvriers, et celles de classes moyennes (professions dites intermédiaires, employés), 1,3 fois. Enfin, le profil par âge diffère d’autres troubles mentaux : l’anorexie débute rarement après 25 ans, et la probabilité de sa survenue diminue avec l’avancée en âge, alors que la dépression reste fréquente à l’âge adulte.
Présentée en 2010 par la Haute autorité de santé comme « un enjeu de santé publique important, insuffisamment pris en compte dans notre pays » — faute de moyens consacrés à sa prévention —, l’anorexie mentale a fait l’objet d’une loi, entrée en vigueur en 2017, qui a cherché à s’attaquer aux causes sociales de ce fléau. Selon la dernière étude disponible, publiée en 2008, celui-ci avait concerné près de 5 % des jeunes Françaises de 17 ans (lire « Près de cinq pour cent des adolescentes »). Cette loi cible notamment la mode et la publicité, et vise, entre autres, à protéger la santé des mannequins. Mais s’en prendre aux secteurs qui propagent des représentations du corps féminin pathogènes fera-t-il reculer l’anorexie ? Sans doute pas autant qu’espéré. Les causes sociales de cette maladie se nichent en deçà de la surface du papier glacé : alors que la (...)" |
En ligne : |
https://www.monde-diplomatique.fr/2020/09/SCODELLARO/62145 |
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https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=250147 |
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