Titre : |
Squat |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Yannick Bouquard (1981-...) , Auteur |
Editeur : |
Arles (Bouches-du-Rhône) : Éditions du Rouergue |
Année de publication : |
2014 |
Collection : |
La Brune (Rodez), ISSN 1290-6514 num. 8 |
Importance : |
368 p. |
Présentation : |
ill. |
Format : |
18 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-8126-0638-0 |
Prix : |
12 € |
Note générale : |
"Cette chronique d'un squat ordinaire dans une banlieue chic des Hauts-de-Seine est un roman aux personnages hallucinants et aux histoires à rebondissements. C'est aussi un livre pratique très utile. Comment ouvrir un squat à coups de pied de biche et de «sous-marins», se faire gauler et partir en garde à vue. Comment ensuite gérer le quotidien fastidieux : les conflits sur le ménage ou les factures d'électricité, les fêtes et leurs dérapages, les consommations illicites et les bastons...
Avec, en vedettes, Papa Ours qui est punk ; Cheval qui est alcoolique ; Andrew Mack qui est anglais ; Beyrouth qui est morose ; Ron qui est russe ou presque ; Crassnall qui est énervée ; Orianne qui est un peu candide ; Félix qui est chauve; Franck qui est dépité : Jacky John qui parle latin ; JC qui fout des plats à tarte dans la gueule ; Pimprenelle qui est beatnik, un peu; Millie qui a un chien qui est Stupide ; Alexia qui est folle... et aussi un commissaire débonnaire, un médecin taiwanais, une famille de dépanneurs racistes, ainsi qu'une flopée d'agents EDF et municipaux...
Un premier roman drôle et politique sur quelques questions essentielles." |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
|
Mots-clés : |
récits roman histoire romancée racisme banlieue alcoolisme sous-marins alcool ogre nains squat sociologie rock and roll russe teusqua |
Index. décimale : |
F-64 Pauvreté - Quart-monde - Publics Vulnérables |
Résumé : |
L’histoire romancée d’un squat, de A à Z, depuis le repérage du lieu, un lycée abandonné dans une ville riche de banlieue, jusqu’à l’expulsion finale. L’auteur a vécu des années dans des squats parisiens et dresse un tableau très précis de cette vie en marge et de ses habitants souvent folkloriques. Un premier roman à l’esthétique rock, souvent drôle et ironique sur le mode de vie squatteur, à la critique politique virulente sur la question du logement. |
Note de contenu : |
Extrait :
"C'est en rentrant d'un job minable d'intérim dans les égouts, un soir de mars, à Vienspasissy-sur-Seine que Ron avait ajouté à la liste des squats hypothétiques celui qui deviendrait notre baraque. À dire vrai, le lieu avait tant de charme que les autres adresses furent reléguées au second plan.
Un lycée, façon années 1960, énorme. La totale : des arbres, une cour, de nombreuses pièces, peu de vis-à-vis et bien équipé question water. Y avait largement de quoi chier peinard.
La mairie avait fait murer partiellement le bâtiment. Dans leur grande magnanimité et la stupidité qui caractérise l'administration républicaine, ces cons avaient obstrué uniquement le premier étage.
Le grand portail vert, à l'arrière, était ouvert.
Il s'appelait le «lycée Ionesco».
Ron le Russe n'est ni très grand ni très gros. Il a une grande bouche d'où sortent beaucoup de conneries. Il rit volontiers aux éclats et aime vous attirer quelque part pour vous montrer ses dernières productions informatiques, ses dernières acquisitions en tout genre et vous parler des heures durant de choses dont vous vous foutez. C'est un type fondamentalement bon, aussi vous subissez son discours pour ne pas le vexer. Il porte souvent un treillis aux nuances grises mode Spetsnaz, un perfecto peint de slogans punx prépubères et des paras montantes aux coques recouvertes de blanco. Je ne suis pas sûr qu'il soit vraiment russe.
Son animal-totem, c'est le hérisson ou quelque chose comme l'oursin.
Le Russe avait simplement fait coulisser le portail de métal vert dont les capteurs de mouvement et d'ouverture étaient HS. La loi est très claire, concernant les ouvertures : les portes ne doivent pas être forcées. Il avait visité la cour intérieure. Le lieu lui plaisait beaucoup, aussi avait-il pris le temps de se griller une clope à l'abri des regards sous un préau. Il s'était adossé contre une porte du rez-de-chaussée et, à la première bouffée, s'était gaufré dans le bureau du proviseur. À l'intérieur du bâtiment, toutes les portes étaient ouvertes, les clés sur le tableau d'appel.
Du coup, Ron avait dû sourire du rictus chevalin qui le caractérise. Enthousiaste, il avait visité son nouvel habitat de la cave aux combles. Il avait choisi sa future chambre. L'eau et l'électricité fonctionnaient. La mairie ou le gestionnaire du lycée n'avait pas cru bon de fermer les compteurs. De nombreuses fuites gouttaient dans le maillage de plomberie, en particulier dans la chaufferie amiantée. Le Russe avait aussitôt fermé les vannes pour limiter le gaspillage légal et démocratique. Les administrés de la ville de Vienspasissy-sur-Seine ne devaient pas savoir quoi foutre de leur pognon pour élire une équipe municipale aussi incompétente. À l'heure où tous sont prétendument à l'économie verte, dans cette ville, on niquait gaiement les fluides." |
En ligne : |
http://proxy.scd.univ-tours.fr/login?url=http://www.cairn.info/les-squats--97827 [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=241462 |
Squat [texte imprimé] / Yannick Bouquard (1981-...)  , Auteur . - Arles (Bouches-du-Rhône) : Éditions du Rouergue, 2014 . - 368 p. : ill. ; 18 cm. - ( La Brune (Rodez), ISSN 1290-6514; 8) . ISBN : 978-2-8126-0638-0 : 12 € "Cette chronique d'un squat ordinaire dans une banlieue chic des Hauts-de-Seine est un roman aux personnages hallucinants et aux histoires à rebondissements. C'est aussi un livre pratique très utile. Comment ouvrir un squat à coups de pied de biche et de «sous-marins», se faire gauler et partir en garde à vue. Comment ensuite gérer le quotidien fastidieux : les conflits sur le ménage ou les factures d'électricité, les fêtes et leurs dérapages, les consommations illicites et les bastons...
Avec, en vedettes, Papa Ours qui est punk ; Cheval qui est alcoolique ; Andrew Mack qui est anglais ; Beyrouth qui est morose ; Ron qui est russe ou presque ; Crassnall qui est énervée ; Orianne qui est un peu candide ; Félix qui est chauve; Franck qui est dépité : Jacky John qui parle latin ; JC qui fout des plats à tarte dans la gueule ; Pimprenelle qui est beatnik, un peu; Millie qui a un chien qui est Stupide ; Alexia qui est folle... et aussi un commissaire débonnaire, un médecin taiwanais, une famille de dépanneurs racistes, ainsi qu'une flopée d'agents EDF et municipaux...
Un premier roman drôle et politique sur quelques questions essentielles." Langues : Français ( fre)
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
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Mots-clés : |
récits roman histoire romancée racisme banlieue alcoolisme sous-marins alcool ogre nains squat sociologie rock and roll russe teusqua |
Index. décimale : |
F-64 Pauvreté - Quart-monde - Publics Vulnérables |
Résumé : |
L’histoire romancée d’un squat, de A à Z, depuis le repérage du lieu, un lycée abandonné dans une ville riche de banlieue, jusqu’à l’expulsion finale. L’auteur a vécu des années dans des squats parisiens et dresse un tableau très précis de cette vie en marge et de ses habitants souvent folkloriques. Un premier roman à l’esthétique rock, souvent drôle et ironique sur le mode de vie squatteur, à la critique politique virulente sur la question du logement. |
Note de contenu : |
Extrait :
"C'est en rentrant d'un job minable d'intérim dans les égouts, un soir de mars, à Vienspasissy-sur-Seine que Ron avait ajouté à la liste des squats hypothétiques celui qui deviendrait notre baraque. À dire vrai, le lieu avait tant de charme que les autres adresses furent reléguées au second plan.
Un lycée, façon années 1960, énorme. La totale : des arbres, une cour, de nombreuses pièces, peu de vis-à-vis et bien équipé question water. Y avait largement de quoi chier peinard.
La mairie avait fait murer partiellement le bâtiment. Dans leur grande magnanimité et la stupidité qui caractérise l'administration républicaine, ces cons avaient obstrué uniquement le premier étage.
Le grand portail vert, à l'arrière, était ouvert.
Il s'appelait le «lycée Ionesco».
Ron le Russe n'est ni très grand ni très gros. Il a une grande bouche d'où sortent beaucoup de conneries. Il rit volontiers aux éclats et aime vous attirer quelque part pour vous montrer ses dernières productions informatiques, ses dernières acquisitions en tout genre et vous parler des heures durant de choses dont vous vous foutez. C'est un type fondamentalement bon, aussi vous subissez son discours pour ne pas le vexer. Il porte souvent un treillis aux nuances grises mode Spetsnaz, un perfecto peint de slogans punx prépubères et des paras montantes aux coques recouvertes de blanco. Je ne suis pas sûr qu'il soit vraiment russe.
Son animal-totem, c'est le hérisson ou quelque chose comme l'oursin.
Le Russe avait simplement fait coulisser le portail de métal vert dont les capteurs de mouvement et d'ouverture étaient HS. La loi est très claire, concernant les ouvertures : les portes ne doivent pas être forcées. Il avait visité la cour intérieure. Le lieu lui plaisait beaucoup, aussi avait-il pris le temps de se griller une clope à l'abri des regards sous un préau. Il s'était adossé contre une porte du rez-de-chaussée et, à la première bouffée, s'était gaufré dans le bureau du proviseur. À l'intérieur du bâtiment, toutes les portes étaient ouvertes, les clés sur le tableau d'appel.
Du coup, Ron avait dû sourire du rictus chevalin qui le caractérise. Enthousiaste, il avait visité son nouvel habitat de la cave aux combles. Il avait choisi sa future chambre. L'eau et l'électricité fonctionnaient. La mairie ou le gestionnaire du lycée n'avait pas cru bon de fermer les compteurs. De nombreuses fuites gouttaient dans le maillage de plomberie, en particulier dans la chaufferie amiantée. Le Russe avait aussitôt fermé les vannes pour limiter le gaspillage légal et démocratique. Les administrés de la ville de Vienspasissy-sur-Seine ne devaient pas savoir quoi foutre de leur pognon pour élire une équipe municipale aussi incompétente. À l'heure où tous sont prétendument à l'économie verte, dans cette ville, on niquait gaiement les fluides." |
En ligne : |
http://proxy.scd.univ-tours.fr/login?url=http://www.cairn.info/les-squats--97827 [...] |
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