
Résultat de la recherche
6 résultat(s) recherche sur le mot-clé '177 Morale et société. Respect humain' 




De l’invention du traumatisme à la reconnaissance des victimes / Didier Fassin in 20 & 21. Revue d’histoire / Cairn.info, 123 - N° spécial (juillet-septembre 2014)
[article]
Titre : De l’invention du traumatisme à la reconnaissance des victimes : genèse et transformations d’une condition morale Type de document : texte imprimé Auteurs : Didier Fassin (1955-...) , Auteur
Année de publication : 2014 Article en page(s) : p. 161-171 Langues : Français (fre) Mots-clés : 347-058.6 Droit des victimes 347-058.6 Droit des victimes 159.9 Psychologie 159.9 Psychologie 177 Morale et société. Respect humain 177 Morale et société. Respect humain Résumé : INTRODUCTION
Le 20e siècle est marqué par une profonde conversion morale se traduisant par le passage de la suspicion à la reconnaissance à l'égard des victimes. C'est ce que montre notamment l'histoire de la notion de traumatisme qui, venue de la psychiatrie,a quitté le seul univers de la clinique pour s'imposer dans l'espace social métaphoriquement et politiquement. En anthropologue, Didier Fassin montre ici les implications de ce déplacement historique. En rapprochant trois terrains distincts en apparence, l'accident de l'usine AZF, la seconde intifada et les demandes d'asile, il montre comment la notion de traumatisme n'a pas seulement rendu possible la reconnaissance positive des souffrances endurées. Inscrite dans une politique de la réparation , du témoignage et de la preuve, elle a aussi donné corps à une nouvelle condition morale, celle de victime, au nom de laquelle se défendent désormais les justes causes et se revendiquent les droits légitimes.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=227085
in 20 & 21. Revue d’histoire / Cairn.info > 123 - N° spécial (juillet-septembre 2014) . - p. 161-171[article] De l’invention du traumatisme à la reconnaissance des victimes : genèse et transformations d’une condition morale [texte imprimé] / Didier Fassin (1955-...), Auteur . - 2014 . - p. 161-171.
Langues : Français (fre)
in 20 & 21. Revue d’histoire / Cairn.info > 123 - N° spécial (juillet-septembre 2014) . - p. 161-171
Mots-clés : 347-058.6 Droit des victimes 347-058.6 Droit des victimes 159.9 Psychologie 159.9 Psychologie 177 Morale et société. Respect humain 177 Morale et société. Respect humain Résumé : INTRODUCTION
Le 20e siècle est marqué par une profonde conversion morale se traduisant par le passage de la suspicion à la reconnaissance à l'égard des victimes. C'est ce que montre notamment l'histoire de la notion de traumatisme qui, venue de la psychiatrie,a quitté le seul univers de la clinique pour s'imposer dans l'espace social métaphoriquement et politiquement. En anthropologue, Didier Fassin montre ici les implications de ce déplacement historique. En rapprochant trois terrains distincts en apparence, l'accident de l'usine AZF, la seconde intifada et les demandes d'asile, il montre comment la notion de traumatisme n'a pas seulement rendu possible la reconnaissance positive des souffrances endurées. Inscrite dans une politique de la réparation , du témoignage et de la preuve, elle a aussi donné corps à une nouvelle condition morale, celle de victime, au nom de laquelle se défendent désormais les justes causes et se revendiquent les droits légitimes.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=227085 Société multiculturelle et insécurité / Albert BASTENIER in La Revue Nouvelle / Cairn.info, 5-6 (mai-juin 2008)
![]()
[article]
Titre : Société multiculturelle et insécurité : dossier Type de document : texte imprimé Auteurs : Albert BASTENIER, Directeur de publication, rédacteur en chef Année de publication : mai-juin 2008 Article en page(s) : pp. 27-65 Langues : Français (fre) Mots-clés : 32(493) Politique de la Belgique 316.73 Interculturel Métisage Différence Multiculturel 351.78 Sécurité publique / Insécurité 352(493) Schaerbeek 177 Morale et société. Respect humain Résumé : Articles :
* Société multiculturelle et insécurité / Luc Van Campenhoudt
Insécurité, immigration, injustice, émeutes, intégration, prévention, racisme, respect, victimes, étrangers, chômage, délinquance, exclusion... la soupe déborde. Dans un méli-mélo de notions qu’on hésite souvent à utiliser tant on craint qu’elles ne soient idéologiquement et affectivement trop chargées, voire politiquement incorrectes, une certitude confuse se fraye un chemin : la violence a bel et bien quelque chose à voir avec la société multiculturelle.
* Violence et insécurité aujourd’hui / Albert Bastenier
Serions-nous devenus des consommateurs de sécurité ? Les choses sont sans doute un peu plus compliquées que cela et nous avons besoin de voir plus clair dans ce qui spécifie tant l’insécurité diffuse que la violence réelle dans l’Europe d’aujourd’hui. Jusqu’ici, les analystes n’ont pas accordé beaucoup d’attention aux identités ethno-culturelles. Or, en vue de surmonter les peurs de notre époque et de faire barrage à la brutalité qu’elles sont susceptibles d’engendrer, c’est l’instauration d’une nouvelle confiance sociale, capable de surmonter l’«insécurité culturelle» dont nous avons besoin.
* L’humiliation comme enjeu philosophique / Geneviève Warland
Les politiques d’intégration ou l’octroi de droits particuliers à des minorités ne peuvent à eux seuls résoudre les défis posés aux sociétés multiculturelles. Un pluralisme bien pensé doit prendre en compte une composante anthropologique fondamentale : la dimension symbolique de l’humiliation, risque latent pour la cohésion sociale.
* Politique locale et cohésion sociale : le cas de Schaerbeek / Tamimount Essaïdi, Bruno Martens
Au début des années nonante, nombre de communes comptant une population multiculturelle ont commencé à se préoccuper activement de cohésion sociale dans les quartiers populaires. Le cas de la commune bruxelloise de Schaerbeek illustre les aléas d’une telle politique, coincée entre complexité hétéroclite et éclectisme complexe. Deux sortes de dispositifs illustrent les potentialités d’une « politique communale de cohésion sociale ». Les maisons de quartier montrent l’intérêt d’inclure des dynamiques participatives dans les programmes de cohésion sociale tandis que les éducateurs de rue représentent un de ces nouveaux métiers qui se sont très fort développés dans les dix dernières années - métier clé, car il est l’un des seuls à affronter la question de la socialisation des adolescents.
En ligne : http://www.revuenouvelle.be/rvn_abstract.php3?id_article=923 Format de la ressource électronique : Article complet - introduction Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=115074
in La Revue Nouvelle / Cairn.info > 5-6 (mai-juin 2008) . - pp. 27-65[article] Société multiculturelle et insécurité : dossier [texte imprimé] / Albert BASTENIER, Directeur de publication, rédacteur en chef . - mai-juin 2008 . - pp. 27-65.
Langues : Français (fre)
in La Revue Nouvelle / Cairn.info > 5-6 (mai-juin 2008) . - pp. 27-65
Mots-clés : 32(493) Politique de la Belgique 316.73 Interculturel Métisage Différence Multiculturel 351.78 Sécurité publique / Insécurité 352(493) Schaerbeek 177 Morale et société. Respect humain Résumé : Articles :
* Société multiculturelle et insécurité / Luc Van Campenhoudt
Insécurité, immigration, injustice, émeutes, intégration, prévention, racisme, respect, victimes, étrangers, chômage, délinquance, exclusion... la soupe déborde. Dans un méli-mélo de notions qu’on hésite souvent à utiliser tant on craint qu’elles ne soient idéologiquement et affectivement trop chargées, voire politiquement incorrectes, une certitude confuse se fraye un chemin : la violence a bel et bien quelque chose à voir avec la société multiculturelle.
* Violence et insécurité aujourd’hui / Albert Bastenier
Serions-nous devenus des consommateurs de sécurité ? Les choses sont sans doute un peu plus compliquées que cela et nous avons besoin de voir plus clair dans ce qui spécifie tant l’insécurité diffuse que la violence réelle dans l’Europe d’aujourd’hui. Jusqu’ici, les analystes n’ont pas accordé beaucoup d’attention aux identités ethno-culturelles. Or, en vue de surmonter les peurs de notre époque et de faire barrage à la brutalité qu’elles sont susceptibles d’engendrer, c’est l’instauration d’une nouvelle confiance sociale, capable de surmonter l’«insécurité culturelle» dont nous avons besoin.
* L’humiliation comme enjeu philosophique / Geneviève Warland
Les politiques d’intégration ou l’octroi de droits particuliers à des minorités ne peuvent à eux seuls résoudre les défis posés aux sociétés multiculturelles. Un pluralisme bien pensé doit prendre en compte une composante anthropologique fondamentale : la dimension symbolique de l’humiliation, risque latent pour la cohésion sociale.
* Politique locale et cohésion sociale : le cas de Schaerbeek / Tamimount Essaïdi, Bruno Martens
Au début des années nonante, nombre de communes comptant une population multiculturelle ont commencé à se préoccuper activement de cohésion sociale dans les quartiers populaires. Le cas de la commune bruxelloise de Schaerbeek illustre les aléas d’une telle politique, coincée entre complexité hétéroclite et éclectisme complexe. Deux sortes de dispositifs illustrent les potentialités d’une « politique communale de cohésion sociale ». Les maisons de quartier montrent l’intérêt d’inclure des dynamiques participatives dans les programmes de cohésion sociale tandis que les éducateurs de rue représentent un de ces nouveaux métiers qui se sont très fort développés dans les dix dernières années - métier clé, car il est l’un des seuls à affronter la question de la socialisation des adolescents.
En ligne : http://www.revuenouvelle.be/rvn_abstract.php3?id_article=923 Format de la ressource électronique : Article complet - introduction Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=115074 Qu'est-ce qu'une société juste ? / Alexandre Lacroix in Philosophie magazine / BM de Tours et BU de Lettres, 128 (Avril 2019)
[article]
Titre : Qu'est-ce qu'une société juste ? : dossier Type de document : texte imprimé Auteurs : Alexandre Lacroix (1975-...) , Auteur ; Martin Legros, Auteur ; Michel Eltchaninoff, Auteur
Année de publication : 2019 Article en page(s) : p. 42-63 Langues : Français (fre) Mots-clés : 1 Philosophie Psychologie 1 Philosophie Psychologie 177 Morale et société. Respect humain 177 Morale et société. Respect humain 316.3 Structure sociale. Société comme système social 316.3 Structure sociale. Société comme système social 33 Economie politique et sociale 33 Economie politique et sociale Inégalités sociales / Précarité Inégalités sociales / Précarité Justice (morale) Note de contenu : >> La justice sociale, nous y aspirons tous en théorie. En pratique, et à lire les contributions au Grand Débat national, c’est plus compliqué : il semble bien que chacun cherche à pousser ses intérêts particuliers. Comment sortir du conflit des égoïsmes ?
>> Êtes-vous plutôt libertaire, égalitariste, pluraliste, social-démocrate ? Un test pour mieux connaître les principes de justice qui vous animent.
>> Connaissez-vous John Rawls ? C’est à ce très discret professeur de Harvard que l’on doit la reformulation contemporaine d’une philosophie du contrat social. Nous présentons la genèse passionnante de sa Théorie de la justice et les débats qu’elle a suscités.
>> La philosophe Magali Bessone explique, en contrepoint, comment la pensée de Rawls pourrait inspirer la lutte contre les inégalités aujourd’hui.
>> La suprême injustice, ne serait-ce pas l’héritage, qui fait que tous ne participent pas à la compétition sociale dans les mêmes conditions ? Le philosophe Patrick Savidan en est convaincu. Mais l’économiste Pascal Salin défend la liberté de transmettre ce qu’on a gagné à ses enfants.
>> L’idée d’un revenu universel a le vent en poupe. Mais elle a tendance à modeler deux modèles de société presque opposés suivant qu’elle est portée par les sociaux-démocrates ou les libéraux. Nous avons réuni les philosophes Sandra Laugier, membre de Génération.s fondé par Benoît Hamon, et Gaspard Koenig, à la tête du think-tank GenerationLibre, pour en débattrePermalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=218050
in Philosophie magazine / BM de Tours et BU de Lettres > 128 (Avril 2019) . - p. 42-63[article] Qu'est-ce qu'une société juste ? : dossier [texte imprimé] / Alexandre Lacroix (1975-...), Auteur ; Martin Legros, Auteur ; Michel Eltchaninoff, Auteur . - 2019 . - p. 42-63.
Langues : Français (fre)
in Philosophie magazine / BM de Tours et BU de Lettres > 128 (Avril 2019) . - p. 42-63
Mots-clés : 1 Philosophie Psychologie 1 Philosophie Psychologie 177 Morale et société. Respect humain 177 Morale et société. Respect humain 316.3 Structure sociale. Société comme système social 316.3 Structure sociale. Société comme système social 33 Economie politique et sociale 33 Economie politique et sociale Inégalités sociales / Précarité Inégalités sociales / Précarité Justice (morale) Note de contenu : >> La justice sociale, nous y aspirons tous en théorie. En pratique, et à lire les contributions au Grand Débat national, c’est plus compliqué : il semble bien que chacun cherche à pousser ses intérêts particuliers. Comment sortir du conflit des égoïsmes ?
>> Êtes-vous plutôt libertaire, égalitariste, pluraliste, social-démocrate ? Un test pour mieux connaître les principes de justice qui vous animent.
>> Connaissez-vous John Rawls ? C’est à ce très discret professeur de Harvard que l’on doit la reformulation contemporaine d’une philosophie du contrat social. Nous présentons la genèse passionnante de sa Théorie de la justice et les débats qu’elle a suscités.
>> La philosophe Magali Bessone explique, en contrepoint, comment la pensée de Rawls pourrait inspirer la lutte contre les inégalités aujourd’hui.
>> La suprême injustice, ne serait-ce pas l’héritage, qui fait que tous ne participent pas à la compétition sociale dans les mêmes conditions ? Le philosophe Patrick Savidan en est convaincu. Mais l’économiste Pascal Salin défend la liberté de transmettre ce qu’on a gagné à ses enfants.
>> L’idée d’un revenu universel a le vent en poupe. Mais elle a tendance à modeler deux modèles de société presque opposés suivant qu’elle est portée par les sociaux-démocrates ou les libéraux. Nous avons réuni les philosophes Sandra Laugier, membre de Génération.s fondé par Benoît Hamon, et Gaspard Koenig, à la tête du think-tank GenerationLibre, pour en débattrePermalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=218050 Ceci n’est pas un nègre / Philippe Cohen-Grillet in Espace de Libertés / laicite.be, 447 (mars 2016)
[article]
Titre : Ceci n’est pas un nègre Type de document : texte imprimé Auteurs : Philippe Cohen-Grillet, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : p. 74-75 Langues : Français (fre) Mots-clés : 070.13 Liberté de la presse Censure 323.118 Racisme. Rejet. Préjugés. Discriminations. Ségrégation raciale. Xénophobie 177 Morale et société. Respect humain 069 Musées Muséologie Muséographie Exposition Résumé : SITE EDITEUR
Fini, les « Têtes de nègres » de Rubens ! Désormais, au royaume du politiquement correct, certains mots sont mis à l’index dans les musées. Philippe Cohen-Grillet nous entraîne dans cette galerie des faux-culs.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=183791
in Espace de Libertés / laicite.be > 447 (mars 2016) . - p. 74-75[article] Ceci n’est pas un nègre [texte imprimé] / Philippe Cohen-Grillet, Auteur . - 2016 . - p. 74-75.
Langues : Français (fre)
in Espace de Libertés / laicite.be > 447 (mars 2016) . - p. 74-75
Mots-clés : 070.13 Liberté de la presse Censure 323.118 Racisme. Rejet. Préjugés. Discriminations. Ségrégation raciale. Xénophobie 177 Morale et société. Respect humain 069 Musées Muséologie Muséographie Exposition Résumé : SITE EDITEUR
Fini, les « Têtes de nègres » de Rubens ! Désormais, au royaume du politiquement correct, certains mots sont mis à l’index dans les musées. Philippe Cohen-Grillet nous entraîne dans cette galerie des faux-culs.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=183791 De geschorene en de scheerster / Carolien Van Loon in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 19 (2008)
[article]
Titre : De geschorene en de scheerster : de vrouw in de straatrepressie na de Tweede Wereldoorlog Type de document : texte imprimé Auteurs : Carolien Van Loon, Auteur Année de publication : 2008 Article en page(s) : pp. 45-78 Langues : Néerlandais (dut) Mots-clés : 396 Droits des femmes. Féminisme. Emancipation des femmes 94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle 94(100)"1939/45" Collaboration Seconde Guerre mondiale 94(100)"1939/45" Libération Fin de la Seconde Guerre mondiale 177 Morale et société. Respect humain Femmes pendant la Seconde Guerre mondiale Résumé : La tondue et la tondeuse : La femme dans la répression populaire après la Seconde Guerre mondiale
L'image de la femme tondue dans la répression populaire après la Seconde Guerre mondiale est connue de tous. Néanmoins le sujet n'a encore jamais été abordé scientifiquement pour la Belgique, la Wallonie ou la Flandre. Cela vaut d'ailleurs pour la problématique de la répression populaire dans son ensemble. La littérature issue des milieux nationalistes flamands a depuis longtemps accaparé ce thème et a fait de la femme flamande l'ultime victime de la répression (populaire) anti-flamande. Les photos de femmes tondues dans les études historiques sur la répression, les images de films et de séries documentaires ont confirmé et renforcé cette idée de femme passive et sans défense. Mais la position de la femme dans la répression populaire n'est-elle pas plus complexe que cette représentation unilatérale de la victime tondue ?
La tonte des cheveux ne constitue qu'une des formes de la répression populaire subie par les femmes `inciviques' au cours des deux grandes vagues de cette répression (septembre, octobre 1944 et mai 1945). Tout comme pour les hommes, leurs maisons sont barbouillées de croix gammées et saccagées, et leur mobilier jeté sur la rue. Leurs noms trônent à côté de ceux d'hommes sur des billets placardés lourds de menaces; elles sont aussi emmenées par des foules hurlantes. Les femmes sont exposées à toutes les formes de répression populaire auxquelles les hommes sont soumis. Il n'est pas question de punition uniquement réservée aux hommes. Par contre, une sanction presque exclusivement destinée aux femmes existe bien, la tonte des cheveux. La tonte est la peine pour les petites amies des Allemands, pour les femmes et les jeunes filles qui ont noué des relations trop intimes avec l'occupant. `I: inconduite' sexuelle des femmes se traduit dans la rue même. Les longs cheveux jouent un rôle essentiel dans la différentiation culturelle entre l'homme et la femme. Ils contribuent à la féminité. C'est précisément, cette douce féminité qui a été utilisée par les petites amies des Allemands pour trahir la patrie. La tonte et la disparition des cheveux déconstruisent la féminité des collaboratrices `horizontales; les femmes sont désexualisées et ainsi, désarmées.
Le mobile de la tonte est donc une relation trop intime avec l'ennemi. Des actes de nature incivique d'époux ou d'enfants constituent les motivations les plus fréquentes pour les autres formes de répression populaire contre des femmes. Il est rare que des faits de collaboration politique, militaire ou idéologique des femmes même soient cités. Les femmes n'ont alors pas leur place dans la sphère publique où de tels faits se déroulent. Elles peuplent seulement l'espace privé et leurs actes antipatriotiques se situent là. Tout comme les faits patriotiques des femmes appartiennent à cette sphère. La femme de bien veille à la descendance, à la continuité et ainsi à l'existence future de la nation. En outre, elle enseigne la vertu civique ou une idéologie nationale, partagée à sa progéniture. Si une femme choisit un ami allemand ou si ses enfants optent pour l'idéologie de l'occupant, alors elle manque à ses devoirs patriotiques. Elle permet à l'ennemi d'accéder à la sphère privée, au coeur de la nation. C'est pourquoi la femme `incivique' est punie dans son rôle de mère, d'épouse ou de petite amie.
La tonte s'effectue dans les hôtels de ville ou à proximité de monuments et de statues connues. Le drapeau belge fait aussi partie du décor. Ces éléments unissent la population hétérogène - partagée entre mouvements de collaboration rivaux et groupements de résistance concurrents pendant l'Occupation - en un `peuple' imaginaire. Les symboles insistent sur la permanence de l'État belge et la foi d'un peuple belge en cette nation. `Le peuple' se reconstitue lui-même via la répression populaire et la tonte des cheveux. Il participe alors aussi au rituel. La masse ne se contente pas de regarder, mais crie, vocifère et demande même parfois de participer au rituel. Des hommes, comme des femmes. Les résistants occupent souvent une place visible au coeur de l'événement, mais ce sont rarement eux qui manient les ciseaux et les tondeuses. Ce rôle est laissé aux femmes patriotiques. Les femmes ne remplissent donc pas seulement ici le rôle de victimes. Elles prennent une part active aux rituels et punissent la mère et la femme inciviques qui n'ont pas rempli comme il se doit leurs tâches traditionnelles, patriotiques. Si elles sont victimes, les femmes sont donc aussi de manière évidente agents de répression.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113773
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 19 (2008) . - pp. 45-78[article] De geschorene en de scheerster : de vrouw in de straatrepressie na de Tweede Wereldoorlog [texte imprimé] / Carolien Van Loon, Auteur . - 2008 . - pp. 45-78.
Langues : Néerlandais (dut)
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 19 (2008) . - pp. 45-78
Mots-clés : 396 Droits des femmes. Féminisme. Emancipation des femmes 94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle 94(100)"1939/45" Collaboration Seconde Guerre mondiale 94(100)"1939/45" Libération Fin de la Seconde Guerre mondiale 177 Morale et société. Respect humain Femmes pendant la Seconde Guerre mondiale Résumé : La tondue et la tondeuse : La femme dans la répression populaire après la Seconde Guerre mondiale
L'image de la femme tondue dans la répression populaire après la Seconde Guerre mondiale est connue de tous. Néanmoins le sujet n'a encore jamais été abordé scientifiquement pour la Belgique, la Wallonie ou la Flandre. Cela vaut d'ailleurs pour la problématique de la répression populaire dans son ensemble. La littérature issue des milieux nationalistes flamands a depuis longtemps accaparé ce thème et a fait de la femme flamande l'ultime victime de la répression (populaire) anti-flamande. Les photos de femmes tondues dans les études historiques sur la répression, les images de films et de séries documentaires ont confirmé et renforcé cette idée de femme passive et sans défense. Mais la position de la femme dans la répression populaire n'est-elle pas plus complexe que cette représentation unilatérale de la victime tondue ?
La tonte des cheveux ne constitue qu'une des formes de la répression populaire subie par les femmes `inciviques' au cours des deux grandes vagues de cette répression (septembre, octobre 1944 et mai 1945). Tout comme pour les hommes, leurs maisons sont barbouillées de croix gammées et saccagées, et leur mobilier jeté sur la rue. Leurs noms trônent à côté de ceux d'hommes sur des billets placardés lourds de menaces; elles sont aussi emmenées par des foules hurlantes. Les femmes sont exposées à toutes les formes de répression populaire auxquelles les hommes sont soumis. Il n'est pas question de punition uniquement réservée aux hommes. Par contre, une sanction presque exclusivement destinée aux femmes existe bien, la tonte des cheveux. La tonte est la peine pour les petites amies des Allemands, pour les femmes et les jeunes filles qui ont noué des relations trop intimes avec l'occupant. `I: inconduite' sexuelle des femmes se traduit dans la rue même. Les longs cheveux jouent un rôle essentiel dans la différentiation culturelle entre l'homme et la femme. Ils contribuent à la féminité. C'est précisément, cette douce féminité qui a été utilisée par les petites amies des Allemands pour trahir la patrie. La tonte et la disparition des cheveux déconstruisent la féminité des collaboratrices `horizontales; les femmes sont désexualisées et ainsi, désarmées.
Le mobile de la tonte est donc une relation trop intime avec l'ennemi. Des actes de nature incivique d'époux ou d'enfants constituent les motivations les plus fréquentes pour les autres formes de répression populaire contre des femmes. Il est rare que des faits de collaboration politique, militaire ou idéologique des femmes même soient cités. Les femmes n'ont alors pas leur place dans la sphère publique où de tels faits se déroulent. Elles peuplent seulement l'espace privé et leurs actes antipatriotiques se situent là. Tout comme les faits patriotiques des femmes appartiennent à cette sphère. La femme de bien veille à la descendance, à la continuité et ainsi à l'existence future de la nation. En outre, elle enseigne la vertu civique ou une idéologie nationale, partagée à sa progéniture. Si une femme choisit un ami allemand ou si ses enfants optent pour l'idéologie de l'occupant, alors elle manque à ses devoirs patriotiques. Elle permet à l'ennemi d'accéder à la sphère privée, au coeur de la nation. C'est pourquoi la femme `incivique' est punie dans son rôle de mère, d'épouse ou de petite amie.
La tonte s'effectue dans les hôtels de ville ou à proximité de monuments et de statues connues. Le drapeau belge fait aussi partie du décor. Ces éléments unissent la population hétérogène - partagée entre mouvements de collaboration rivaux et groupements de résistance concurrents pendant l'Occupation - en un `peuple' imaginaire. Les symboles insistent sur la permanence de l'État belge et la foi d'un peuple belge en cette nation. `Le peuple' se reconstitue lui-même via la répression populaire et la tonte des cheveux. Il participe alors aussi au rituel. La masse ne se contente pas de regarder, mais crie, vocifère et demande même parfois de participer au rituel. Des hommes, comme des femmes. Les résistants occupent souvent une place visible au coeur de l'événement, mais ce sont rarement eux qui manient les ciseaux et les tondeuses. Ce rôle est laissé aux femmes patriotiques. Les femmes ne remplissent donc pas seulement ici le rôle de victimes. Elles prennent une part active aux rituels et punissent la mère et la femme inciviques qui n'ont pas rempli comme il se doit leurs tâches traditionnelles, patriotiques. Si elles sont victimes, les femmes sont donc aussi de manière évidente agents de répression.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113773 Vrai, faux, usages du faux in Espace de Libertés / laicite.be, 377 (juillet 2009)
Permalink