
Résultat de la recherche
23 résultat(s) recherche sur le mot-clé '32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique' 




Dossier: Art &propagande: jeux inter-dits / Luba Jurgenson in Témoigner. Entre histoire et mémoire / revues.org, 111 (décembre 2011)
[article]
Titre : Dossier: Art &propagande: jeux inter-dits Type de document : texte imprimé Auteurs : Luba Jurgenson, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Philippe Mesnard, Directeur de publication, rédacteur en chef Année de publication : 2011 Article en page(s) : pp.12-103 Langues : Français (fre) Mots-clés : 7.0 Art en général 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 94(460)"1936-1939" Guerre d'Espagne 321.6"1933/1945" Nazisme Résumé :
Résumé du dossier du site de l'éditeur:
L’apparition des médias a encouragé les institutions politiques (des partis politiques aux gouvernements) à promouvoir leur image pour emporter la conviction du public auquel elles s’adressaient. Les pouvoirs autoritaires ont trouvé dans cette ressource un moyen de consolider leur domination. Or, comment les artistes ont-ils pu prendre part à la propagande dont l’utilitarisme est à l’opposé des fins que l’on attribue généralement à l’art ? On-t-il dû mettre de côté leur vocation, ou l’ont-ils eux-mêmes détournée ?Note de contenu :
Contenu disponible sur le site de l'éditeur:
Dossier : Art & propagande : jeux inter-dits
Dirigé par Luba Jurgenson et Philippe Mesnard
I)Iveta Slavkova : Le futurisme entre propagande et revendication libertaire
Le projet futuriste vitaliste est un projet politique qui veut aboutir à la transformation de la société à travers le façonnage d’un Homme nouveau (Superuomo) fort, dominateur, industriel, urbain. Les futuristes veulent persuader tout le monde de la vérité de leurs propositions et ils déploient beaucoup d’efforts, sur le terrain des mots et des images, pour parvenir à leur but. De ce fait, il n’est pas étonnant de trouver des connivences entre les images futuristes et celles de la propagande : le fait de recourir à des stéréotypes, à des héros ; d’emporter l’adhésion par l’émotion plutôt que par une analyse approfondie des réalités politiques et sociales. A travers quelques images choisies, nous allons nous pencher sur la stratégie visuelle des futuristes, agressive et novatrice, qui vise à « racoler » et exalter les spectateurs. Nous verrons que la forme qui paraît libre et ouverte est porteuse d’un message contraignant et homogénéisant. Cette aporie se retrouve d’ailleurs dans la définition même de l'Homme nouveau futuriste qui se veut libre, mais qui est en réalité prédéterminé, qui se veut multiple tout en restant molaire. Ainsi, cette réflexion sur le futurisme nous permettra de nous interroger sur les limites et les ambiguïtés des assertions universelles et de la certitude de servir les valeurs universelles, que l’on observe aussi dans les images de propagande. Est-ce que les futuristes détournent l’universalisme et les valeurs universelles de leur essence ? Ou au contraire, expriment-ils l’essence même de l’universalisme qui exige une homogénéisation contrainte ?
II)Luba Jurgenson : La littérature factographique : propagande et débats sur le statut de l'oeuvre d'art en URSS à la fin des années 1920
Les deux textes de Sergueï Tretiakov présentent le programme idéologique et littéraire du groupe Front Gauche de l’Art, qui s’inscrit dans la postérité du futurisme, notamment, de sa tendance constructiviste. Il s’agit de promouvoir la littérature « factographique » contre les genres traditionnels, en particulier le roman. Le nouveau modèle esthétique qui s’inspire du journal et s’oppose à la prose psychologique est un art pour les masses, qui devrait permettre à tout un chacun de devenir créateur. Dans cette optique, c’est le processus industriel qui dicte ses lois à l’art, non seulement dans la mesure où il devient l’objet des représentations, mais également en tant qu’il impose un mode de production sérielle et collective, mettant fin au règne de l’auteur individuel et aux visions subjectives du monde.
III)Lada Umstätter, Gabriel Umstätter: De Lénine à Gueglov : les avatars du héros dans la statuaire soviétique et postsoviétique, de la construction à la fiction
Un passage en revue de l’histoire de la statuaire soviétique et post-soviétique, centré sur quelques un des principaux héros qu’elle a mis en valeur, et avec un accent particulier sur les personnalités et types iconographiques qui ont résisté aux changements de dirigeants et de lignes politiques : de Lénine aux leaders contemporains, en passant par Gagarine, les empereurs russes, écrivains, personnages populaires, héros de livres et de films soviétiques.
IV)Vicente Sánchez-Biosca : La terreur en images : L’ « occupation rouge » dans la propagande franquiste pendant la guerre civile espagnole
Parmi les genres de la propagande franquiste en Espagne, une place prioritaire doit être accordée au récit de la « terreur rouge », soit un éventail d’exactions, tortures et perversions attribuées aux responsables de la zone maintenue sous contrôle républicain. La ville de Madrid y joue un rôle d’honneur : ville assiégée par les soulevés depuis presque le commencement du conflit, la capitale devint dans la littérature fasciste et franquiste une image à la fois du courage (la cinquième colonne qui agissait dans son intérieur) et de terreur. Deux figures se détachent entre les bourreaux décrits par les romans et peints par les affiches, la photographie et le cinéma : le milicien anarchiste, délinquant et roué, et le communiste méthodique et implacable. Le film Rojo y negro [Rouge et noir], en référence aux couleurs du drapeau phalangiste, retrace les « exploits » de ces figures dans une ville soumise aux chaos. Une jeune femme, de credo phalangiste, incarne le double rôle de héros et de martyr et subira dans sa chair la punition découlant de sa double condition de résistante et de femme. Ce texte analyse l’iconographie composite de l’ennemi anarchiste et communiste, tel que construit par la propagande franquiste.
V)Claire Aslangul : Le dessin animé : véhicule « idéal » des stéréotypes nazis
Sous Hitler, le film d’animation occupe une place dont les études actuelles ne rendent que très peu compte. On trouve des séquences animées dans des publicités, des films de propagande ouverte et des petits « documentaires » éducatifs, mais d’authentiques productions de fiction ont aussi vu le jour. Destinées à un large public, ces dernières distillent de manière pernicieuse l’idéologie nazie – la « théorie des races » notamment. Si Goebbels leur attribue de considérables moyens financiers, c’est parce qu’elles correspondent parfaitement à l’idée que la propagande « indirecte » est plus efficace que la propagande frontale (« Le grand art, c’est d’éduquer sans que l’objet de l’éducation ne remarque qu’il est manipulé », Goebbels, le 15 février 1941).Par le biais de la couleur, dans de petites histoires naïves, les réalisateurs utilisent à plein le potentiel émotionnel de la salle obscure pour contribuer à la construction de stéréotypes. On note aussi d’intéressants phénomènes d’euphémisation de la violence ; la comparaison avec d’autres types de productions filmiques – les actualités et documentaires « réalistes » notamment – fait apparaître une spécificité du dessin animé : la fuite dans un univers onirique vient ici en plus de la dimension « pédagogique ».
VI)Marnix Beyen: Le piège de l’essentialisme. Thyl Ulenspiegel entre littérature et propagande
Le personnage littéraire de Thyl Ulenspiegel a joué un rôle important dans la propagande de plusieurs familles politiques très diversifiées en Belgique. Cette contribution démontre grâce à une généalogie du motif ulenspiegelien qu’il ne s’agit pas ici de la récupération pure et simple d’un thème littéraire. Le livre de Charles De Coster, La légende d’Ulenspiegel (1867) a fortement influencé l’image d’Ulenspiegel et entremêle profondément la stratégie politique et littéraire. Ils ont transformé le pitre traditionnel qu’était Ulenspiegel en personnage central dans une histoire épique et existentielle d’un peuple menant une lutte centenaire. C’est justement cette transformation qui permet à Ulenspiegel de devenir ce personnage reconnaissable dans la propagande politique, surtout la politique nationaliste flamande.
VII)Geneviève Van Cauwenberge : The Atomic Café : propagande ou contre-propagande ?
Réalisé en 1982, au début des années Reagan, The Atomic Café est un film politique qui vise à dénoncer, sur le mode humoristique, le silence du gouvernement américain quant aux dangers du nucléaire et entend mettre ses contemporains en garde contre la propagande utilisée par l’administration Reagan pour justifier sa politique militariste. Constitué d’un collage d’images très diverses de la propagande américaine des années 1940 et 1950, à travers les medias, le film ne comporte ni voix-off, ni interview. Le point de vue des réalisateurs s’exprime via le montage. On s’interrogera sur l’efficacité de ce dispositif ainsi que sur l’intérêt et les pièges lié au détournement d’images de propagande préexistantes dans le cadre d’un film qui se veut politiquement subversif.
Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=167276
in Témoigner. Entre histoire et mémoire / revues.org > 111 (décembre 2011) . - pp.12-103[article] Dossier: Art &propagande: jeux inter-dits [texte imprimé] / Luba Jurgenson, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Philippe Mesnard, Directeur de publication, rédacteur en chef . - 2011 . - pp.12-103.
Langues : Français (fre)
in Témoigner. Entre histoire et mémoire / revues.org > 111 (décembre 2011) . - pp.12-103
Mots-clés : 7.0 Art en général 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 94(460)"1936-1939" Guerre d'Espagne 321.6"1933/1945" Nazisme Résumé :
Résumé du dossier du site de l'éditeur:
L’apparition des médias a encouragé les institutions politiques (des partis politiques aux gouvernements) à promouvoir leur image pour emporter la conviction du public auquel elles s’adressaient. Les pouvoirs autoritaires ont trouvé dans cette ressource un moyen de consolider leur domination. Or, comment les artistes ont-ils pu prendre part à la propagande dont l’utilitarisme est à l’opposé des fins que l’on attribue généralement à l’art ? On-t-il dû mettre de côté leur vocation, ou l’ont-ils eux-mêmes détournée ?Note de contenu :
Contenu disponible sur le site de l'éditeur:
Dossier : Art & propagande : jeux inter-dits
Dirigé par Luba Jurgenson et Philippe Mesnard
I)Iveta Slavkova : Le futurisme entre propagande et revendication libertaire
Le projet futuriste vitaliste est un projet politique qui veut aboutir à la transformation de la société à travers le façonnage d’un Homme nouveau (Superuomo) fort, dominateur, industriel, urbain. Les futuristes veulent persuader tout le monde de la vérité de leurs propositions et ils déploient beaucoup d’efforts, sur le terrain des mots et des images, pour parvenir à leur but. De ce fait, il n’est pas étonnant de trouver des connivences entre les images futuristes et celles de la propagande : le fait de recourir à des stéréotypes, à des héros ; d’emporter l’adhésion par l’émotion plutôt que par une analyse approfondie des réalités politiques et sociales. A travers quelques images choisies, nous allons nous pencher sur la stratégie visuelle des futuristes, agressive et novatrice, qui vise à « racoler » et exalter les spectateurs. Nous verrons que la forme qui paraît libre et ouverte est porteuse d’un message contraignant et homogénéisant. Cette aporie se retrouve d’ailleurs dans la définition même de l'Homme nouveau futuriste qui se veut libre, mais qui est en réalité prédéterminé, qui se veut multiple tout en restant molaire. Ainsi, cette réflexion sur le futurisme nous permettra de nous interroger sur les limites et les ambiguïtés des assertions universelles et de la certitude de servir les valeurs universelles, que l’on observe aussi dans les images de propagande. Est-ce que les futuristes détournent l’universalisme et les valeurs universelles de leur essence ? Ou au contraire, expriment-ils l’essence même de l’universalisme qui exige une homogénéisation contrainte ?
II)Luba Jurgenson : La littérature factographique : propagande et débats sur le statut de l'oeuvre d'art en URSS à la fin des années 1920
Les deux textes de Sergueï Tretiakov présentent le programme idéologique et littéraire du groupe Front Gauche de l’Art, qui s’inscrit dans la postérité du futurisme, notamment, de sa tendance constructiviste. Il s’agit de promouvoir la littérature « factographique » contre les genres traditionnels, en particulier le roman. Le nouveau modèle esthétique qui s’inspire du journal et s’oppose à la prose psychologique est un art pour les masses, qui devrait permettre à tout un chacun de devenir créateur. Dans cette optique, c’est le processus industriel qui dicte ses lois à l’art, non seulement dans la mesure où il devient l’objet des représentations, mais également en tant qu’il impose un mode de production sérielle et collective, mettant fin au règne de l’auteur individuel et aux visions subjectives du monde.
III)Lada Umstätter, Gabriel Umstätter: De Lénine à Gueglov : les avatars du héros dans la statuaire soviétique et postsoviétique, de la construction à la fiction
Un passage en revue de l’histoire de la statuaire soviétique et post-soviétique, centré sur quelques un des principaux héros qu’elle a mis en valeur, et avec un accent particulier sur les personnalités et types iconographiques qui ont résisté aux changements de dirigeants et de lignes politiques : de Lénine aux leaders contemporains, en passant par Gagarine, les empereurs russes, écrivains, personnages populaires, héros de livres et de films soviétiques.
IV)Vicente Sánchez-Biosca : La terreur en images : L’ « occupation rouge » dans la propagande franquiste pendant la guerre civile espagnole
Parmi les genres de la propagande franquiste en Espagne, une place prioritaire doit être accordée au récit de la « terreur rouge », soit un éventail d’exactions, tortures et perversions attribuées aux responsables de la zone maintenue sous contrôle républicain. La ville de Madrid y joue un rôle d’honneur : ville assiégée par les soulevés depuis presque le commencement du conflit, la capitale devint dans la littérature fasciste et franquiste une image à la fois du courage (la cinquième colonne qui agissait dans son intérieur) et de terreur. Deux figures se détachent entre les bourreaux décrits par les romans et peints par les affiches, la photographie et le cinéma : le milicien anarchiste, délinquant et roué, et le communiste méthodique et implacable. Le film Rojo y negro [Rouge et noir], en référence aux couleurs du drapeau phalangiste, retrace les « exploits » de ces figures dans une ville soumise aux chaos. Une jeune femme, de credo phalangiste, incarne le double rôle de héros et de martyr et subira dans sa chair la punition découlant de sa double condition de résistante et de femme. Ce texte analyse l’iconographie composite de l’ennemi anarchiste et communiste, tel que construit par la propagande franquiste.
V)Claire Aslangul : Le dessin animé : véhicule « idéal » des stéréotypes nazis
Sous Hitler, le film d’animation occupe une place dont les études actuelles ne rendent que très peu compte. On trouve des séquences animées dans des publicités, des films de propagande ouverte et des petits « documentaires » éducatifs, mais d’authentiques productions de fiction ont aussi vu le jour. Destinées à un large public, ces dernières distillent de manière pernicieuse l’idéologie nazie – la « théorie des races » notamment. Si Goebbels leur attribue de considérables moyens financiers, c’est parce qu’elles correspondent parfaitement à l’idée que la propagande « indirecte » est plus efficace que la propagande frontale (« Le grand art, c’est d’éduquer sans que l’objet de l’éducation ne remarque qu’il est manipulé », Goebbels, le 15 février 1941).Par le biais de la couleur, dans de petites histoires naïves, les réalisateurs utilisent à plein le potentiel émotionnel de la salle obscure pour contribuer à la construction de stéréotypes. On note aussi d’intéressants phénomènes d’euphémisation de la violence ; la comparaison avec d’autres types de productions filmiques – les actualités et documentaires « réalistes » notamment – fait apparaître une spécificité du dessin animé : la fuite dans un univers onirique vient ici en plus de la dimension « pédagogique ».
VI)Marnix Beyen: Le piège de l’essentialisme. Thyl Ulenspiegel entre littérature et propagande
Le personnage littéraire de Thyl Ulenspiegel a joué un rôle important dans la propagande de plusieurs familles politiques très diversifiées en Belgique. Cette contribution démontre grâce à une généalogie du motif ulenspiegelien qu’il ne s’agit pas ici de la récupération pure et simple d’un thème littéraire. Le livre de Charles De Coster, La légende d’Ulenspiegel (1867) a fortement influencé l’image d’Ulenspiegel et entremêle profondément la stratégie politique et littéraire. Ils ont transformé le pitre traditionnel qu’était Ulenspiegel en personnage central dans une histoire épique et existentielle d’un peuple menant une lutte centenaire. C’est justement cette transformation qui permet à Ulenspiegel de devenir ce personnage reconnaissable dans la propagande politique, surtout la politique nationaliste flamande.
VII)Geneviève Van Cauwenberge : The Atomic Café : propagande ou contre-propagande ?
Réalisé en 1982, au début des années Reagan, The Atomic Café est un film politique qui vise à dénoncer, sur le mode humoristique, le silence du gouvernement américain quant aux dangers du nucléaire et entend mettre ses contemporains en garde contre la propagande utilisée par l’administration Reagan pour justifier sa politique militariste. Constitué d’un collage d’images très diverses de la propagande américaine des années 1940 et 1950, à travers les medias, le film ne comporte ni voix-off, ni interview. Le point de vue des réalisateurs s’exprime via le montage. On s’interrogera sur l’efficacité de ce dispositif ainsi que sur l’intérêt et les pièges lié au détournement d’images de propagande préexistantes dans le cadre d’un film qui se veut politiquement subversif.
Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=167276 La 'mission'Cauvin / Florence Gillet in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 15 (2005)
[article]
Titre : La 'mission'Cauvin : La propagande coloniale du gouvernement belge aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale Type de document : texte imprimé Auteurs : Florence Gillet, Auteur Année de publication : 2005 Article en page(s) : pp. 357-383 Note générale : Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais Langues : Français (fre) Mots-clés : (73) USA 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique (675) République Démocratique du Congo (RDC) 0(082) Critique / extrait document / citations 94(493)"1939/45" Résistance Belgique 929 Cauvin, André (1907-2004) Résumé : Le cinéaste belge André Cauvin s'est éteint le 2 avril 2004 à l'âge de 97 ans. Au cours de sa carrière, il réalisa de nombreux films sur le Congo, principalement pour le compte du gouvernement belge. Le premier d'entre eux fut destiné à montrer l'effort de guerre de la colonie dans le cadre d'une campagne de propagande sur le territoire américain entre 1942 et 1945. Durant ses deux dernières années de vie, André Cauvin nous a ouvert ses archives et ses souvenirs de cinéastes. Un travail qui nous a permis de retracer depuis ses origines l'histoire de la mission qui lui avait été confiée pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dès le début du conflit, Cauvin se met au service de la résistance. Il fait ses premiers pas dans le service de renseignements Luc en septembre 1940. En décembre 1941, le réseau est infiltré et connaît une première grande crise. Cauvin est contraint de fuir à travers l'Europe et finit par atteindre Londres le 13 mars 1942. Au même moment, Paul-Henri Spaak rentre d'un séjour aux États-Unis. Il y a pris conscience du véritable poids économique et politique joué par la colonie belge au sein du conflit, de la nécessité de reconstruire l'Europe avec les États-Unis et du peu de crédit dont bénéficient la Belgique et le Congo auprès de l'opinion publique américaine. De nombreux articles et ouvrages publiés aux États-Unis ont notamment remis en cause la légitimité de la présence belge sur le territoire africain en rappelant les exactions commises dans la colonie sous le règne de Léopold II et en critiquant la politique belge à l'égard des indigènes.
Avant la guerre, Spaak ne s'était jamais particulièrement intéressé au Congo. Mais son rôle de carte maîtresse en matière de politique étrangère au sein du conflit le pousse à s'y intéresser de fort près. Au printemps 1942, le ministre des Affaires étrangères, alors en charge de la propagande, charge le cinéaste et résistant belge André Cauvin d'une mission qu'il considère de la plus haute importance. En effet, la 'mission' Cauvin aura pour fonction d'apporter aux États-Unis la preuve, d'abord écrite, puis photographique et cinématographique de l'effort de guerre du Congo et de l'ampleur des progrès accomplis par les Belges dans la colonie. L'organisation du travail de propagande se fera à partir de Londres, lieu d'exil des ministres belges, mais également des États-Unis où le marché cinématographique offre davantage de facilités pour le montage et la sonorisation du film. Outre-Atlantique, c'est Theunis, ambassadeur extraordinaire pour la Belgique, qui relayera les instructions de Spaak.
Mais les États-Unis constituent un terrain d'action complexe. À première vue pourtant, le choix du gouvernement belge de s'adresser à l'opinion publique américaine n'avait rien de téméraire. Bien au contraire. Les relations belgo-américaines avaient en effet jusque-là joui d'un vent favorable et les besoins de la puissance américaine en uranium du Congo allaient encore rapprocher davantage les deux États. Mais c'était sans compter sur divers facteurs à la fois psychologiques, historiques et contextuels : la méfiance générale de la population américaine à l'égard de la propagande, les réticences des États-Unis pour tout ce qui touche aux colonies européennes et le protectionnisme historique caractéristique de la puissance américaine.
Après avoir parcouru la colonie sur près de 15.000 kilomètres pendant 9 mois, André Cauvin rentre à New York pour assurer le montage, la sonorisation et la distribution de son film. Trois étapes qui ne se feront pas sans difficulté. Le scénario du film répond clairement aux exigences des autorités belges. Néanmoins, il est très difficile de définir l'impact qu'il a réellement pu avoir sur l'opinion publique américaine en l'absence d'éléments précis tirés de sondages d'opinion ou de statistiques. Quoi qu'il en soit, avec la réalisation du film Congo, André Cauvin amorce une carrière cinématographique qui fera de lui l'un des chefs de file du cinéma colonial en Belgique.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113854
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 15 (2005) . - pp. 357-383[article] La 'mission'Cauvin : La propagande coloniale du gouvernement belge aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale [texte imprimé] / Florence Gillet, Auteur . - 2005 . - pp. 357-383.
Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais
Langues : Français (fre)
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 15 (2005) . - pp. 357-383
Mots-clés : (73) USA 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique (675) République Démocratique du Congo (RDC) 0(082) Critique / extrait document / citations 94(493)"1939/45" Résistance Belgique 929 Cauvin, André (1907-2004) Résumé : Le cinéaste belge André Cauvin s'est éteint le 2 avril 2004 à l'âge de 97 ans. Au cours de sa carrière, il réalisa de nombreux films sur le Congo, principalement pour le compte du gouvernement belge. Le premier d'entre eux fut destiné à montrer l'effort de guerre de la colonie dans le cadre d'une campagne de propagande sur le territoire américain entre 1942 et 1945. Durant ses deux dernières années de vie, André Cauvin nous a ouvert ses archives et ses souvenirs de cinéastes. Un travail qui nous a permis de retracer depuis ses origines l'histoire de la mission qui lui avait été confiée pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dès le début du conflit, Cauvin se met au service de la résistance. Il fait ses premiers pas dans le service de renseignements Luc en septembre 1940. En décembre 1941, le réseau est infiltré et connaît une première grande crise. Cauvin est contraint de fuir à travers l'Europe et finit par atteindre Londres le 13 mars 1942. Au même moment, Paul-Henri Spaak rentre d'un séjour aux États-Unis. Il y a pris conscience du véritable poids économique et politique joué par la colonie belge au sein du conflit, de la nécessité de reconstruire l'Europe avec les États-Unis et du peu de crédit dont bénéficient la Belgique et le Congo auprès de l'opinion publique américaine. De nombreux articles et ouvrages publiés aux États-Unis ont notamment remis en cause la légitimité de la présence belge sur le territoire africain en rappelant les exactions commises dans la colonie sous le règne de Léopold II et en critiquant la politique belge à l'égard des indigènes.
Avant la guerre, Spaak ne s'était jamais particulièrement intéressé au Congo. Mais son rôle de carte maîtresse en matière de politique étrangère au sein du conflit le pousse à s'y intéresser de fort près. Au printemps 1942, le ministre des Affaires étrangères, alors en charge de la propagande, charge le cinéaste et résistant belge André Cauvin d'une mission qu'il considère de la plus haute importance. En effet, la 'mission' Cauvin aura pour fonction d'apporter aux États-Unis la preuve, d'abord écrite, puis photographique et cinématographique de l'effort de guerre du Congo et de l'ampleur des progrès accomplis par les Belges dans la colonie. L'organisation du travail de propagande se fera à partir de Londres, lieu d'exil des ministres belges, mais également des États-Unis où le marché cinématographique offre davantage de facilités pour le montage et la sonorisation du film. Outre-Atlantique, c'est Theunis, ambassadeur extraordinaire pour la Belgique, qui relayera les instructions de Spaak.
Mais les États-Unis constituent un terrain d'action complexe. À première vue pourtant, le choix du gouvernement belge de s'adresser à l'opinion publique américaine n'avait rien de téméraire. Bien au contraire. Les relations belgo-américaines avaient en effet jusque-là joui d'un vent favorable et les besoins de la puissance américaine en uranium du Congo allaient encore rapprocher davantage les deux États. Mais c'était sans compter sur divers facteurs à la fois psychologiques, historiques et contextuels : la méfiance générale de la population américaine à l'égard de la propagande, les réticences des États-Unis pour tout ce qui touche aux colonies européennes et le protectionnisme historique caractéristique de la puissance américaine.
Après avoir parcouru la colonie sur près de 15.000 kilomètres pendant 9 mois, André Cauvin rentre à New York pour assurer le montage, la sonorisation et la distribution de son film. Trois étapes qui ne se feront pas sans difficulté. Le scénario du film répond clairement aux exigences des autorités belges. Néanmoins, il est très difficile de définir l'impact qu'il a réellement pu avoir sur l'opinion publique américaine en l'absence d'éléments précis tirés de sondages d'opinion ou de statistiques. Quoi qu'il en soit, avec la réalisation du film Congo, André Cauvin amorce une carrière cinématographique qui fera de lui l'un des chefs de file du cinéma colonial en Belgique.Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113854 Sommaire n°43 : Acte d'autorité, discours autoritaires in Mots. Les langages du politique / Cairn.info et journals.openedition.org, 43 (juin 1995)
[article]
Titre : Sommaire n°43 : Acte d'autorité, discours autoritaires Type de document : texte imprimé Année de publication : 1995 Langues : Français (fre) Mots-clés : 342.1 Peuple Nation Autorité 81 Linguistique Langue 321.6 Régime autoritaire / Dictature / Gouvernement non démocratique / Totalitarisme 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 94(44)"1940-1945" Vichy 061.236 Franc-maçonnerie Résumé : Table :
Carmen Pineira , Gabriel Périès : Présentation
Jean-Michel Eloy : Débats sur une loi linguistique : où est l'autorité ?
Luce Petitjean : L'impératif dans le discours politique
Silvia Kobi : Entre pédagogie politique et démagogie populiste
Dominique Labbé : Les métaphores du général de Gaulle
Gabriel Périès : Economie et discours militariste
Olivier Nay : La propagande antimaçonnique sous le régime de Vichy
Chroniques
Jean-Pierre Faye : Le triptyque autoritaire. Opérateur de la destruction yougoslave
Miguel Chueca : De l'Etat totalitaire à l'Etat espagnol
Eduardo Guimaraes : L'autoritarisme constitutionnel au Brésil
Jean-François Rey : Double bind et discours politique
Daniel Teysseire : Un modèle autoritaire : le discours de « la flagellation »
Maurice Olive : « Le Pen, le peuple ». Autopsie d'un discours partisan
« Des mots en politique »
Odon Vallet : L'autorité, ou le bonheur des Augustes
Comptes rendus
Pierre Achard : Luis M. Gómez, « La argumentación por autoridad : estudio de textos fascistas espaňoles », thèse de doctorat, Université de Neuchâtel, Faculté des Lettres, 1994
Foudil Cheriguen : « Science(s) de la communication », Quaderni, 23, 1994
Annie Geffroy , Phung Tien Cong Huyen Nu , Maurice Tournier : Bibliographie de lexicologie socio-politique (1986-1995)
Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=167340
in Mots. Les langages du politique / Cairn.info et journals.openedition.org > 43 (juin 1995)[article] Sommaire n°43 : Acte d'autorité, discours autoritaires [texte imprimé] . - 1995.
Langues : Français (fre)
in Mots. Les langages du politique / Cairn.info et journals.openedition.org > 43 (juin 1995)
Mots-clés : 342.1 Peuple Nation Autorité 81 Linguistique Langue 321.6 Régime autoritaire / Dictature / Gouvernement non démocratique / Totalitarisme 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 94(44)"1940-1945" Vichy 061.236 Franc-maçonnerie Résumé : Table :
Carmen Pineira , Gabriel Périès : Présentation
Jean-Michel Eloy : Débats sur une loi linguistique : où est l'autorité ?
Luce Petitjean : L'impératif dans le discours politique
Silvia Kobi : Entre pédagogie politique et démagogie populiste
Dominique Labbé : Les métaphores du général de Gaulle
Gabriel Périès : Economie et discours militariste
Olivier Nay : La propagande antimaçonnique sous le régime de Vichy
Chroniques
Jean-Pierre Faye : Le triptyque autoritaire. Opérateur de la destruction yougoslave
Miguel Chueca : De l'Etat totalitaire à l'Etat espagnol
Eduardo Guimaraes : L'autoritarisme constitutionnel au Brésil
Jean-François Rey : Double bind et discours politique
Daniel Teysseire : Un modèle autoritaire : le discours de « la flagellation »
Maurice Olive : « Le Pen, le peuple ». Autopsie d'un discours partisan
« Des mots en politique »
Odon Vallet : L'autorité, ou le bonheur des Augustes
Comptes rendus
Pierre Achard : Luis M. Gómez, « La argumentación por autoridad : estudio de textos fascistas espaňoles », thèse de doctorat, Université de Neuchâtel, Faculté des Lettres, 1994
Foudil Cheriguen : « Science(s) de la communication », Quaderni, 23, 1994
Annie Geffroy , Phung Tien Cong Huyen Nu , Maurice Tournier : Bibliographie de lexicologie socio-politique (1986-1995)
Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=167340 Le retour des pieuvres médiatiques / Anne-Dominique Correa in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses, 784 (juillet 2019)
[article]
Titre : Le retour des pieuvres médiatiques Type de document : texte imprimé Auteurs : Anne-Dominique Correa, Auteur Année de publication : 2019 Article en page(s) : p. 8-9 Langues : Français (fre) Mots-clés : 32(8) Politique de l'Amérique Latine 329.11 Tendance conservatrice 329.11 Tendance conservatrice 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 070.13 Liberté de la presse Censure 070.13 Liberté de la presse Censure Résumé : Argentine, Équateur, Brésil : partout, le même scénario. Des dirigeants conservateurs parviennent au pouvoir après une longue période de gouvernements de gauche. À peine sont-ils élus qu’une urgence les anime : détricoter les mesures de réglementation de la presse qu’avaient instaurées leurs prédécesseurs pour encadrer le pouvoir politique des médias privés. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=231004
in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses > 784 (juillet 2019) . - p. 8-9[article] Le retour des pieuvres médiatiques [texte imprimé] / Anne-Dominique Correa, Auteur . - 2019 . - p. 8-9.
Langues : Français (fre)
in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses > 784 (juillet 2019) . - p. 8-9
Mots-clés : 32(8) Politique de l'Amérique Latine 329.11 Tendance conservatrice 329.11 Tendance conservatrice 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 070.13 Liberté de la presse Censure 070.13 Liberté de la presse Censure Résumé : Argentine, Équateur, Brésil : partout, le même scénario. Des dirigeants conservateurs parviennent au pouvoir après une longue période de gouvernements de gauche. À peine sont-ils élus qu’une urgence les anime : détricoter les mesures de réglementation de la presse qu’avaient instaurées leurs prédécesseurs pour encadrer le pouvoir politique des médias privés. Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=231004 Guerre et imaginaire : les enjeux, pièges et défis de la propagande / Laurence Van Ypersele in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 9 (2001)
Les ondes en uniforme / Céline Rase in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 23 (2011)
PermalinkDe artistieke reisbeurs in dienst van de Belgische koloniale propaganda / Tessa Lobbes in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 21 (2009)
PermalinkUne Résistance à l'ombre des écrans / Bénédicte ROCHET in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 15 (2005)
PermalinkL'art de détourner George Orwell / Thierry Discepolo in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses, 784 (juillet 2019)
PermalinkExperts médiatiques in La Revue Nouvelle / Cairn.info, 3 (mars 2017)
PermalinkLa guerre des bougons / Pierre Rimbert in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses, 740 (Novembre 2015)
PermalinkNudges. Ces coups (de pouce) qui nous veulent du bien / Adrien Barton in Philosophie magazine / BM de Tours et BU de Lettres, 095 (12/2015)
PermalinkPenser et dire la race à l'extrême droite (France-Italie, 1960-1967) / Pauline Picco in 20 & 21. Revue d’histoire / Cairn.info, 130 (avril-juin 2016)
PermalinkLa stratégie de l’émotion / Anne-Cécile Robert in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses, 743 (février 2016)
![]()
PermalinkLe libre-échange à la canonnière / Alexander Zevin in Le Monde Diplomatique (Paris. 1954) : mensuel critique d’informations et d’analyses, n° 788 (novembre 2019)
PermalinkAntonio Gramsci, nouveau mentor de la droite de la droite? / Michel Eltchaninoff in Philosophie magazine / BM de Tours et BU de Lettres, 095 (12/2015)
PermalinkDeux patries : la Belgique entre exaltation et rejet, 1914-1918 / Sophie De Schaepdrijver in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 7 (2000)
PermalinkDossier: Les religions mutantes / David Fauquemberg in Revue XXI : l'information grand format / BU de Lettres et BM de Tours, 3 (juillet-août-septembre 2008)
PermalinkGenadeloze genadedood / Gie Van den Berghe in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques, 21 (2009)
PermalinkPermalink