[article]
Titre : |
Où en est l'éducation permanente ? |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Thibauld Moulaert, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Pierre Reman, Directeur de publication, rédacteur en chef |
Année de publication : |
novembre 2007 |
Article en page(s) : |
pp. 16-70 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
371 Organisation de l'éducation et de l'enseignement 374 Formation continuée / Education permanente 37(091) Histoire de l'éducation 32(493=40) Politique de la Wallonie / Communauté française de Belgique 33(493=40) Economie politique et sociale de la Wallonie / Communauté française de Belgique 316.4 Processus sociaux. Changement dans la société |
Résumé : |
Sommaire :
- Où en est l’éducation permanente ? / Pierre Reman, Thibauld Moulaert
- Paysage mouvant, réforme oblique / Thomas Lemaigre
Il y a cinq ans, le monde de l’éducation permanente ne se rend pas encore compte à quel point il a raison de s’émouvoir de la réforme annoncée par le ministre Demotte sous le slogan maladroit d’en finir avec les « branches mortes ». Le texte qui se prépare va, sous ses airs de continuité, amener quelques changements significatifs par rapport à son ancêtre de 1976. Le premier d’entre eux tient dans le lifting imposé à la définition même de l’éducation permanente. Les autres changements tiennent à ce que le monde et le secteur sont devenus en un tiers de siècle - mais il n’est pas encore sûr qu’ils aient lieu.
- Un si joli petit couple (mixte) / Pierre Georis
Si éducation permanente et insertion socioprofessionnelle (ISP) doivent faire couple, à tout le moins relèvent-ils du couple mixte. Faut-il y renoncer, au nom de la difficulté à marier des cultures si différentes ? « Évidemment oui », répondront les uns. Il n’y aurait que qui se ressemble qui s’assemblerait bien. En l’occurrence, les différences dans les démarches respectives seraient trop grandes ; le plan malin pour l’efficacité serait de centrer les initiatives d’insertion sur leur « core business », la meilleure qualification professionnelle des chômeurs pour améliorer leur probabilité d’accès à l’emploi. « Bien sûr que non », rétorqueront les autres. Ce n’est pas parce qu’on se place dans une démarche d’accès à l’emploi que perdent de leur légitimité la formation à la vie sociale, l’objectif de pouvoir former les personnes aussi à un présent et un futur de citoyens critiques, responsables et « participants » à la vie collective dans toutes ses dimensions.
- Insertion individuelle ou émancipation collective ? / Michel Goffin
Depuis le décret de 1976 qui reconnaissait l’éducation permanente, les réalités sociales, économiques et culturelles se sont transformées, ce qui n’est pas sans incidence sur les modalités de concrétisation de l’éducation tout au long de la vie. De l’éducation permanente entendue comme construction d’un projet de changement social, on est passé à une logique de formation dans une perspective de lutte contre le chômage. Pourtant, le souffle du projet émancipateur initial pourrait questionner les références actuelles - qu’est-ce qu’un emploi convenable_ ?, par exemple - et inspirer une nouvelle conception de l’éducation populaire et de nouvelles formes d’associations.
- Action syndicale et éducation permanente : des enjeux croisés / Thierry Dock, Thierry Jacques
L’éducation permanente trouve son origine dans les luttes du mouvement ouvrier. Elle permet une libération collective du monde du travail qui participe de la démocratie culturelle. Les liens étroits entre les mouvements associatifs qui prennent en charge cet outil essentiel et les organisations syndicales doivent être maintenus parce que la nécessaire interaction de l’une et de l’autre assure la pérennité de chacune.
- Un printemps pour l’éducation permanente ? / Georges Liénard, Albert Bastenier
La question de savoir si l’on assistera ou non à un véritable printemps de l’éducation permanente ne dépend pas seulement du problème de son financement. Elle concerne aussi - et peut-être surtout - la conception que l’on se fait de son rôle social. Et si son histoire passée la rend indissociable de l’inspiration progressiste des mouvements sociaux qui l’ont portée, elle n’est toutefois appropriable par personne parce que son champ d’intervention est lui-même un lieu de pouvoir et de luttes pour sa définition. L’évocation de trois domaines actuels d’intervention possible pour l’éducation permanente - la fragmentation de l’espace public, l’égalité entre les hommes et les femmes, les tensions propres aux sociétés multiculturelles - illustre en quoi les exigences d’intégration et d’émancipation sont les deux pôles en tension qui doivent structurer la réflexion sur l’éducation permanente.
- D’un décret à l’autre / Jean-Pierre Nossent
Les éducateurs permanents sont-ils les agitateurs de sens, les bricoleurs de rêves, les créateurs de social qui prennent à bras-le-corps des questions comme les conditions matérielles d’existence et l’épanouissement intellectuel nécessaires à la citoyenneté locale et mondiale ? La mécanique de l’éducation permanente est simple : autoéducation, c’est-à-dire construction de pouvoirs et, en conséquence, de savoirs. En ce sens, l’éducation permanente peut-elle être le monopole d’organisations ou doit-on parier qu’elle continuera à inventer son histoire hors des sentiers battus ? Le décret de 2003 le permettra-t-il ?
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Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=115022 |
in La Revue Nouvelle / Cairn.info > 11 (novembre 2007) . - pp. 16-70
[article] Où en est l'éducation permanente ? [texte imprimé] / Thibauld Moulaert, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Pierre Reman, Directeur de publication, rédacteur en chef . - novembre 2007 . - pp. 16-70. Langues : Français ( fre) in La Revue Nouvelle / Cairn.info > 11 (novembre 2007) . - pp. 16-70
Mots-clés : |
371 Organisation de l'éducation et de l'enseignement 374 Formation continuée / Education permanente 37(091) Histoire de l'éducation 32(493=40) Politique de la Wallonie / Communauté française de Belgique 33(493=40) Economie politique et sociale de la Wallonie / Communauté française de Belgique 316.4 Processus sociaux. Changement dans la société |
Résumé : |
Sommaire :
- Où en est l’éducation permanente ? / Pierre Reman, Thibauld Moulaert
- Paysage mouvant, réforme oblique / Thomas Lemaigre
Il y a cinq ans, le monde de l’éducation permanente ne se rend pas encore compte à quel point il a raison de s’émouvoir de la réforme annoncée par le ministre Demotte sous le slogan maladroit d’en finir avec les « branches mortes ». Le texte qui se prépare va, sous ses airs de continuité, amener quelques changements significatifs par rapport à son ancêtre de 1976. Le premier d’entre eux tient dans le lifting imposé à la définition même de l’éducation permanente. Les autres changements tiennent à ce que le monde et le secteur sont devenus en un tiers de siècle - mais il n’est pas encore sûr qu’ils aient lieu.
- Un si joli petit couple (mixte) / Pierre Georis
Si éducation permanente et insertion socioprofessionnelle (ISP) doivent faire couple, à tout le moins relèvent-ils du couple mixte. Faut-il y renoncer, au nom de la difficulté à marier des cultures si différentes ? « Évidemment oui », répondront les uns. Il n’y aurait que qui se ressemble qui s’assemblerait bien. En l’occurrence, les différences dans les démarches respectives seraient trop grandes ; le plan malin pour l’efficacité serait de centrer les initiatives d’insertion sur leur « core business », la meilleure qualification professionnelle des chômeurs pour améliorer leur probabilité d’accès à l’emploi. « Bien sûr que non », rétorqueront les autres. Ce n’est pas parce qu’on se place dans une démarche d’accès à l’emploi que perdent de leur légitimité la formation à la vie sociale, l’objectif de pouvoir former les personnes aussi à un présent et un futur de citoyens critiques, responsables et « participants » à la vie collective dans toutes ses dimensions.
- Insertion individuelle ou émancipation collective ? / Michel Goffin
Depuis le décret de 1976 qui reconnaissait l’éducation permanente, les réalités sociales, économiques et culturelles se sont transformées, ce qui n’est pas sans incidence sur les modalités de concrétisation de l’éducation tout au long de la vie. De l’éducation permanente entendue comme construction d’un projet de changement social, on est passé à une logique de formation dans une perspective de lutte contre le chômage. Pourtant, le souffle du projet émancipateur initial pourrait questionner les références actuelles - qu’est-ce qu’un emploi convenable_ ?, par exemple - et inspirer une nouvelle conception de l’éducation populaire et de nouvelles formes d’associations.
- Action syndicale et éducation permanente : des enjeux croisés / Thierry Dock, Thierry Jacques
L’éducation permanente trouve son origine dans les luttes du mouvement ouvrier. Elle permet une libération collective du monde du travail qui participe de la démocratie culturelle. Les liens étroits entre les mouvements associatifs qui prennent en charge cet outil essentiel et les organisations syndicales doivent être maintenus parce que la nécessaire interaction de l’une et de l’autre assure la pérennité de chacune.
- Un printemps pour l’éducation permanente ? / Georges Liénard, Albert Bastenier
La question de savoir si l’on assistera ou non à un véritable printemps de l’éducation permanente ne dépend pas seulement du problème de son financement. Elle concerne aussi - et peut-être surtout - la conception que l’on se fait de son rôle social. Et si son histoire passée la rend indissociable de l’inspiration progressiste des mouvements sociaux qui l’ont portée, elle n’est toutefois appropriable par personne parce que son champ d’intervention est lui-même un lieu de pouvoir et de luttes pour sa définition. L’évocation de trois domaines actuels d’intervention possible pour l’éducation permanente - la fragmentation de l’espace public, l’égalité entre les hommes et les femmes, les tensions propres aux sociétés multiculturelles - illustre en quoi les exigences d’intégration et d’émancipation sont les deux pôles en tension qui doivent structurer la réflexion sur l’éducation permanente.
- D’un décret à l’autre / Jean-Pierre Nossent
Les éducateurs permanents sont-ils les agitateurs de sens, les bricoleurs de rêves, les créateurs de social qui prennent à bras-le-corps des questions comme les conditions matérielles d’existence et l’épanouissement intellectuel nécessaires à la citoyenneté locale et mondiale ? La mécanique de l’éducation permanente est simple : autoéducation, c’est-à-dire construction de pouvoirs et, en conséquence, de savoirs. En ce sens, l’éducation permanente peut-elle être le monopole d’organisations ou doit-on parier qu’elle continuera à inventer son histoire hors des sentiers battus ? Le décret de 2003 le permettra-t-il ?
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