[article]
Titre : |
De artsenstaking van 1964 : Of hoe de artsen een machtig eenheidsfront wisten te vormen in hun strijd tegen de overheid |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Klaartje Schrijvers, Auteur |
Année de publication : |
novembre 2005 |
Article en page(s) : |
pp. 57-89 |
Langues : |
Néerlandais (dut) |
Mots-clés : |
61 Médecine Sciences médicales 331.109.32 Grèves Contestations 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle 061.1:61 Ordre des Médecins |
Résumé : |
La grève des médecins de 1964. Ou comment les médecins réussirent à former un front unique puissant dans leur lutte contre les autorités
- Article en néerlandais - Résumé en français et en anglais
Résumé :
En avril 1964, les médecins belges partirent massivement en grève. Le détonateur en fut la loi Leburton d'août 1963, entrée en application le 1er janvier 1964. Les médecins dirent s'opposer à ce qu'ils considéraient comme une médecine "étatisée". Ils reprochaient aux autorités des pratiques communistes. Le pouvoir à son tour accusa les médecins de penser uniquement à leurs rentrées financières. Même si lorsqu'elle fut terminée, la grève apparut comme une sorte d'aventure du corps médical digne d'un western, elle laisse jusqu'à ce jour des traces profondes lors de négociations entre autorités et médecins. Du 1 er au 18 avril 1964, eut en effet lieu la plus importante grève des médecins à l'échelle planétaire (95 % des médecins firent grève). Jamais avant ni après, un groupe professionnel élitaire ne parvint à s'organiser de manière si massive et ce dans le plus grand secret.
Ce qui fut décrit tant par les autorités que par la presse comme un mouvement impulsif, était en fait une mobilisation préparée jusqu'aux moindres détails et extrêmement professionnelle. Au contraire de ce que l'opinion publique pensait et savait, le plan d'entrer en grève générale avait d'ailleurs déjà été conçu à l'occasion de la Loi unique de 1961. Un petit groupe de médecins des provinces de Liège et du Luxembourg établit à l'été de 1961 les bases d'un vrai syndicat des médecins avec comme but de rendre le corps médical plus combatif. En un an et demi, on fit ensuite surgir une toute nouvelle organisation des médecins (les fameuses cinq Chambres syndicales des médecins de Belgique), répandue sur l'ensemble du territoire belge. L'organisation disposait partout des mêmes types de cellules, cellules au sein desquelles les médecins étaient répartis, et d'une communication qui passait par une structure téléphonique pyramidale. Les Chambres syndicales furent en d'autres mots érigées pour rendre possible une grève générale. Pour coordonner de façon efficace leur action, les médecins, dont ce n'était pas vraiment la spécialité, furent en outre assistés par des fiscalistes, des juristes et des conseillers en relations publiques.
La grève presque générale d'avril 1964 fit dès lors l'effet d'une bombe. Pendant 18 jours, le pays se trouva sens dessus dessous. L'"opération valise" fit partir bien des médecins en vacances au moment même où le gouvernement se mettait en congé. Par ailleurs, des médecins restaient sur place et organisaient les services de garde. Chaque patient était automatiquement renvoyé vers un hôpital vu que les visites à domicile ne pouvaient plus être exécutées. La grève s'accentua lorsque le gouvernement passa à la réquisition militaire des médecins. L'anarchie semblait complète, mais l'intervention des recteurs des quatre universités du pays permit une percée. La grève fut levée dans la nuit du 17 au 18 avril; pratiquement toutes les exigences du corps médical avaient été rencontrées. |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113767 |
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 16 (novembre 2005) . - pp. 57-89
[article] De artsenstaking van 1964 : Of hoe de artsen een machtig eenheidsfront wisten te vormen in hun strijd tegen de overheid [texte imprimé] / Klaartje Schrijvers, Auteur . - novembre 2005 . - pp. 57-89. Langues : Néerlandais ( dut) in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 16 (novembre 2005) . - pp. 57-89
Mots-clés : |
61 Médecine Sciences médicales 331.109.32 Grèves Contestations 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle 061.1:61 Ordre des Médecins |
Résumé : |
La grève des médecins de 1964. Ou comment les médecins réussirent à former un front unique puissant dans leur lutte contre les autorités
- Article en néerlandais - Résumé en français et en anglais
Résumé :
En avril 1964, les médecins belges partirent massivement en grève. Le détonateur en fut la loi Leburton d'août 1963, entrée en application le 1er janvier 1964. Les médecins dirent s'opposer à ce qu'ils considéraient comme une médecine "étatisée". Ils reprochaient aux autorités des pratiques communistes. Le pouvoir à son tour accusa les médecins de penser uniquement à leurs rentrées financières. Même si lorsqu'elle fut terminée, la grève apparut comme une sorte d'aventure du corps médical digne d'un western, elle laisse jusqu'à ce jour des traces profondes lors de négociations entre autorités et médecins. Du 1 er au 18 avril 1964, eut en effet lieu la plus importante grève des médecins à l'échelle planétaire (95 % des médecins firent grève). Jamais avant ni après, un groupe professionnel élitaire ne parvint à s'organiser de manière si massive et ce dans le plus grand secret.
Ce qui fut décrit tant par les autorités que par la presse comme un mouvement impulsif, était en fait une mobilisation préparée jusqu'aux moindres détails et extrêmement professionnelle. Au contraire de ce que l'opinion publique pensait et savait, le plan d'entrer en grève générale avait d'ailleurs déjà été conçu à l'occasion de la Loi unique de 1961. Un petit groupe de médecins des provinces de Liège et du Luxembourg établit à l'été de 1961 les bases d'un vrai syndicat des médecins avec comme but de rendre le corps médical plus combatif. En un an et demi, on fit ensuite surgir une toute nouvelle organisation des médecins (les fameuses cinq Chambres syndicales des médecins de Belgique), répandue sur l'ensemble du territoire belge. L'organisation disposait partout des mêmes types de cellules, cellules au sein desquelles les médecins étaient répartis, et d'une communication qui passait par une structure téléphonique pyramidale. Les Chambres syndicales furent en d'autres mots érigées pour rendre possible une grève générale. Pour coordonner de façon efficace leur action, les médecins, dont ce n'était pas vraiment la spécialité, furent en outre assistés par des fiscalistes, des juristes et des conseillers en relations publiques.
La grève presque générale d'avril 1964 fit dès lors l'effet d'une bombe. Pendant 18 jours, le pays se trouva sens dessus dessous. L'"opération valise" fit partir bien des médecins en vacances au moment même où le gouvernement se mettait en congé. Par ailleurs, des médecins restaient sur place et organisaient les services de garde. Chaque patient était automatiquement renvoyé vers un hôpital vu que les visites à domicile ne pouvaient plus être exécutées. La grève s'accentua lorsque le gouvernement passa à la réquisition militaire des médecins. L'anarchie semblait complète, mais l'intervention des recteurs des quatre universités du pays permit une percée. La grève fut levée dans la nuit du 17 au 18 avril; pratiquement toutes les exigences du corps médical avaient été rencontrées. |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113767 |
|