Titre : |
Système DIY : [faire soi-même à l'ère du 2.0 ; boîte à outils & catalogue de projets] / SUDOC |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Etienne Delprat (1983-...) , Auteur |
Editeur : |
Paris : Éditions Alternatives |
Année de publication : |
2013 |
Autre Editeur : |
Paris Cedex 07 : Éditions Gallimard |
Collection : |
Design - Alternatives  |
Importance : |
238 p. |
Présentation : |
ill. |
Format : |
25 x 18 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-86227-803-2 |
Prix : |
25 € |
Note générale : |
DIY = Do it yourself. Voir en hyperlien Etienne DELPRAT, DIY – Do It Yourself, mis en ligne le 03 septembre 2017 : "On assiste aujourd’hui à un retour du « Do It Yourself ». Outre de nombreuses publications et événements abordant et questionnant cette forme de pensée et de travail, de plus en plus de lieux, de structures et de personnes revendiquent à nouveau le DIY comme éthique et méthode de travail.
Pourquoi ce retour à des pratiques DIY, particulièrement en Europe ? Les projets qui s’y associent sont nombreux et hétérogènes, mais une ligne commune semble néanmoins émerger. Cette nouvelle vague DIY se situe dans la filiation des mouvements « historiques » précédents. Partageant une volonté commune d’alternatives concrètes, elle s’insère dans un contexte social et politique différent où se mêlent crise économique et problématiques écologiques nouvelles.
Généalogie fragmentaire
Do It !
Pour lui donner cette consistance culturelle et historique de concept et d’idée qui dépasse la simple pratique du « bricolage », un petit détour historique, occasion d’ouvrir à quelques lectures, s’imposait. Dessinée, une généalogie du mouvement DIY, de ses courants, de ses rapports de filiation ne prendrait sûrement pas la forme d’un arbre mais d’un réseau, d’une carte en écriture permanente, faite de strates et de connexions multiples. Au cœur de l’esprit de la contre-culture, l’état d’esprit DIY a traversé de nombreux projets et mouvements – certains devenus fameux, d’autres restés dans l’ombre – pour lesquels il pouvait constituer tant une éthique de vie, une pratique du quotidien, qu’une tactique de combat et de revendication sociale et politique. Le DIY est peut-être même ce qui caractérise et réunit le mieux tous les mouvements associés à la contre-culture [1].
Quelles qu’en aient été les ambitions, toutes et tous, au travers de leurs actions, de leurs manières de faire, partageaient un état d’esprit.
C’est dans les années 60, semble-t-il, que ce dernier a trouvé un nom, ou plutôt un mot d’ordre : « Do It Yourself ». Le DIY est alors devenu un concept que certains ont commencé à théoriser, notamment dans sa dimension politique et éthique. C’est là que son histoire a commencé à s’écrire…
« Do It ! », tel était l’appel de Jerry Rubin en 1970 qui avait donné ce titre à son livre éponyme, souvent présenté comme le manifeste du mouvement Yippie. Propre au contexte américain de ces années-là, l’appel de Jerry Rubin s’adressait avant tout à la jeunesse de son pays. Mais son injonction s’est rapidement universalisée, elle est devenue un appel à la résistance politique, à la mise en acte d’un projet de transformation, social et culturel, pour ici et maintenant, fondant ainsi les bases éthiques de ce mouvement.
Le Whole Earth Catalog, sous-titré Access to Tools, dirigé par Stewart Brand et publié entre 1968 et 1972 en est la seconde trace américaine la plus marquante. L’intention de Brand était de fournir des « outils d’accès » et d’éducation pour que les lecteurs puissent « trouver leur propre inspiration, former leur propre environnement et partager leurs aventures avec quiconque était intéressé pour le faire » [2].
Née aux USA, l’expérience trouva rapidement un écho outre Atlantique, et notamment en France avec la publication du célèbre « Catalogue des Ressources », publié aux éditions Alternatives, et dont le premier tome paraîtra en 1975. De nombreux acteurs du mouvement firent pèlerinage aux U.S.A. à cette époque devenant des acteurs actifs de son déploiement en France, dans le domaine de l’art et de l’architecture en autres [3].
Everything was a fucking act
Parti d’un idéal utopique d’autonomie vis-à-vis du système capitaliste, le concept évolue avec les mouvements punk des années 70 et 80. On passe alors d’un état d’esprit pacifiste à une rage d’opposition et d’affirmation qui fait du DIY une stratégie pragmatique d’action et de résistance. Généralement anticapitaliste et anarchiste, l’action se dirige alors contre le système. L’attitude et les formes d’action évoluent. L’importance des médias et celle des modes d’expression deviennent centrales et multiples (musique, fanzines…) faisant du DIY une esthétique qui a fortement marqué l’imaginaire collectif. Le DIY punk se fonde sur un esprit de subversion qui détourne les codes, joue de la dérision pour contester l’ordre établi [4].
Génération diY ?
User de la notion de génération dans une approche sociologique est toujours controversé. Néanmoins, on remarque que la génération Y, qui regroupe des personnes nées approximativement entre la fin des années 70, ou début des années 80 (selon certains sociologues) et le début des années 2000, porte en elle le ferment de cette nouvelle vague DIY. Imprégnés de la culture des années 60 et 70, parfois avec une certaine nostalgie, ils ont connu des transformations politiques et sociales singulières : crise économique des années 80, fragilisation et remise en question du modèle économique et managérial, émergence des problématiques environnementales et des mouvements écologistes… Son rapport au travail, à la production, à la consommation s’est vu modifié. Cette génération (Occidentale avant tout), relativement jeune lors de l’introduction massive de l’informatique grand public et de l’électronique portable, a facilement intégré les technologies de l’information, et Internet en particulier. On l’associe souvent à l’ensemble des technologies et applications que l’on nomme aujourd’hui le Web 2.0, ce qui se traduit par un autre rapport aux outils de communication et d’échange (blogs, outils collaboratifs, réseaux sociaux …), tant culturels qu’économiques.
Prise dans ces évolutions, la démarche DIY s’est vue redynamisée, renouvelée notamment dans sa dimension collective et collaborative qui s’est intensifiée. Rapport à l’autre et aux autres, production collective, réciprocité, co-révolution ; attention portée à l’environnement – recyclage, récupération, up-cycle [5]… –, expérimentations concrètes d’un autre monde envisagé comme possible – production de ses propres outils, réappropriation des biens et des services à disposition, autres modes de consommation –, ce DIY 2.0 recouvre des pratiques très diverses qui appartiennent à cette génération, son contexte et son époque. [...]" |
Mots-clés : |
Do it yourself (mouvement punk) Culture et médias / Culture / Histoire des idées et des mentalités Sous-cultures Autosuffisance Autoconstruction Web 2.0 |
Résumé : |
Introduction au mouvement d'action et de pensée du DIY (Do it yourself). Ce mouvement, issu de la culture punk est caractérisé par une culture du rejet de l'existant au profit d'un "fais-le toi-même". |
Note de contenu : |
Notes bibliogr. |
En ligne : |
http://encyclopedie.fabriquesdesociologie.net/dit-do-it-yourself/ |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=153512 |
Système DIY : [faire soi-même à l'ère du 2.0 ; boîte à outils & catalogue de projets] / SUDOC [document électronique] / Etienne Delprat (1983-...)  , Auteur . - Paris : Éditions Alternatives : Paris Cedex 07 : Éditions Gallimard, 2013 . - 238 p. : ill. ; 25 x 18 cm. - ( Design - Alternatives) . ISBN : 978-2-86227-803-2 : 25 € DIY = Do it yourself. Voir en hyperlien Etienne DELPRAT, DIY – Do It Yourself, mis en ligne le 03 septembre 2017 : "On assiste aujourd’hui à un retour du « Do It Yourself ». Outre de nombreuses publications et événements abordant et questionnant cette forme de pensée et de travail, de plus en plus de lieux, de structures et de personnes revendiquent à nouveau le DIY comme éthique et méthode de travail.
Pourquoi ce retour à des pratiques DIY, particulièrement en Europe ? Les projets qui s’y associent sont nombreux et hétérogènes, mais une ligne commune semble néanmoins émerger. Cette nouvelle vague DIY se situe dans la filiation des mouvements « historiques » précédents. Partageant une volonté commune d’alternatives concrètes, elle s’insère dans un contexte social et politique différent où se mêlent crise économique et problématiques écologiques nouvelles.
Généalogie fragmentaire
Do It !
Pour lui donner cette consistance culturelle et historique de concept et d’idée qui dépasse la simple pratique du « bricolage », un petit détour historique, occasion d’ouvrir à quelques lectures, s’imposait. Dessinée, une généalogie du mouvement DIY, de ses courants, de ses rapports de filiation ne prendrait sûrement pas la forme d’un arbre mais d’un réseau, d’une carte en écriture permanente, faite de strates et de connexions multiples. Au cœur de l’esprit de la contre-culture, l’état d’esprit DIY a traversé de nombreux projets et mouvements – certains devenus fameux, d’autres restés dans l’ombre – pour lesquels il pouvait constituer tant une éthique de vie, une pratique du quotidien, qu’une tactique de combat et de revendication sociale et politique. Le DIY est peut-être même ce qui caractérise et réunit le mieux tous les mouvements associés à la contre-culture [1].
Quelles qu’en aient été les ambitions, toutes et tous, au travers de leurs actions, de leurs manières de faire, partageaient un état d’esprit.
C’est dans les années 60, semble-t-il, que ce dernier a trouvé un nom, ou plutôt un mot d’ordre : « Do It Yourself ». Le DIY est alors devenu un concept que certains ont commencé à théoriser, notamment dans sa dimension politique et éthique. C’est là que son histoire a commencé à s’écrire…
« Do It ! », tel était l’appel de Jerry Rubin en 1970 qui avait donné ce titre à son livre éponyme, souvent présenté comme le manifeste du mouvement Yippie. Propre au contexte américain de ces années-là, l’appel de Jerry Rubin s’adressait avant tout à la jeunesse de son pays. Mais son injonction s’est rapidement universalisée, elle est devenue un appel à la résistance politique, à la mise en acte d’un projet de transformation, social et culturel, pour ici et maintenant, fondant ainsi les bases éthiques de ce mouvement.
Le Whole Earth Catalog, sous-titré Access to Tools, dirigé par Stewart Brand et publié entre 1968 et 1972 en est la seconde trace américaine la plus marquante. L’intention de Brand était de fournir des « outils d’accès » et d’éducation pour que les lecteurs puissent « trouver leur propre inspiration, former leur propre environnement et partager leurs aventures avec quiconque était intéressé pour le faire » [2].
Née aux USA, l’expérience trouva rapidement un écho outre Atlantique, et notamment en France avec la publication du célèbre « Catalogue des Ressources », publié aux éditions Alternatives, et dont le premier tome paraîtra en 1975. De nombreux acteurs du mouvement firent pèlerinage aux U.S.A. à cette époque devenant des acteurs actifs de son déploiement en France, dans le domaine de l’art et de l’architecture en autres [3].
Everything was a fucking act
Parti d’un idéal utopique d’autonomie vis-à-vis du système capitaliste, le concept évolue avec les mouvements punk des années 70 et 80. On passe alors d’un état d’esprit pacifiste à une rage d’opposition et d’affirmation qui fait du DIY une stratégie pragmatique d’action et de résistance. Généralement anticapitaliste et anarchiste, l’action se dirige alors contre le système. L’attitude et les formes d’action évoluent. L’importance des médias et celle des modes d’expression deviennent centrales et multiples (musique, fanzines…) faisant du DIY une esthétique qui a fortement marqué l’imaginaire collectif. Le DIY punk se fonde sur un esprit de subversion qui détourne les codes, joue de la dérision pour contester l’ordre établi [4].
Génération diY ?
User de la notion de génération dans une approche sociologique est toujours controversé. Néanmoins, on remarque que la génération Y, qui regroupe des personnes nées approximativement entre la fin des années 70, ou début des années 80 (selon certains sociologues) et le début des années 2000, porte en elle le ferment de cette nouvelle vague DIY. Imprégnés de la culture des années 60 et 70, parfois avec une certaine nostalgie, ils ont connu des transformations politiques et sociales singulières : crise économique des années 80, fragilisation et remise en question du modèle économique et managérial, émergence des problématiques environnementales et des mouvements écologistes… Son rapport au travail, à la production, à la consommation s’est vu modifié. Cette génération (Occidentale avant tout), relativement jeune lors de l’introduction massive de l’informatique grand public et de l’électronique portable, a facilement intégré les technologies de l’information, et Internet en particulier. On l’associe souvent à l’ensemble des technologies et applications que l’on nomme aujourd’hui le Web 2.0, ce qui se traduit par un autre rapport aux outils de communication et d’échange (blogs, outils collaboratifs, réseaux sociaux …), tant culturels qu’économiques.
Prise dans ces évolutions, la démarche DIY s’est vue redynamisée, renouvelée notamment dans sa dimension collective et collaborative qui s’est intensifiée. Rapport à l’autre et aux autres, production collective, réciprocité, co-révolution ; attention portée à l’environnement – recyclage, récupération, up-cycle [5]… –, expérimentations concrètes d’un autre monde envisagé comme possible – production de ses propres outils, réappropriation des biens et des services à disposition, autres modes de consommation –, ce DIY 2.0 recouvre des pratiques très diverses qui appartiennent à cette génération, son contexte et son époque. [...]" | ![Système DIY : [faire soi-même à l'ère du 2.0 ; boîte à outils & catalogue de projets] / SUDOC vignette](https://cs.iut.univ-tours.fr/images/vide.png) |