Titre : |
Habiter : vers un nouveau concept ? Actes (Colloque ; Amiens ; 12, 13 et 14 janvier 2011) |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Brigitte Frelat-Kahn, Directeur de la recherche |
Editeur : |
Malakoff (Hauts-de-Seine) : Armand Colin |
Année de publication : |
2012 |
Collection : |
Armand Colin - recherches, ISSN 2109-7232 |
Importance : |
328 p. |
Présentation : |
ill., graph., cartes, couv. ill. en coul. |
Format : |
24 x 16 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-200-27710-9 |
Prix : |
30 € |
Note générale : |
Nouveau monde, nouvelles sciences ?
L’analyse de ses transformations suggère l’hypothèse que le monde contemporain n’est pas seulement en train de changer, mais que c’est la manière même de le construire et d’y vivre qui change. Sont en cause non seulement les processus de sa diversification que ceux de son unification mais aussi la manière même dont s’articulent singularité et mondialités. C’est que les processus économiques, sociaux, politiques voire géopolitiques et humains qui accompagnent une mondialisation contemporaine encore alimentée par un processus global d’urbanisation et la multiplication et la diffusion de toutes les formes de mobilités, renforcent l’hypothèse d’un monde à un moment critique.
Dans cette logique, il faut aussi considérer les mutations des relations que tous et chacun entretiennent avec lui, autant que leurs modalités et leurs portées. On fera donc aussi le constat d’une série de remises en cause des conditions existentielles sociales et politiques de l’humanité contemporaine. Elles sont celles de la réduction de l’espace planétaire liée aux formidables possibilités des moyens de transports et de télécommunication, au moment où le développement durable fait de la planète l’un des sujets de préoccupations majeurs ; elles sont celles du rapport à soi, quand la certitude des identités fait place à toutes les constructions possibles ; elles sont celles du rapport à l’autre, quand l’espérance de vie à la naissance n’a jamais, globalement, été aussi longue et que le monde, dans son ensemble, n’a jamais produit autant de richesses mais que, en même temps, les inégalités de toutes sortes creusent sans cesse plus les différences entre les habitants du monde, etc. et parfois jusqu’aux limites de l’inhabitable.
Les sciences sociales et humaines sont directement impliquées par ces dynamiques, et interrogées par elles : peuvent-elles, spécifiquement et globalement, rendre compte des processus à l’œuvre, les analyser et donner la possibilité à tous et à chacun de s’y trouver et de s’y retrouver ? Tel est le sens du colloque.
Habiter : le mot est d’usage courant et son sens, propre ou figuré, semble immédiat à tous. On habite un logement, une ville, un pays, un paysage, le monde, mais on habite aussi la nature, son corps, un texte, une musique, à moins que l’on ne soit habité par eux… La notion est, quant à elle, présente mais spécialisée et un peu marginale de ces sciences au XXe siècle, que ce soit en philosophie (Heidegger, Merleau-Ponty ou Bachelard), en sociologie (Bourdieu et l’habitus, etc.), en histoire (Chesneaux), en géographie (Lévy, Lussault, Lazzarotti, Stock, etc.), en urbanisme (Lefebvre, Paquot, etc.) ou en architecture (Norberg-Schulz, etc.). Dans cette veine, mais aussi dans sa version contemporaine, le mot peut-il donner l’opportunité d’un concept suffisamment pertinent pour rendre compte, et de manière globale, des dynamiques du premier XXIe siècle ? Pourrait-il encore donner une clé d’interprétation, de compréhension, de critique des transformations du monde contemporain ? Et, finalement, peut-on y voir la possibilité de structurer une part de la réflexion commune des sciences sociales et humaines ?
Questions croisées, questions ouvertes, questions à ouvrir…
Plusieurs entrées peuvent être suggérées dans le but final d’aborder ces questions, mais elles ne sont sûrement pas les seules et chacun peut tout à fait proposer les siennes.
Habiter : quoi et où ? Habite-t-on la Terre, autrement dit d’abord la planète dans sa dimension, physique ou le Monde, autrement dit l’humanité ? Au moment où les arguments écologistes et ceux du développement durable tiennent une place essentielle dans l’approche globale des temps contemporains et à celui où les croyances leur contestent parfois la primauté, quelle place l’habiter peut-il y prendre ? Dans un autre ordre d’idées, mais dans une perspective similaire, comment peut-on habiter le Monde et chacun de ses lieux ?
Habiter : combien de temps ? Pour les uns, il n’y a d’habitation que dans la durée et ses effets d’enracinement ; pour d’autres, le fait d’être là implique à lui seul d’habiter : l’émigré a-t-il autant de droits que le « souchien » ? Au fond, c’est toute la critique du présent, de son immédiateté et, le cas échéant, de sa rentabilité matérialiste qui est posée. Entre un passé idéalisé et un futur menaçant, de quels moyens disposent les sociétés et leurs membres pour habiter le présent ? Comment habiter le temps ?
Habiter : qui ? Ayant balayé les idéologies et les grandes espérances collectives, la fin du XXe siècle laisse, finalement, chacun et chacune en face de ses propres choix. Collectivement comme singulièrement, les problématiques sont alors formulées en termes identitaires. Habiter, c’est être et cela pose la question non seulement des êtres, – identité ou identités ? – mais de la manière même dont ils sont construits. Mais habiter, c’est aussi être ensemble, et cela pose encore non seulement la question des modalités des vies sociales et politiques, mais encore celle de leurs fondements et, globalement, du rapport aux autres. Habiter, c’est toujours habiter parmi, parfois avec, parfois contre, etc. et cela invite donc à envisager le problème sous l’angle de la gouvernance : comment articuler singuliers et collectifs ?
Habiter : comment ? Ne peut-on habiter qu’en poète ? Une des problématiques qui semble distinguer, du moins en première et approximative analyse, les différentes conceptions aujourd’hui en présence tient à ses fondements mêmes. Pour les uns, l’habiter est essentiellement poétique et, de ce point de vue, peut renvoyer à un insondable primordial de l’humanité. Pour d’autres, en revanche, l’habiter offre une opportunité d’analyse des faits humains, analysant au passage les termes et les enjeux de ce poétique. L’enjeu est de taille : il implique directement, par exemple, les questions de l’urbanisme et de l’aménagement des espaces. L’habiter, quant à lui, peut-il reprendre le vieil antagonisme du fonctionnalisme rationnel et du poétique, ou n’être que traversé par lui ?
Habiter le Monde, est-ce le changer ? Comment ? L’émergence de l’habiter comme ambition conceptualisante se pose, d’abord, comme question épistémologique : peut-on en faire un concept global ? Mais son enjeu est aussi pratique : en quoi l’habiter peut-il changer le monde qu’il prétend décrire ? Inversement, qu’est-ce qui pourrait le rendre inhabitable, si cette expérience n’a pas déjà eu lieu ? Dans ces perspectives, venue des sciences, quelles parts et quels rôles peuvent prendre la constitution des savoirs et leurs transmission, à la fois en tant qu’outils critiques des idéologies et facteurs de transformations politiques, sociales et humaines.
Au fond, quel peut être l’intérêt pratique de ce concept, en matière d’aménagements des territoires, des villes aux campagnes, et à toutes les échelles ?
Enfin, au moment où le mot entre spectaculairement dans la formulation des programmes géographiques de l’enseignement du second degré, comment ne pas s’interroger sur les manières de l’enseigner ? Comment, plus généralement, dans un monde globalisé, les politiques éducatives organisent-elles une nouvelle distribution et répartition des savoirs qui visent à une plus grande équité, rendant le monde plus habitable ?
L’habiter, lieu commun des sciences sociales et humaines contemporaines ?
Ces questions ne sont ni fermées, ni exclusives. Vues sous l’angle de l’habiter, elles touchent aux conditions existentielles et politiques de l’humanité. Elles pourront bien être abordées de tous les points de vue, celui des sciences, mais aussi des littératures et de tous les arts, et avec toutes les entrées : réflexions théoriques, analyses d’exemples, etc. Plus particulièrement, on sera sensible aux nouvelles problématiques, aux nouvelles visions, aux lectures renouvelées que pourrait, le cas échéant, produire l’habiter.
Le colloque aura lieu les 12, 13 et 14 janvier 2011 à Amiens, dans un lieu qui reste à préciser. Pour autant qu’on puisse en préjuger, et sans que cela ne soit définitif, les journées pourront s’organiser autour de trois thématiques : épistémologie du concept ; ses conséquences en matière de mises en pratiques, l’aménagement des espaces par exemple ; les modalités de sa didactique.
Les propositions, sous forme de résumé explicite, doivent être adressées à Olivier LAZZAROTTI, par voie électronique olivier.lazzarotti@u-picardie.fr. le 15 avril 2010 au plus tard. Le Comité scientifique se réunira dans le courant du mois de juin 2010. J. Barash, D. Blot, J. Deniot, O. Lazzarotti, A. Maillard, B. Poucet, E.-H. Riard, J.-W. Wallet Équipe d’accueil « Habiter : processus identitaires, processus sociaux », Université de Picardie-Jules-Verne." |
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
|
Mots-clés : |
Habiter monuments patrimoines lieux de mémoire tourismes Société Environnement social SHS Structure des communautés |
Index. décimale : |
F-63 Habitat - sociologie de l'habitat |
Résumé : |
Habiter, notion marginale des sciences sociales et humaines du XXe siècle peut-elle devenir l'un des concepts structurants de celles du XXIe ? L'enjeu de ce colloque est donc épistémologique – envisager, voire formaliser, le concept sous ses différents angles et problématiques – mais il est aussi pédagogique – habiter entre dans les programmes de géographie des classes de sixième – et pratique – quels nouveaux regards, sur les questions d'aménagement de l'espace par exemple, peut-on porter à partir de lui ? On assiste ces dix dernières années dans les sciences humaines à de vifs débats sur "l'habiter" considéré comme à la fois le témoin et l'outil de l'émergence d'un autre monde. C'est la question abordée par les contributions réunies ici, qui se situent à la convergence de la géographie, de l'architecture, de l'aménagement de l'espace, de l'histoire, de l'urbanisme et de la sociologie |
Note de contenu : |
4e de couv. : "Depuis une dizaine d'années, « l'habiter » est émergent dans les sciences humaines et sociales. À cette occasion, il fait l'objet de nombreux débats, chaque courant en développant son interprétation. Pourquoi une telle « agitation » ? Tout d'abord, parce que « l'habiter » pose la question des mobilités qui, entre autres, remettent en cause les relations précédemment établies à l'espace, donc au temps et, finalement, aux autres. Un autre Monde émerge, dont « l'habiter » serait l'un des témoins et l'un des outils, renouvelé, de sa pensée. Dans cette perspective, « l'habiter » renvoie-t-il à un fait anthropologique fondamental, intégrant mobilités et immobilités ? Ou bien implique-t-il, pour faire sens, du temps et de l'immobilité ? Habite-t-on le Monde ou la Terre ? Autrement dit, « l'habiter » est-il conditionné par des phénomènes physiques ou humains ? Englobant ces termes problématiques, « l'habiter » interroge les fondements théoriques des sciences humaines et sociales : en reprenant, par exemple, les postures heideggériennes ; en utilisant, encore, le mot pour produire une géographie inspirée du courant pragmatiste ; en employant, tout aussi bien, le mot comme outil d'analyse de la dimension géographique des sociétés et de leurs membres. Sans minimiser ces différences de conception, cet ouvrage vise cependant à faire apparaître le double intérêt de « l'habiter », débat théorique aussi bien qu'outil heuristique. Son intention est de montrer comment, en convergeant vers l'étude d'un objet commun, les sciences sociales et humaines peuvent, tout à la fois, renouveler une part de leur champ d'études, développer la singularité de leurs points de vue et organiser leurs dialogues. Au fond, c'est la capacité structurante de « l'habiter » qui est en cause. Ce livre pourrait en montrer les possibles et, ce faisant, en faire aussi apparaître les limites." |
En ligne : |
http://calenda.revues.org/nouvelle14743.html |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=55811 |
Habiter : vers un nouveau concept ? Actes (Colloque ; Amiens ; 12, 13 et 14 janvier 2011) [texte imprimé] / Brigitte Frelat-Kahn, Directeur de la recherche . - Malakoff (Hauts-de-Seine) : Armand Colin, 2012 . - 328 p. : ill., graph., cartes, couv. ill. en coul. ; 24 x 16 cm. - ( Armand Colin - recherches, ISSN 2109-7232) . ISBN : 978-2-200-27710-9 : 30 € Nouveau monde, nouvelles sciences ?
L’analyse de ses transformations suggère l’hypothèse que le monde contemporain n’est pas seulement en train de changer, mais que c’est la manière même de le construire et d’y vivre qui change. Sont en cause non seulement les processus de sa diversification que ceux de son unification mais aussi la manière même dont s’articulent singularité et mondialités. C’est que les processus économiques, sociaux, politiques voire géopolitiques et humains qui accompagnent une mondialisation contemporaine encore alimentée par un processus global d’urbanisation et la multiplication et la diffusion de toutes les formes de mobilités, renforcent l’hypothèse d’un monde à un moment critique.
Dans cette logique, il faut aussi considérer les mutations des relations que tous et chacun entretiennent avec lui, autant que leurs modalités et leurs portées. On fera donc aussi le constat d’une série de remises en cause des conditions existentielles sociales et politiques de l’humanité contemporaine. Elles sont celles de la réduction de l’espace planétaire liée aux formidables possibilités des moyens de transports et de télécommunication, au moment où le développement durable fait de la planète l’un des sujets de préoccupations majeurs ; elles sont celles du rapport à soi, quand la certitude des identités fait place à toutes les constructions possibles ; elles sont celles du rapport à l’autre, quand l’espérance de vie à la naissance n’a jamais, globalement, été aussi longue et que le monde, dans son ensemble, n’a jamais produit autant de richesses mais que, en même temps, les inégalités de toutes sortes creusent sans cesse plus les différences entre les habitants du monde, etc. et parfois jusqu’aux limites de l’inhabitable.
Les sciences sociales et humaines sont directement impliquées par ces dynamiques, et interrogées par elles : peuvent-elles, spécifiquement et globalement, rendre compte des processus à l’œuvre, les analyser et donner la possibilité à tous et à chacun de s’y trouver et de s’y retrouver ? Tel est le sens du colloque.
Habiter : le mot est d’usage courant et son sens, propre ou figuré, semble immédiat à tous. On habite un logement, une ville, un pays, un paysage, le monde, mais on habite aussi la nature, son corps, un texte, une musique, à moins que l’on ne soit habité par eux… La notion est, quant à elle, présente mais spécialisée et un peu marginale de ces sciences au XXe siècle, que ce soit en philosophie (Heidegger, Merleau-Ponty ou Bachelard), en sociologie (Bourdieu et l’habitus, etc.), en histoire (Chesneaux), en géographie (Lévy, Lussault, Lazzarotti, Stock, etc.), en urbanisme (Lefebvre, Paquot, etc.) ou en architecture (Norberg-Schulz, etc.). Dans cette veine, mais aussi dans sa version contemporaine, le mot peut-il donner l’opportunité d’un concept suffisamment pertinent pour rendre compte, et de manière globale, des dynamiques du premier XXIe siècle ? Pourrait-il encore donner une clé d’interprétation, de compréhension, de critique des transformations du monde contemporain ? Et, finalement, peut-on y voir la possibilité de structurer une part de la réflexion commune des sciences sociales et humaines ?
Questions croisées, questions ouvertes, questions à ouvrir…
Plusieurs entrées peuvent être suggérées dans le but final d’aborder ces questions, mais elles ne sont sûrement pas les seules et chacun peut tout à fait proposer les siennes.
Habiter : quoi et où ? Habite-t-on la Terre, autrement dit d’abord la planète dans sa dimension, physique ou le Monde, autrement dit l’humanité ? Au moment où les arguments écologistes et ceux du développement durable tiennent une place essentielle dans l’approche globale des temps contemporains et à celui où les croyances leur contestent parfois la primauté, quelle place l’habiter peut-il y prendre ? Dans un autre ordre d’idées, mais dans une perspective similaire, comment peut-on habiter le Monde et chacun de ses lieux ?
Habiter : combien de temps ? Pour les uns, il n’y a d’habitation que dans la durée et ses effets d’enracinement ; pour d’autres, le fait d’être là implique à lui seul d’habiter : l’émigré a-t-il autant de droits que le « souchien » ? Au fond, c’est toute la critique du présent, de son immédiateté et, le cas échéant, de sa rentabilité matérialiste qui est posée. Entre un passé idéalisé et un futur menaçant, de quels moyens disposent les sociétés et leurs membres pour habiter le présent ? Comment habiter le temps ?
Habiter : qui ? Ayant balayé les idéologies et les grandes espérances collectives, la fin du XXe siècle laisse, finalement, chacun et chacune en face de ses propres choix. Collectivement comme singulièrement, les problématiques sont alors formulées en termes identitaires. Habiter, c’est être et cela pose la question non seulement des êtres, – identité ou identités ? – mais de la manière même dont ils sont construits. Mais habiter, c’est aussi être ensemble, et cela pose encore non seulement la question des modalités des vies sociales et politiques, mais encore celle de leurs fondements et, globalement, du rapport aux autres. Habiter, c’est toujours habiter parmi, parfois avec, parfois contre, etc. et cela invite donc à envisager le problème sous l’angle de la gouvernance : comment articuler singuliers et collectifs ?
Habiter : comment ? Ne peut-on habiter qu’en poète ? Une des problématiques qui semble distinguer, du moins en première et approximative analyse, les différentes conceptions aujourd’hui en présence tient à ses fondements mêmes. Pour les uns, l’habiter est essentiellement poétique et, de ce point de vue, peut renvoyer à un insondable primordial de l’humanité. Pour d’autres, en revanche, l’habiter offre une opportunité d’analyse des faits humains, analysant au passage les termes et les enjeux de ce poétique. L’enjeu est de taille : il implique directement, par exemple, les questions de l’urbanisme et de l’aménagement des espaces. L’habiter, quant à lui, peut-il reprendre le vieil antagonisme du fonctionnalisme rationnel et du poétique, ou n’être que traversé par lui ?
Habiter le Monde, est-ce le changer ? Comment ? L’émergence de l’habiter comme ambition conceptualisante se pose, d’abord, comme question épistémologique : peut-on en faire un concept global ? Mais son enjeu est aussi pratique : en quoi l’habiter peut-il changer le monde qu’il prétend décrire ? Inversement, qu’est-ce qui pourrait le rendre inhabitable, si cette expérience n’a pas déjà eu lieu ? Dans ces perspectives, venue des sciences, quelles parts et quels rôles peuvent prendre la constitution des savoirs et leurs transmission, à la fois en tant qu’outils critiques des idéologies et facteurs de transformations politiques, sociales et humaines.
Au fond, quel peut être l’intérêt pratique de ce concept, en matière d’aménagements des territoires, des villes aux campagnes, et à toutes les échelles ?
Enfin, au moment où le mot entre spectaculairement dans la formulation des programmes géographiques de l’enseignement du second degré, comment ne pas s’interroger sur les manières de l’enseigner ? Comment, plus généralement, dans un monde globalisé, les politiques éducatives organisent-elles une nouvelle distribution et répartition des savoirs qui visent à une plus grande équité, rendant le monde plus habitable ?
L’habiter, lieu commun des sciences sociales et humaines contemporaines ?
Ces questions ne sont ni fermées, ni exclusives. Vues sous l’angle de l’habiter, elles touchent aux conditions existentielles et politiques de l’humanité. Elles pourront bien être abordées de tous les points de vue, celui des sciences, mais aussi des littératures et de tous les arts, et avec toutes les entrées : réflexions théoriques, analyses d’exemples, etc. Plus particulièrement, on sera sensible aux nouvelles problématiques, aux nouvelles visions, aux lectures renouvelées que pourrait, le cas échéant, produire l’habiter.
Le colloque aura lieu les 12, 13 et 14 janvier 2011 à Amiens, dans un lieu qui reste à préciser. Pour autant qu’on puisse en préjuger, et sans que cela ne soit définitif, les journées pourront s’organiser autour de trois thématiques : épistémologie du concept ; ses conséquences en matière de mises en pratiques, l’aménagement des espaces par exemple ; les modalités de sa didactique.
Les propositions, sous forme de résumé explicite, doivent être adressées à Olivier LAZZAROTTI, par voie électronique olivier.lazzarotti@u-picardie.fr. le 15 avril 2010 au plus tard. Le Comité scientifique se réunira dans le courant du mois de juin 2010. J. Barash, D. Blot, J. Deniot, O. Lazzarotti, A. Maillard, B. Poucet, E.-H. Riard, J.-W. Wallet Équipe d’accueil « Habiter : processus identitaires, processus sociaux », Université de Picardie-Jules-Verne."
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
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Mots-clés : |
Habiter monuments patrimoines lieux de mémoire tourismes Société Environnement social SHS Structure des communautés |
Index. décimale : |
F-63 Habitat - sociologie de l'habitat |
Résumé : |
Habiter, notion marginale des sciences sociales et humaines du XXe siècle peut-elle devenir l'un des concepts structurants de celles du XXIe ? L'enjeu de ce colloque est donc épistémologique – envisager, voire formaliser, le concept sous ses différents angles et problématiques – mais il est aussi pédagogique – habiter entre dans les programmes de géographie des classes de sixième – et pratique – quels nouveaux regards, sur les questions d'aménagement de l'espace par exemple, peut-on porter à partir de lui ? On assiste ces dix dernières années dans les sciences humaines à de vifs débats sur "l'habiter" considéré comme à la fois le témoin et l'outil de l'émergence d'un autre monde. C'est la question abordée par les contributions réunies ici, qui se situent à la convergence de la géographie, de l'architecture, de l'aménagement de l'espace, de l'histoire, de l'urbanisme et de la sociologie |
Note de contenu : |
4e de couv. : "Depuis une dizaine d'années, « l'habiter » est émergent dans les sciences humaines et sociales. À cette occasion, il fait l'objet de nombreux débats, chaque courant en développant son interprétation. Pourquoi une telle « agitation » ? Tout d'abord, parce que « l'habiter » pose la question des mobilités qui, entre autres, remettent en cause les relations précédemment établies à l'espace, donc au temps et, finalement, aux autres. Un autre Monde émerge, dont « l'habiter » serait l'un des témoins et l'un des outils, renouvelé, de sa pensée. Dans cette perspective, « l'habiter » renvoie-t-il à un fait anthropologique fondamental, intégrant mobilités et immobilités ? Ou bien implique-t-il, pour faire sens, du temps et de l'immobilité ? Habite-t-on le Monde ou la Terre ? Autrement dit, « l'habiter » est-il conditionné par des phénomènes physiques ou humains ? Englobant ces termes problématiques, « l'habiter » interroge les fondements théoriques des sciences humaines et sociales : en reprenant, par exemple, les postures heideggériennes ; en utilisant, encore, le mot pour produire une géographie inspirée du courant pragmatiste ; en employant, tout aussi bien, le mot comme outil d'analyse de la dimension géographique des sociétés et de leurs membres. Sans minimiser ces différences de conception, cet ouvrage vise cependant à faire apparaître le double intérêt de « l'habiter », débat théorique aussi bien qu'outil heuristique. Son intention est de montrer comment, en convergeant vers l'étude d'un objet commun, les sciences sociales et humaines peuvent, tout à la fois, renouveler une part de leur champ d'études, développer la singularité de leurs points de vue et organiser leurs dialogues. Au fond, c'est la capacité structurante de « l'habiter » qui est en cause. Ce livre pourrait en montrer les possibles et, ce faisant, en faire aussi apparaître les limites." |
En ligne : |
http://calenda.revues.org/nouvelle14743.html |
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