Titre : |
La fin des paysages ? : Livre Blanc ; pour une gestion ménagère de nos espaces ruraux |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Antoine de Boismenu, Auteur |
Editeur : |
Paris : Fédération nationale des SAFER (Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural) |
Année de publication : |
[2004] |
Importance : |
1 vol. (47 p.) |
Présentation : |
couv. ill. en coul., carte |
Format : |
21 cm |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Pays, Paysans, Paysages périurbanisation campagnes campagne France |
Résumé : |
INTRODUCTION
"Il y a quelques années, Eugen Weber, dans une thèse passionnante, constatait "la fin des terroirs". Il situait cet événement entre les années 1870 et 1914. A ses yeux, cette disparition des cultures, usages, traditions, spécificités de ces petits territoires dont la mosaïque compose la France, avait trois causes principales. Les routes et le chemin de fer qui, multipliés au XIXème siècle, ont irrigué les campagnes en donnant à ses habitants le moyen de les quitter... L’instruction obligatoire ensuite : ce succès de la troisième République a généralisé l’usage du français des villes dans la campagne contribuant à uniformiser les cultures. La conscription enfin, depuis Napoléon et jusqu’à l’apocalypse de la Grande Guerre, a utilisé les campagnes comme réservoir et procédé à un brassage donnant lieu à un nivellement des connaissances et des expériences.
Globalement, on doit pouvoir constater à l’issue de cette période une plus grande homogénéisation de chacune des deux entités, ville et campagne, ce qui entraîne un affaiblissement de la dichotomie entre les deux.
A peu près au même moment, Henri Mendras pronostiquait "la fin des paysans". Cet ancien état, plus subi que choisi, fait de contemplation, d’observation et de soumission aux dures lois de la nature et aux usages, était en train de céder le pas à une activité économique de plus en plus banalisée car affranchie par la technique des déterminismes naturels et culturels. Ainsi, la frontière séparant les mondes urbains et ruraux tend à s’estomper et nombreux sont les agriculteurs qui habitent maintenant en ville tout en travaillant à la campagne.
Aujourd’hui, nous nous interrogeons sur la fin des paysages de nos campagnes traditionnelles. En effet, dans de nombreuses zones de notre pays, principalement dans les espaces périurbains, la ville a définitivement envahi la campagne, détruisant ses espaces, ses terroirs, ses paysages. La nature doit s’effacer devant le béton, la tôle, le goudron et la publicité. C’est une évolution qui se généralise ; tout notre pays en souffre, dans les mêmes formes, selon les mêmes modalités, d’autant plus dangereuses qu’elles sont subreptices et rampantes, non voulues et non maîtrisées.
Voulons-nous demain vivre dans une vaste zone urbaine où l’habitat pavillonnaire alterne avec des étendues de chalandise où la vie "pas chère" aura été acquise au prix de nos champs et de notre nature ?
C’est la question que souhaitent lancer les SAFER afin d’ouvrir un débat : assistons-nous à la fin de nos paysages ? L’acceptons-nous ? Est-ce le prix à payer de nos modes de vie moderne et du progrès ?
Poser la question, c’est déjà y répondre. Alors le but de ce débat, c’est avant tout de trouver, tous ensemble, des solutions pour une gestion durable de nos espaces.
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Qu’est-ce qu’un paysage rural ?
C’est aux paysages ruraux que nous voulons nous intéresser, à ces espaces qui constituent nos campagnes et nos terroirs. Ce tropisme est justifié par trois éléments:
d’abord l’identité de notre pays qui repose largement sur la diversité de ses campagnes, chargées d’histoire, riches de leur patrimoine, de nos cultures et de nos traditions régionales.
Ensuite parce que ces campagnes sont plus que jamais plébiscitées par les Français, mais aussi par les étrangers qui viennent nombreux visiter notre pays.
Enfin, parce que les SAFER sont des acteurs de l’espace rural, elles ont vocation à garantir une gestion durable du foncier et à préserver, par le fait même, l’harmonie des paysages ruraux.
Il est difficile de définir ce qu’est un paysage rural car la notion de paysage elle-même est teintée de subjectivité. Chacun apprécie un paysage en fonction de critères qui lui sont propres et de sa sensibilité.
Cependant, géographes, aménageurs, historiens, nombreux sont les spécialistes qui se sont penchés sur le paysage et qui ont défini le paysage pour les besoins de leurs recherches et de leurs analyses.
Ainsi, en France, où les espaces agricoles ou forestiers occupent plus de 80% du territoire, un paysage est toujours le fruit d’une interaction entre un espace naturel et une activité humaine de préférence agricole ou forestière. C’est l’action de l’homme sur un milieu naturel qui produit un paysage, c’est sa volonté de gérer la nature, d’utiliser ses richesses et ses contraintes à son profit qui façonne l’espace et lui donne une physionomie, un aspect caractéristique. [...]" |
Note de contenu : |
Table des matières :
Introduction
Qu’est-ce qu’un paysage rural ?
Brève histoire des paysages français
"Pays, Paysans, Paysages"
La campagne française plébiscitée
Vivre à la campagne
Croissance et étalement urbain : le néo rural rattrapé par la ville
Une périurbanisation des campagnes subie
La consommation foncière périurbaine
Zones d’activité et grandes surfaces : de bien grandes surfaces
L’envol du pavillon
"Et si le luxe c’était l’espace ?"
Les résidences secondaires
Quelques éléments sur l’évolution du prix du foncier rural en France
L’agriculture déstabilisée
Un étalement périurbain subi et coûteux
Les départements d’outre-mer confrontés à une périurbanisation accélérée : les exemples réunionnais et martiniquais
Conséquence : le scénario du conflit généralisé ?
Un équilibre ville campagne à réinventer
Quelques propositions pour ouvrir le débat
Protéger les paysages dans la législation
Maîtriser l’urbanisation
Organiser une cohérence globale
Réactiver le fonds de gestion de l’espace rural
Renforcer et rénover la réglementation
Privilégier la régulation et l’arbitrage
Affirmer la place des Collectivités
Définir un projet pour chaque territoire
Définir un projet pour tout le territoire
Conclusion
Bibliographie |
En ligne : |
https://fr.linkedin.com/pulse/la-fin-des-paysages-livre-blanc-pour-une-gestion-d [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=192528 |
La fin des paysages ? : Livre Blanc ; pour une gestion ménagère de nos espaces ruraux [document électronique] / Antoine de Boismenu, Auteur . - Paris : Fédération nationale des SAFER (Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural), [2004] . - 1 vol. (47 p.) : couv. ill. en coul., carte ; 21 cm. Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
Pays, Paysans, Paysages périurbanisation campagnes campagne France |
Résumé : |
INTRODUCTION
"Il y a quelques années, Eugen Weber, dans une thèse passionnante, constatait "la fin des terroirs". Il situait cet événement entre les années 1870 et 1914. A ses yeux, cette disparition des cultures, usages, traditions, spécificités de ces petits territoires dont la mosaïque compose la France, avait trois causes principales. Les routes et le chemin de fer qui, multipliés au XIXème siècle, ont irrigué les campagnes en donnant à ses habitants le moyen de les quitter... L’instruction obligatoire ensuite : ce succès de la troisième République a généralisé l’usage du français des villes dans la campagne contribuant à uniformiser les cultures. La conscription enfin, depuis Napoléon et jusqu’à l’apocalypse de la Grande Guerre, a utilisé les campagnes comme réservoir et procédé à un brassage donnant lieu à un nivellement des connaissances et des expériences.
Globalement, on doit pouvoir constater à l’issue de cette période une plus grande homogénéisation de chacune des deux entités, ville et campagne, ce qui entraîne un affaiblissement de la dichotomie entre les deux.
A peu près au même moment, Henri Mendras pronostiquait "la fin des paysans". Cet ancien état, plus subi que choisi, fait de contemplation, d’observation et de soumission aux dures lois de la nature et aux usages, était en train de céder le pas à une activité économique de plus en plus banalisée car affranchie par la technique des déterminismes naturels et culturels. Ainsi, la frontière séparant les mondes urbains et ruraux tend à s’estomper et nombreux sont les agriculteurs qui habitent maintenant en ville tout en travaillant à la campagne.
Aujourd’hui, nous nous interrogeons sur la fin des paysages de nos campagnes traditionnelles. En effet, dans de nombreuses zones de notre pays, principalement dans les espaces périurbains, la ville a définitivement envahi la campagne, détruisant ses espaces, ses terroirs, ses paysages. La nature doit s’effacer devant le béton, la tôle, le goudron et la publicité. C’est une évolution qui se généralise ; tout notre pays en souffre, dans les mêmes formes, selon les mêmes modalités, d’autant plus dangereuses qu’elles sont subreptices et rampantes, non voulues et non maîtrisées.
Voulons-nous demain vivre dans une vaste zone urbaine où l’habitat pavillonnaire alterne avec des étendues de chalandise où la vie "pas chère" aura été acquise au prix de nos champs et de notre nature ?
C’est la question que souhaitent lancer les SAFER afin d’ouvrir un débat : assistons-nous à la fin de nos paysages ? L’acceptons-nous ? Est-ce le prix à payer de nos modes de vie moderne et du progrès ?
Poser la question, c’est déjà y répondre. Alors le but de ce débat, c’est avant tout de trouver, tous ensemble, des solutions pour une gestion durable de nos espaces.
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Qu’est-ce qu’un paysage rural ?
C’est aux paysages ruraux que nous voulons nous intéresser, à ces espaces qui constituent nos campagnes et nos terroirs. Ce tropisme est justifié par trois éléments:
d’abord l’identité de notre pays qui repose largement sur la diversité de ses campagnes, chargées d’histoire, riches de leur patrimoine, de nos cultures et de nos traditions régionales.
Ensuite parce que ces campagnes sont plus que jamais plébiscitées par les Français, mais aussi par les étrangers qui viennent nombreux visiter notre pays.
Enfin, parce que les SAFER sont des acteurs de l’espace rural, elles ont vocation à garantir une gestion durable du foncier et à préserver, par le fait même, l’harmonie des paysages ruraux.
Il est difficile de définir ce qu’est un paysage rural car la notion de paysage elle-même est teintée de subjectivité. Chacun apprécie un paysage en fonction de critères qui lui sont propres et de sa sensibilité.
Cependant, géographes, aménageurs, historiens, nombreux sont les spécialistes qui se sont penchés sur le paysage et qui ont défini le paysage pour les besoins de leurs recherches et de leurs analyses.
Ainsi, en France, où les espaces agricoles ou forestiers occupent plus de 80% du territoire, un paysage est toujours le fruit d’une interaction entre un espace naturel et une activité humaine de préférence agricole ou forestière. C’est l’action de l’homme sur un milieu naturel qui produit un paysage, c’est sa volonté de gérer la nature, d’utiliser ses richesses et ses contraintes à son profit qui façonne l’espace et lui donne une physionomie, un aspect caractéristique. [...]" |
Note de contenu : |
Table des matières :
Introduction
Qu’est-ce qu’un paysage rural ?
Brève histoire des paysages français
"Pays, Paysans, Paysages"
La campagne française plébiscitée
Vivre à la campagne
Croissance et étalement urbain : le néo rural rattrapé par la ville
Une périurbanisation des campagnes subie
La consommation foncière périurbaine
Zones d’activité et grandes surfaces : de bien grandes surfaces
L’envol du pavillon
"Et si le luxe c’était l’espace ?"
Les résidences secondaires
Quelques éléments sur l’évolution du prix du foncier rural en France
L’agriculture déstabilisée
Un étalement périurbain subi et coûteux
Les départements d’outre-mer confrontés à une périurbanisation accélérée : les exemples réunionnais et martiniquais
Conséquence : le scénario du conflit généralisé ?
Un équilibre ville campagne à réinventer
Quelques propositions pour ouvrir le débat
Protéger les paysages dans la législation
Maîtriser l’urbanisation
Organiser une cohérence globale
Réactiver le fonds de gestion de l’espace rural
Renforcer et rénover la réglementation
Privilégier la régulation et l’arbitrage
Affirmer la place des Collectivités
Définir un projet pour chaque territoire
Définir un projet pour tout le territoire
Conclusion
Bibliographie |
En ligne : |
https://fr.linkedin.com/pulse/la-fin-des-paysages-livre-blanc-pour-une-gestion-d [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=192528 |
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