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96 - décembre 2018 - La battle du rap : genre, classe, race (Bulletin de Mouvements : sociétés, politique, culture / Cairn.info)
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Titre : 96 - décembre 2018 - La battle du rap : genre, classe, race Type de document : document électronique Année de publication : 2018 Importance : 176 p. Format : 24 x 16 cm Prix : 16 € Note générale : Le rap n’a pas bonne presse ces derniers temps. Il est devenu commun d’en dénoncer les trahisons sociales et sa récupération par le marché, la mise en scène du consumérisme clinquant, du machisme pornocrate et de la violence élevés au rang d’esthétique. Les résonances hardcore du gangsta rap et ses incarnations par les Bad Boys qui le revendiquent comme seul rap authentique, poussant les guerres d’ego et de territoire jusqu’au meurtre, seraient les manifestations éclatantes de la rupture avec la dimension consciente et politique des débuts. Pour preuve, dans la récente actualité, la spectaculaire et caricaturale altercation entre les rappeurs Booba et Kaaris en plein aéroport d’Orly, comme si les affrontements des gangs des ghettos devaient se parodier sur fond de boutiques de duty free.
Il faut cependant se garder d’une lecture manichéenne opposant un rap chargé de contestation sociale, au plus près de la chronique du quotidien de l’oppression des quartiers populaires et des minorités ethno-raciales, et de sa version glorifiant la réussite personnelle dans les plus purs canons du capitalisme triomphant. De fait, dans le rap, comme dans toutes les expressions musicales populaires, l’aspiration à sortir de sa condition prend souvent la forme d’une ostentation des preuves de richesse. Il y a aussi du politique dans cette mise en scène et ces revendications de la réussite matérielle.
Pourtant, culture originellement issue des ghettos noirs américains puis des quartiers déshérités du monde, le rap se revendique à travers les continents comme l’incarnation de la révolte des opprimé·e·s contre le système qui les broie et les exclut. Le message, parfois ambivalent, mêle rébellion et idéal de paix et d’émancipation, à travers une poétique représentant les minorités victimes de toutes les formes de domination – masculine, raciale, coloniale, sociale et économique-, la condition des populations pauvres reléguées dans les périphéries urbaines, la révolte des marginaux·ales et les exclu·e·s. À travers le récit à la première personne du singulier des galères au quotidien, de l’humiliation et de la colère, ce sont bien des actes de langage politiques qui sont posés par les artistes.
Le rap serait-il ontologiquement politique ? C’est autour de cette question qu’est construit ce dossier de Mouvements, qui part à la recherche du politique dans la façon dont le rap traite les représentations de race, de classe et de genre, entre reproduction et transformation.
La question raciale est au cœur du rap, intrinsèquement liée à celle de la domination de classe, tant les manifestations de l’ordre raciste envahissent l’expérience quotidienne des minorités. Karim Hammou décrit les processus de racialisation à l’œuvre dans l’histoire du rap, ses reformulations dans la circulation transatlantique des États-Unis vers l’Europe et singulièrement la France, et les conséquences de sa reconnaissance culturelle et de son appropriation hors des circuits communautaires des minorités. Il pointe également le développement d’une approche postcoloniale plus spécifiquement européenne. En liant racisme et histoire coloniale, les rappeur·se·s rencontrent la pensée des auteur·e·s de la pensée postcoloniale, Césaire et Fanon entre autres. Virginie Brinker analyse les utilisations de l’héritage de Frantz Fanon par la rappeuse Casey pour porter une parole de dénonciation radicale, voire violente, au service de son combat anticolonial. Louis Jésu montre qu’en France le « rap ghetto » porte une parole politique mettant au défi la société française et plus particulièrement l’État.
Ces dernières années ont également vu émerger une esthétique du rap féministe, radicale, novatrice et contestataire qui interroge sans détours les paradigmes de genre et les clichés à l’œuvre dans la « bataille des représentations » dans la société, mais aussi au sein même de la culture rap. Marion Dalibert identifie, dans son étude sur les représentations du rap par les médias, la projection d’une symbolique fortement ethno-racialisée et masculinisée. Elle montre que la médiatisation du rap participe à la définition d’une « bonne » masculinité associée à la blanchité et aux classes moyennes supérieures, qui serait synonyme de douceur, de sensibilité et de respect de l’égalité femmes-hommes et des personnes LGBT+, ce qui conduit à disqualifier les rappeurs racisés et/ou des classes populaires définis, eux, comme virilistes, sexistes et homophobes.
Le gansgta rap cristallise ainsi de nombreuses critiques pour son utilisation massive et abusive des stéréotypes de genre : images dégradantes et exposition du corps des femmes souvent à la limite de la pornographie, rôles sociaux de femmes objets, placées publiquement dans des positions subalternes ou de servitude. Si d’aucun·e·s voient dans le recours aux stéréotypes de genre et aux clichés de la réussite par l’argent facile une mise en scène inversée de la revanche sociale, appelant une lecture au second degré, un public de plus en plus nombreux en dénonce la misogynie.
Keivan Djavadzadeh montre en effet qu’aux États-Unis, les Gangsta rappeuses féministes américaines s’emparent des clichés des femmes-objets du gangsta rap masculin pour les mettre en scène, de façon détournée, dans une version indépendante, à la fois féministe et revendicative d’une sexualité féminine libre : Gangsta female versus Gangsta male. Ces rappeuses hardcore subvertissent le discours dominant sur la sexualité, retournent le stigmate de la « bitch » et dénoncent les conditions de vie des jeunes mères noires célibataires sans emploi tout comme les relations de pouvoir dans l’intimité. C’est ce chemin que reprend la rappeuse féministe Chilla qui revendique la conception subversive de la sexualité. Héritière du rap conscient dont Kery James et Casey représentent selon elle des figures emblématiques, elle se dit néanmoins désillusionnée par la politique, lui préférant des formes d’engagement en prise avec le quotidien et les expériences « vécues », aussi amers soient-ils. Cette mutation de la critique du système et de la pure dénonciation politique en nouvelles valeurs émancipatrices : féminisme humaniste, revendication d’une sexualité sans tabous, rejet sans concessions des discriminations raciales, constitue l’originalité de son parcours. Elle trace du même coup la parabole d’une esthétique du rap engagée pour une nouvelle génération de jeunes rappeuses et rappeurs.
Lise Segas décrit, en Amérique latine, l’essor des « femcee » (contraction de « féministe » et « MC »), qui contribuent par leurs textes et leur engagement à la lutte pour l’émancipation des femmes et à la conscientisation sur les questions d’intersectionnalité. Le travail de ces rappeuses féministes a également une portée transformatrice de l’industrie du rap à travers la coopération collective et de l’autoproduction, pratiques opposées à la compétition individuelle et la surenchère commerciale.
Le rap a gardé sa capacité de subversion politique en se mettant également au service des luttes sociales et militantes, comme le rappelle l’expérience du soutien du rap engagé en France aux mobilisations contre les discriminations, les violences policières ou les lois sur l’immigration. Des mouvements comme Black Lives Matter aux États-Unis, ou comme le collectif Justice autour d’Assa Traoré en France, ont récemment provoqué un électrochoc dans la prise de conscience « postcoloniale » d’une nouvelle génération de rappeur·se·s « conscient·e·s ». Au Sénégal et au Burkina Faso, des rappeurs sont à l’origine de puissants mouvements sociaux – le collectif Y’en a marre au Sénégal en 2011 et le Balai citoyen au Burkina Faso en 2013 (voir l’entretien avec son principal animateur Smockey dans le dossier) – qui ont renouvelé l’offre politique dans les deux pays. La scène rap peut également refléter les conflits politiques internes aux sociétés, comme c’est le cas en Israël où le dialogue d’abord difficile, ensuite impossible, entre les rappeurs juifs Israéliens et Palestiniens, est retracé par Anna Zielinska. Elle met en lumière les puissants processus de dépolitisation à l’oeuvre dans la société, à mesure de l’enlisement du conflit israélo-palestinien. Le rap reste néanmoins fortement associé aux mouvements de réveil des peuples opprimés, en Israël, mais aussi en Algérie comme on le lira dans l’article de Luc Chauvin, en Afrique subsaharienne selon des processus analysés par Abdoulaye Niang, dans ses variantes latino-américaines en Espagne, décrites par Victor Corona à Barcelone ou encore en Amérique latine, où la rappeuse Ana Tijoux considère son œuvre comme partie prenante de ce processus historique.
Si la dimension politique du rap des origines, souligne David Diallo, n’est pas dénuée d’ambiguïtés, la critique sociale, à l’œuvre dans le rap conscient, le place à l’avant-garde de revendications qui lient indissociablement l’idéal d’émancipation aux luttes contre la domination de classe, de race et contre les diktats de genre. Une telle avancée ne serait pas possible sans la culture rap toute entière, dans sa richesse et sa diversité. Elle n’aurait jamais émergé ni duré si l’ensemble de la culture rap ne continuait à s’ouvrir à d’autres voix pour représenter les minorités marginalisées ou exclues.
Un numéro sur le rap sans musique ? Pas exactement, puisque nous mettons en ligne, sur le site de Mouvements, une playlist conçue pour accompagner la lecture du dossier.
DOSSIER COORDONNE PAR MARION CARREL, JULIENNE FLORY, IRENE JAMI, PATRICIA OSGANIAN, PATRICK SIMON, ANNA ZIELINSKA.
La rédaction remercie tout particulièrement Karim Hammou, Marie Sonnette et l’ensemble des organisateurs du colloque « Conçues pour durer » qui s’est tenu en février 2017 ainsi que Julien Cholewa, membre de l’association Hip Hop Citoyens, fondatrice du festival Paris Hip Hop, pour leur participation active à ce dossier.Langues : Français (fre) Mots-clés : Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Philosophie et théorie rap politique style musical années 1980 populaire générations medium luttes politiques et sociales Résumé : Il est devenu commun de dénoncer le rap pour ses trahisons sociales, ses dérives et sa récupération par le marché. Pourtant, au cœur du rap conscient, la question raciale reste intrinsèquement liée à celle de la relégation et de la domination de classe, faisant de sa poétique un vecteur puissant de la contestation sociale. Ces dernières années ont également vu émerger une esthétique du rap féministe, radicale, novatrice et contestataire qui interroge sans détours les paradigmes de genre et les clichés à l’œuvre dans la « bataille des représentations ». Parallèlement, dans les pays dits émergents, le rap reste étroitement lié aux luttes sociales et militantes tout en se dérobant aux tentatives d’assignation visant à affaiblir son pouvoir de dénonciation.
La critique des représentations à l’œuvre dans sa forme esthétique place le rap conscient à l’avant-garde de revendications liant de façon indissociable l’émancipation sociale aux luttes contre la domination raciale et les dictats de genre.
"La dernière livraison de la revue Mouvements est consacrée au rap, entre genre, classe et race. Un ensemble de représentations qui font l’objet de remaniements et de détournements constants : ainsi le côté ostentatoire de l’affichage de la réussite par les marques extérieures de richesse seraient-ils moins un indice de la récupération par le système consumériste qu’une forme de provocation empruntant aux codes dominants, pas forcément contradictoire avec la dimension politique des débuts et la contestation sociale, « au plus près de la chronique du quotidien de l’oppression des quartiers populaires et des minorités ethno-raciales »." Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem, 08/01/2019Note de contenu : Table des matières :
Dossier : Les migrant·e·s dans l’impasse des gouvernances
Éditorial
I / Crises de la gouvernance des migrations
Pour en finir avec la moralisation de la question migratoire, par Jocelyne Streiff-Fénart
Sortir librement de son pays, entrer librement en Europe : éléments d’un débat, par Alain Morice
L’accord UE-Turquie : un échange indigne, par Claire Rodier
Une nouvelle « gouvernance » des migrations ? Ce que disent les organisations internationales, par Antoine Pécoud
La santé des immigré·e·s entre réponse médicale et approche sécuritaire, par Caroline Izambert
Violences de genre et « crise » des réfugié·e·s en Europe, par Jane Freedman
Quelles politiques migratoires de gauche ? Entretien avec Damien Carême et Ugo Palheta
II / Les migrant·e·s face aux traitements institutionnels
Tactiques de la mobilité migratoire. S’affranchir du « vrai » et du « faux », par Daniel Veron
Expériences urbaines de l’exil à Berlin : entre contraintes et stratégies de contournement,
par Anika Dippel
« On a fait la révolution pour être libres. Libres de partir. » : les départs des harragas en Tunisie, par Caterina Giusa
Réfugié·e·s érythréen·ne·s dans le monde arabe. Archéologie d’un long exode, par Hélène Thiollet
La mise en mobilité des « indésirables ». Trajectoires, pratiques d’illégalisation et expulsions des demandeurs d’asile soudanais, par Pauline Brücker
III / Mobilisations sur et dans les frontières
Repolitiser le militantisme pro-migrant·e·s dans un contexte de crise humanitaire, par Youri Lou Vertongen
Calais, carrefour des solidarités citoyennes, par Yasmine Bouagga
La « crise migratoire » à la frontière franco-italienne. Les réseaux de solidarité avec les migrant·e·s de la vallée de la Roya, par Luca Giliberti
L’occupation du lycée Jean Quarré à Paris. Entretien avec Isabelle Coutant
Syndiquer, s’intégrer : la CGT et les travailleur·euse·s pro-chinois·e·s sans-papiers, un mouvement « communautaire » inachevé, par Ya-Han Chuang
Le long été de Vintimille. Auto-organisation et criminalisation de la solidarité à la frontière franco-italienne, par Anastasia Barone
Itinéraire
Défendre la liberté de circulation. Entretien avec Danièle Lochak.En ligne : https://www-cairn-info.proxy.scd.univ-tours.fr/revue-mouvements-2018-4.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=49988 [n° ou bulletin] 96 - décembre 2018 - La battle du rap : genre, classe, race [document électronique] . - 2018 . - 176 p. ; 24 x 16 cm.
16 €
Le rap n’a pas bonne presse ces derniers temps. Il est devenu commun d’en dénoncer les trahisons sociales et sa récupération par le marché, la mise en scène du consumérisme clinquant, du machisme pornocrate et de la violence élevés au rang d’esthétique. Les résonances hardcore du gangsta rap et ses incarnations par les Bad Boys qui le revendiquent comme seul rap authentique, poussant les guerres d’ego et de territoire jusqu’au meurtre, seraient les manifestations éclatantes de la rupture avec la dimension consciente et politique des débuts. Pour preuve, dans la récente actualité, la spectaculaire et caricaturale altercation entre les rappeurs Booba et Kaaris en plein aéroport d’Orly, comme si les affrontements des gangs des ghettos devaient se parodier sur fond de boutiques de duty free.
Il faut cependant se garder d’une lecture manichéenne opposant un rap chargé de contestation sociale, au plus près de la chronique du quotidien de l’oppression des quartiers populaires et des minorités ethno-raciales, et de sa version glorifiant la réussite personnelle dans les plus purs canons du capitalisme triomphant. De fait, dans le rap, comme dans toutes les expressions musicales populaires, l’aspiration à sortir de sa condition prend souvent la forme d’une ostentation des preuves de richesse. Il y a aussi du politique dans cette mise en scène et ces revendications de la réussite matérielle.
Pourtant, culture originellement issue des ghettos noirs américains puis des quartiers déshérités du monde, le rap se revendique à travers les continents comme l’incarnation de la révolte des opprimé·e·s contre le système qui les broie et les exclut. Le message, parfois ambivalent, mêle rébellion et idéal de paix et d’émancipation, à travers une poétique représentant les minorités victimes de toutes les formes de domination – masculine, raciale, coloniale, sociale et économique-, la condition des populations pauvres reléguées dans les périphéries urbaines, la révolte des marginaux·ales et les exclu·e·s. À travers le récit à la première personne du singulier des galères au quotidien, de l’humiliation et de la colère, ce sont bien des actes de langage politiques qui sont posés par les artistes.
Le rap serait-il ontologiquement politique ? C’est autour de cette question qu’est construit ce dossier de Mouvements, qui part à la recherche du politique dans la façon dont le rap traite les représentations de race, de classe et de genre, entre reproduction et transformation.
La question raciale est au cœur du rap, intrinsèquement liée à celle de la domination de classe, tant les manifestations de l’ordre raciste envahissent l’expérience quotidienne des minorités. Karim Hammou décrit les processus de racialisation à l’œuvre dans l’histoire du rap, ses reformulations dans la circulation transatlantique des États-Unis vers l’Europe et singulièrement la France, et les conséquences de sa reconnaissance culturelle et de son appropriation hors des circuits communautaires des minorités. Il pointe également le développement d’une approche postcoloniale plus spécifiquement européenne. En liant racisme et histoire coloniale, les rappeur·se·s rencontrent la pensée des auteur·e·s de la pensée postcoloniale, Césaire et Fanon entre autres. Virginie Brinker analyse les utilisations de l’héritage de Frantz Fanon par la rappeuse Casey pour porter une parole de dénonciation radicale, voire violente, au service de son combat anticolonial. Louis Jésu montre qu’en France le « rap ghetto » porte une parole politique mettant au défi la société française et plus particulièrement l’État.
Ces dernières années ont également vu émerger une esthétique du rap féministe, radicale, novatrice et contestataire qui interroge sans détours les paradigmes de genre et les clichés à l’œuvre dans la « bataille des représentations » dans la société, mais aussi au sein même de la culture rap. Marion Dalibert identifie, dans son étude sur les représentations du rap par les médias, la projection d’une symbolique fortement ethno-racialisée et masculinisée. Elle montre que la médiatisation du rap participe à la définition d’une « bonne » masculinité associée à la blanchité et aux classes moyennes supérieures, qui serait synonyme de douceur, de sensibilité et de respect de l’égalité femmes-hommes et des personnes LGBT+, ce qui conduit à disqualifier les rappeurs racisés et/ou des classes populaires définis, eux, comme virilistes, sexistes et homophobes.
Le gansgta rap cristallise ainsi de nombreuses critiques pour son utilisation massive et abusive des stéréotypes de genre : images dégradantes et exposition du corps des femmes souvent à la limite de la pornographie, rôles sociaux de femmes objets, placées publiquement dans des positions subalternes ou de servitude. Si d’aucun·e·s voient dans le recours aux stéréotypes de genre et aux clichés de la réussite par l’argent facile une mise en scène inversée de la revanche sociale, appelant une lecture au second degré, un public de plus en plus nombreux en dénonce la misogynie.
Keivan Djavadzadeh montre en effet qu’aux États-Unis, les Gangsta rappeuses féministes américaines s’emparent des clichés des femmes-objets du gangsta rap masculin pour les mettre en scène, de façon détournée, dans une version indépendante, à la fois féministe et revendicative d’une sexualité féminine libre : Gangsta female versus Gangsta male. Ces rappeuses hardcore subvertissent le discours dominant sur la sexualité, retournent le stigmate de la « bitch » et dénoncent les conditions de vie des jeunes mères noires célibataires sans emploi tout comme les relations de pouvoir dans l’intimité. C’est ce chemin que reprend la rappeuse féministe Chilla qui revendique la conception subversive de la sexualité. Héritière du rap conscient dont Kery James et Casey représentent selon elle des figures emblématiques, elle se dit néanmoins désillusionnée par la politique, lui préférant des formes d’engagement en prise avec le quotidien et les expériences « vécues », aussi amers soient-ils. Cette mutation de la critique du système et de la pure dénonciation politique en nouvelles valeurs émancipatrices : féminisme humaniste, revendication d’une sexualité sans tabous, rejet sans concessions des discriminations raciales, constitue l’originalité de son parcours. Elle trace du même coup la parabole d’une esthétique du rap engagée pour une nouvelle génération de jeunes rappeuses et rappeurs.
Lise Segas décrit, en Amérique latine, l’essor des « femcee » (contraction de « féministe » et « MC »), qui contribuent par leurs textes et leur engagement à la lutte pour l’émancipation des femmes et à la conscientisation sur les questions d’intersectionnalité. Le travail de ces rappeuses féministes a également une portée transformatrice de l’industrie du rap à travers la coopération collective et de l’autoproduction, pratiques opposées à la compétition individuelle et la surenchère commerciale.
Le rap a gardé sa capacité de subversion politique en se mettant également au service des luttes sociales et militantes, comme le rappelle l’expérience du soutien du rap engagé en France aux mobilisations contre les discriminations, les violences policières ou les lois sur l’immigration. Des mouvements comme Black Lives Matter aux États-Unis, ou comme le collectif Justice autour d’Assa Traoré en France, ont récemment provoqué un électrochoc dans la prise de conscience « postcoloniale » d’une nouvelle génération de rappeur·se·s « conscient·e·s ». Au Sénégal et au Burkina Faso, des rappeurs sont à l’origine de puissants mouvements sociaux – le collectif Y’en a marre au Sénégal en 2011 et le Balai citoyen au Burkina Faso en 2013 (voir l’entretien avec son principal animateur Smockey dans le dossier) – qui ont renouvelé l’offre politique dans les deux pays. La scène rap peut également refléter les conflits politiques internes aux sociétés, comme c’est le cas en Israël où le dialogue d’abord difficile, ensuite impossible, entre les rappeurs juifs Israéliens et Palestiniens, est retracé par Anna Zielinska. Elle met en lumière les puissants processus de dépolitisation à l’oeuvre dans la société, à mesure de l’enlisement du conflit israélo-palestinien. Le rap reste néanmoins fortement associé aux mouvements de réveil des peuples opprimés, en Israël, mais aussi en Algérie comme on le lira dans l’article de Luc Chauvin, en Afrique subsaharienne selon des processus analysés par Abdoulaye Niang, dans ses variantes latino-américaines en Espagne, décrites par Victor Corona à Barcelone ou encore en Amérique latine, où la rappeuse Ana Tijoux considère son œuvre comme partie prenante de ce processus historique.
Si la dimension politique du rap des origines, souligne David Diallo, n’est pas dénuée d’ambiguïtés, la critique sociale, à l’œuvre dans le rap conscient, le place à l’avant-garde de revendications qui lient indissociablement l’idéal d’émancipation aux luttes contre la domination de classe, de race et contre les diktats de genre. Une telle avancée ne serait pas possible sans la culture rap toute entière, dans sa richesse et sa diversité. Elle n’aurait jamais émergé ni duré si l’ensemble de la culture rap ne continuait à s’ouvrir à d’autres voix pour représenter les minorités marginalisées ou exclues.
Un numéro sur le rap sans musique ? Pas exactement, puisque nous mettons en ligne, sur le site de Mouvements, une playlist conçue pour accompagner la lecture du dossier.
DOSSIER COORDONNE PAR MARION CARREL, JULIENNE FLORY, IRENE JAMI, PATRICIA OSGANIAN, PATRICK SIMON, ANNA ZIELINSKA.
La rédaction remercie tout particulièrement Karim Hammou, Marie Sonnette et l’ensemble des organisateurs du colloque « Conçues pour durer » qui s’est tenu en février 2017 ainsi que Julien Cholewa, membre de l’association Hip Hop Citoyens, fondatrice du festival Paris Hip Hop, pour leur participation active à ce dossier.
Langues : Français (fre)
Mots-clés : Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Philosophie et théorie rap politique style musical années 1980 populaire générations medium luttes politiques et sociales Résumé : Il est devenu commun de dénoncer le rap pour ses trahisons sociales, ses dérives et sa récupération par le marché. Pourtant, au cœur du rap conscient, la question raciale reste intrinsèquement liée à celle de la relégation et de la domination de classe, faisant de sa poétique un vecteur puissant de la contestation sociale. Ces dernières années ont également vu émerger une esthétique du rap féministe, radicale, novatrice et contestataire qui interroge sans détours les paradigmes de genre et les clichés à l’œuvre dans la « bataille des représentations ». Parallèlement, dans les pays dits émergents, le rap reste étroitement lié aux luttes sociales et militantes tout en se dérobant aux tentatives d’assignation visant à affaiblir son pouvoir de dénonciation.
La critique des représentations à l’œuvre dans sa forme esthétique place le rap conscient à l’avant-garde de revendications liant de façon indissociable l’émancipation sociale aux luttes contre la domination raciale et les dictats de genre.
"La dernière livraison de la revue Mouvements est consacrée au rap, entre genre, classe et race. Un ensemble de représentations qui font l’objet de remaniements et de détournements constants : ainsi le côté ostentatoire de l’affichage de la réussite par les marques extérieures de richesse seraient-ils moins un indice de la récupération par le système consumériste qu’une forme de provocation empruntant aux codes dominants, pas forcément contradictoire avec la dimension politique des débuts et la contestation sociale, « au plus près de la chronique du quotidien de l’oppression des quartiers populaires et des minorités ethno-raciales »." Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem, 08/01/2019Note de contenu : Table des matières :
Dossier : Les migrant·e·s dans l’impasse des gouvernances
Éditorial
I / Crises de la gouvernance des migrations
Pour en finir avec la moralisation de la question migratoire, par Jocelyne Streiff-Fénart
Sortir librement de son pays, entrer librement en Europe : éléments d’un débat, par Alain Morice
L’accord UE-Turquie : un échange indigne, par Claire Rodier
Une nouvelle « gouvernance » des migrations ? Ce que disent les organisations internationales, par Antoine Pécoud
La santé des immigré·e·s entre réponse médicale et approche sécuritaire, par Caroline Izambert
Violences de genre et « crise » des réfugié·e·s en Europe, par Jane Freedman
Quelles politiques migratoires de gauche ? Entretien avec Damien Carême et Ugo Palheta
II / Les migrant·e·s face aux traitements institutionnels
Tactiques de la mobilité migratoire. S’affranchir du « vrai » et du « faux », par Daniel Veron
Expériences urbaines de l’exil à Berlin : entre contraintes et stratégies de contournement,
par Anika Dippel
« On a fait la révolution pour être libres. Libres de partir. » : les départs des harragas en Tunisie, par Caterina Giusa
Réfugié·e·s érythréen·ne·s dans le monde arabe. Archéologie d’un long exode, par Hélène Thiollet
La mise en mobilité des « indésirables ». Trajectoires, pratiques d’illégalisation et expulsions des demandeurs d’asile soudanais, par Pauline Brücker
III / Mobilisations sur et dans les frontières
Repolitiser le militantisme pro-migrant·e·s dans un contexte de crise humanitaire, par Youri Lou Vertongen
Calais, carrefour des solidarités citoyennes, par Yasmine Bouagga
La « crise migratoire » à la frontière franco-italienne. Les réseaux de solidarité avec les migrant·e·s de la vallée de la Roya, par Luca Giliberti
L’occupation du lycée Jean Quarré à Paris. Entretien avec Isabelle Coutant
Syndiquer, s’intégrer : la CGT et les travailleur·euse·s pro-chinois·e·s sans-papiers, un mouvement « communautaire » inachevé, par Ya-Han Chuang
Le long été de Vintimille. Auto-organisation et criminalisation de la solidarité à la frontière franco-italienne, par Anastasia Barone
Itinéraire
Défendre la liberté de circulation. Entretien avec Danièle Lochak.En ligne : https://www-cairn-info.proxy.scd.univ-tours.fr/revue-mouvements-2018-4.htm Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=49988 ContientExemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité aucun exemplaire Documents numériques
Titre : Agir en démocratie Type de document : texte imprimé Auteurs : Hélène Balazard , Auteur ; Khaled Ghrissi, Préfacier, etc. ; Solène Compingt, Préfacier, etc.
Editeur : Paris : Les Éditions de l'Atelier Année de publication : 2015 Importance : 155 p. Présentation : couv. ill. en coul. Format : 20 x 14 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-7082-4315-6 Prix : 14 € Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays Mots-clés : Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Participation des citoyens résistance, répression, persécution Participation politique -- Organisation communautaire -- Changement social -- 1990-... relation Etat citoyen, citoyenneté, démocratie, participation politique Index. décimale : A-01 Démocratie participative Résumé : Une analyse des nouveaux modes d'action en démocratie qui bousculent l'ordre social en remettant en cause la technocratie et les pouvoirs autoritaires. L'auteure décrit des expériences de mobilisation originales où le citoyen est au coeur de l'action en revenant notamment sur les initiatives de London Citizens en Grande-Bretagne et d'Alliance citoyenne à Grenoble. Note de contenu : Glossaire. 4e de couv. : "Peut-on, dès à présent, agir pour améliorer l'organisation de la vie en société ? L'empowerment, le renforcement des capacités d'agir des citoyens et la « démocratie participative » sont souvent présentés comme des solutions à la crise de la représentation politique en France et dans le monde. Loin de se contenter de slogans et de mots d'ordre, ce livre propose de découvrir les nouvelles manières d'agir des citoyens en explorant de multiples questions pragmatiques : comment s'organiser pour peser sur les décisions ? Comment être à la fois critique et efficace ? Être représentatif sans être élu ? Être en conflit et coopérer ? Avoir du pouvoir sans le capter ? Pour y répondre, Hélène Balazard raconte et analyse plusieurs expériences françaises et étrangères en s'attachant plus particulièrement à deux expériences construites sur le modèle du community organizing : celle de London Citizens en Grande-Bretagne et celle de l'Alliance citoyenne à Grenoble. En dévoilant les ressorts de ces mobilisations citoyennes innovantes, leurs richesses et leurs limites, ce livre ouvre de nouvelles voies. Il montre à quelles conditions il est possible de développer des pratiques démocratiques originales qui bousculent l'ordre social, remettent en cause les tentations technocratiques et autoritaires et retissent des liens de solidarité. Fourmillant d'initiatives jamais médiatisées, cet ouvrage incite à inventer de nouvelles manières d'agir en démocratie." Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=153750 Agir en démocratie [texte imprimé] / Hélène Balazard, Auteur ; Khaled Ghrissi, Préfacier, etc. ; Solène Compingt, Préfacier, etc. . - Paris : Les Éditions de l'Atelier, 2015 . - 155 p. : couv. ill. en coul. ; 20 x 14 cm.
ISBN : 978-2-7082-4315-6 : 14 €
Catégories : A HISTOIRE - Pays et ensemble de pays Mots-clés : Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Participation des citoyens résistance, répression, persécution Participation politique -- Organisation communautaire -- Changement social -- 1990-... relation Etat citoyen, citoyenneté, démocratie, participation politique Index. décimale : A-01 Démocratie participative Résumé : Une analyse des nouveaux modes d'action en démocratie qui bousculent l'ordre social en remettant en cause la technocratie et les pouvoirs autoritaires. L'auteure décrit des expériences de mobilisation originales où le citoyen est au coeur de l'action en revenant notamment sur les initiatives de London Citizens en Grande-Bretagne et d'Alliance citoyenne à Grenoble. Note de contenu : Glossaire. 4e de couv. : "Peut-on, dès à présent, agir pour améliorer l'organisation de la vie en société ? L'empowerment, le renforcement des capacités d'agir des citoyens et la « démocratie participative » sont souvent présentés comme des solutions à la crise de la représentation politique en France et dans le monde. Loin de se contenter de slogans et de mots d'ordre, ce livre propose de découvrir les nouvelles manières d'agir des citoyens en explorant de multiples questions pragmatiques : comment s'organiser pour peser sur les décisions ? Comment être à la fois critique et efficace ? Être représentatif sans être élu ? Être en conflit et coopérer ? Avoir du pouvoir sans le capter ? Pour y répondre, Hélène Balazard raconte et analyse plusieurs expériences françaises et étrangères en s'attachant plus particulièrement à deux expériences construites sur le modèle du community organizing : celle de London Citizens en Grande-Bretagne et celle de l'Alliance citoyenne à Grenoble. En dévoilant les ressorts de ces mobilisations citoyennes innovantes, leurs richesses et leurs limites, ce livre ouvre de nouvelles voies. Il montre à quelles conditions il est possible de développer des pratiques démocratiques originales qui bousculent l'ordre social, remettent en cause les tentations technocratiques et autoritaires et retissent des liens de solidarité. Fourmillant d'initiatives jamais médiatisées, cet ouvrage incite à inventer de nouvelles manières d'agir en démocratie." Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=153750 Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 8467 A-01 BAL Livre Centre de Documentation Carrières Sociales Débat Public-Démocratie participative Disponible La lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie : année 2018 / FRANCE Commission nationale consultative des droits de l'homme
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Titre : La lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie : année 2018 Type de document : texte imprimé Auteurs : FRANCE Commission nationale consultative des droits de l'homme , Collectivité éditrice
Mention d'édition : 28e rapport Editeur : Paris Cedex 07 : La Documentation française Année de publication : 2019 Collection : Rapport Public Importance : 412 p. Format : 24 x 16 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-11-145960-1 Prix : 19 € Note générale : Depuis près de trente ans, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) remet chaque année au Gouvernement un rapport qui dresse un état des lieux du racisme en France, ainsi que des moyens de prévention et de lutte mis en oeuvre par les institutions de la République et la société civile. Sur la base d'une analyse critique des politiques conduites et en s'appuyant sur les observations des organes internationaux, la CNCDH formule une série de recommandations visant à mieux connaître, comprendre et combattre toutes les formes de racisme.
En sa qualité de Rapporteur national indépendant sur la lutte contre le racisme, la CNCDH évalue la politique publique menée, et contribue au contrôle du respect par la France de ses engagements internationaux en matière d'élimination de la discrimination raciale.
La CNCDH fonde ses analyses et ses recommandations sur la base d'outils variés et complémentaires. Le bilan statistique du ministère de l'Intérieur, celui du ministère de la Justice, les enquêtes sur l'état de l'opinion, les analyses des chercheurs partenaires de la CNCDH, et en particulier leur indice longitudinal de tolérance, constituent autant d'éléments à confronter aux nombreuses contributions des acteurs institutionnels, associatifs et internationaux, pour appréhender le plus finement possible les contours du racisme en France.
Ce rapport, structuré en chapitres thématiques, a pour vocation de susciter des inspirations croisées, de valoriser les bonnes pratiques et de promouvoir la collaboration entre des acteurs variés à différentes échelles.Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Mots-clés : Racisme Lutte contre le racisme Traitement statistique de la discrimination Statistique ethnique Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Publications officielles et institutionnelles / Textes et rapports Droits civils et politiques des groupes non dominants Index. décimale : D-20 Racisme - Discriminations Résumé : Analyse et commentaires des résultats de l'enquête et du sondage consacrés à la perception et aux manifestations du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie en 2018.
Aujourd’hui, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) publie son rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Ce 28ème rapport dresse un état des lieux du racisme en France, grâce à une mobilisation des données disponibles, à des enquêtes de terrain et au concours de chercheurs spécialisés, rapportés aux résultats obtenus depuis 1990.
Un niveau de tolérance record face à des discriminations persistantes qui sapent l’accès aux droits fondamentaux
La tolérance, mesurée par les réponses aux questions posées, n’a jamais été aussi élevée (67 points sur une échelle de 100). Le CNCDH ne peut que s’en réjouir, d’autant plus que cette tolérance s’accroît en particulier dans les jeunes générations.
Mais la réalité doit être saisie dans sa complexité.
D’une part, elle se manifeste de manière différente selon ceux dont on parle. On doit se préoccuper en particulier – comme l’actualité récente l’a montré – du sentiment qui prévaut à l’égard des Roms, population mal tolérée (37 points d’indice seulement).
D’autre part, cette progressive montée de la tolérance, selon un mouvement ininterrompu depuis plusieurs années, ne fait pas obstacle à un regain des actes racistes provenant de personnes demeurant hostiles : les actes de menaces ou de violences, qui ne laissent jamais intactes les victimes, n’ont pas diminué avec la diminution de l’intolérance. Parmi ces actes, la CNCDH s’inquiète de voir prospérer la haine en ligne, qui se diffuse anonymement de de façon virale.
Parmi les populations victimes de ces actes, la CNCDH s’est s’intéressée davantage aux Noirs, qui bénéficient certes d’un niveau de tolérance élevé, mais à l’égard desquels l’étude relève les préjugés qui rabaissent le plus, en infantilisant voire en animalisant.
Enfin, la CNCDH s’inquiète de la persistance du phénomène de sous-déclaration des actes racistes. Selon les enquêtes de victimation les plus sérieuses, 1,1 million de personnes se disent victimes chaque année de menaces, de violences ou de discriminations à caractère raciste. Or, en 2017, plus de 6 000 affaires racistes ont été orientées par les parquets ayant abouti pour 9% seulement d’entre elles à une condamnation. L’écart entre ces nombres donne une idée des progrès de toute nature à accomplir.
La CNCDH reste convaincue en effet que des mesures efficaces peuvent réduire sensiblement cet écart. Parmi elles, note Jean-Marie Delarue, nouveau président de la CNCDH, « une action résolue et prolongée des pouvoirs publics doit favoriser la disparition des préjugés. Le racisme met à mal notre vivre ensemble, qu’on réclame par ailleurs si volontiers. L’actualité est encore beaucoup trop fertile en agressions contre des personnes jugées suspectes ou coupables parce que différentes ».
Dans ces actions, la parole des personnalités médiatique et politique est déterminante. « Elles doivent être exemplaires en paroles et en actes si, comme elles le prétendent, elles veulent consolider le lien social. Mettre une population en accusation, sous une forme ou une autre, c’est bien au contraire le dénouer » ajoute encore Jean-Marie Delarue.
Le rapport énumère un grand nombre de recommandations dans le domaine de la formation et du comportement des agents publics, du fonctionnement des institutions et dans trois secteurs particulièrement étudiés cette année : le sport, la scolarisation des enfants et l’enseignement supérieur.Note de contenu : Sommaire :
Avertissement 5
Introduction générale 9
Première partie
Connaître et comprendre le racisme 15
Chapitre 1
Bilan chiffré des préjugés, discriminations et actes racistes en 2018 17
I. Connaître l'ampleur du racisme : une démarche complexe 19
A. Propos liminaire : principes et définitions 19
1. Les principes de la mesure du racisme 19
2. Préjugés, racismes, discriminations : des objets difficiles à saisir 20
B. Des sources abondantes et variées 23
1. L'outil statistique 23
2. Les enquêtes 26
a) Les enquêtes à grande échelle 26
b) Les enquêtes locales dans les établissements scolaires 28
3. Les moyens complémentaires 30
C. La difficile mesure du racisme 33
1. Les limites des statistiques 33
2. La sous-déclaration massive du racisme 37
D. Discriminations et actes racistes : les principales tendances en 2018 41
1. Les tendances ressortant des statistiques du ministère de l'Intérieur 41
a) Le bilan statistique 2018 du SSMSI 41
b) Le bilan statistique 2018 du SCRT 45
c) Les données de la plateforme PHAROS 50
d) Les données des enquêtes de victimation auprès de la population 52
2. Les tendances ressortant des statistiques du ministère de la justice 54
3. Les tendances ressortant des statistiques du ministère de l'Éducation nationale 58
II. Les préjugés racistes d'hier à aujourd'hui 60
A. Baromètre racisme 2018 (Ipsos) 60
1. Un contexte social toujours difficile, et une demande d'autorité qui reste massive 60
2. Le racisme, un phénomène qui est condamné mais qui reste assez répandu 63
3. Une poursuite de la dynamique de recul des préjugés racistes et du rejet de l'immigration 64
4. La perception des différentes minorités en France 68
5. La lutte contre le racisme et les discriminations reste une demande forte de la population 71
Conclusion 72
B. Évolution et structures des préjugés : le regard des chercheurs (Nonna Mayer, Guy Michelat, Vincent Tiberj et Tommasso Vitale) 73
Section 1 Questions de méthode 73
1. Les modes de passation des enquêtes par sondage 74
2. La comparaison des réponses en ligne et en face-à-face 76
3. L'explication des écarts 80
Section 2
L'indice de tolérance au plus haut 86
Section 3
L'articulation des racismes 93
1. La cohérence des préjugés envers l'Autre 93
2. Des facteurs explicatifs communs 101
3. Le renouvellement des argumentaires du racisme 108
Section 4
Permanences et mutations de l'antisémitisme et de l'islamophobie 113
1. Vie et nouvel antisémitisme 113
2. Les préjugés « islamophobes » 122
Section 5
Racisme et couleur de peau 127
1. Les indicateurs de racisme anti-Noirs 129
2. La structure des préjugés anti-Noirs 133
3. Les expérimentations en ligne 135
Section 6
L'hostilité envers les Roms 142
1. Une galaxie de minorités 142
2. Un soupçon de communautarisme qui reste très répandu 145
3. Antitsiganisme et romaphobie 147
4. Mesurer l'hostilité envers les groupes tsiganes 150
5. Une stabilité des facteurs explicatifs des préjugés romaphobes 152
6. La mémoire du génocide comme enjeu émergent dans la lutte contre l'antitsiganisme 158
Chapitre 2
Le racisme et les discriminations au quotidien 161
I. Un système éducatif qui ne garantit pas encore l'accès à l'école pour tous 163
A. L'instruction pour tous 163
1. Ce que dit la loi 163
2. Ce que prévoit le ministère de l'Éducation nationale 164
B. Garantir le droit à l'éducation sans discrimination 165
1. L'accès à l'école, un problème qui persiste 165
2. Scolariser les jeunes vivant dans des squats, bidonvilles, à l'hôtel, à la rue ou hébergés chez les tiers 166
3. Renforcer l'accès à l'école dans les Outre-mer 168
4. Garantir la scolarisation de tous les enfants 169
II. Le sport : un écosystème qui laisse place à des discriminations 172
A. La culture sportive : un équilibre précaire entre inclusion et exclusion 172
1. Les effets ambivalents des usages sociaux du sport 172
2. Des stéréotypes ancrés dans la culture sportive 173
B - L'espace sportif : le théâtre particulier de discriminations raciales 173
C - Le sport de compétition, une pratique organisée en cercle fermé 174
III. Le racisme et les discriminations spécifiques subies par les français des outre-mer 176
A. Des discriminations subies par les Français ultramarins arrivant en métropole 176
B. Le racisme et les discriminations dans les Outre-mer 177
1. Le droit à la protection de la santé 178
2. L'accès au droit et l'accès à la justice 179
IV. Le racisme et les discriminations dans le monde du travail 181
V. Le racisme en ligne : un phénomène qui prend de l'ampleur 184
A. Son fonctionnement : un racisme anonyme et viral 184
B. Les dispositions légales de prévention et de lutte contre la diffusion de contenus haineux 185
C. Les initiatives de lutte contre la haine en ligne 186
Deuxième partie
Prévenir et combattre le racisme 189
Chapitre 3
Les réponses légales et institutionnelles aux différentes formes de racismes (suivre, poursuivre efficacement et condamner) 191
I. Le cadre légal et les règles de procédure 193
A. Le cadre normatif 193
B. Le régime juridique prévu par le droit de la presse 194
C. Les spécificités des règles de procédure 196
D. Les difficultés liées à la qualification juridique des faits 197
II. Accueillir et accompagner les victimes pour favoriser de dépôt de plainte 200
A. Mieux accueillir et écouter les victimes 200
B. Mettre fin à la pratique des mains courantes 202
C. Encourager le dispositif de préplainte en ligne (PPEL) 205
D. Renforcer l'action de groupe 207
III. Le traitement judiciaire des infractions à caractère raciste 209
A. Approfondir les enquêtes 209
B. Favoriser la qualité de la réponse pénale 210
1. Intégrer pleinement la notion d'intersectionnalité 210
2. La réponse pénale 212
C. Diversifier les peines prononcées 214
Chapitre 4
Éveiller les consciences face aux racismes 219
Prévenir et combattre le « racisme de l'école à l'université » 221
A. Lutter contre le racisme et les discriminations raciales dans l'enseignement primaire et secondaire 221
1. Les discriminations envers les élèves d'origine étrangère ou perçus comme tels 221
2. Les discriminations du quotidien à l'école 224
3. Faire de l'école un lieu d'intégration 226
B. Lutter contre le racisme et les discriminations raciales dans l'enseignement supérieur 227
1. L'université : un espace de discriminations raciales qui s'ignore ? 227
2. L'accès à l'enseignement supérieur 230
3. Le racisme et les discriminations raciales au quotidien dans l'enseignement supérieur 230
4. Renforcer le rôle des référents racisme et antisémitisme et informer sur le racisme et les discriminations raciales dans le monde académique 232
II. Sensibiliser la société aux questions de racismes et de discriminations 235
A. Pour une prise de conscience collective du phénomène raciste 235
1. Faire reculer les préjugés racistes par l'exemplarité des discours médiatiques et politiques 235
2. Renforcer l'apprentissage de la diversité dans l'ensemble du tissu social 239
B. Pour un renforcement de la formation des professionnels aux questions de racisme 245
1. La formation des forces de l'ordre (gendarmerie et police nationales) 245
2. La formation des magistrats 252
3. Les initiatives de formations croisées entre personnels de l'intérieur et de la justice 254
4. La formation des enseignants 255En ligne : https://www.cncdh.fr/node/1960 Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=218137 La lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie : année 2018 [texte imprimé] / FRANCE Commission nationale consultative des droits de l'homme, Collectivité éditrice . - 28e rapport . - Paris Cedex 07 : La Documentation française, 2019 . - 412 p. ; 24 x 16 cm. - (Rapport Public) .
ISBN : 978-2-11-145960-1 : 19 €
Depuis près de trente ans, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) remet chaque année au Gouvernement un rapport qui dresse un état des lieux du racisme en France, ainsi que des moyens de prévention et de lutte mis en oeuvre par les institutions de la République et la société civile. Sur la base d'une analyse critique des politiques conduites et en s'appuyant sur les observations des organes internationaux, la CNCDH formule une série de recommandations visant à mieux connaître, comprendre et combattre toutes les formes de racisme.
En sa qualité de Rapporteur national indépendant sur la lutte contre le racisme, la CNCDH évalue la politique publique menée, et contribue au contrôle du respect par la France de ses engagements internationaux en matière d'élimination de la discrimination raciale.
La CNCDH fonde ses analyses et ses recommandations sur la base d'outils variés et complémentaires. Le bilan statistique du ministère de l'Intérieur, celui du ministère de la Justice, les enquêtes sur l'état de l'opinion, les analyses des chercheurs partenaires de la CNCDH, et en particulier leur indice longitudinal de tolérance, constituent autant d'éléments à confronter aux nombreuses contributions des acteurs institutionnels, associatifs et internationaux, pour appréhender le plus finement possible les contours du racisme en France.
Ce rapport, structuré en chapitres thématiques, a pour vocation de susciter des inspirations croisées, de valoriser les bonnes pratiques et de promouvoir la collaboration entre des acteurs variés à différentes échelles.
Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Mots-clés : Racisme Lutte contre le racisme Traitement statistique de la discrimination Statistique ethnique Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Publications officielles et institutionnelles / Textes et rapports Droits civils et politiques des groupes non dominants Index. décimale : D-20 Racisme - Discriminations Résumé : Analyse et commentaires des résultats de l'enquête et du sondage consacrés à la perception et aux manifestations du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie en 2018.
Aujourd’hui, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) publie son rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Ce 28ème rapport dresse un état des lieux du racisme en France, grâce à une mobilisation des données disponibles, à des enquêtes de terrain et au concours de chercheurs spécialisés, rapportés aux résultats obtenus depuis 1990.
Un niveau de tolérance record face à des discriminations persistantes qui sapent l’accès aux droits fondamentaux
La tolérance, mesurée par les réponses aux questions posées, n’a jamais été aussi élevée (67 points sur une échelle de 100). Le CNCDH ne peut que s’en réjouir, d’autant plus que cette tolérance s’accroît en particulier dans les jeunes générations.
Mais la réalité doit être saisie dans sa complexité.
D’une part, elle se manifeste de manière différente selon ceux dont on parle. On doit se préoccuper en particulier – comme l’actualité récente l’a montré – du sentiment qui prévaut à l’égard des Roms, population mal tolérée (37 points d’indice seulement).
D’autre part, cette progressive montée de la tolérance, selon un mouvement ininterrompu depuis plusieurs années, ne fait pas obstacle à un regain des actes racistes provenant de personnes demeurant hostiles : les actes de menaces ou de violences, qui ne laissent jamais intactes les victimes, n’ont pas diminué avec la diminution de l’intolérance. Parmi ces actes, la CNCDH s’inquiète de voir prospérer la haine en ligne, qui se diffuse anonymement de de façon virale.
Parmi les populations victimes de ces actes, la CNCDH s’est s’intéressée davantage aux Noirs, qui bénéficient certes d’un niveau de tolérance élevé, mais à l’égard desquels l’étude relève les préjugés qui rabaissent le plus, en infantilisant voire en animalisant.
Enfin, la CNCDH s’inquiète de la persistance du phénomène de sous-déclaration des actes racistes. Selon les enquêtes de victimation les plus sérieuses, 1,1 million de personnes se disent victimes chaque année de menaces, de violences ou de discriminations à caractère raciste. Or, en 2017, plus de 6 000 affaires racistes ont été orientées par les parquets ayant abouti pour 9% seulement d’entre elles à une condamnation. L’écart entre ces nombres donne une idée des progrès de toute nature à accomplir.
La CNCDH reste convaincue en effet que des mesures efficaces peuvent réduire sensiblement cet écart. Parmi elles, note Jean-Marie Delarue, nouveau président de la CNCDH, « une action résolue et prolongée des pouvoirs publics doit favoriser la disparition des préjugés. Le racisme met à mal notre vivre ensemble, qu’on réclame par ailleurs si volontiers. L’actualité est encore beaucoup trop fertile en agressions contre des personnes jugées suspectes ou coupables parce que différentes ».
Dans ces actions, la parole des personnalités médiatique et politique est déterminante. « Elles doivent être exemplaires en paroles et en actes si, comme elles le prétendent, elles veulent consolider le lien social. Mettre une population en accusation, sous une forme ou une autre, c’est bien au contraire le dénouer » ajoute encore Jean-Marie Delarue.
Le rapport énumère un grand nombre de recommandations dans le domaine de la formation et du comportement des agents publics, du fonctionnement des institutions et dans trois secteurs particulièrement étudiés cette année : le sport, la scolarisation des enfants et l’enseignement supérieur.Note de contenu : Sommaire :
Avertissement 5
Introduction générale 9
Première partie
Connaître et comprendre le racisme 15
Chapitre 1
Bilan chiffré des préjugés, discriminations et actes racistes en 2018 17
I. Connaître l'ampleur du racisme : une démarche complexe 19
A. Propos liminaire : principes et définitions 19
1. Les principes de la mesure du racisme 19
2. Préjugés, racismes, discriminations : des objets difficiles à saisir 20
B. Des sources abondantes et variées 23
1. L'outil statistique 23
2. Les enquêtes 26
a) Les enquêtes à grande échelle 26
b) Les enquêtes locales dans les établissements scolaires 28
3. Les moyens complémentaires 30
C. La difficile mesure du racisme 33
1. Les limites des statistiques 33
2. La sous-déclaration massive du racisme 37
D. Discriminations et actes racistes : les principales tendances en 2018 41
1. Les tendances ressortant des statistiques du ministère de l'Intérieur 41
a) Le bilan statistique 2018 du SSMSI 41
b) Le bilan statistique 2018 du SCRT 45
c) Les données de la plateforme PHAROS 50
d) Les données des enquêtes de victimation auprès de la population 52
2. Les tendances ressortant des statistiques du ministère de la justice 54
3. Les tendances ressortant des statistiques du ministère de l'Éducation nationale 58
II. Les préjugés racistes d'hier à aujourd'hui 60
A. Baromètre racisme 2018 (Ipsos) 60
1. Un contexte social toujours difficile, et une demande d'autorité qui reste massive 60
2. Le racisme, un phénomène qui est condamné mais qui reste assez répandu 63
3. Une poursuite de la dynamique de recul des préjugés racistes et du rejet de l'immigration 64
4. La perception des différentes minorités en France 68
5. La lutte contre le racisme et les discriminations reste une demande forte de la population 71
Conclusion 72
B. Évolution et structures des préjugés : le regard des chercheurs (Nonna Mayer, Guy Michelat, Vincent Tiberj et Tommasso Vitale) 73
Section 1 Questions de méthode 73
1. Les modes de passation des enquêtes par sondage 74
2. La comparaison des réponses en ligne et en face-à-face 76
3. L'explication des écarts 80
Section 2
L'indice de tolérance au plus haut 86
Section 3
L'articulation des racismes 93
1. La cohérence des préjugés envers l'Autre 93
2. Des facteurs explicatifs communs 101
3. Le renouvellement des argumentaires du racisme 108
Section 4
Permanences et mutations de l'antisémitisme et de l'islamophobie 113
1. Vie et nouvel antisémitisme 113
2. Les préjugés « islamophobes » 122
Section 5
Racisme et couleur de peau 127
1. Les indicateurs de racisme anti-Noirs 129
2. La structure des préjugés anti-Noirs 133
3. Les expérimentations en ligne 135
Section 6
L'hostilité envers les Roms 142
1. Une galaxie de minorités 142
2. Un soupçon de communautarisme qui reste très répandu 145
3. Antitsiganisme et romaphobie 147
4. Mesurer l'hostilité envers les groupes tsiganes 150
5. Une stabilité des facteurs explicatifs des préjugés romaphobes 152
6. La mémoire du génocide comme enjeu émergent dans la lutte contre l'antitsiganisme 158
Chapitre 2
Le racisme et les discriminations au quotidien 161
I. Un système éducatif qui ne garantit pas encore l'accès à l'école pour tous 163
A. L'instruction pour tous 163
1. Ce que dit la loi 163
2. Ce que prévoit le ministère de l'Éducation nationale 164
B. Garantir le droit à l'éducation sans discrimination 165
1. L'accès à l'école, un problème qui persiste 165
2. Scolariser les jeunes vivant dans des squats, bidonvilles, à l'hôtel, à la rue ou hébergés chez les tiers 166
3. Renforcer l'accès à l'école dans les Outre-mer 168
4. Garantir la scolarisation de tous les enfants 169
II. Le sport : un écosystème qui laisse place à des discriminations 172
A. La culture sportive : un équilibre précaire entre inclusion et exclusion 172
1. Les effets ambivalents des usages sociaux du sport 172
2. Des stéréotypes ancrés dans la culture sportive 173
B - L'espace sportif : le théâtre particulier de discriminations raciales 173
C - Le sport de compétition, une pratique organisée en cercle fermé 174
III. Le racisme et les discriminations spécifiques subies par les français des outre-mer 176
A. Des discriminations subies par les Français ultramarins arrivant en métropole 176
B. Le racisme et les discriminations dans les Outre-mer 177
1. Le droit à la protection de la santé 178
2. L'accès au droit et l'accès à la justice 179
IV. Le racisme et les discriminations dans le monde du travail 181
V. Le racisme en ligne : un phénomène qui prend de l'ampleur 184
A. Son fonctionnement : un racisme anonyme et viral 184
B. Les dispositions légales de prévention et de lutte contre la diffusion de contenus haineux 185
C. Les initiatives de lutte contre la haine en ligne 186
Deuxième partie
Prévenir et combattre le racisme 189
Chapitre 3
Les réponses légales et institutionnelles aux différentes formes de racismes (suivre, poursuivre efficacement et condamner) 191
I. Le cadre légal et les règles de procédure 193
A. Le cadre normatif 193
B. Le régime juridique prévu par le droit de la presse 194
C. Les spécificités des règles de procédure 196
D. Les difficultés liées à la qualification juridique des faits 197
II. Accueillir et accompagner les victimes pour favoriser de dépôt de plainte 200
A. Mieux accueillir et écouter les victimes 200
B. Mettre fin à la pratique des mains courantes 202
C. Encourager le dispositif de préplainte en ligne (PPEL) 205
D. Renforcer l'action de groupe 207
III. Le traitement judiciaire des infractions à caractère raciste 209
A. Approfondir les enquêtes 209
B. Favoriser la qualité de la réponse pénale 210
1. Intégrer pleinement la notion d'intersectionnalité 210
2. La réponse pénale 212
C. Diversifier les peines prononcées 214
Chapitre 4
Éveiller les consciences face aux racismes 219
Prévenir et combattre le « racisme de l'école à l'université » 221
A. Lutter contre le racisme et les discriminations raciales dans l'enseignement primaire et secondaire 221
1. Les discriminations envers les élèves d'origine étrangère ou perçus comme tels 221
2. Les discriminations du quotidien à l'école 224
3. Faire de l'école un lieu d'intégration 226
B. Lutter contre le racisme et les discriminations raciales dans l'enseignement supérieur 227
1. L'université : un espace de discriminations raciales qui s'ignore ? 227
2. L'accès à l'enseignement supérieur 230
3. Le racisme et les discriminations raciales au quotidien dans l'enseignement supérieur 230
4. Renforcer le rôle des référents racisme et antisémitisme et informer sur le racisme et les discriminations raciales dans le monde académique 232
II. Sensibiliser la société aux questions de racismes et de discriminations 235
A. Pour une prise de conscience collective du phénomène raciste 235
1. Faire reculer les préjugés racistes par l'exemplarité des discours médiatiques et politiques 235
2. Renforcer l'apprentissage de la diversité dans l'ensemble du tissu social 239
B. Pour un renforcement de la formation des professionnels aux questions de racisme 245
1. La formation des forces de l'ordre (gendarmerie et police nationales) 245
2. La formation des magistrats 252
3. Les initiatives de formations croisées entre personnels de l'intérieur et de la justice 254
4. La formation des enseignants 255En ligne : https://www.cncdh.fr/node/1960 Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=218137 Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 03515 D-20 COM Livre Centre de Documentation Carrières Sociales Racisme - Discriminations - Religions Disponible Documents numériques
Titre : La laïcité en débat : au-delà des idées reçues Type de document : texte imprimé Auteurs : Valentine Zuber (1965-...) , Auteur ; Valentine Zuber (1965-...)
Mention d'édition : Consulter l'ouvrage en ligne sur ScholarVox (Cyberlibris) Editeur : Paris : Le Cavalier Bleu éditions Année de publication : 2017 Collection : Idées reçues Sous-collection : Grand angle Importance : 190 p. Format : 21 x 14 cm ISBN/ISSN/EAN : 979-10-318-0231-2 Prix : 20 € Note générale : 2e éd. À paraître le 27 août 2020 Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Mots-clés : Histoire / Géographie Religion et société Actualité philosophie et politique Sciences humaines / Essais / Religion Droit / Entreprises Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Organisations et groupes religieux Laicism -- France -- History
Secularism -- France -- History
Religion and state -- France -- History
Laïcité -- France -- Histoire
Laïcisme -- France -- HistoireIndex. décimale : D-30 Laïcité-Citoyenneté Résumé : L'historienne présente l'histoire du principe de laïcité, et les débats à son propos ayant eu lieu en France depuis les années 1990. Distinguant la laïcité juridico-politique de la laïcité idéologique et sécuritaire, elle revient sur les principales affirmation en matière de laïcisation des institutions et de l'école républicaines. Note de contenu : Bibliogr. p. 183-190. Sites web. 4e de couv. : "Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l'espace politico-médiatique en France depuis une trentaine d'années, n'ont malheureusement pas contribué à éclaircir la définition de ce principe essentiel de notre République. Reflets d'anciennes positions antagonistes réactivées par une visibilisation accrue du religieux dans nos sociétés si profondément sécularisées, ils prennent souvent un tour idéologique qui excède largement l'esprit initial de cet outil juridico-politique à la fois pragmatique et libéral. Ces confrontations nous font parfois oublier qu'il n'y a pas une Laïcité, mais des formes diverses et contextualisées de laïcités. Chaque type de laïcité est en effet le résultat d'un processus historique long de modernisation politique et sociale, différencié selon les espaces politiques et les forces en présence, qu'elles soient civiles ou religieuses. C'est à l'éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré." En ligne : http://proxy.scd.univ-tours.fr/login?url=http://univ.scholarvox.com/book/8884896 [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=181948 La laïcité en débat : au-delà des idées reçues [texte imprimé] / Valentine Zuber (1965-...), Auteur ; Valentine Zuber (1965-...)
. - Consulter l'ouvrage en ligne sur ScholarVox (Cyberlibris) . - Paris : Le Cavalier Bleu éditions, 2017 . - 190 p. ; 21 x 14 cm. - (Idées reçues. Grand angle) .
ISBN : 979-10-318-0231-2 : 20 €
2e éd. À paraître le 27 août 2020
Catégories : D SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Mots-clés : Histoire / Géographie Religion et société Actualité philosophie et politique Sciences humaines / Essais / Religion Droit / Entreprises Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Organisations et groupes religieux Laicism -- France -- History
Secularism -- France -- History
Religion and state -- France -- History
Laïcité -- France -- Histoire
Laïcisme -- France -- HistoireIndex. décimale : D-30 Laïcité-Citoyenneté Résumé : L'historienne présente l'histoire du principe de laïcité, et les débats à son propos ayant eu lieu en France depuis les années 1990. Distinguant la laïcité juridico-politique de la laïcité idéologique et sécuritaire, elle revient sur les principales affirmation en matière de laïcisation des institutions et de l'école républicaines. Note de contenu : Bibliogr. p. 183-190. Sites web. 4e de couv. : "Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l'espace politico-médiatique en France depuis une trentaine d'années, n'ont malheureusement pas contribué à éclaircir la définition de ce principe essentiel de notre République. Reflets d'anciennes positions antagonistes réactivées par une visibilisation accrue du religieux dans nos sociétés si profondément sécularisées, ils prennent souvent un tour idéologique qui excède largement l'esprit initial de cet outil juridico-politique à la fois pragmatique et libéral. Ces confrontations nous font parfois oublier qu'il n'y a pas une Laïcité, mais des formes diverses et contextualisées de laïcités. Chaque type de laïcité est en effet le résultat d'un processus historique long de modernisation politique et sociale, différencié selon les espaces politiques et les forces en présence, qu'elles soient civiles ou religieuses. C'est à l'éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré." En ligne : http://proxy.scd.univ-tours.fr/login?url=http://univ.scholarvox.com/book/8884896 [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=181948 Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 05448 D-30 ZUB Livre Centre de Documentation Carrières Sociales Citoyenneté-Laïcité Disponible Documents numériques
Titre : Lobbytomie : comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie / SUDOC Type de document : document électronique Auteurs : Stéphane Horel (1976-...), Auteur Mention d'édition : Prix Éthique 2020 remis par l'association Anticor Editeur : Paris : Éditions La Découverte Année de publication : 2018 Collection : Cahiers libres, ISSN 0526-8370 Importance : 367 p. Présentation : couv. ill. en coul. Format : 154 * 240 mm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-7071-9412-1 Prix : 21,50 € Note générale : Un état des lieux de la manière dont les firmes usent de leur pouvoir d'influence et poussent les législateurs à adopter des mesures en leur faveur, au détriment de la santé et de l'environnement. Le journaliste d'investigation décrypte les acteurs de cette propagande au service d'intérêts privés, montrant le caractère antidémocratique et néfaste des lobbies. Langues : Français (fre) Mots-clés : Lobbying -- Influence Groupes de pression -- Enquêtes Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Groupes d'intérêts et de pression Groupe de pression science politique, sociologie politique Résumé : La 4e de couv. indique : "Lobby des pesticides. Lobby du tabac. Lobbies de la chimie, de l’amiante, du sucre ou du soda. On évoque souvent les « lobbies » de façon abstraite, créatures fantastiques venues du mystérieux pays du Marché, douées de superpouvoirs corrupteurs et capables de modifier la loi à leur avantage. Pourtant, les firmes qui constituent ces lobbies ne sont pas anonymes et leur influence n’a rien de magique. Leurs dirigeants prennent en toute conscience des décisions qui vont à l’encontre de la santé publique et de la sauvegarde de l’environnement. C’est cet univers méconnu que Stéphane Horel, grâce à des années d’enquête, nous fait découvrir dans ce livre complet et accessible. Depuis des décennies, Monsanto, Philip Morris, Exxon, Coca-Cola et des centaines d’autres firmes usent de stratégies pernicieuses afin de continuer à diffuser leurs produits nocifs, parfois mortels, et de bloquer toute réglementation. Leurs responsables mènent ainsi une entreprise de destruction de la connaissance et de l’intelligence collective, instrumentalisant la science, créant des conflits d’intérêts, entretenant le doute, disséminant leur propagande. Dans les cercles du pouvoir, on fait peu de cas de ce détournement des politiques publiques. Mais les citoyens n’ont pas choisi d’être soumis aux projets politiques et économiques de multinationales du pétrole, du désherbant ou du biscuit. Une enquête au long cours, à lire impérativement pour savoir comment les lobbies ont capturé la démocratie et ont fait basculer notre système en « lobbytomie »." Note de contenu : Table des matières :
Prologue
Face A. Manufacture du doute, une visite guidée
1. « Appelez-moi Docteur »
Edward Bernays, profiteur de la psychanalyse
Dans les cuisines du consentement
En panoplie de docteur pour vendre de la saucisse
À table avec les marchands de mort
2. Une brève histoire de la science manipulée
La « pyramide de Ponzi oncologique » des cigarettiers
Les papiers de « Monsieur Mégot »
Ouverture de la médiathèque du doute
En perte de connaissances
3. La salle des machinations
Les Sugar Papers et la conspiration des caries
Le script du détournement de savoir
La science au pays des Bisounours
Bonnes et mauvaises pratiques de laboratoire
L’organisation d’une « science par dérogation »
4. L’atelier des faits scientifiques alternatifs
Dream team de mercenaires surdiplômés
Le jeu de la marchande de doute
Introduction à la « recherche de diversion »
L’entreprise contre-attaque
Harcèlement de faits établis.
5. Généalogie du conflit d’intérêts
Les chevaliers qui disent « Ni ! »
La transparence en accès payant
L’honnêteté, ce « nouveau maccarthysme »
Sur les sentiers de l’influence du funding effect
6. (Like a) sciencewashing machine
Baroud d’experts contre la réglementation des perturbateurs endocriniens
Affiliations trompeuses et consultants gratuits
Chaînes de crédibilisation et sommets d’autocitations
Les failles des gardiens de l’éthique
Impact factor et indice Complaisance élevés
7. La pseudoscience, ses filiales, ses revues, ses instituts
La revue favorite des marchands de poisons
La galaxie des groupes paravents de l’industrie
Quand l’ILSI orchestre la confusion d’intérêts
Marie Curie en otage, capture de la science
8. Monsanto Papers : voyage en première à bord du train fantôme
Une femme disparaît, un ghostwriter s’éveille
Glyphosate : being John Monsantovich
Bas les masques, et al. !
Un ghostwriter toujours dans le tiroir
Casting de prête-noms
9. Docteur Poumon et professeur Diesel
Les techniciens de l’inconscient
Komintern de key opinion leaders
Abus de réputation
Master contracts, noms à louer, crédibilité à vendre
10. Le piège de la gratitude
Si vous êtes gratuit, c’est vous le produit
Tierces parties à usage de propagande
Citations prêtes à l’emploi
Sponsoring : les ingénieux du don
Un subconscient vaut mieux que deux tu l’auras
Face B. La vie en lobbytomie
11. Ceci est un détournement de recherche publique
Cette salle de lecture est placée sous surveillance
L’étude qui valait 20 millions
Les chercheurs et la « mendicité scientifique »
La captation des ressources européennes par les firmes
L’impératif catégorique de l’innovation
12. L’échelle de Richter du conflit d’intérêts
L’EFSA, proie de la capture réglementaire
Du mineur au majeur : les frontières du conflit d’intérêts
Les tamiseurs de CV
La déclaration d’intérêts idéale
13. Le conte de la petite taupe en service commandé
Personne au bureau des vérifications
Le moonwalk de la déontologie, pour que rien ne change
Psychopathologie du conflit d’intérêts
De la transparence à l’inquisition, une montée dans les tours
14. Sous-traitance de décision publique
Obésité : le problème chargé de la solution
Autorégulation, mesures volontaires et autre self-control
Aux corps défendant des victimes
Les « politiques silencieuses » et leurs « catastrophes invisibles »
La permanence du comité amiante
15. Confusion d’intérêts
Conflit endocrinien, perturbateur d’intérêts
La caste des notables de l’expertise
Le monde extérieur est un complot
Exercices pratiques de self-captureà la Commission
16. Le tour du monde à l’envers
Les tables de désorientation
Le syndrome du chevalier blanc
C’est qui le patron ?
L’« horreur de la politique »
Épilogue. Bienvenue en Lobbytomie, welcome to Dystrumpia
Annexe. Le formulaire idéal de déclaration d’intérêts
Déclaration d’intérêts de l’auteur
Remerciements
Notes
Notes bibliogr. p. 323-[363]En ligne : https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenviron [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=261969 Lobbytomie : comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie / SUDOC [document électronique] / Stéphane Horel (1976-...), Auteur . - Prix Éthique 2020 remis par l'association Anticor . - Paris : Éditions La Découverte, 2018 . - 367 p. : couv. ill. en coul. ; 154 * 240 mm. - (Cahiers libres, ISSN 0526-8370) .
ISBN : 978-2-7071-9412-1 : 21,50 €
Un état des lieux de la manière dont les firmes usent de leur pouvoir d'influence et poussent les législateurs à adopter des mesures en leur faveur, au détriment de la santé et de l'environnement. Le journaliste d'investigation décrypte les acteurs de cette propagande au service d'intérêts privés, montrant le caractère antidémocratique et néfaste des lobbies.
Langues : Français (fre)
Mots-clés : Lobbying -- Influence Groupes de pression -- Enquêtes Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Groupes d'intérêts et de pression Groupe de pression science politique, sociologie politique Résumé : La 4e de couv. indique : "Lobby des pesticides. Lobby du tabac. Lobbies de la chimie, de l’amiante, du sucre ou du soda. On évoque souvent les « lobbies » de façon abstraite, créatures fantastiques venues du mystérieux pays du Marché, douées de superpouvoirs corrupteurs et capables de modifier la loi à leur avantage. Pourtant, les firmes qui constituent ces lobbies ne sont pas anonymes et leur influence n’a rien de magique. Leurs dirigeants prennent en toute conscience des décisions qui vont à l’encontre de la santé publique et de la sauvegarde de l’environnement. C’est cet univers méconnu que Stéphane Horel, grâce à des années d’enquête, nous fait découvrir dans ce livre complet et accessible. Depuis des décennies, Monsanto, Philip Morris, Exxon, Coca-Cola et des centaines d’autres firmes usent de stratégies pernicieuses afin de continuer à diffuser leurs produits nocifs, parfois mortels, et de bloquer toute réglementation. Leurs responsables mènent ainsi une entreprise de destruction de la connaissance et de l’intelligence collective, instrumentalisant la science, créant des conflits d’intérêts, entretenant le doute, disséminant leur propagande. Dans les cercles du pouvoir, on fait peu de cas de ce détournement des politiques publiques. Mais les citoyens n’ont pas choisi d’être soumis aux projets politiques et économiques de multinationales du pétrole, du désherbant ou du biscuit. Une enquête au long cours, à lire impérativement pour savoir comment les lobbies ont capturé la démocratie et ont fait basculer notre système en « lobbytomie »." Note de contenu : Table des matières :
Prologue
Face A. Manufacture du doute, une visite guidée
1. « Appelez-moi Docteur »
Edward Bernays, profiteur de la psychanalyse
Dans les cuisines du consentement
En panoplie de docteur pour vendre de la saucisse
À table avec les marchands de mort
2. Une brève histoire de la science manipulée
La « pyramide de Ponzi oncologique » des cigarettiers
Les papiers de « Monsieur Mégot »
Ouverture de la médiathèque du doute
En perte de connaissances
3. La salle des machinations
Les Sugar Papers et la conspiration des caries
Le script du détournement de savoir
La science au pays des Bisounours
Bonnes et mauvaises pratiques de laboratoire
L’organisation d’une « science par dérogation »
4. L’atelier des faits scientifiques alternatifs
Dream team de mercenaires surdiplômés
Le jeu de la marchande de doute
Introduction à la « recherche de diversion »
L’entreprise contre-attaque
Harcèlement de faits établis.
5. Généalogie du conflit d’intérêts
Les chevaliers qui disent « Ni ! »
La transparence en accès payant
L’honnêteté, ce « nouveau maccarthysme »
Sur les sentiers de l’influence du funding effect
6. (Like a) sciencewashing machine
Baroud d’experts contre la réglementation des perturbateurs endocriniens
Affiliations trompeuses et consultants gratuits
Chaînes de crédibilisation et sommets d’autocitations
Les failles des gardiens de l’éthique
Impact factor et indice Complaisance élevés
7. La pseudoscience, ses filiales, ses revues, ses instituts
La revue favorite des marchands de poisons
La galaxie des groupes paravents de l’industrie
Quand l’ILSI orchestre la confusion d’intérêts
Marie Curie en otage, capture de la science
8. Monsanto Papers : voyage en première à bord du train fantôme
Une femme disparaît, un ghostwriter s’éveille
Glyphosate : being John Monsantovich
Bas les masques, et al. !
Un ghostwriter toujours dans le tiroir
Casting de prête-noms
9. Docteur Poumon et professeur Diesel
Les techniciens de l’inconscient
Komintern de key opinion leaders
Abus de réputation
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11. Ceci est un détournement de recherche publique
Cette salle de lecture est placée sous surveillance
L’étude qui valait 20 millions
Les chercheurs et la « mendicité scientifique »
La captation des ressources européennes par les firmes
L’impératif catégorique de l’innovation
12. L’échelle de Richter du conflit d’intérêts
L’EFSA, proie de la capture réglementaire
Du mineur au majeur : les frontières du conflit d’intérêts
Les tamiseurs de CV
La déclaration d’intérêts idéale
13. Le conte de la petite taupe en service commandé
Personne au bureau des vérifications
Le moonwalk de la déontologie, pour que rien ne change
Psychopathologie du conflit d’intérêts
De la transparence à l’inquisition, une montée dans les tours
14. Sous-traitance de décision publique
Obésité : le problème chargé de la solution
Autorégulation, mesures volontaires et autre self-control
Aux corps défendant des victimes
Les « politiques silencieuses » et leurs « catastrophes invisibles »
La permanence du comité amiante
15. Confusion d’intérêts
Conflit endocrinien, perturbateur d’intérêts
La caste des notables de l’expertise
Le monde extérieur est un complot
Exercices pratiques de self-captureà la Commission
16. Le tour du monde à l’envers
Les tables de désorientation
Le syndrome du chevalier blanc
C’est qui le patron ?
L’« horreur de la politique »
Épilogue. Bienvenue en Lobbytomie, welcome to Dystrumpia
Annexe. Le formulaire idéal de déclaration d’intérêts
Déclaration d’intérêts de l’auteur
Remerciements
Notes
Notes bibliogr. p. 323-[363]En ligne : https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenviron [...] Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=261969 Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité aucun exemplaire Documents numériques
PermalinkPermalinkPermalink164 - 4 janvier 2018 - La datacratie / BU de Droit (Bulletin de Pouvoirs : revue française d’études constitutionnelles et politiques / Cairn.info) / Benjamin Bayart
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PermalinkPermalink20-4 (2013) - 2013 - Participer : de la contestation à la démocratie participative (Bulletin de Revue internationale de Politique comparée / UCL)
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PermalinkPermalinkLa fabrique des non-problèmes : ou comment éviter que la politique s'en mêle / SUDOC et Cairn / Emmanuel Henry
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PermalinkPermalinkLa lutte contre les discriminations ethno-raciales en France : de l'annonce à l'esquive (1998-2016) / Marie-Christine Cerrato Debenedetti
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