[n° ou bulletin]
Titre : |
CE-2020-2 - 10 juillet 2020 - Cinquante ans de pratiques culturelles en France |
Titre original : |
[L'enquête 2018 : 6e éd.] |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Philippe Lombardo, Auteur ; Loup Wolff , Directeur de publication, rédacteur en chef |
Année de publication : |
2020 |
Importance : |
92 p. |
Format : |
PDF ; 4 Mo |
Note générale : |
"La sixième enquête décennale du ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Français documente l’inexorable chute de la lecture dans la population depuis les années 1970.
Le ministère de la Culture a publié, le 10 juillet, les résultats de sa sixième enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français, menée tout au long de l’année 2018 auprès d’un échantillon de 9200 personnes. Les auteurs du rapport ont saisi l’occasion pour dresser un historique des habitudes culturelles de la population depuis 1970.
Pour la filière livre, le bilan est sans appel : la pratique de la lecture est en recul constant depuis près d’un demi-siècle. En 2018, 62% des Français de 15 ans et plus avaient lu au moins un livre au cours de l’année, soit 11 points de moins par rapport à 1988 et la proportion la plus faible observée depuis le début des années 1970. La part de lecteurs assidus dans la population, ceux qui ont lu 20 ouvrages ou plus au cours de l’année, chute de 28% en 1973 à 15% en 2018.
La lecture de bandes dessinées, comptabilisée dans une catégorie distincte de la lecture globale dans le rapport, ne fait pas exception. Seulement 20% des Français avaient lu au moins une BD en 2018, contre 41% en 1988.
Vieillissement et décrochage
Le recul global de la lecture en France s’explique par deux phénomènes cumulés, soulignent les auteurs de l’enquête. Le poids croissant des catégories âgées, moins lectrices, dans la population, d'une part - la lecture est traditionnellement une pratique qui décline avec l’âge, notent les statisticiens. Et la baisse de la lecture au sein des générations récentes, d'autre part, perceptible chez les générations de jeunes nées après 1965.
Cet écart se creuse même fortement à partir des générations nées après 1975, qui lisent deux, voire trois fois moins que leurs parents au même âge qu’eux. Le décalage est tel, souligne le rapport, qu’il a pour effet d’inverser la relation classique entre âge et pratique de la lecture : "aujourd’hui, les jeunes sont moins souvent lecteurs que leurs aînés [alors] qu’il y a vingt ans, c’était au contraire les jeunes qui étaient les plus nombreux à lire", remarquent les enquêteurs.
Féminisation
Autre enseignement : le lectorat français s’est nettement féminisé au cours des 40 dernières années. Ou plutôt, les hommes ont sensiblement décroché de la lecture. Seulement 52% des hommes avaient lu au moins un livre en 2018, contre 73% en 1981. La part de lectrices chez les femmes est, sur la même période, restée relativement stable, aux alentours de 70%.
La pratique de la lecture assidue reste en outre toujours grandement déterminée par la catégorie sociale et le niveau de diplôme. Les cadres et les diplômés du supérieur étaient, en 2018, environ 3 fois plus nombreux à lire plus de 20 livres par an que les ouvriers, employés et titulaires d'un certificat d'études primaire ou diplôme inférieur.
Les disparités liées au lieu de résidence se sont, en revanche, amplement résorbées en près de 50 ans, soulignent les auteurs. En 1973, les habitants de grandes agglomérations étaient 2,5 fois plus nombreux à lire 20 livres ou plus par an que les habitants de zones rurales, tandis qu'en 2018, ce déséquilibre disparait presque totalement." [Enquête] Lecture : ce qui a changé en 50 ans / Nicolas Turcev, "Livres Hebdo", le 22.07.2020 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
pratique culturelle pratiques culturelles théâtre, cinéma, musique, musées, monuments, bibliothèques, radio, télévision, pratiques numériques YouTube, plates-formes de streaming, les jeux vidéo amateur amateurs livre livres lecture loisirs vie culturelle |
Résumé : |
Menée tout au long de l’année 2018 auprès d’un échantillon de plus de 9 200 personnes en France métropolitaine, l’enquête sur les pratiques culturelles est la sixième édition d’une série commencée au début des années 1970 et destinée à mesurer la participation de la population aux loisirs et à la vie culturelle. Cette sixième édition permet d’observer l’évolution des pratiques culturelles depuis la précédente édition réalisée en 2008 mais aussi depuis la décennie 1970, et offre ainsi un panorama de près d’un demi-siècle des dynamiques des pratiques culturelles de la population âgée de 15 ans et plus. Pour chaque activité, le taux de pénétration est analysé par générations afin de saisir les évolutions de long terme et les effets d’époque, puis étudié selon les caractéristiques sociodémographiques des individus.
En cinquante ans, la culture a pris une place croissante dans le quotidien des Français, en particulier l’écoute de musique et les pratiques audiovisuelles, et en une décennie, les pratiques culturelles numériques se sont considérablement développées. Plus d’un tiers d'entre eux écoutent de la musique en ligne, 44 % jouent à des jeux vidéo et les trois quarts des jeunes. Les pratiques de sortie dans les équipements culturels se sont développées, sous l’effet d’une plus forte fréquentation des plus de 40 ans.
L’analyse par générations montre tout à la fois la singularité des jeunes générations au sein desquelles les pratiques numériques sont devenues majoritaires au détriment des médias historiques, mais aussi celle de la génération des baby-boomers, qui, à tous les âges, ont toujours déclaré un engagement fort dans les activités culturelles, que ce soit en matière de lecture, de visites muséales et patrimoniales et de sorties au cinéma ou au spectacle. Leur avancée en âge pose toutefois la question du renouvellement des publics pour certaines de ces activités. |
Note de contenu : |
Plan :
Synthèse : six grandes tendances
Une place croissante de la culture dans le quotidien des Français
L’essor considérable, en dix ans, des pratiques culturelles numériques
Des Français plus nombreux à fréquenter les lieux culturels, surtout après 40 ans
La réduction de certains écarts territoriaux et, dans certains cas, sociaux
La singularité culturelle des générations récentes
Le déclin de pratiques associées à la génération du baby-boomers
Audiovisuel : entre permanence des médias anciens et émergence de nouveaux contenus
Essor et convergence de l’écoute quotidienne de musique au fil des générations
Le tournant numérique de la consommation musicale dématérialisée
Spectaculaire essor du jeu vidéo, en voie de stabilisation
Recul récent et modéré de la consommation de contenus télévisuels
Développement des pratiques audiovisuelles en ligne chez les plus jeunes
Décrochage de l’écoute de radio chez les jeunes
Une reconfiguration en dix ans des espaces médiatiques de la jeunesse
Recul de la lecture et développement des publics des bibliothèques
Baisse des pratiques de lecture au fil des générations
Féminisation et stabilisation du lectorat à un niveau historiquement bas au sein des générations récentes
Fréquentation des bibliothèques en hausse chez les jeunes
Développement historique des sorties et visites culturelles
Fréquentation des cinémas en hausse, en particulier chez les plus âgés
Une dynamique générationnelle positive pour la fréquentation des spectacles vivants
Développement historique des publics du théâtre et de la danse
Concerts de musique classique, de rock ou de jazz : des pratiques marquées selon la génération
Réduction significative des écarts d’âge et de territoire pour le spectacle vivant
Une fréquentation patrimoniale de plus en plus liée au milieu social des visiteurs
Des publics similaires pour les visites virtuelles et in situ
Essoufflement des pratiques en amateur entre 2008 et 2018
Près de quatre personnes sur dix déclarent une pratique artistique en 2018
Des outils numériques au service de pratiques déjà avérées
Des pratiquants en amateur moins jeunes et plus souvent de sexe féminin
La pratique de la musique reste liée au niveau de diplôme mais devient moins juvénile
Les pratiques en amateur non musicales tendent à devenir moins élitaires
Transformation des univers de pratiques depuis cinquante ans
Importance historique, non démentie jusqu’à aujourd’hui, des univers du « petit écran » et du « bain audiovisuel »
Des pratiques numériques, à l’exclusion des autres
Baisse historique de l’univers de la culture patrimoniale
Univers des éclectismes classique et augmenté : une reconfiguration des publics les plus assidus de la culture |
En ligne : |
https://www.culture.gouv.fr/Media/Medias-creation-rapide/CE-2020-2_Cinquante-ans [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=56169 |
[n° ou bulletin]
CE-2020-2 - 10 juillet 2020 - Cinquante ans de pratiques culturelles en France = [L'enquête 2018 : 6e éd.] [texte imprimé] / Philippe Lombardo, Auteur ; Loup Wolff  , Directeur de publication, rédacteur en chef . - 2020 . - 92 p. ; PDF ; 4 Mo. "La sixième enquête décennale du ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Français documente l’inexorable chute de la lecture dans la population depuis les années 1970.
Le ministère de la Culture a publié, le 10 juillet, les résultats de sa sixième enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français, menée tout au long de l’année 2018 auprès d’un échantillon de 9200 personnes. Les auteurs du rapport ont saisi l’occasion pour dresser un historique des habitudes culturelles de la population depuis 1970.
Pour la filière livre, le bilan est sans appel : la pratique de la lecture est en recul constant depuis près d’un demi-siècle. En 2018, 62% des Français de 15 ans et plus avaient lu au moins un livre au cours de l’année, soit 11 points de moins par rapport à 1988 et la proportion la plus faible observée depuis le début des années 1970. La part de lecteurs assidus dans la population, ceux qui ont lu 20 ouvrages ou plus au cours de l’année, chute de 28% en 1973 à 15% en 2018.
La lecture de bandes dessinées, comptabilisée dans une catégorie distincte de la lecture globale dans le rapport, ne fait pas exception. Seulement 20% des Français avaient lu au moins une BD en 2018, contre 41% en 1988.
Vieillissement et décrochage
Le recul global de la lecture en France s’explique par deux phénomènes cumulés, soulignent les auteurs de l’enquête. Le poids croissant des catégories âgées, moins lectrices, dans la population, d'une part - la lecture est traditionnellement une pratique qui décline avec l’âge, notent les statisticiens. Et la baisse de la lecture au sein des générations récentes, d'autre part, perceptible chez les générations de jeunes nées après 1965.
Cet écart se creuse même fortement à partir des générations nées après 1975, qui lisent deux, voire trois fois moins que leurs parents au même âge qu’eux. Le décalage est tel, souligne le rapport, qu’il a pour effet d’inverser la relation classique entre âge et pratique de la lecture : "aujourd’hui, les jeunes sont moins souvent lecteurs que leurs aînés [alors] qu’il y a vingt ans, c’était au contraire les jeunes qui étaient les plus nombreux à lire", remarquent les enquêteurs.
Féminisation
Autre enseignement : le lectorat français s’est nettement féminisé au cours des 40 dernières années. Ou plutôt, les hommes ont sensiblement décroché de la lecture. Seulement 52% des hommes avaient lu au moins un livre en 2018, contre 73% en 1981. La part de lectrices chez les femmes est, sur la même période, restée relativement stable, aux alentours de 70%.
La pratique de la lecture assidue reste en outre toujours grandement déterminée par la catégorie sociale et le niveau de diplôme. Les cadres et les diplômés du supérieur étaient, en 2018, environ 3 fois plus nombreux à lire plus de 20 livres par an que les ouvriers, employés et titulaires d'un certificat d'études primaire ou diplôme inférieur.
Les disparités liées au lieu de résidence se sont, en revanche, amplement résorbées en près de 50 ans, soulignent les auteurs. En 1973, les habitants de grandes agglomérations étaient 2,5 fois plus nombreux à lire 20 livres ou plus par an que les habitants de zones rurales, tandis qu'en 2018, ce déséquilibre disparait presque totalement." [Enquête] Lecture : ce qui a changé en 50 ans / Nicolas Turcev, "Livres Hebdo", le 22.07.2020 Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
pratique culturelle pratiques culturelles théâtre, cinéma, musique, musées, monuments, bibliothèques, radio, télévision, pratiques numériques YouTube, plates-formes de streaming, les jeux vidéo amateur amateurs livre livres lecture loisirs vie culturelle |
Résumé : |
Menée tout au long de l’année 2018 auprès d’un échantillon de plus de 9 200 personnes en France métropolitaine, l’enquête sur les pratiques culturelles est la sixième édition d’une série commencée au début des années 1970 et destinée à mesurer la participation de la population aux loisirs et à la vie culturelle. Cette sixième édition permet d’observer l’évolution des pratiques culturelles depuis la précédente édition réalisée en 2008 mais aussi depuis la décennie 1970, et offre ainsi un panorama de près d’un demi-siècle des dynamiques des pratiques culturelles de la population âgée de 15 ans et plus. Pour chaque activité, le taux de pénétration est analysé par générations afin de saisir les évolutions de long terme et les effets d’époque, puis étudié selon les caractéristiques sociodémographiques des individus.
En cinquante ans, la culture a pris une place croissante dans le quotidien des Français, en particulier l’écoute de musique et les pratiques audiovisuelles, et en une décennie, les pratiques culturelles numériques se sont considérablement développées. Plus d’un tiers d'entre eux écoutent de la musique en ligne, 44 % jouent à des jeux vidéo et les trois quarts des jeunes. Les pratiques de sortie dans les équipements culturels se sont développées, sous l’effet d’une plus forte fréquentation des plus de 40 ans.
L’analyse par générations montre tout à la fois la singularité des jeunes générations au sein desquelles les pratiques numériques sont devenues majoritaires au détriment des médias historiques, mais aussi celle de la génération des baby-boomers, qui, à tous les âges, ont toujours déclaré un engagement fort dans les activités culturelles, que ce soit en matière de lecture, de visites muséales et patrimoniales et de sorties au cinéma ou au spectacle. Leur avancée en âge pose toutefois la question du renouvellement des publics pour certaines de ces activités. |
Note de contenu : |
Plan :
Synthèse : six grandes tendances
Une place croissante de la culture dans le quotidien des Français
L’essor considérable, en dix ans, des pratiques culturelles numériques
Des Français plus nombreux à fréquenter les lieux culturels, surtout après 40 ans
La réduction de certains écarts territoriaux et, dans certains cas, sociaux
La singularité culturelle des générations récentes
Le déclin de pratiques associées à la génération du baby-boomers
Audiovisuel : entre permanence des médias anciens et émergence de nouveaux contenus
Essor et convergence de l’écoute quotidienne de musique au fil des générations
Le tournant numérique de la consommation musicale dématérialisée
Spectaculaire essor du jeu vidéo, en voie de stabilisation
Recul récent et modéré de la consommation de contenus télévisuels
Développement des pratiques audiovisuelles en ligne chez les plus jeunes
Décrochage de l’écoute de radio chez les jeunes
Une reconfiguration en dix ans des espaces médiatiques de la jeunesse
Recul de la lecture et développement des publics des bibliothèques
Baisse des pratiques de lecture au fil des générations
Féminisation et stabilisation du lectorat à un niveau historiquement bas au sein des générations récentes
Fréquentation des bibliothèques en hausse chez les jeunes
Développement historique des sorties et visites culturelles
Fréquentation des cinémas en hausse, en particulier chez les plus âgés
Une dynamique générationnelle positive pour la fréquentation des spectacles vivants
Développement historique des publics du théâtre et de la danse
Concerts de musique classique, de rock ou de jazz : des pratiques marquées selon la génération
Réduction significative des écarts d’âge et de territoire pour le spectacle vivant
Une fréquentation patrimoniale de plus en plus liée au milieu social des visiteurs
Des publics similaires pour les visites virtuelles et in situ
Essoufflement des pratiques en amateur entre 2008 et 2018
Près de quatre personnes sur dix déclarent une pratique artistique en 2018
Des outils numériques au service de pratiques déjà avérées
Des pratiquants en amateur moins jeunes et plus souvent de sexe féminin
La pratique de la musique reste liée au niveau de diplôme mais devient moins juvénile
Les pratiques en amateur non musicales tendent à devenir moins élitaires
Transformation des univers de pratiques depuis cinquante ans
Importance historique, non démentie jusqu’à aujourd’hui, des univers du « petit écran » et du « bain audiovisuel »
Des pratiques numériques, à l’exclusion des autres
Baisse historique de l’univers de la culture patrimoniale
Univers des éclectismes classique et augmenté : une reconfiguration des publics les plus assidus de la culture |
En ligne : |
https://www.culture.gouv.fr/Media/Medias-creation-rapide/CE-2020-2_Cinquante-ans [...] |
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