Titre : |
L'analyse des risques : l'expert, le décideur et le citoyen ; une conférence-débat organisée par le groupe Sciences en questions, Paris, Ina P-G, 15 janvier 2001 |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Bernard Chevassus-au-Louis (1949-...), Auteur ; Benoît Fauconneau, Préfacier, etc. |
Editeur : |
Versailles : Éditions Quae |
Année de publication : |
2007 |
Collection : |
Sciences en questions (Paris), ISSN 1269-8490  |
Importance : |
95 p. |
Présentation : |
ill. |
Format : |
19 x 12 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7592-0034-4 |
Prix : |
8,50 € |
Note générale : |
Voir aussi, en hyperlien, le rapport "Expertise et démocratie : faire avec la défiance" (PDF, 194 p.) / Daniel Agacinski, professeur agrégé de philosophie et chef de projet à France Stratégie : "Pour éviter qu’elle ne fragilise l’action publique, il faut apprendre à « faire avec » la défiance. Il s’agit de rendre l’expertise plus lisible et transparente, de rapprocher les cultures et surtout de répondre aux questions des citoyens, telles qu’ils se les posent.
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« Les citoyens de ce pays en ont marre des experts » affirmait Michael Gove, chef de file des Brexiters, en 2016, reprenant à son compte quelques-uns des reproches récurrents adressés aux experts. On entendrait toujours les mêmes dans les médias, ils seraient liés au pouvoir, industriel ou politique, et leurs chiffres ne diraient pas la réalité vécue. Dont acte. Le rapport de Daniel Agacinski, préparé à partir des enseignements du séminaire « Paroles d’experts, pour quoi faire ? », n’a pas pour objet de dénoncer ces critiques mais bien au contraire de comprendre « ce qui, dans la façon dont l’expertise est produite, mobilisée et diffusée, est de nature à produire de la défiance ». L’enjeu n’est pas mince : il s’agit d’imaginer des initiatives qui permettent, non pas d’abolir la défiance, mais de « faire avec » pour éviter qu’elle ne fragilise l’action publique.
Un expert, c’est quoi ?
Parce que l’action publique repose de plus en plus sur des considérations « techniques » qui nécessitent le recours à des « spécialistes », l’expert est devenu une figure omniprésente, y compris sur la scène médiatique. Or, il ne dispose ni de la légitimité du politique, ni de la liberté de parole de l’intellectuel ou de l’autorité du savant « pur ». Une position intermédiaire qui pourrait expliquer la défiance que lui témoignent les citoyens – au-delà du discrédit qui touche plus généralement la parole institutionnelle.
Pour qualifier cet entre-deux, Daniel Agacinski propose de ne pas considérer l’expertise comme un métier mais comme « une situation » : celle de la personne consultée pour apporter une connaissance présumée utile à la décision ou propre à éclairer une question. Dans cette perspective, chercher à comprendre la défiance, c’est analyser « ce qui fonctionne et dysfonctionne » dans les relations entre les experts et ceux qui les consultent : décideurs, journalistes et citoyens. D’où l’intérêt de commencer par recueillir leurs témoignages et leurs réflexions, objectif assigné au séminaire « Paroles d’experts, pour quoi faire ? » piloté entre mai 2017 et juillet 2018 à France Stratégie par Daniel Agacinski, Virginie Gimbert et Béligh Nabli.
D’où vient la défiance ?
Si la défiance envers l’expertise n’est pas un phénomène nouveau, « elle prend cependant une forme inédite » aujourd’hui, constate l’auteur. Pourquoi ?
S’il y a doute, c’est d’abord parce qu’il est possible de douter. L’augmentation tendancielle du niveau d’éducation de la population s’accompagne d’un développement de l’esprit critique. Instruits, les citoyens s’intéressent davantage aux débats publics... avec parfois une bonne dose de remise en cause. Un exemple parmi d’autres : la polémique autour du calcul de l’indice des prix à la consommation après le passage à l’euro.
Ensuite, le doute a pu être alimenté par un constat d’inefficacité : pourquoi les mesures préconisées par les experts, les économistes en particulier, ne tiennent-elles plus leur promesse (implicite) en termes de croissance ou de progrès social ? Plus contingents, les nombreux scandales sanitaires – sang contaminé, amiante, Levothyrox… – ont aussi entamé la confiance des Français, moins dans la science que dans ses usages et dans la capacité de l’État à prévenir les conflits d’intérêts. Des crises successives qui ont sans doute pavé la voie à la défiance vaccinale.
Enfin – en témoigne le phénomène fake news –, l’avènement des réseaux sociaux comme canal d’information signe une crise d’autorité. Celle des institutions et des médias traditionnels s’émousse tandis que s’institue sur le web une hiérarchie des contenus validée par un algorithme, nos « amis » et/ou la viralité d’une (supposée) information. Or, sur les 1,7 milliard d’abonnés Facebook, 44 % l’utilisent d’abord pour s’informer, selon le Pew Research Center. [...]" |
Catégories : |
S SCIENCES ET TECHNIQUES
|
Mots-clés : |
RISQUE Société Comportement et vie sociale Sécurité Insécurité SHS Programmes de sécurité publique Principe de précaution Évaluation du risque gestion du risque ANALYSE SCIENCES RECHERCHE INNOVATION CHERCHEUR AGRICULTURE BIOLOGIE ETHIQUE SOCIETE CIVILE expert expertise |
Index. décimale : |
S-40 Ethique - Politique de la science |
Résumé : |
Réflexion sur l'organisation de l'expertise scientique et la construction d'une nouvelle interface scientifiques-décideurs-citoyens. |
Note de contenu : |
Bibliogr. 4e de couv. : "Le principe de précaution a été proposé comme nouveau fil conducteur pour répondre au scepticisme développé depuis une vingtaine d'années par les citoyens et les scientifiques de plusieurs pays à l'égard de la valeur du modèle « standard » d'analyse des risques. Les problèmes rencontrés en appliquant ce principe à la gestion puis à l'évaluation des risques incitent à diversifier les outils de caractérisation de ces risques , en outre, face aux limites d'une communication conçue comme l'explication au public des avis des experts, la participation de la société civile et la prise en compte des approches « profanes » des risques semblent à même d'améliorer à la fois la qualité et l'acceptabilité de l'analyse du risque. L'application du principe de précaution a donc des conséquences non pas sur une seule, mais sur les trois phases de l'analyse du risque. Ainsi conduit-elle à proposer un modèle alternatif, dit « constructiviste », qu'il s'agit de mettre à l'épreuve concrètement." |
En ligne : |
https://www.strategie.gouv.fr/publications/expertise-democratie-faire-defiance |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=11648 |
L'analyse des risques : l'expert, le décideur et le citoyen ; une conférence-débat organisée par le groupe Sciences en questions, Paris, Ina P-G, 15 janvier 2001 [texte imprimé] / Bernard Chevassus-au-Louis (1949-...), Auteur ; Benoît Fauconneau, Préfacier, etc. . - Versailles (c/o Inra, RD 10, 78026) : Éditions Quae, 2007 . - 95 p. : ill. ; 19 x 12 cm. - ( Sciences en questions (Paris), ISSN 1269-8490) . ISBN : 978-2-7592-0034-4 : 8,50 € Voir aussi, en hyperlien, le rapport "Expertise et démocratie : faire avec la défiance" (PDF, 194 p.) / Daniel Agacinski, professeur agrégé de philosophie et chef de projet à France Stratégie : "Pour éviter qu’elle ne fragilise l’action publique, il faut apprendre à « faire avec » la défiance. Il s’agit de rendre l’expertise plus lisible et transparente, de rapprocher les cultures et surtout de répondre aux questions des citoyens, telles qu’ils se les posent.
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« Les citoyens de ce pays en ont marre des experts » affirmait Michael Gove, chef de file des Brexiters, en 2016, reprenant à son compte quelques-uns des reproches récurrents adressés aux experts. On entendrait toujours les mêmes dans les médias, ils seraient liés au pouvoir, industriel ou politique, et leurs chiffres ne diraient pas la réalité vécue. Dont acte. Le rapport de Daniel Agacinski, préparé à partir des enseignements du séminaire « Paroles d’experts, pour quoi faire ? », n’a pas pour objet de dénoncer ces critiques mais bien au contraire de comprendre « ce qui, dans la façon dont l’expertise est produite, mobilisée et diffusée, est de nature à produire de la défiance ». L’enjeu n’est pas mince : il s’agit d’imaginer des initiatives qui permettent, non pas d’abolir la défiance, mais de « faire avec » pour éviter qu’elle ne fragilise l’action publique.
Un expert, c’est quoi ?
Parce que l’action publique repose de plus en plus sur des considérations « techniques » qui nécessitent le recours à des « spécialistes », l’expert est devenu une figure omniprésente, y compris sur la scène médiatique. Or, il ne dispose ni de la légitimité du politique, ni de la liberté de parole de l’intellectuel ou de l’autorité du savant « pur ». Une position intermédiaire qui pourrait expliquer la défiance que lui témoignent les citoyens – au-delà du discrédit qui touche plus généralement la parole institutionnelle.
Pour qualifier cet entre-deux, Daniel Agacinski propose de ne pas considérer l’expertise comme un métier mais comme « une situation » : celle de la personne consultée pour apporter une connaissance présumée utile à la décision ou propre à éclairer une question. Dans cette perspective, chercher à comprendre la défiance, c’est analyser « ce qui fonctionne et dysfonctionne » dans les relations entre les experts et ceux qui les consultent : décideurs, journalistes et citoyens. D’où l’intérêt de commencer par recueillir leurs témoignages et leurs réflexions, objectif assigné au séminaire « Paroles d’experts, pour quoi faire ? » piloté entre mai 2017 et juillet 2018 à France Stratégie par Daniel Agacinski, Virginie Gimbert et Béligh Nabli.
D’où vient la défiance ?
Si la défiance envers l’expertise n’est pas un phénomène nouveau, « elle prend cependant une forme inédite » aujourd’hui, constate l’auteur. Pourquoi ?
S’il y a doute, c’est d’abord parce qu’il est possible de douter. L’augmentation tendancielle du niveau d’éducation de la population s’accompagne d’un développement de l’esprit critique. Instruits, les citoyens s’intéressent davantage aux débats publics... avec parfois une bonne dose de remise en cause. Un exemple parmi d’autres : la polémique autour du calcul de l’indice des prix à la consommation après le passage à l’euro.
Ensuite, le doute a pu être alimenté par un constat d’inefficacité : pourquoi les mesures préconisées par les experts, les économistes en particulier, ne tiennent-elles plus leur promesse (implicite) en termes de croissance ou de progrès social ? Plus contingents, les nombreux scandales sanitaires – sang contaminé, amiante, Levothyrox… – ont aussi entamé la confiance des Français, moins dans la science que dans ses usages et dans la capacité de l’État à prévenir les conflits d’intérêts. Des crises successives qui ont sans doute pavé la voie à la défiance vaccinale.
Enfin – en témoigne le phénomène fake news –, l’avènement des réseaux sociaux comme canal d’information signe une crise d’autorité. Celle des institutions et des médias traditionnels s’émousse tandis que s’institue sur le web une hiérarchie des contenus validée par un algorithme, nos « amis » et/ou la viralité d’une (supposée) information. Or, sur les 1,7 milliard d’abonnés Facebook, 44 % l’utilisent d’abord pour s’informer, selon le Pew Research Center. [...]" |  |