[article]
Titre : |
Ces villes qu'on dit moyennes |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Antoine Loubière, Auteur ; Jean-Michel Mestres, Auteur |
Année de publication : |
2016 |
Article en page(s) : |
40 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
VILLE MOYENNE |
Résumé : |
La revue Urbanisme consacre un dossier aux "villes moyennes" et sur le phénomène émergent des transformations de leur coeur de ville : commerces, habitat, activités économiques, requalification de bâtiments publics, circulation, etc. Zoom sur les conventions en cours et sur quelques exemples. |
Note de contenu : |
Hors des métropoles, point de salut ? » : c’est le titre en forme de question que nous avions d’abord envisagé pour ce dossier. Notre enquête et les points de vue des chercheurs sollicités nous amènent à nuancer grandement l’état des lieux. À récuser une nouvelle fois la représentation en vogue d’une France périphérique abandonnée par les pouvoirs publics.
Même l’ouvrage d’Olivier Razemon Comment la France a tué ses villes – l u a ttentivement p ar F rancis B eaucire – apparaît plus nuancé que son titre catastrophiste. Quant au supposé déclin des petites villes (entre 5 000 et 30 000 habitants), il apparaît en trompe-l’oeil, comme l’expliquent Francis Beaucire, Ludovic Chalonge et Xavier Desjardins. En réalité, le destin de ces villes dépend beaucoup de leur insertion ou non dans des régions économiquement en crise. Ainsi, Jean-Charles Édouard récuse la vision de petites villes auvergnates en perdition. Il montre au contraire leur capacité d’adaptation avec des stratégies différenciées. Dans un autre registre, Philippe Cuntigh, Grégoire Feyt, Maud Hirczak et Yoann Morin font apparaître la réalité d’une présence de l’enseignement supérieur et de la recherche dans des territoires de faible densité comme la vallée de la Drôme et le Sud Ardèche.
En fait, les problèmes des villes petites et moyennes se concentrent souvent dans leurs centres anciens touchés par une désaffection résidentielle et une déprise commerciale et dans leurs cités HLM paupérisées, comme l’analysent Samuel Balti et Fabrice Escaffre. L’autre dynamique négative qui les affecte est celle de la réorganisation parfois brutale des services publics d’État à laquelle ces villes ont dû faire face depuis plusieurs années. Thibault Courcelle, Ygal Fijakow et François Taulelle décrivent leurs capacités d’adaptation et d’innovation, qui restent cependant fragiles.
Dans notre dossier paru en 2011 « les villes moyennes contre-attaquent », Priscilla de Roo tirait les leçons de l’expérimentation « 20 villes moyennes témoins ». Depuis, les pouvoirs publics ont élargi la cible, se sont penchés sur les territoires ruraux et périurbains (rapport Bonnet), sur les centres-bourgs et la revitalisation des centres-villes.
Et voici que de plus en plus de villes dites moyennes s’attaquent à la transformation de leur coeur de ville : commerces, habitat, activités économiques, requalification des bâtiments publics, circulation. Il est révélateur que la Caisse des Dépôts ait décidé de les accompagner dans cette reconquête, soit qu’elles se soient déjà dotées d’une vision stratégique et de programmes d’actions, soit qu’elles aient au contraire besoin d’un appui pour les élaborer. D’ores et déjà, une soixantaine de conventions ont été signées ou sont en préparation. Ce dossier en présente des exemples dissemblables.
Celui de Cahors (20 000 habitants), ville touristique qui conforte son attractivité, tout en étant partie prenante avec d’autres agglomérations moyennes du Dialogue métropolitain de Toulouse, qui a déjà permis une première Biennale européenne du patrimoine urbain en novembre dernier.
Celui de Libourne (25 000 habitants) qui, après avoir longtemps tourné le dos à la métropole bordelaise voisine, fait aujourd’hui le pari du péri-métropolitain, concept inventé pour l’occasion. Comprenez qu’il s’agit de nouer des relations de complémentarité avec sa grande voisine tout en affirmant haut et fort son identité propre et en bâtissant un projet à partir de ses traits caractéristiques.
Autre exemple : celui de Montluçon (40 000 habitants) qui, à l’inverse, échappe à la sphère d’influence d’une métropole et veut jouer pleinement son rôle de pôle d’équilibre pour le territoire environnant. Qui est-elle allée chercher pour mettre au point son projet de développement urbain et son nouveau plan guide ? Joan Busquets, l’urbaniste barcelonais, qui se fait ici le défenseur des « villes moyennes » auxquelles il prête des qualités urbaines révélées par son travail à Montluçon. Selon lui, chaque ville moyenne doit retrouver le fil de son histoire et, à partir de cette connaissance, définir sa stratégie. Dans cette perspective, Montluçon apparaît comme un laboratoire.
Dans une fiction prospective, Stéphane Cordobes évoque l’abandon de l’objet territorial « ville moyenne » au profit de « lieux d’intensité urbaine intermédiaire », ceci dans le cadre d’une révolution intellectuelle plus globale. Acceptons-en l’augure |
En ligne : |
https://www.urbanisme.fr/ces-villes-qu-on-dit-moyennes/dossier-403 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=176259 |
in Revue Urbanisme / BU de Droit > 403 (Hiver 2016) . - 40 p.
[article] Ces villes qu'on dit moyennes [document électronique] / Antoine Loubière, Auteur ; Jean-Michel Mestres, Auteur . - 2016 . - 40 p. Langues : Français ( fre) in Revue Urbanisme / BU de Droit > 403 (Hiver 2016) . - 40 p.
Mots-clés : |
VILLE MOYENNE |
Résumé : |
La revue Urbanisme consacre un dossier aux "villes moyennes" et sur le phénomène émergent des transformations de leur coeur de ville : commerces, habitat, activités économiques, requalification de bâtiments publics, circulation, etc. Zoom sur les conventions en cours et sur quelques exemples. |
Note de contenu : |
Hors des métropoles, point de salut ? » : c’est le titre en forme de question que nous avions d’abord envisagé pour ce dossier. Notre enquête et les points de vue des chercheurs sollicités nous amènent à nuancer grandement l’état des lieux. À récuser une nouvelle fois la représentation en vogue d’une France périphérique abandonnée par les pouvoirs publics.
Même l’ouvrage d’Olivier Razemon Comment la France a tué ses villes – l u a ttentivement p ar F rancis B eaucire – apparaît plus nuancé que son titre catastrophiste. Quant au supposé déclin des petites villes (entre 5 000 et 30 000 habitants), il apparaît en trompe-l’oeil, comme l’expliquent Francis Beaucire, Ludovic Chalonge et Xavier Desjardins. En réalité, le destin de ces villes dépend beaucoup de leur insertion ou non dans des régions économiquement en crise. Ainsi, Jean-Charles Édouard récuse la vision de petites villes auvergnates en perdition. Il montre au contraire leur capacité d’adaptation avec des stratégies différenciées. Dans un autre registre, Philippe Cuntigh, Grégoire Feyt, Maud Hirczak et Yoann Morin font apparaître la réalité d’une présence de l’enseignement supérieur et de la recherche dans des territoires de faible densité comme la vallée de la Drôme et le Sud Ardèche.
En fait, les problèmes des villes petites et moyennes se concentrent souvent dans leurs centres anciens touchés par une désaffection résidentielle et une déprise commerciale et dans leurs cités HLM paupérisées, comme l’analysent Samuel Balti et Fabrice Escaffre. L’autre dynamique négative qui les affecte est celle de la réorganisation parfois brutale des services publics d’État à laquelle ces villes ont dû faire face depuis plusieurs années. Thibault Courcelle, Ygal Fijakow et François Taulelle décrivent leurs capacités d’adaptation et d’innovation, qui restent cependant fragiles.
Dans notre dossier paru en 2011 « les villes moyennes contre-attaquent », Priscilla de Roo tirait les leçons de l’expérimentation « 20 villes moyennes témoins ». Depuis, les pouvoirs publics ont élargi la cible, se sont penchés sur les territoires ruraux et périurbains (rapport Bonnet), sur les centres-bourgs et la revitalisation des centres-villes.
Et voici que de plus en plus de villes dites moyennes s’attaquent à la transformation de leur coeur de ville : commerces, habitat, activités économiques, requalification des bâtiments publics, circulation. Il est révélateur que la Caisse des Dépôts ait décidé de les accompagner dans cette reconquête, soit qu’elles se soient déjà dotées d’une vision stratégique et de programmes d’actions, soit qu’elles aient au contraire besoin d’un appui pour les élaborer. D’ores et déjà, une soixantaine de conventions ont été signées ou sont en préparation. Ce dossier en présente des exemples dissemblables.
Celui de Cahors (20 000 habitants), ville touristique qui conforte son attractivité, tout en étant partie prenante avec d’autres agglomérations moyennes du Dialogue métropolitain de Toulouse, qui a déjà permis une première Biennale européenne du patrimoine urbain en novembre dernier.
Celui de Libourne (25 000 habitants) qui, après avoir longtemps tourné le dos à la métropole bordelaise voisine, fait aujourd’hui le pari du péri-métropolitain, concept inventé pour l’occasion. Comprenez qu’il s’agit de nouer des relations de complémentarité avec sa grande voisine tout en affirmant haut et fort son identité propre et en bâtissant un projet à partir de ses traits caractéristiques.
Autre exemple : celui de Montluçon (40 000 habitants) qui, à l’inverse, échappe à la sphère d’influence d’une métropole et veut jouer pleinement son rôle de pôle d’équilibre pour le territoire environnant. Qui est-elle allée chercher pour mettre au point son projet de développement urbain et son nouveau plan guide ? Joan Busquets, l’urbaniste barcelonais, qui se fait ici le défenseur des « villes moyennes » auxquelles il prête des qualités urbaines révélées par son travail à Montluçon. Selon lui, chaque ville moyenne doit retrouver le fil de son histoire et, à partir de cette connaissance, définir sa stratégie. Dans cette perspective, Montluçon apparaît comme un laboratoire.
Dans une fiction prospective, Stéphane Cordobes évoque l’abandon de l’objet territorial « ville moyenne » au profit de « lieux d’intensité urbaine intermédiaire », ceci dans le cadre d’une révolution intellectuelle plus globale. Acceptons-en l’augure |
En ligne : |
https://www.urbanisme.fr/ces-villes-qu-on-dit-moyennes/dossier-403 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=176259 |
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