Titre : |
Rapport d’information de la mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs : rapport |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Michel Ménard (1961-...) , Auteur |
Mention d'édition : |
Assemblée national rapport N° 1236, 10 juillet 2013 |
Editeur : |
Paris : Assemblée nationale |
Année de publication : |
2013 |
Importance : |
172 p. |
Format : |
(PDF, 1630 Ko) |
Note générale : |
La commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a souhaité qu’une mission d’information fasse l’état des lieux de l’accueil collectif des mineurs (ACM) afin d’étudier l’opportunité d’instituer un volontariat de l’animation au profit des jeunes animateurs qui participent occasionnellement, pendant leurs vacances, à l’encadrement de ces accueils, qu’ils se tiennent dans des centres de vacances, de loisirs ou dans des campements. Les accueils concernés sont ceux définis par les articles L. 227-4 et R. 227-1 du code de l’action sociale et des familles. Ce sont les accueils collectifs de mineurs scolarisés qui ont un caractère éducatif et sont organisés pendant les vacances scolaires, les congés professionnels et les loisirs. La réglementation très stricte qui s’applique à ces accueils ne concerne pas toutes les activités auxquelles participent les jeunes en dehors de l’école et de leur famille mais seulement celles pratiquées dans certaines conditions, qui tiennent au nombre de mineurs accueillis, à la durée et à la fréquence des séjours et à leur hébergement la nuit. Ces conditions définissent trois catégories administratives : celles des séjours qui incluent l’hébergement de plus de 6 mineurs hors du domicile des parents ou des tuteurs, ne serait-ce que pour une nuit ; celles des accueils de loisirs sans hébergement (ALSH) qui rassemblent, au moins deux heures par jour, plus de treize jours par an, de 6 à 300 mineurs ; celles de séjours de scoutisme dès qu’ils rassemblent au moins 7 mineurs. Ces catégories administratives recouvrent en pratique trois formes d’accueil qui sont apparues successivement à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Les accueils avec hébergement de plus de trois nuits étaient appelés auparavant centres de vacances et, à l’origine, colonies de vacances puis plus simplement colos. Les camps scouts, apparus dans les années 1920 en France, bénéficient d’un régime juridique à part. Les accueils ou centres de loisirs, appelés autrefois patronages ou centres aérés, sont apparus plus tardivement encore. Ils se sont multipliés à partir des années 1970 et organisent depuis peu des hébergements courts d’une à quatre nuits, appelés mini-camps, pour de petits groupes de mineurs qu’ils accueillent à la journée le reste de l’année. Ces mini-camps sont considérés comme une activité accessoire de l’accueil de loisirs et non pas comme un court séjour de vacances sur place. Ces trois catégories d’accueils sont soumises à un régime de déclaration préalable et d’encadrement par des personnels brevetés diplômés ainsi qu’à de nombreuses normes réglementaires qui protègent la sécurité physique et morale des mineurs. La réglementation réserve un sort particulier aux accueils qui ont pour objet une activité réglementée, qu’elle soit sportive, linguistique, artistique ou culturelle ainsi qu’aux accueils de scoutisme. Les rencontres européennes de jeunes et les chantiers de jeunes sont déclarés et enregistrés séparément. L’organisation des accueils est encore très majoritairement associative et sans but lucratif. Elle dépend en premier lieu de l’âge des publics concernés, les moins de six ans relevant du régime de l’accueil de la petite enfance dans des lieux distincts, soumis au code de la santé publique et non pas à celui de l’action sociale. Alors que la réglementation rapproche progressivement le statut des accueils de loisirs sans hébergement et celui des séjours de vacances, les activités périscolaires et classes de découvertes restent soumises au régime juridique des établissements scolaires, distinct de celui des ACM, bien que leur organisation et leur encadrement présentent des analogies avec les accueils de mineurs et que leur fréquentation soit soumise aux mêmes évolutions. Parmi ces évolutions, le recul constant des départs de jeunes en séjours collectifs, remarqué depuis 1995, est devenu préoccupant au point que la commission des affaires culturelles crée une mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux ACM. La mission a entendu en auditions toutes les parties prenantes. Elle les a interrogés sur les causes possibles de la désaffection progressive dont pâtissent les accueils avec hébergement de plus d’une semaine par rapport aux accueils de loisirs ou de scoutisme dont la fréquentation progresse. Il est apparu, à l’issue des travaux, que cette désaffection coïncide avec une baisse du taux de départ en vacances des mineurs, inédite depuis les années 1960. Cette baisse se traduit par le repli des temps libres des jeunes, en particulier des jeunes urbains, sur leur vie de quartier et sur les activités proposées par leur commune, qui sont, elles, encore très soutenues par la branche famille de la sécurité sociale. Ce repli provoque une perte de la culture familiale des vacances, préoccupante pour la cohésion nationale. Ce repli ne concerne pas seulement les 3 millions de jeunes de 5 à 19 ans qualifiés d’immobiles parce qu’ils ne partent jamais en vacances mais également ceux qui partent moins, ou moins loin, des domiciles des parents. La mission a examiné les facteurs administratifs et sociologiques qui les écartent des séjours de vacances et surtout ceux de la hausse des prix, qui rendent ces séjours inabordables pour les enfants issus de familles modestes quand elles ne reçoivent d’aides ni de leur employeur, ni des caisses d’allocations familiales (CAF). La mission a relevé, face à cette désaffection, les bienfaits éducatifs propres aux séjours collectifs avec hébergement. Elle propose un plan d’action national et territorial pour contrecarrer cette désaffection, qui, d’une part, entraîne la fermeture des centres de vacances et affecte, d’autre part, l’économie touristique locale, en particulier en zone rurale ou de montagne. |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
colonie colonies Tourisme des jeunes / Youth, Tourisme social ACM accueil collectif de mineurs accueil de loisirs sans hébergement ALSH accueils camps mini-camps |
Résumé : |
Trop chères, désertées par les classes moyennes, les "colos" sont menacées. PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Concurrencées par des offres commerciales, trop chères pour les classes moyennes, les colonies de vacances connaissent une baisse continue de leur fréquentation et sont menacées, selon un rapport parlementaire qui appelle à un vaste plan national pour les relancer. Alors que trois millions de jeunes de 5 à 19 ans, soit 25% de cette classe d'âge, ne partent jamais en vacances, la mission parlementaire sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs" a constaté un "effondrement" de la fréquentation des colonies de vacances depuis 1995. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'État encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois pendant l'été. Après un fléchissement dans les années 70, elles sont redevenues à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs sont apparues, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995. Mais en 2011, le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5%, comparé à 14% en 1995. Les colonies de vacances sont organisées principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités, les comités d'entreprise n'étant plus qu'une centaine à le faire eux-mêmes. Parallèlement, les "mini-camps" de moins d'une semaine, dans le centre de loisirs de la commune ou dans un camp de scouts, ont connu une croissance rapide depuis le début des années 2000, sans toutefois compenser la désaffection pour les colonies, ni offrir les mêmes garanties de mixité sociale et dépaysement géographique. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Taxe sur l'hôtellerie de luxe. Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Les colonies de vacances sont donc aujourd'hui plutôt fréquentées par des enfants de milieux aisés, ou issus de familles aidées par un comité d'entreprise, une municipalité ou les services sociaux. Le rapport estime que la tendance est à la disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et d'aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne-t-il. Relevant les bienfaits des "colos" sur l'éducation de jeunes et le tourisme, il fait 21 propositions pour les "réinventer". La première est la création d'un "fonds national d'aide au départ en vacances collectives", qui serait financé par le rétablissement d'une taxe sur l'hôtellerie de luxe (une taxe de 2 à 6% rapporterait 100 à 200 millions d'euros). Cette proposition a suscité l'indignation de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), pour laquelle ce serait "un nouveau coup porté à l'attractivité de la France". Autres propositions: plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion, instauration d'un volontariat de l'animation (avec formation et indemnisation) pour l'encadrement occasionnel aux côtés des professionnels. Un rapport propose une taxe sur l'hôtellerie de luxe pour sauver les "colos". PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Un rapport parlementaire publié mercredi propose une série de mesures, parmi lesquelles une taxe sur l'hôtellerie de luxe, pour financer les colonies de vacances, menacées par une baisse constante de leur fréquentation et devenues trop chères pour les classes moyennes. Ce rapport d'information sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs", dont le rapporteur est le député PS de Loire-Atlantique Michel Ménard, constate une désaffection pour ces séjours organisés principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'Etat encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois de colonies d'été, souligne le rapport de la mission présidée par la députée UMP du Doubs Annie Genevard. Après un fléchissement dans les années 70, elles redeviennent à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs apparaissent, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995, avant un "effondrement". Le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5% en 2011, comparé à 14% en 1995. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée d'accueil en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Depuis 1995, la tendance qui se dessine semble annoncer une disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne le rapport, faisant 21 propositions pour "réinventer les colos": création d'un fonds national financé par une taxe sur l'hôtellerie de luxe, plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion .... |
Note de contenu : |
INTRODUCTION 5
I.- LES COLOS, UNE ACTIVITÉ ASSOCIATIVE MENACÉE 7
A. UNE BELLE IDÉE AFFAIBLIE PAR UNE DÉSAFFECTION RÉCENTE 7
1. Une activité associative d’abord libre puis encadrée par l’État 7
2. Un âge d’or des colos d’été sous l’égide de l’éducation nationale 11
3. Après l’âge d’or, les associations s’adaptent à la demande 14
4. Une fréquentation des colos en baisse constante depuis 1995 19
5. Les mini-camps tiennent lieu de centres de vacances 26
6. Des accueils différents selon l’âge des mineurs et les revenus des parents 30
B. LES CAUSES DE LA DÉSAFFECTION DES SÉJOURS DE VACANCES 35
1. Des séjours devenus trop chers pour les classes moyennes 35
2. Le retrait des comités d’entreprise, dernier soutien des colos 49
3. Des parents réticents à l’idée d’envoyer leurs enfants en colos 54
4. Une réglementation devenue défavorable aux colos 63
5. L’échec du contrat d’engagement éducatif 72
II.- DES SÉJOURS BÉNÉFIQUES QU’IL FAUT ENCOURAGER 83
A. DES BIENFAITS SUR L’ÉDUCATION DES JEUNES ET SUR LE TOURISME 83
1. Les colos, une forme d’éducation active 83
2. L’hébergement collectif, un vecteur d’émancipation 91
3. Un levier pour l’engagement des jeunes animateurs 98
4. Une plus-value réelle pour le tourisme rural 108
B. RÉINVENTER LES COLOS 114
1. Permettre à tous les enfants de partir en vacances 114
2. Reconquérir les classes moyennes pour retrouver une mixité sociale 117
3. Redonner à l’État un rôle actif d’incitateur au départ en colos 124
4. Maintenir des centres de vacances sur tous les territoires 129
5. Faire des colos un secteur phare de l’économie sociale et solidaire 133
6. Repenser le statut des animateurs 135
LISTE DES 21 PROPOSITIONS 139
TRAVAUX DE LA COMMISSION 143
CONTRIBUTION 163
ANNEXES 169
ANNEXE 1 : COMPOSITION DE LA MISSION D’INFORMATION 169
ANNEXE 2 : LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES 170 |
En ligne : |
http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1236.asp |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=152859 |
Rapport d’information de la mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs : rapport [document électronique] / Michel Ménard (1961-...)  , Auteur . - Assemblée national rapport N° 1236, 10 juillet 2013 . - Paris : Assemblée nationale, 2013 . - 172 p. ; (PDF, 1630 Ko). La commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a souhaité qu’une mission d’information fasse l’état des lieux de l’accueil collectif des mineurs (ACM) afin d’étudier l’opportunité d’instituer un volontariat de l’animation au profit des jeunes animateurs qui participent occasionnellement, pendant leurs vacances, à l’encadrement de ces accueils, qu’ils se tiennent dans des centres de vacances, de loisirs ou dans des campements. Les accueils concernés sont ceux définis par les articles L. 227-4 et R. 227-1 du code de l’action sociale et des familles. Ce sont les accueils collectifs de mineurs scolarisés qui ont un caractère éducatif et sont organisés pendant les vacances scolaires, les congés professionnels et les loisirs. La réglementation très stricte qui s’applique à ces accueils ne concerne pas toutes les activités auxquelles participent les jeunes en dehors de l’école et de leur famille mais seulement celles pratiquées dans certaines conditions, qui tiennent au nombre de mineurs accueillis, à la durée et à la fréquence des séjours et à leur hébergement la nuit. Ces conditions définissent trois catégories administratives : celles des séjours qui incluent l’hébergement de plus de 6 mineurs hors du domicile des parents ou des tuteurs, ne serait-ce que pour une nuit ; celles des accueils de loisirs sans hébergement (ALSH) qui rassemblent, au moins deux heures par jour, plus de treize jours par an, de 6 à 300 mineurs ; celles de séjours de scoutisme dès qu’ils rassemblent au moins 7 mineurs. Ces catégories administratives recouvrent en pratique trois formes d’accueil qui sont apparues successivement à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Les accueils avec hébergement de plus de trois nuits étaient appelés auparavant centres de vacances et, à l’origine, colonies de vacances puis plus simplement colos. Les camps scouts, apparus dans les années 1920 en France, bénéficient d’un régime juridique à part. Les accueils ou centres de loisirs, appelés autrefois patronages ou centres aérés, sont apparus plus tardivement encore. Ils se sont multipliés à partir des années 1970 et organisent depuis peu des hébergements courts d’une à quatre nuits, appelés mini-camps, pour de petits groupes de mineurs qu’ils accueillent à la journée le reste de l’année. Ces mini-camps sont considérés comme une activité accessoire de l’accueil de loisirs et non pas comme un court séjour de vacances sur place. Ces trois catégories d’accueils sont soumises à un régime de déclaration préalable et d’encadrement par des personnels brevetés diplômés ainsi qu’à de nombreuses normes réglementaires qui protègent la sécurité physique et morale des mineurs. La réglementation réserve un sort particulier aux accueils qui ont pour objet une activité réglementée, qu’elle soit sportive, linguistique, artistique ou culturelle ainsi qu’aux accueils de scoutisme. Les rencontres européennes de jeunes et les chantiers de jeunes sont déclarés et enregistrés séparément. L’organisation des accueils est encore très majoritairement associative et sans but lucratif. Elle dépend en premier lieu de l’âge des publics concernés, les moins de six ans relevant du régime de l’accueil de la petite enfance dans des lieux distincts, soumis au code de la santé publique et non pas à celui de l’action sociale. Alors que la réglementation rapproche progressivement le statut des accueils de loisirs sans hébergement et celui des séjours de vacances, les activités périscolaires et classes de découvertes restent soumises au régime juridique des établissements scolaires, distinct de celui des ACM, bien que leur organisation et leur encadrement présentent des analogies avec les accueils de mineurs et que leur fréquentation soit soumise aux mêmes évolutions. Parmi ces évolutions, le recul constant des départs de jeunes en séjours collectifs, remarqué depuis 1995, est devenu préoccupant au point que la commission des affaires culturelles crée une mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux ACM. La mission a entendu en auditions toutes les parties prenantes. Elle les a interrogés sur les causes possibles de la désaffection progressive dont pâtissent les accueils avec hébergement de plus d’une semaine par rapport aux accueils de loisirs ou de scoutisme dont la fréquentation progresse. Il est apparu, à l’issue des travaux, que cette désaffection coïncide avec une baisse du taux de départ en vacances des mineurs, inédite depuis les années 1960. Cette baisse se traduit par le repli des temps libres des jeunes, en particulier des jeunes urbains, sur leur vie de quartier et sur les activités proposées par leur commune, qui sont, elles, encore très soutenues par la branche famille de la sécurité sociale. Ce repli provoque une perte de la culture familiale des vacances, préoccupante pour la cohésion nationale. Ce repli ne concerne pas seulement les 3 millions de jeunes de 5 à 19 ans qualifiés d’immobiles parce qu’ils ne partent jamais en vacances mais également ceux qui partent moins, ou moins loin, des domiciles des parents. La mission a examiné les facteurs administratifs et sociologiques qui les écartent des séjours de vacances et surtout ceux de la hausse des prix, qui rendent ces séjours inabordables pour les enfants issus de familles modestes quand elles ne reçoivent d’aides ni de leur employeur, ni des caisses d’allocations familiales (CAF). La mission a relevé, face à cette désaffection, les bienfaits éducatifs propres aux séjours collectifs avec hébergement. Elle propose un plan d’action national et territorial pour contrecarrer cette désaffection, qui, d’une part, entraîne la fermeture des centres de vacances et affecte, d’autre part, l’économie touristique locale, en particulier en zone rurale ou de montagne. Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
colonie colonies Tourisme des jeunes / Youth, Tourisme social ACM accueil collectif de mineurs accueil de loisirs sans hébergement ALSH accueils camps mini-camps |
Résumé : |
Trop chères, désertées par les classes moyennes, les "colos" sont menacées. PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Concurrencées par des offres commerciales, trop chères pour les classes moyennes, les colonies de vacances connaissent une baisse continue de leur fréquentation et sont menacées, selon un rapport parlementaire qui appelle à un vaste plan national pour les relancer. Alors que trois millions de jeunes de 5 à 19 ans, soit 25% de cette classe d'âge, ne partent jamais en vacances, la mission parlementaire sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs" a constaté un "effondrement" de la fréquentation des colonies de vacances depuis 1995. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'État encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois pendant l'été. Après un fléchissement dans les années 70, elles sont redevenues à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs sont apparues, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995. Mais en 2011, le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5%, comparé à 14% en 1995. Les colonies de vacances sont organisées principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités, les comités d'entreprise n'étant plus qu'une centaine à le faire eux-mêmes. Parallèlement, les "mini-camps" de moins d'une semaine, dans le centre de loisirs de la commune ou dans un camp de scouts, ont connu une croissance rapide depuis le début des années 2000, sans toutefois compenser la désaffection pour les colonies, ni offrir les mêmes garanties de mixité sociale et dépaysement géographique. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Taxe sur l'hôtellerie de luxe. Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Les colonies de vacances sont donc aujourd'hui plutôt fréquentées par des enfants de milieux aisés, ou issus de familles aidées par un comité d'entreprise, une municipalité ou les services sociaux. Le rapport estime que la tendance est à la disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et d'aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne-t-il. Relevant les bienfaits des "colos" sur l'éducation de jeunes et le tourisme, il fait 21 propositions pour les "réinventer". La première est la création d'un "fonds national d'aide au départ en vacances collectives", qui serait financé par le rétablissement d'une taxe sur l'hôtellerie de luxe (une taxe de 2 à 6% rapporterait 100 à 200 millions d'euros). Cette proposition a suscité l'indignation de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), pour laquelle ce serait "un nouveau coup porté à l'attractivité de la France". Autres propositions: plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion, instauration d'un volontariat de l'animation (avec formation et indemnisation) pour l'encadrement occasionnel aux côtés des professionnels. Un rapport propose une taxe sur l'hôtellerie de luxe pour sauver les "colos". PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Un rapport parlementaire publié mercredi propose une série de mesures, parmi lesquelles une taxe sur l'hôtellerie de luxe, pour financer les colonies de vacances, menacées par une baisse constante de leur fréquentation et devenues trop chères pour les classes moyennes. Ce rapport d'information sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs", dont le rapporteur est le député PS de Loire-Atlantique Michel Ménard, constate une désaffection pour ces séjours organisés principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'Etat encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois de colonies d'été, souligne le rapport de la mission présidée par la députée UMP du Doubs Annie Genevard. Après un fléchissement dans les années 70, elles redeviennent à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs apparaissent, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995, avant un "effondrement". Le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5% en 2011, comparé à 14% en 1995. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée d'accueil en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Depuis 1995, la tendance qui se dessine semble annoncer une disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne le rapport, faisant 21 propositions pour "réinventer les colos": création d'un fonds national financé par une taxe sur l'hôtellerie de luxe, plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion .... |
Note de contenu : |
INTRODUCTION 5
I.- LES COLOS, UNE ACTIVITÉ ASSOCIATIVE MENACÉE 7
A. UNE BELLE IDÉE AFFAIBLIE PAR UNE DÉSAFFECTION RÉCENTE 7
1. Une activité associative d’abord libre puis encadrée par l’État 7
2. Un âge d’or des colos d’été sous l’égide de l’éducation nationale 11
3. Après l’âge d’or, les associations s’adaptent à la demande 14
4. Une fréquentation des colos en baisse constante depuis 1995 19
5. Les mini-camps tiennent lieu de centres de vacances 26
6. Des accueils différents selon l’âge des mineurs et les revenus des parents 30
B. LES CAUSES DE LA DÉSAFFECTION DES SÉJOURS DE VACANCES 35
1. Des séjours devenus trop chers pour les classes moyennes 35
2. Le retrait des comités d’entreprise, dernier soutien des colos 49
3. Des parents réticents à l’idée d’envoyer leurs enfants en colos 54
4. Une réglementation devenue défavorable aux colos 63
5. L’échec du contrat d’engagement éducatif 72
II.- DES SÉJOURS BÉNÉFIQUES QU’IL FAUT ENCOURAGER 83
A. DES BIENFAITS SUR L’ÉDUCATION DES JEUNES ET SUR LE TOURISME 83
1. Les colos, une forme d’éducation active 83
2. L’hébergement collectif, un vecteur d’émancipation 91
3. Un levier pour l’engagement des jeunes animateurs 98
4. Une plus-value réelle pour le tourisme rural 108
B. RÉINVENTER LES COLOS 114
1. Permettre à tous les enfants de partir en vacances 114
2. Reconquérir les classes moyennes pour retrouver une mixité sociale 117
3. Redonner à l’État un rôle actif d’incitateur au départ en colos 124
4. Maintenir des centres de vacances sur tous les territoires 129
5. Faire des colos un secteur phare de l’économie sociale et solidaire 133
6. Repenser le statut des animateurs 135
LISTE DES 21 PROPOSITIONS 139
TRAVAUX DE LA COMMISSION 143
CONTRIBUTION 163
ANNEXES 169
ANNEXE 1 : COMPOSITION DE LA MISSION D’INFORMATION 169
ANNEXE 2 : LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES 170 |
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