[article]
Titre : |
Que veut le travail social ? [Dossier] |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Isabelle Boisard, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Cristina de Robertis (1943-...) , Directeur de publication, rédacteur en chef ; Joran Le Gall, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Emmanuel Jovelin (1956-...) ; Saül KARSZ ; Michel Chauvière (1946-...) ; Antoine Guillet ; François-Xavier Duveau ; Yves Faucoup ; Jonathan Louli ; Karima GACEM ; Julie Huvelin ; Lauluca ; Ingrid Dromard ; Anneliese Vernaz ; Sylvie KOWALCZUK |
Année de publication : |
2022 |
Article en page(s) : |
p. 12-110 |
Note générale : |
Éditorial
Les injonctions fusent autour du travail social. Apparu sous la forme que nous lui connaissons au début du XXe siècle, il se rêve depuis sa naissance au service d’une amélioration du sort des humains sur la terre et de l’organisation d’une vie sociale où chacun trouverait sa place. Le travail social définit ses cadres d’action en conjuguant la bienveillance, le respect et la promotion de l’autonomie des personnes accompagnées à une farouche volonté de se tenir aux côtés des victimes ou de militer en faveur d’une plus juste répartition des richesses. Il revendique une légitimité venue de ses pratiques de terrain. Il se rêve en vaisseau progressiste et laïque qui tiendrait en toute circonstance le cap de la pensée humaniste.
Belle constance que certains taxent parfois d’entêtement. Car autour de lui s’agitent les intentions d’une multitude de prescripteurs. Ceux qui sont venus du champ politique et administratif se drapent dans leurs fonctions régaliennes pour exiger obéissance et discipline républicaine. D’autres, surgis du champ économique et entrepreneurial, lui enjoignent de réviser ses vieilles exigences au nom de la nécessaire frugalité des temps de crise. D’autres encore, issus de générosités condescendantes, lui demandent de plier devant leurs logiques caritatives en échange de malheureux subsides. La liste pourrait s’allonger (aux champs thérapeutique, sécuritaire ou judiciaire par exemple…) car tout le monde s’autorise un avis sur le travail social sans l’identifier comme un domaine de pensée autonome qui nécessiterait davantage de compétences que les qualités humaines que chacun s’attribue. Dans ce tourment de discours, le travail social peine à conserver la pleine conscience de lui‑même.
Au printemps 1972, la revue Esprit lui consacrait un numéro historique qui interrogeait sa raison d’être. Elle le mettait en garde contre la fonction de régulateur social vers laquelle il glissait silencieusement. Le numéro fit grand bruit. Son effet électrochoc reste dans les mémoires. Il permit au travail social de poursuivre sa route, habité d’une meilleure connaissance des tentatives d’instrumentalisation dont il fait l’objet.
Dans ce numéro, La Revue française de service social a choisi d’explorer deux axes principaux. Une première partie propose une analyse critique de l’existant, en interrogeant le regard que le travail social pose sur le chemin parcouru au cours du demi‑siècle écoulé et s’il en a terminé avec le contrôle social. Elle aborde ensuite les crispations sociétales autour desquelles notre secteur se mobilise aujourd’hui. Enfin, elle fait émerger les contradictions auxquelles nous sommes confrontés, notamment celles relatives aux impératifs d’une idéologie ultralibérale dominante en Europe. La seconde partie explore les rêves d’un travail social précurseur et se demande comment le travail social de demain façonnera la société, ses objectifs contemporains, ses aspirations, ses désirs ou encore ses ambitions. Elle met en avant les stratégies de contournement et d’innovation ainsi que les pratiques d’avant‑garde en posant l’hypothèse d’un travail social qui pourrait être radical en élucidant ses utopies et ses dystopies. En somme, le tableau d’un travail social idéal.
Isabelle Boisard, Cristina De Robertis et Joran Le Gall |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Action sociale Travailleurs sociaux -- Pratique Sociologie > Société > Comportement social > Discrimination > Xénophobie ANALYSE DE PRATIQUES CHANGEMENT > CHANGEMENT SOCIAL ECONOMIE > ETAT PROVIDENCE RACISME TRAVAIL SOCIAL INTERVENTION SOCIALE PROFESSION SOCIALE > ASSISTANT SOCIAL[Thesaurus Rockefeller] USAGER |
Résumé : |
"Au printemps 1972, la revue Esprit consacrait un numéro historique au travail social et interrogeait sa raison d’être. Le numéro fit grand bruit, son effet électrochoc reste dans les mémoires. Le travail social a poursuivi sa route, habité d’une meilleure connaissance des tentatives d’instrumentalisation dont il fait l’objet.
Cinquante années après, où en est le travail social ? Les injonctions fusent. Autour de lui s’agitent les intentions d’une multitude de prescripteurs. Ceux qui sont venus du champ politique et administratif se drapent dans leurs fonctions régaliennes pour exiger obéissance et discipline républicaine. D’autres, surgis du champ économique et entrepreneurial, lui enjoignent de réviser ses vieilles exigences au nom de la nécessaire frugalité des temps de crise. La liste pourrait s’allonger car tout le monde s’autorise un avis sur le travail social.
Mais aujourd’hui, que veut le travail social ? C’est cette question qu’aborde ce numéro de la RFSS, manière de comprendre où nous en sommes, d’affirmer qui nous sommes et ce que nous voulons.
La première partie propose une analyse critique sur l’existant en interrogeant le regard que le travail social pose sur le chemin parcouru au cours du demi-siècle écoulé. Elle examine les crispations sociétales autour desquelles notre secteur se mobilise aujourd’hui et au prix de quelles contradictions.
La seconde partie explore les rêves d’un travail social précurseur et se demande comment il pourra, demain, façonner la société, quels sont ses objectifs actuels, ses aspirations, ses désirs ou encore ses ambitions. En somme, le tableau d’un travail social idéal." |
Note de contenu : |
Sommaire
Partie 1. Analyser les métamorphoses du travail social - Crise de l’État social, mondialisation et travail social (E. Jovelin) / Bien définir pour mieux pratiquer (S. Karsz) / Vie, déclin et rebonds du travail social - Suggestions d’analyses (M. Chauvière) / L’action sociale disciplinaire : repérer, évaluer, prendre en charge (A. Guillet) / Le travail social face à l’extrême droite (Fr.-X. Duveau) / Affirmer notre solidarité (Y. Faucoup) / Résister à l’industrialisation ? Vers une approche radicale du travail social (J. Louli)
Partie 2. Rêver un travail social précurseur - Pour un travail social humaniste, émancipateur et politique - Avec et pour les personnes accompagnées (K. Gacem) / Le travail social en panne de sens - Le collectif au secours du singulier ? (J. Huvelin) / Projections sur l’avenir du travail social (Lauluca) / Le travail social : qu’en est-il aujourd’hui ? (I. Dromard, A. Vernaz) / Rêver un travail social précurseur… Travail social, perspectives, formation, représentation, résistance (S. Kowalczuk) / Pourquoi est-ce que je me mobilise le 1er février 2022 et qu’est-ce que je souhaite voir évoluer ? (J. Le Gall) |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=283183 |
in La Revue française de service social, RFSS / ITS et Gallica > 285 (juin 2022) . - p. 12-110
[article] Que veut le travail social ? [Dossier] [texte imprimé] / Isabelle Boisard, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Cristina de Robertis (1943-...)  , Directeur de publication, rédacteur en chef ; Joran Le Gall, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Emmanuel Jovelin (1956-...)  ; Saül KARSZ ; Michel Chauvière (1946-...)  ; Antoine Guillet ; François-Xavier Duveau ; Yves Faucoup ; Jonathan Louli  ; Karima GACEM ; Julie Huvelin ; Lauluca ; Ingrid Dromard ; Anneliese Vernaz ; Sylvie KOWALCZUK . - 2022 . - p. 12-110. Éditorial
Les injonctions fusent autour du travail social. Apparu sous la forme que nous lui connaissons au début du XXe siècle, il se rêve depuis sa naissance au service d’une amélioration du sort des humains sur la terre et de l’organisation d’une vie sociale où chacun trouverait sa place. Le travail social définit ses cadres d’action en conjuguant la bienveillance, le respect et la promotion de l’autonomie des personnes accompagnées à une farouche volonté de se tenir aux côtés des victimes ou de militer en faveur d’une plus juste répartition des richesses. Il revendique une légitimité venue de ses pratiques de terrain. Il se rêve en vaisseau progressiste et laïque qui tiendrait en toute circonstance le cap de la pensée humaniste.
Belle constance que certains taxent parfois d’entêtement. Car autour de lui s’agitent les intentions d’une multitude de prescripteurs. Ceux qui sont venus du champ politique et administratif se drapent dans leurs fonctions régaliennes pour exiger obéissance et discipline républicaine. D’autres, surgis du champ économique et entrepreneurial, lui enjoignent de réviser ses vieilles exigences au nom de la nécessaire frugalité des temps de crise. D’autres encore, issus de générosités condescendantes, lui demandent de plier devant leurs logiques caritatives en échange de malheureux subsides. La liste pourrait s’allonger (aux champs thérapeutique, sécuritaire ou judiciaire par exemple…) car tout le monde s’autorise un avis sur le travail social sans l’identifier comme un domaine de pensée autonome qui nécessiterait davantage de compétences que les qualités humaines que chacun s’attribue. Dans ce tourment de discours, le travail social peine à conserver la pleine conscience de lui‑même.
Au printemps 1972, la revue Esprit lui consacrait un numéro historique qui interrogeait sa raison d’être. Elle le mettait en garde contre la fonction de régulateur social vers laquelle il glissait silencieusement. Le numéro fit grand bruit. Son effet électrochoc reste dans les mémoires. Il permit au travail social de poursuivre sa route, habité d’une meilleure connaissance des tentatives d’instrumentalisation dont il fait l’objet.
Dans ce numéro, La Revue française de service social a choisi d’explorer deux axes principaux. Une première partie propose une analyse critique de l’existant, en interrogeant le regard que le travail social pose sur le chemin parcouru au cours du demi‑siècle écoulé et s’il en a terminé avec le contrôle social. Elle aborde ensuite les crispations sociétales autour desquelles notre secteur se mobilise aujourd’hui. Enfin, elle fait émerger les contradictions auxquelles nous sommes confrontés, notamment celles relatives aux impératifs d’une idéologie ultralibérale dominante en Europe. La seconde partie explore les rêves d’un travail social précurseur et se demande comment le travail social de demain façonnera la société, ses objectifs contemporains, ses aspirations, ses désirs ou encore ses ambitions. Elle met en avant les stratégies de contournement et d’innovation ainsi que les pratiques d’avant‑garde en posant l’hypothèse d’un travail social qui pourrait être radical en élucidant ses utopies et ses dystopies. En somme, le tableau d’un travail social idéal.
Isabelle Boisard, Cristina De Robertis et Joran Le Gall Langues : Français ( fre) in La Revue française de service social, RFSS / ITS et Gallica > 285 (juin 2022) . - p. 12-110
Mots-clés : |
Action sociale Travailleurs sociaux -- Pratique Sociologie > Société > Comportement social > Discrimination > Xénophobie ANALYSE DE PRATIQUES CHANGEMENT > CHANGEMENT SOCIAL ECONOMIE > ETAT PROVIDENCE RACISME TRAVAIL SOCIAL INTERVENTION SOCIALE PROFESSION SOCIALE > ASSISTANT SOCIAL[Thesaurus Rockefeller] USAGER |
Résumé : |
"Au printemps 1972, la revue Esprit consacrait un numéro historique au travail social et interrogeait sa raison d’être. Le numéro fit grand bruit, son effet électrochoc reste dans les mémoires. Le travail social a poursuivi sa route, habité d’une meilleure connaissance des tentatives d’instrumentalisation dont il fait l’objet.
Cinquante années après, où en est le travail social ? Les injonctions fusent. Autour de lui s’agitent les intentions d’une multitude de prescripteurs. Ceux qui sont venus du champ politique et administratif se drapent dans leurs fonctions régaliennes pour exiger obéissance et discipline républicaine. D’autres, surgis du champ économique et entrepreneurial, lui enjoignent de réviser ses vieilles exigences au nom de la nécessaire frugalité des temps de crise. La liste pourrait s’allonger car tout le monde s’autorise un avis sur le travail social.
Mais aujourd’hui, que veut le travail social ? C’est cette question qu’aborde ce numéro de la RFSS, manière de comprendre où nous en sommes, d’affirmer qui nous sommes et ce que nous voulons.
La première partie propose une analyse critique sur l’existant en interrogeant le regard que le travail social pose sur le chemin parcouru au cours du demi-siècle écoulé. Elle examine les crispations sociétales autour desquelles notre secteur se mobilise aujourd’hui et au prix de quelles contradictions.
La seconde partie explore les rêves d’un travail social précurseur et se demande comment il pourra, demain, façonner la société, quels sont ses objectifs actuels, ses aspirations, ses désirs ou encore ses ambitions. En somme, le tableau d’un travail social idéal." |
Note de contenu : |
Sommaire
Partie 1. Analyser les métamorphoses du travail social - Crise de l’État social, mondialisation et travail social (E. Jovelin) / Bien définir pour mieux pratiquer (S. Karsz) / Vie, déclin et rebonds du travail social - Suggestions d’analyses (M. Chauvière) / L’action sociale disciplinaire : repérer, évaluer, prendre en charge (A. Guillet) / Le travail social face à l’extrême droite (Fr.-X. Duveau) / Affirmer notre solidarité (Y. Faucoup) / Résister à l’industrialisation ? Vers une approche radicale du travail social (J. Louli)
Partie 2. Rêver un travail social précurseur - Pour un travail social humaniste, émancipateur et politique - Avec et pour les personnes accompagnées (K. Gacem) / Le travail social en panne de sens - Le collectif au secours du singulier ? (J. Huvelin) / Projections sur l’avenir du travail social (Lauluca) / Le travail social : qu’en est-il aujourd’hui ? (I. Dromard, A. Vernaz) / Rêver un travail social précurseur… Travail social, perspectives, formation, représentation, résistance (S. Kowalczuk) / Pourquoi est-ce que je me mobilise le 1er février 2022 et qu’est-ce que je souhaite voir évoluer ? (J. Le Gall) |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=283183 |
|