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Rapport d’information de la mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs : rapport / Michel Ménard
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Titre : Rapport d’information de la mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs : rapport Type de document : document électronique Auteurs : Michel Ménard (1961-...), Auteur Mention d'édition : Assemblée national rapport N° 1236, 10 juillet 2013 Editeur : Paris : Assemblée nationale Année de publication : 2013 Importance : 172 p. Format : (PDF, 1630 Ko) Note générale : La commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a souhaité qu’une mission d’information fasse l’état des lieux de l’accueil collectif des mineurs (ACM) afin d’étudier l’opportunité d’instituer un volontariat de l’animation au profit des jeunes animateurs qui participent occasionnellement, pendant leurs vacances, à l’encadrement de ces accueils, qu’ils se tiennent dans des centres de vacances, de loisirs ou dans des campements. Les accueils concernés sont ceux définis par les articles L. 227-4 et R. 227-1 du code de l’action sociale et des familles. Ce sont les accueils collectifs de mineurs scolarisés qui ont un caractère éducatif et sont organisés pendant les vacances scolaires, les congés professionnels et les loisirs. La réglementation très stricte qui s’applique à ces accueils ne concerne pas toutes les activités auxquelles participent les jeunes en dehors de l’école et de leur famille mais seulement celles pratiquées dans certaines conditions, qui tiennent au nombre de mineurs accueillis, à la durée et à la fréquence des séjours et à leur hébergement la nuit. Ces conditions définissent trois catégories administratives : celles des séjours qui incluent l’hébergement de plus de 6 mineurs hors du domicile des parents ou des tuteurs, ne serait-ce que pour une nuit ; celles des accueils de loisirs sans hébergement (ALSH) qui rassemblent, au moins deux heures par jour, plus de treize jours par an, de 6 à 300 mineurs ; celles de séjours de scoutisme dès qu’ils rassemblent au moins 7 mineurs. Ces catégories administratives recouvrent en pratique trois formes d’accueil qui sont apparues successivement à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Les accueils avec hébergement de plus de trois nuits étaient appelés auparavant centres de vacances et, à l’origine, colonies de vacances puis plus simplement colos. Les camps scouts, apparus dans les années 1920 en France, bénéficient d’un régime juridique à part. Les accueils ou centres de loisirs, appelés autrefois patronages ou centres aérés, sont apparus plus tardivement encore. Ils se sont multipliés à partir des années 1970 et organisent depuis peu des hébergements courts d’une à quatre nuits, appelés mini-camps, pour de petits groupes de mineurs qu’ils accueillent à la journée le reste de l’année. Ces mini-camps sont considérés comme une activité accessoire de l’accueil de loisirs et non pas comme un court séjour de vacances sur place. Ces trois catégories d’accueils sont soumises à un régime de déclaration préalable et d’encadrement par des personnels brevetés diplômés ainsi qu’à de nombreuses normes réglementaires qui protègent la sécurité physique et morale des mineurs. La réglementation réserve un sort particulier aux accueils qui ont pour objet une activité réglementée, qu’elle soit sportive, linguistique, artistique ou culturelle ainsi qu’aux accueils de scoutisme. Les rencontres européennes de jeunes et les chantiers de jeunes sont déclarés et enregistrés séparément. L’organisation des accueils est encore très majoritairement associative et sans but lucratif. Elle dépend en premier lieu de l’âge des publics concernés, les moins de six ans relevant du régime de l’accueil de la petite enfance dans des lieux distincts, soumis au code de la santé publique et non pas à celui de l’action sociale. Alors que la réglementation rapproche progressivement le statut des accueils de loisirs sans hébergement et celui des séjours de vacances, les activités périscolaires et classes de découvertes restent soumises au régime juridique des établissements scolaires, distinct de celui des ACM, bien que leur organisation et leur encadrement présentent des analogies avec les accueils de mineurs et que leur fréquentation soit soumise aux mêmes évolutions. Parmi ces évolutions, le recul constant des départs de jeunes en séjours collectifs, remarqué depuis 1995, est devenu préoccupant au point que la commission des affaires culturelles crée une mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux ACM. La mission a entendu en auditions toutes les parties prenantes. Elle les a interrogés sur les causes possibles de la désaffection progressive dont pâtissent les accueils avec hébergement de plus d’une semaine par rapport aux accueils de loisirs ou de scoutisme dont la fréquentation progresse. Il est apparu, à l’issue des travaux, que cette désaffection coïncide avec une baisse du taux de départ en vacances des mineurs, inédite depuis les années 1960. Cette baisse se traduit par le repli des temps libres des jeunes, en particulier des jeunes urbains, sur leur vie de quartier et sur les activités proposées par leur commune, qui sont, elles, encore très soutenues par la branche famille de la sécurité sociale. Ce repli provoque une perte de la culture familiale des vacances, préoccupante pour la cohésion nationale. Ce repli ne concerne pas seulement les 3 millions de jeunes de 5 à 19 ans qualifiés d’immobiles parce qu’ils ne partent jamais en vacances mais également ceux qui partent moins, ou moins loin, des domiciles des parents. La mission a examiné les facteurs administratifs et sociologiques qui les écartent des séjours de vacances et surtout ceux de la hausse des prix, qui rendent ces séjours inabordables pour les enfants issus de familles modestes quand elles ne reçoivent d’aides ni de leur employeur, ni des caisses d’allocations familiales (CAF). La mission a relevé, face à cette désaffection, les bienfaits éducatifs propres aux séjours collectifs avec hébergement. Elle propose un plan d’action national et territorial pour contrecarrer cette désaffection, qui, d’une part, entraîne la fermeture des centres de vacances et affecte, d’autre part, l’économie touristique locale, en particulier en zone rurale ou de montagne. Langues : Français (fre) Mots-clés : colonie colonies Tourisme des jeunes / Youth, Tourisme social ACM accueil collectif de mineurs accueil de loisirs sans hébergement ALSH accueils camps mini-camps Résumé : Trop chères, désertées par les classes moyennes, les "colos" sont menacées. PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Concurrencées par des offres commerciales, trop chères pour les classes moyennes, les colonies de vacances connaissent une baisse continue de leur fréquentation et sont menacées, selon un rapport parlementaire qui appelle à un vaste plan national pour les relancer. Alors que trois millions de jeunes de 5 à 19 ans, soit 25% de cette classe d'âge, ne partent jamais en vacances, la mission parlementaire sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs" a constaté un "effondrement" de la fréquentation des colonies de vacances depuis 1995. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'État encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois pendant l'été. Après un fléchissement dans les années 70, elles sont redevenues à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs sont apparues, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995. Mais en 2011, le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5%, comparé à 14% en 1995. Les colonies de vacances sont organisées principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités, les comités d'entreprise n'étant plus qu'une centaine à le faire eux-mêmes. Parallèlement, les "mini-camps" de moins d'une semaine, dans le centre de loisirs de la commune ou dans un camp de scouts, ont connu une croissance rapide depuis le début des années 2000, sans toutefois compenser la désaffection pour les colonies, ni offrir les mêmes garanties de mixité sociale et dépaysement géographique. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Taxe sur l'hôtellerie de luxe. Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Les colonies de vacances sont donc aujourd'hui plutôt fréquentées par des enfants de milieux aisés, ou issus de familles aidées par un comité d'entreprise, une municipalité ou les services sociaux. Le rapport estime que la tendance est à la disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et d'aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne-t-il. Relevant les bienfaits des "colos" sur l'éducation de jeunes et le tourisme, il fait 21 propositions pour les "réinventer". La première est la création d'un "fonds national d'aide au départ en vacances collectives", qui serait financé par le rétablissement d'une taxe sur l'hôtellerie de luxe (une taxe de 2 à 6% rapporterait 100 à 200 millions d'euros). Cette proposition a suscité l'indignation de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), pour laquelle ce serait "un nouveau coup porté à l'attractivité de la France". Autres propositions: plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion, instauration d'un volontariat de l'animation (avec formation et indemnisation) pour l'encadrement occasionnel aux côtés des professionnels. Un rapport propose une taxe sur l'hôtellerie de luxe pour sauver les "colos". PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Un rapport parlementaire publié mercredi propose une série de mesures, parmi lesquelles une taxe sur l'hôtellerie de luxe, pour financer les colonies de vacances, menacées par une baisse constante de leur fréquentation et devenues trop chères pour les classes moyennes. Ce rapport d'information sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs", dont le rapporteur est le député PS de Loire-Atlantique Michel Ménard, constate une désaffection pour ces séjours organisés principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'Etat encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois de colonies d'été, souligne le rapport de la mission présidée par la députée UMP du Doubs Annie Genevard. Après un fléchissement dans les années 70, elles redeviennent à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs apparaissent, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995, avant un "effondrement". Le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5% en 2011, comparé à 14% en 1995. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée d'accueil en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Depuis 1995, la tendance qui se dessine semble annoncer une disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne le rapport, faisant 21 propositions pour "réinventer les colos": création d'un fonds national financé par une taxe sur l'hôtellerie de luxe, plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion .... Note de contenu : INTRODUCTION 5
I.- LES COLOS, UNE ACTIVITÉ ASSOCIATIVE MENACÉE 7
A. UNE BELLE IDÉE AFFAIBLIE PAR UNE DÉSAFFECTION RÉCENTE 7
1. Une activité associative d’abord libre puis encadrée par l’État 7
2. Un âge d’or des colos d’été sous l’égide de l’éducation nationale 11
3. Après l’âge d’or, les associations s’adaptent à la demande 14
4. Une fréquentation des colos en baisse constante depuis 1995 19
5. Les mini-camps tiennent lieu de centres de vacances 26
6. Des accueils différents selon l’âge des mineurs et les revenus des parents 30
B. LES CAUSES DE LA DÉSAFFECTION DES SÉJOURS DE VACANCES 35
1. Des séjours devenus trop chers pour les classes moyennes 35
2. Le retrait des comités d’entreprise, dernier soutien des colos 49
3. Des parents réticents à l’idée d’envoyer leurs enfants en colos 54
4. Une réglementation devenue défavorable aux colos 63
5. L’échec du contrat d’engagement éducatif 72
II.- DES SÉJOURS BÉNÉFIQUES QU’IL FAUT ENCOURAGER 83
A. DES BIENFAITS SUR L’ÉDUCATION DES JEUNES ET SUR LE TOURISME 83
1. Les colos, une forme d’éducation active 83
2. L’hébergement collectif, un vecteur d’émancipation 91
3. Un levier pour l’engagement des jeunes animateurs 98
4. Une plus-value réelle pour le tourisme rural 108
B. RÉINVENTER LES COLOS 114
1. Permettre à tous les enfants de partir en vacances 114
2. Reconquérir les classes moyennes pour retrouver une mixité sociale 117
3. Redonner à l’État un rôle actif d’incitateur au départ en colos 124
4. Maintenir des centres de vacances sur tous les territoires 129
5. Faire des colos un secteur phare de l’économie sociale et solidaire 133
6. Repenser le statut des animateurs 135
LISTE DES 21 PROPOSITIONS 139
TRAVAUX DE LA COMMISSION 143
CONTRIBUTION 163
ANNEXES 169
ANNEXE 1 : COMPOSITION DE LA MISSION D’INFORMATION 169
ANNEXE 2 : LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES 170En ligne : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1236.asp Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=152859 Rapport d’information de la mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs : rapport [document électronique] / Michel Ménard (1961-...), Auteur . - Assemblée national rapport N° 1236, 10 juillet 2013 . - Paris : Assemblée nationale, 2013 . - 172 p. ; (PDF, 1630 Ko).
La commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a souhaité qu’une mission d’information fasse l’état des lieux de l’accueil collectif des mineurs (ACM) afin d’étudier l’opportunité d’instituer un volontariat de l’animation au profit des jeunes animateurs qui participent occasionnellement, pendant leurs vacances, à l’encadrement de ces accueils, qu’ils se tiennent dans des centres de vacances, de loisirs ou dans des campements. Les accueils concernés sont ceux définis par les articles L. 227-4 et R. 227-1 du code de l’action sociale et des familles. Ce sont les accueils collectifs de mineurs scolarisés qui ont un caractère éducatif et sont organisés pendant les vacances scolaires, les congés professionnels et les loisirs. La réglementation très stricte qui s’applique à ces accueils ne concerne pas toutes les activités auxquelles participent les jeunes en dehors de l’école et de leur famille mais seulement celles pratiquées dans certaines conditions, qui tiennent au nombre de mineurs accueillis, à la durée et à la fréquence des séjours et à leur hébergement la nuit. Ces conditions définissent trois catégories administratives : celles des séjours qui incluent l’hébergement de plus de 6 mineurs hors du domicile des parents ou des tuteurs, ne serait-ce que pour une nuit ; celles des accueils de loisirs sans hébergement (ALSH) qui rassemblent, au moins deux heures par jour, plus de treize jours par an, de 6 à 300 mineurs ; celles de séjours de scoutisme dès qu’ils rassemblent au moins 7 mineurs. Ces catégories administratives recouvrent en pratique trois formes d’accueil qui sont apparues successivement à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Les accueils avec hébergement de plus de trois nuits étaient appelés auparavant centres de vacances et, à l’origine, colonies de vacances puis plus simplement colos. Les camps scouts, apparus dans les années 1920 en France, bénéficient d’un régime juridique à part. Les accueils ou centres de loisirs, appelés autrefois patronages ou centres aérés, sont apparus plus tardivement encore. Ils se sont multipliés à partir des années 1970 et organisent depuis peu des hébergements courts d’une à quatre nuits, appelés mini-camps, pour de petits groupes de mineurs qu’ils accueillent à la journée le reste de l’année. Ces mini-camps sont considérés comme une activité accessoire de l’accueil de loisirs et non pas comme un court séjour de vacances sur place. Ces trois catégories d’accueils sont soumises à un régime de déclaration préalable et d’encadrement par des personnels brevetés diplômés ainsi qu’à de nombreuses normes réglementaires qui protègent la sécurité physique et morale des mineurs. La réglementation réserve un sort particulier aux accueils qui ont pour objet une activité réglementée, qu’elle soit sportive, linguistique, artistique ou culturelle ainsi qu’aux accueils de scoutisme. Les rencontres européennes de jeunes et les chantiers de jeunes sont déclarés et enregistrés séparément. L’organisation des accueils est encore très majoritairement associative et sans but lucratif. Elle dépend en premier lieu de l’âge des publics concernés, les moins de six ans relevant du régime de l’accueil de la petite enfance dans des lieux distincts, soumis au code de la santé publique et non pas à celui de l’action sociale. Alors que la réglementation rapproche progressivement le statut des accueils de loisirs sans hébergement et celui des séjours de vacances, les activités périscolaires et classes de découvertes restent soumises au régime juridique des établissements scolaires, distinct de celui des ACM, bien que leur organisation et leur encadrement présentent des analogies avec les accueils de mineurs et que leur fréquentation soit soumise aux mêmes évolutions. Parmi ces évolutions, le recul constant des départs de jeunes en séjours collectifs, remarqué depuis 1995, est devenu préoccupant au point que la commission des affaires culturelles crée une mission d’information sur l’accessibilité des jeunes aux ACM. La mission a entendu en auditions toutes les parties prenantes. Elle les a interrogés sur les causes possibles de la désaffection progressive dont pâtissent les accueils avec hébergement de plus d’une semaine par rapport aux accueils de loisirs ou de scoutisme dont la fréquentation progresse. Il est apparu, à l’issue des travaux, que cette désaffection coïncide avec une baisse du taux de départ en vacances des mineurs, inédite depuis les années 1960. Cette baisse se traduit par le repli des temps libres des jeunes, en particulier des jeunes urbains, sur leur vie de quartier et sur les activités proposées par leur commune, qui sont, elles, encore très soutenues par la branche famille de la sécurité sociale. Ce repli provoque une perte de la culture familiale des vacances, préoccupante pour la cohésion nationale. Ce repli ne concerne pas seulement les 3 millions de jeunes de 5 à 19 ans qualifiés d’immobiles parce qu’ils ne partent jamais en vacances mais également ceux qui partent moins, ou moins loin, des domiciles des parents. La mission a examiné les facteurs administratifs et sociologiques qui les écartent des séjours de vacances et surtout ceux de la hausse des prix, qui rendent ces séjours inabordables pour les enfants issus de familles modestes quand elles ne reçoivent d’aides ni de leur employeur, ni des caisses d’allocations familiales (CAF). La mission a relevé, face à cette désaffection, les bienfaits éducatifs propres aux séjours collectifs avec hébergement. Elle propose un plan d’action national et territorial pour contrecarrer cette désaffection, qui, d’une part, entraîne la fermeture des centres de vacances et affecte, d’autre part, l’économie touristique locale, en particulier en zone rurale ou de montagne.
Langues : Français (fre)
Mots-clés : colonie colonies Tourisme des jeunes / Youth, Tourisme social ACM accueil collectif de mineurs accueil de loisirs sans hébergement ALSH accueils camps mini-camps Résumé : Trop chères, désertées par les classes moyennes, les "colos" sont menacées. PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Concurrencées par des offres commerciales, trop chères pour les classes moyennes, les colonies de vacances connaissent une baisse continue de leur fréquentation et sont menacées, selon un rapport parlementaire qui appelle à un vaste plan national pour les relancer. Alors que trois millions de jeunes de 5 à 19 ans, soit 25% de cette classe d'âge, ne partent jamais en vacances, la mission parlementaire sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs" a constaté un "effondrement" de la fréquentation des colonies de vacances depuis 1995. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'État encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois pendant l'été. Après un fléchissement dans les années 70, elles sont redevenues à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs sont apparues, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995. Mais en 2011, le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5%, comparé à 14% en 1995. Les colonies de vacances sont organisées principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités, les comités d'entreprise n'étant plus qu'une centaine à le faire eux-mêmes. Parallèlement, les "mini-camps" de moins d'une semaine, dans le centre de loisirs de la commune ou dans un camp de scouts, ont connu une croissance rapide depuis le début des années 2000, sans toutefois compenser la désaffection pour les colonies, ni offrir les mêmes garanties de mixité sociale et dépaysement géographique. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Taxe sur l'hôtellerie de luxe. Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Les colonies de vacances sont donc aujourd'hui plutôt fréquentées par des enfants de milieux aisés, ou issus de familles aidées par un comité d'entreprise, une municipalité ou les services sociaux. Le rapport estime que la tendance est à la disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et d'aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne-t-il. Relevant les bienfaits des "colos" sur l'éducation de jeunes et le tourisme, il fait 21 propositions pour les "réinventer". La première est la création d'un "fonds national d'aide au départ en vacances collectives", qui serait financé par le rétablissement d'une taxe sur l'hôtellerie de luxe (une taxe de 2 à 6% rapporterait 100 à 200 millions d'euros). Cette proposition a suscité l'indignation de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), pour laquelle ce serait "un nouveau coup porté à l'attractivité de la France". Autres propositions: plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion, instauration d'un volontariat de l'animation (avec formation et indemnisation) pour l'encadrement occasionnel aux côtés des professionnels. Un rapport propose une taxe sur l'hôtellerie de luxe pour sauver les "colos". PARIS, 10 juil 2013 (AFP) - Un rapport parlementaire publié mercredi propose une série de mesures, parmi lesquelles une taxe sur l'hôtellerie de luxe, pour financer les colonies de vacances, menacées par une baisse constante de leur fréquentation et devenues trop chères pour les classes moyennes. Ce rapport d'information sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs", dont le rapporteur est le député PS de Loire-Atlantique Michel Ménard, constate une désaffection pour ces séjours organisés principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'Etat encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois de colonies d'été, souligne le rapport de la mission présidée par la députée UMP du Doubs Annie Genevard. Après un fléchissement dans les années 70, elles redeviennent à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs apparaissent, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles. Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995, avant un "effondrement". Le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5% en 2011, comparé à 14% en 1995. Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée d'accueil en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés). Depuis 1995, la tendance qui se dessine semble annoncer une disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs: l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et aventure pour adolescents des milieux aisés. "Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne le rapport, faisant 21 propositions pour "réinventer les colos": création d'un fonds national financé par une taxe sur l'hôtellerie de luxe, plus large distribution des chèques-vacances, intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux, campagne nationale de promotion .... Note de contenu : INTRODUCTION 5
I.- LES COLOS, UNE ACTIVITÉ ASSOCIATIVE MENACÉE 7
A. UNE BELLE IDÉE AFFAIBLIE PAR UNE DÉSAFFECTION RÉCENTE 7
1. Une activité associative d’abord libre puis encadrée par l’État 7
2. Un âge d’or des colos d’été sous l’égide de l’éducation nationale 11
3. Après l’âge d’or, les associations s’adaptent à la demande 14
4. Une fréquentation des colos en baisse constante depuis 1995 19
5. Les mini-camps tiennent lieu de centres de vacances 26
6. Des accueils différents selon l’âge des mineurs et les revenus des parents 30
B. LES CAUSES DE LA DÉSAFFECTION DES SÉJOURS DE VACANCES 35
1. Des séjours devenus trop chers pour les classes moyennes 35
2. Le retrait des comités d’entreprise, dernier soutien des colos 49
3. Des parents réticents à l’idée d’envoyer leurs enfants en colos 54
4. Une réglementation devenue défavorable aux colos 63
5. L’échec du contrat d’engagement éducatif 72
II.- DES SÉJOURS BÉNÉFIQUES QU’IL FAUT ENCOURAGER 83
A. DES BIENFAITS SUR L’ÉDUCATION DES JEUNES ET SUR LE TOURISME 83
1. Les colos, une forme d’éducation active 83
2. L’hébergement collectif, un vecteur d’émancipation 91
3. Un levier pour l’engagement des jeunes animateurs 98
4. Une plus-value réelle pour le tourisme rural 108
B. RÉINVENTER LES COLOS 114
1. Permettre à tous les enfants de partir en vacances 114
2. Reconquérir les classes moyennes pour retrouver une mixité sociale 117
3. Redonner à l’État un rôle actif d’incitateur au départ en colos 124
4. Maintenir des centres de vacances sur tous les territoires 129
5. Faire des colos un secteur phare de l’économie sociale et solidaire 133
6. Repenser le statut des animateurs 135
LISTE DES 21 PROPOSITIONS 139
TRAVAUX DE LA COMMISSION 143
CONTRIBUTION 163
ANNEXES 169
ANNEXE 1 : COMPOSITION DE LA MISSION D’INFORMATION 169
ANNEXE 2 : LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES 170En ligne : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1236.asp Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=152859 Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité aucun exemplaire Documents numériques
Titre : Architectures et éducation : les colonies de vacances Type de document : texte imprimé Auteurs : Jean-Marie Bataille , Auteur ; Audrey Levitre, Auteur
Mention d'édition : Extrait, en hyperlien (PDF, 11 p.) Editeur : Vigneux (Essonne) : Matrice Année de publication : impr. 2010 Importance : 393 p. Présentation : illustrations en noir et en couleur, couv. ill. en coul. Format : 23 x 16 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-918555-01-8 Prix : 33 € Langues : Français (fre) Catégories : J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION Mots-clés : Colonies de vacances -- Histoire Santé publique et action sociale / Services sociaux privés ou publics / Aides et services destinés à la jeunesse Problèmes des jeunes et services à leur intention Colonie de vacances -- France -- sociologie du loisir, vacances, enfant enfants loisirs loisir colonie centre de loisirs dortoir baraquement camps réfectoire hygiène désinfection pension sanatorium Index. décimale : J-55 Loisirs et jeunes Résumé : Le détour par l'architecture se révèle une clé pour saisir, derrière l'hétérogénéité des pratiques et des formes, l'évolution des conceptions spécifiques de l'enfance et de sa prise en charge pendant les temps de loisirs. Anciens directeurs de colonies de vacances, les auteurs invitent à parcourir cent soixante ans d'histoire, des écoles de plein air aux colonies éducatives. Note de contenu : Glossaire. Bibliogr. p. 377-384. Notes bibliogr. 4e de couv. : "Ce livre est une histoire des colonies de vacances avec un point de vue particulier : c'est l'histoire des bâtiments et des discours sur leur architecture. Faire l'histoire de l'architecture des colonies de vacances se révèle, en fait, une clé formidable pour saisir derrière l'hétérogénéité des pratiques et des formes, une évolution structurée et révélatrice de conceptions spécifiques de l'enfance, et de sa prise en charge, pendant les temps de loisirs. Les auteurs nous invitent à parcourir 160 ans d'histoire : des bains de mer au préventorium, des écoles de plein air aux colos éducatives, du tourisme à la rationalisation des moyens budgétaires, jusqu'au déclin marqué des années 1990." En ligne : https://champsocial.com/extrait-Architecture_et_ducation,683.pdf Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=217485 Architectures et éducation : les colonies de vacances [texte imprimé] / Jean-Marie Bataille, Auteur ; Audrey Levitre, Auteur . - Extrait, en hyperlien (PDF, 11 p.) . - Vigneux (Essonne) : Matrice, impr. 2010 . - 393 p. : illustrations en noir et en couleur, couv. ill. en coul. ; 23 x 16 cm.
ISBN : 978-2-918555-01-8 : 33 €
Langues : Français (fre)
Catégories : J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION Mots-clés : Colonies de vacances -- Histoire Santé publique et action sociale / Services sociaux privés ou publics / Aides et services destinés à la jeunesse Problèmes des jeunes et services à leur intention Colonie de vacances -- France -- sociologie du loisir, vacances, enfant enfants loisirs loisir colonie centre de loisirs dortoir baraquement camps réfectoire hygiène désinfection pension sanatorium Index. décimale : J-55 Loisirs et jeunes Résumé : Le détour par l'architecture se révèle une clé pour saisir, derrière l'hétérogénéité des pratiques et des formes, l'évolution des conceptions spécifiques de l'enfance et de sa prise en charge pendant les temps de loisirs. Anciens directeurs de colonies de vacances, les auteurs invitent à parcourir cent soixante ans d'histoire, des écoles de plein air aux colonies éducatives. Note de contenu : Glossaire. Bibliogr. p. 377-384. Notes bibliogr. 4e de couv. : "Ce livre est une histoire des colonies de vacances avec un point de vue particulier : c'est l'histoire des bâtiments et des discours sur leur architecture. Faire l'histoire de l'architecture des colonies de vacances se révèle, en fait, une clé formidable pour saisir derrière l'hétérogénéité des pratiques et des formes, une évolution structurée et révélatrice de conceptions spécifiques de l'enfance, et de sa prise en charge, pendant les temps de loisirs. Les auteurs nous invitent à parcourir 160 ans d'histoire : des bains de mer au préventorium, des écoles de plein air aux colos éducatives, du tourisme à la rationalisation des moyens budgétaires, jusqu'au déclin marqué des années 1990." En ligne : https://champsocial.com/extrait-Architecture_et_ducation,683.pdf Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=217485 Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 05354 J-55 BAT Livre Centre de Documentation Carrières Sociales Education populaire - Animation Disponible Richard Mosse. Incoming [Lieu unique, Nantes, 2019.du 28 juin au 1er septembre 2019] / Richard Mosse
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Titre : Richard Mosse. Incoming [Lieu unique, Nantes, 2019.du 28 juin au 1er septembre 2019] Type de document : document électronique Auteurs : Richard Mosse (1980-...) , Photographe ; Patrick Gyger
, Commissaire d'exposition
Editeur : "Michael Mack" Année de publication : 2017 Importance : 576 p. Présentation : 280 metallic tritone plates Format : 17.5 x 19.7 cm Accompagnement : OTA-bound softback with metallic silkscreened cover and black painted edges ISBN/ISSN/EAN : 978-1-910164-77-8 Prix : 50 € Note générale : Incoming charts mass migration and human displacement unfolding across Europe, the Middle East and North Africa. War, persecution, climate change, and other factors have contributed to the largest migration of people since WWII.
Incoming intercepts two of the busiest and most perilous routes. One from the east, from countries such as Syria, Iraq, and Afghanistan, crossing Turkey, and arriving in the EU on the shores of Aegean islands, then passing through the Balkan corridor on the route north. The other is from the south, from countries in the Sahel region – Senegal, Mali, Nigeria, Niger, Chad, Sudan, Ethiopia, Eritrea – crossing the Sahara Desert for Libya, where they attempt to cross the Mediterranean hoping to reach Italy, often continuing north for countries such as France, Germany, the UK, and other wealthy nations.
"I used a military-grade camera designed for battlefield situational awareness and long-range border surveillance in an attempt to confront the viewer with the ways in which our governments represent – and therefore regard – the refugee. We wanted to use the technology against its intended purpose to create an immersive, humanist art form, allowing the viewer to meditate on the profoundly difficult and frequently tragic journeys of refugees.
This idea of heat, imaging heat, which we hoped would speak sideways about human displacement resulting from climate change and global warming — it also spoke more practically, even indexically, about the struggle of the refugee. Refugees literally leave the heat behind them, exposing themselves to the elements, the cold sea waves, the winter rain and the snow. Homes are replaced with tents and shelters. People die of exposure.
Light is visible heat. Light fades. Heat grows cold. People’s attention drifts. Media attention dwindles. Compassion is eventually exhausted. How do we find a way, as photographers and as storytellers, to continue to shed light on the refugee crisis, and to keep the heat on these urgent narratives of human displacement?"
— Richard Mosse, 2017Mots-clés : migrants réfugiés camps demandeurs d'asile une caméra thermique photos et de vidéos immersives Résumé : Rendre visible ce qu’on ne veut pas voir, détourner une technologie militaire, exprimer la violence d’une situation et du regard que nous portons sur elle, pour Richard Mosse, les enjeux et les méthodes n’ont pas bougé. Il présente au Lieu unique ses deux derniers projets, entamés en 2014 : des Heat Maps (2016-18) (3), photographies tirées de la série The Castle, et Incoming (2014-17), installation vidéo. Cette fois, nous ne sommes plus au Congo, mais dans des camps de réfugiés (Grèce, Bulgarie, Allemagne, Liban) – Heat Maps –, ou le long de leur périple en mer – Incoming. Cette fois, ni rose, ni rouge, l’image, en noir et blanc, irréelle, est obtenue à l’aide d’une caméra thermique, classée équipement de guerre, « capable de détecter un corps humain à 30 km » : « une arme au sens propre » (4). Alors que cette technologie est habituellement utilisée pour surveiller les frontières de l’Europe ou ajuster, de loin, le tir d’un missile, Richard Mosse s’en sert pour nous montrer, concrètement, ce que nos gouvernements tiennent à distance : ces personnes qui, fuyant la violence d’un conflit ou les conséquences du réchauffement climatique, migrent en masse.
ÉPROUVER L’IMAGE
Les huit Heat Maps, la plupart de grand format, qui ouvrent l’exposition, sont des panoramiques, noirs, parcourus de détails, constitués à partir de plusieurs centaines d’images. On y devine de petites silhouettes blanches : les corps de réfugiés, retenus captifs dans ces camps, regroupés ou en file d’attente, au milieu de tentes entassées qui s’étalent sur tout un périmètre bien délimité. L’image est froide, clinique, imprimée nette sur papier métallique. Pour Richard Mosse, ce papier rappelle les couvertures de survie dont on entoure les rescapés. Si on prend la mesure, glaçante, de ces infrastructures, l’humain est écarté, donc tenu à distance, comme dans les faits.
Mais l’œuvre la plus troublante de l’exposition est indéniablement Incoming. La distance y est abolie. Cette vidéo d’une vingtaine de minutes, aux images légèrement ralenties, entre jeu vidéo et mauvais rêve, est projetée sur trois écrans, immenses. Le reste de l’espace est plongé dans le noir. Pour Richard Mosse, il s’agit, à ce jour, de la meilleure présentation de cette installation, notamment pour le rendu de la bande-son. Cette dernière a été composée par Ben Frost, à partir de sons enregistrés durant le tournage qui a suivi « les routes dites de la Méditerranée orientale et centrale » (5) empruntées par les réfugiés. Impossible, en effet, d’oublier la présence, parfois agressive, de ce que l’on entend – le décollage d’un avion de chasse frappe le sternum. Incoming est une œuvre physique, non pas immersive mais invasive. Dans les Heat Maps, la caméra thermique permettait, entre autres, de déceler les réfugiés entre une multitude de tentes. Dans Incoming, l’image ne s’adresse pas seulement à l’œil, elle s’éprouve. Richard Mosse ne retrace pas chronologiquement le périple de ces réfugiés. Paquebot, hélicoptère, jumelles, incendie d’un camp, mer sombre, CRS, il en extrait des moments, dont deux où le réglage de la caméra est inversé (noir pour chaud, blanc pour froid). Celui où des chirurgiens, après avoir déplié une housse cotonneuse, découpent sur un cadavre, pour identification, un morceau d’os dont la blancheur irradie de froid. Celui où un sauveteur tente, avec une infinie délicatesse, de réchauffer le corps d’un enfant repêché. On ne voit que la couverture blanche qui l’entoure, les bras noirs qui frictionnent ce qui s’y trouve, glacé par la mer. La chaleur des mains y laisse des empreintes, qui finissent par disparaître.
À l’écran, ces réfugiés sont à la fois des fantômes méconnaissables, aux yeux vides de statue, qu’on ignore, et des corps, chauds comme le nôtre. On regrette d’autant plus que les images soient de temps à autre inégales ou trop appuyées. Certains accuseront Richard Mosse d’utiliser l’arme de l’ennemi, d’instrumentaliser ou d’esthétiser la souffrance des autres, ou encore, à l’inverse, de verser dans le politiquement correct. C’est le risque encouru par ces photographes qualifiés quelquefois de « post-documentaires », dont l’esthétique, entre œuvre et document, reste ambigüe (6). Personne, pourtant, ne pourra retirer à Richard Mosse ce qu’il réussit dans certains passages d’Incoming : nous atteindre, nous toucher, et pas à moitié." Aurélie CavannaNote de contenu : At a moment when the world is facing the world’s largest refugee and migration crisis since the Second World War, Incoming by Irish artist and Deutsche Börse Photography Prize winner Richard Mosse deals with the major humanitarian and political plight of our time, the displacement of millions due to war, persecution and climate change. With illuminating texts by Mosse and the philosopher Giorgio Agamben, the 576-page book combines film stills from the artist’s latest video work made in collaboration with electronic composer Ben Frost and cinematographer Trevor Tweeten – a haunting and searing multi-channel film installation, accompanied by a visceral soundtrack. Journeys made by refugees and migrants across the Middle East, North Africa, and Europe are captured with a new weapons-grade surveillance technology that can detect the human body from 30.3km. Blind to skin colour, this camera technology registers only the contours of relative heat difference within a given scene, foregrounding the fragile human body’s struggle for survival in hostile environments.
As Mosse writes in his essay, ‘the camera carries a certain aesthetic violence, dehumanising the subject, portraying people in zombie form as monstrous, stripping the individual from the body and portraying a human as mere biological trace.’ Alluding literally and metaphorically to hypothermia, mortality, epidemic, global warming, weapons targeting, border surveillance, xenophobia, and the ‘bare life’ of stateless people, Mosse’s use of a military telephoto camera serves as an attempt to reveal its internal logic – to see the way missiles see. Following the narrative sequence of the film, the book presents still frames from footage of a live battle inside Syria in which a US aircraft strafes IS positions on the ground, to scenes showing refugees boarding rescue boats off the coast of Libya or gathered along the shores of Turkey under cover of darkness, or making the dangerous journey through the Sahara Desert, and the burning of the Jungle refugee camp. Like the film, the artist’s book bears witness to chapters in recent world events – mediated through weapons camera technology – while also shedding light on the ethical, technological, logistical and aesthetic issues involved in creating this major new work.En ligne : https://www.artpress.com/2019/07/02/richard-mosse-incoming/ Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=226526 Richard Mosse. Incoming [Lieu unique, Nantes, 2019.du 28 juin au 1er septembre 2019] [document électronique] / Richard Mosse (1980-...), Photographe ; Patrick Gyger
, Commissaire d'exposition . - UK : "Michael Mack", 2017 . - 576 p. : 280 metallic tritone plates ; 17.5 x 19.7 cm + OTA-bound softback with metallic silkscreened cover and black painted edges.
ISBN : 978-1-910164-77-8 : 50 €
Incoming charts mass migration and human displacement unfolding across Europe, the Middle East and North Africa. War, persecution, climate change, and other factors have contributed to the largest migration of people since WWII.
Incoming intercepts two of the busiest and most perilous routes. One from the east, from countries such as Syria, Iraq, and Afghanistan, crossing Turkey, and arriving in the EU on the shores of Aegean islands, then passing through the Balkan corridor on the route north. The other is from the south, from countries in the Sahel region – Senegal, Mali, Nigeria, Niger, Chad, Sudan, Ethiopia, Eritrea – crossing the Sahara Desert for Libya, where they attempt to cross the Mediterranean hoping to reach Italy, often continuing north for countries such as France, Germany, the UK, and other wealthy nations.
"I used a military-grade camera designed for battlefield situational awareness and long-range border surveillance in an attempt to confront the viewer with the ways in which our governments represent – and therefore regard – the refugee. We wanted to use the technology against its intended purpose to create an immersive, humanist art form, allowing the viewer to meditate on the profoundly difficult and frequently tragic journeys of refugees.
This idea of heat, imaging heat, which we hoped would speak sideways about human displacement resulting from climate change and global warming — it also spoke more practically, even indexically, about the struggle of the refugee. Refugees literally leave the heat behind them, exposing themselves to the elements, the cold sea waves, the winter rain and the snow. Homes are replaced with tents and shelters. People die of exposure.
Light is visible heat. Light fades. Heat grows cold. People’s attention drifts. Media attention dwindles. Compassion is eventually exhausted. How do we find a way, as photographers and as storytellers, to continue to shed light on the refugee crisis, and to keep the heat on these urgent narratives of human displacement?"
— Richard Mosse, 2017
Mots-clés : migrants réfugiés camps demandeurs d'asile une caméra thermique photos et de vidéos immersives Résumé : Rendre visible ce qu’on ne veut pas voir, détourner une technologie militaire, exprimer la violence d’une situation et du regard que nous portons sur elle, pour Richard Mosse, les enjeux et les méthodes n’ont pas bougé. Il présente au Lieu unique ses deux derniers projets, entamés en 2014 : des Heat Maps (2016-18) (3), photographies tirées de la série The Castle, et Incoming (2014-17), installation vidéo. Cette fois, nous ne sommes plus au Congo, mais dans des camps de réfugiés (Grèce, Bulgarie, Allemagne, Liban) – Heat Maps –, ou le long de leur périple en mer – Incoming. Cette fois, ni rose, ni rouge, l’image, en noir et blanc, irréelle, est obtenue à l’aide d’une caméra thermique, classée équipement de guerre, « capable de détecter un corps humain à 30 km » : « une arme au sens propre » (4). Alors que cette technologie est habituellement utilisée pour surveiller les frontières de l’Europe ou ajuster, de loin, le tir d’un missile, Richard Mosse s’en sert pour nous montrer, concrètement, ce que nos gouvernements tiennent à distance : ces personnes qui, fuyant la violence d’un conflit ou les conséquences du réchauffement climatique, migrent en masse.
ÉPROUVER L’IMAGE
Les huit Heat Maps, la plupart de grand format, qui ouvrent l’exposition, sont des panoramiques, noirs, parcourus de détails, constitués à partir de plusieurs centaines d’images. On y devine de petites silhouettes blanches : les corps de réfugiés, retenus captifs dans ces camps, regroupés ou en file d’attente, au milieu de tentes entassées qui s’étalent sur tout un périmètre bien délimité. L’image est froide, clinique, imprimée nette sur papier métallique. Pour Richard Mosse, ce papier rappelle les couvertures de survie dont on entoure les rescapés. Si on prend la mesure, glaçante, de ces infrastructures, l’humain est écarté, donc tenu à distance, comme dans les faits.
Mais l’œuvre la plus troublante de l’exposition est indéniablement Incoming. La distance y est abolie. Cette vidéo d’une vingtaine de minutes, aux images légèrement ralenties, entre jeu vidéo et mauvais rêve, est projetée sur trois écrans, immenses. Le reste de l’espace est plongé dans le noir. Pour Richard Mosse, il s’agit, à ce jour, de la meilleure présentation de cette installation, notamment pour le rendu de la bande-son. Cette dernière a été composée par Ben Frost, à partir de sons enregistrés durant le tournage qui a suivi « les routes dites de la Méditerranée orientale et centrale » (5) empruntées par les réfugiés. Impossible, en effet, d’oublier la présence, parfois agressive, de ce que l’on entend – le décollage d’un avion de chasse frappe le sternum. Incoming est une œuvre physique, non pas immersive mais invasive. Dans les Heat Maps, la caméra thermique permettait, entre autres, de déceler les réfugiés entre une multitude de tentes. Dans Incoming, l’image ne s’adresse pas seulement à l’œil, elle s’éprouve. Richard Mosse ne retrace pas chronologiquement le périple de ces réfugiés. Paquebot, hélicoptère, jumelles, incendie d’un camp, mer sombre, CRS, il en extrait des moments, dont deux où le réglage de la caméra est inversé (noir pour chaud, blanc pour froid). Celui où des chirurgiens, après avoir déplié une housse cotonneuse, découpent sur un cadavre, pour identification, un morceau d’os dont la blancheur irradie de froid. Celui où un sauveteur tente, avec une infinie délicatesse, de réchauffer le corps d’un enfant repêché. On ne voit que la couverture blanche qui l’entoure, les bras noirs qui frictionnent ce qui s’y trouve, glacé par la mer. La chaleur des mains y laisse des empreintes, qui finissent par disparaître.
À l’écran, ces réfugiés sont à la fois des fantômes méconnaissables, aux yeux vides de statue, qu’on ignore, et des corps, chauds comme le nôtre. On regrette d’autant plus que les images soient de temps à autre inégales ou trop appuyées. Certains accuseront Richard Mosse d’utiliser l’arme de l’ennemi, d’instrumentaliser ou d’esthétiser la souffrance des autres, ou encore, à l’inverse, de verser dans le politiquement correct. C’est le risque encouru par ces photographes qualifiés quelquefois de « post-documentaires », dont l’esthétique, entre œuvre et document, reste ambigüe (6). Personne, pourtant, ne pourra retirer à Richard Mosse ce qu’il réussit dans certains passages d’Incoming : nous atteindre, nous toucher, et pas à moitié." Aurélie CavannaNote de contenu : At a moment when the world is facing the world’s largest refugee and migration crisis since the Second World War, Incoming by Irish artist and Deutsche Börse Photography Prize winner Richard Mosse deals with the major humanitarian and political plight of our time, the displacement of millions due to war, persecution and climate change. With illuminating texts by Mosse and the philosopher Giorgio Agamben, the 576-page book combines film stills from the artist’s latest video work made in collaboration with electronic composer Ben Frost and cinematographer Trevor Tweeten – a haunting and searing multi-channel film installation, accompanied by a visceral soundtrack. Journeys made by refugees and migrants across the Middle East, North Africa, and Europe are captured with a new weapons-grade surveillance technology that can detect the human body from 30.3km. Blind to skin colour, this camera technology registers only the contours of relative heat difference within a given scene, foregrounding the fragile human body’s struggle for survival in hostile environments.
As Mosse writes in his essay, ‘the camera carries a certain aesthetic violence, dehumanising the subject, portraying people in zombie form as monstrous, stripping the individual from the body and portraying a human as mere biological trace.’ Alluding literally and metaphorically to hypothermia, mortality, epidemic, global warming, weapons targeting, border surveillance, xenophobia, and the ‘bare life’ of stateless people, Mosse’s use of a military telephoto camera serves as an attempt to reveal its internal logic – to see the way missiles see. Following the narrative sequence of the film, the book presents still frames from footage of a live battle inside Syria in which a US aircraft strafes IS positions on the ground, to scenes showing refugees boarding rescue boats off the coast of Libya or gathered along the shores of Turkey under cover of darkness, or making the dangerous journey through the Sahara Desert, and the burning of the Jungle refugee camp. Like the film, the artist’s book bears witness to chapters in recent world events – mediated through weapons camera technology – while also shedding light on the ethical, technological, logistical and aesthetic issues involved in creating this major new work.En ligne : https://www.artpress.com/2019/07/02/richard-mosse-incoming/ Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=226526 Exemplaires
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18 - avril 2020 - Les migrants dans l'épidémie : un temps d'épreuves cumulées (Bulletin de De facto) / Annabel Desgrées du Loù
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[n° ou bulletin]
Titre : 18 - avril 2020 - Les migrants dans l'épidémie : un temps d'épreuves cumulées Type de document : texte imprimé Auteurs : Annabel Desgrées du Loù, Editeur scientifique ; Michel Agier (1953-...) , Auteur ; François Héran (1953-...)
, Auteur
Année de publication : 2020 Importance : 56 p. Format : Note générale : Un riche sommaire où des historiens, démographes ou anthropologues, comme Michel Agier, interrogent l’inégalité des vies en temps d’épidémie.
Michel Agier
Lætitia Atlani-Duault
Annabel Desgrées du Loû
François Héran
Antonin Durand
Simeng Wand et le groupe
« Audio, Video, Exprimō»
J’en retiendrai ce court texte titré Voyageurs internationaux ou immigrants, le virus ne fait pas la différence. Toujours aussi attaché à combattre les idées biaisées sur les migrations, François Héran y note que la migration internationale compte pour peu de choses sur l’ensemble de la mobilité internationale. Et il conclut :
« Une fermeture prophylactique des frontières ciblée sur les seuls migrants (européens ou non), n’aurait donc aucun sens, vu leur part minime dans l’ensemble des entrées. Dans notre imaginaire, fermer les frontières, c’est d’abord les fermer aux migrants. Mais le Covid-19 se moque de cette distinction ; il se propage d’un pays à l’autre via les voyageurs de toute sorte, sans se demander s’ils sont migrants. »
Tandis que le quotidien libanais L’Orient-Le Jour s’intéresse au sort des domestiques népalaises ou ghanéennes au temps du difficile confinement avec les familles qui les emploient, Libération publie une tribune-pétition de chercheurs demandant au gouvernement français de s’inspirer de l’exemple portugais, qui régularise temporairement les migrants. « Nous soutenons cette mesure minimale, mais nous appelons à aller plus loin » , écrivent ainsi Didier et Eric Fassin, Michel Agier, Esther Benbassa ou Julia Cagé. « Pour que l’autorisation de séjour ne soit pas qu’un instrument pour déléguer le travail durant la pandémie, il faut que le temporaire devienne permanent. C’est pourquoi nous demandons qu’une carte de résident soit attribuée à toutes les personnes migrantes, afin de leur permettre d’accéder à un travail, et donc à un logement digne. »
« Parmi les milliers de personnes migrantes présentes sur nos territoires, nombreuses sont celles qui ont une formation et une expérience professionnelles dans des domaines variés et dans lesquels les entreprises de l’Union européenne manquent de main-d’œuvre (bâtiment, industrie, agriculture ou restauration, par exemple). Ces compétences et ces expériences, la France et l’UE en auront besoin à la sortie de la crise que nous traversons. Même sans qualification particulière, ces personnes participeront au redressement économique. » Ce qui pousse les signataires à aller plus loin et à s’adresser à l’Union européenne tout entière : « nous demandons la régularisation via une carte de résident de l’ensemble des personnes migrantes actuellement présentes sur le sol français ainsi que dans tous les pays de l’Union européenne. »Langues : Français (fre) Mots-clés : migrants épidémie camp camps campement campements Résumé : "Dans l'urgence et le temps suspendu où nous avons tous pris place, ce numéro spécial de De facto s’est imposé à nous pour donner à voir ce que font aux immigrés le confinement et les bouleversements liés à l’épidémie de Covid-19. Dès le début du confinement, Didier Fassin, anthropologue, soulignait « l’inégalité des vies en temps d’épidémie ». Les personnes en situation de migration font partie de ceux pour qui les temps d’épidémie sont des temps d’épreuves cumulées.
L’hébergement groupé dans les centres de rétention et les campements de rue multiplie les risques sanitaires pour les migrants. Michel Agier en dresse un état des lieux et lance un appel au « désencampement ». Quand on n’a pas de véritable « chez soi », le confinement accroît l’angoisse et l’inconfort comme le rapporte Annabel Desgrées du Loû à propos des femmes immigrées vivant en hôtel sociaux et en centres d’hébergement. En temps d’épidémie, l’étranger est trop facilement assimilé à la menace sanitaire. À partir d’une caricature parue en 1883 dans un journal satirique américain, Antonin Durand rappelle cette vieille histoire de la peur du migrant comme vecteur de diffusion des maladies et de la tentation de la xénophobie quand vient la crise. Pourtant, François Héran montre la très faible part que représentent les entrées de migrants dans la mobilité internationale vers la France, ce qui permet de tordre le coup à l’idée reçue que c’est par les migrants qu’arrivent les maladies. Simeng Wang nous propose une vidéo sur les discriminations vécues par les jeunes Chinois en janvier et février, avant que l’épidémie ne devienne une réalité mondiale. Et c’est bien parce que cette crise COVID-19 secoue tout le corps social que le conseil scientifique mis en place pour guider les autorités comprend deux chercheurs en sciences sociales. Parmi eux, Laetitia Atlani-Duault, fellow de l’Institut Migrations, a pris le temps de répondre à quelques questions posées par François Héran."
Annabel Desgrées du Loû,
responsable scientifiqueNote de contenu : Sommaire :
Personnes migrantes en centres de rétention et campements. Désencamper pour protéger
Michel Agier, anthropologue
Les sciences sociales mobilisées contre la pandémie
Entretien avec Laëtitia Atlani-Duault, anthropologue, par François Héran
Être confinée en hôtel social ou en centre d’hébergement d’urgence
Annabel Desgrées du Loû, démographe
Voyageurs internationaux ou immigrants, le virus ne fait pas la différence
François Héran, démographe
Migrants et épidémies : une vieille histoire
Antonin Durand, historien
Un film contre les discriminations liées au Covid-19 : activisme chez les migrants chinois qualifiés en France
Simeng Wang, sociologue, et le groupe « Audio, Video, Exprimô »
Fil Covid-19 et migrations : initiatives de recherche et prises de position (en pied de page)En ligne : http://icmigrations.fr/defacto/defacto-018/ Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=55267 [n° ou bulletin] 18 - avril 2020 - Les migrants dans l'épidémie : un temps d'épreuves cumulées [texte imprimé] / Annabel Desgrées du Loù, Editeur scientifique ; Michel Agier (1953-...), Auteur ; François Héran (1953-...)
, Auteur . - 2020 . - 56 p. ; PDF.
Un riche sommaire où des historiens, démographes ou anthropologues, comme Michel Agier, interrogent l’inégalité des vies en temps d’épidémie.
Michel Agier
Lætitia Atlani-Duault
Annabel Desgrées du Loû
François Héran
Antonin Durand
Simeng Wand et le groupe
« Audio, Video, Exprimō»
J’en retiendrai ce court texte titré Voyageurs internationaux ou immigrants, le virus ne fait pas la différence. Toujours aussi attaché à combattre les idées biaisées sur les migrations, François Héran y note que la migration internationale compte pour peu de choses sur l’ensemble de la mobilité internationale. Et il conclut :
« Une fermeture prophylactique des frontières ciblée sur les seuls migrants (européens ou non), n’aurait donc aucun sens, vu leur part minime dans l’ensemble des entrées. Dans notre imaginaire, fermer les frontières, c’est d’abord les fermer aux migrants. Mais le Covid-19 se moque de cette distinction ; il se propage d’un pays à l’autre via les voyageurs de toute sorte, sans se demander s’ils sont migrants. »
Tandis que le quotidien libanais L’Orient-Le Jour s’intéresse au sort des domestiques népalaises ou ghanéennes au temps du difficile confinement avec les familles qui les emploient, Libération publie une tribune-pétition de chercheurs demandant au gouvernement français de s’inspirer de l’exemple portugais, qui régularise temporairement les migrants. « Nous soutenons cette mesure minimale, mais nous appelons à aller plus loin » , écrivent ainsi Didier et Eric Fassin, Michel Agier, Esther Benbassa ou Julia Cagé. « Pour que l’autorisation de séjour ne soit pas qu’un instrument pour déléguer le travail durant la pandémie, il faut que le temporaire devienne permanent. C’est pourquoi nous demandons qu’une carte de résident soit attribuée à toutes les personnes migrantes, afin de leur permettre d’accéder à un travail, et donc à un logement digne. »
« Parmi les milliers de personnes migrantes présentes sur nos territoires, nombreuses sont celles qui ont une formation et une expérience professionnelles dans des domaines variés et dans lesquels les entreprises de l’Union européenne manquent de main-d’œuvre (bâtiment, industrie, agriculture ou restauration, par exemple). Ces compétences et ces expériences, la France et l’UE en auront besoin à la sortie de la crise que nous traversons. Même sans qualification particulière, ces personnes participeront au redressement économique. » Ce qui pousse les signataires à aller plus loin et à s’adresser à l’Union européenne tout entière : « nous demandons la régularisation via une carte de résident de l’ensemble des personnes migrantes actuellement présentes sur le sol français ainsi que dans tous les pays de l’Union européenne. »
Langues : Français (fre)
Mots-clés : migrants épidémie camp camps campement campements Résumé : "Dans l'urgence et le temps suspendu où nous avons tous pris place, ce numéro spécial de De facto s’est imposé à nous pour donner à voir ce que font aux immigrés le confinement et les bouleversements liés à l’épidémie de Covid-19. Dès le début du confinement, Didier Fassin, anthropologue, soulignait « l’inégalité des vies en temps d’épidémie ». Les personnes en situation de migration font partie de ceux pour qui les temps d’épidémie sont des temps d’épreuves cumulées.
L’hébergement groupé dans les centres de rétention et les campements de rue multiplie les risques sanitaires pour les migrants. Michel Agier en dresse un état des lieux et lance un appel au « désencampement ». Quand on n’a pas de véritable « chez soi », le confinement accroît l’angoisse et l’inconfort comme le rapporte Annabel Desgrées du Loû à propos des femmes immigrées vivant en hôtel sociaux et en centres d’hébergement. En temps d’épidémie, l’étranger est trop facilement assimilé à la menace sanitaire. À partir d’une caricature parue en 1883 dans un journal satirique américain, Antonin Durand rappelle cette vieille histoire de la peur du migrant comme vecteur de diffusion des maladies et de la tentation de la xénophobie quand vient la crise. Pourtant, François Héran montre la très faible part que représentent les entrées de migrants dans la mobilité internationale vers la France, ce qui permet de tordre le coup à l’idée reçue que c’est par les migrants qu’arrivent les maladies. Simeng Wang nous propose une vidéo sur les discriminations vécues par les jeunes Chinois en janvier et février, avant que l’épidémie ne devienne une réalité mondiale. Et c’est bien parce que cette crise COVID-19 secoue tout le corps social que le conseil scientifique mis en place pour guider les autorités comprend deux chercheurs en sciences sociales. Parmi eux, Laetitia Atlani-Duault, fellow de l’Institut Migrations, a pris le temps de répondre à quelques questions posées par François Héran."
Annabel Desgrées du Loû,
responsable scientifiqueNote de contenu : Sommaire :
Personnes migrantes en centres de rétention et campements. Désencamper pour protéger
Michel Agier, anthropologue
Les sciences sociales mobilisées contre la pandémie
Entretien avec Laëtitia Atlani-Duault, anthropologue, par François Héran
Être confinée en hôtel social ou en centre d’hébergement d’urgence
Annabel Desgrées du Loû, démographe
Voyageurs internationaux ou immigrants, le virus ne fait pas la différence
François Héran, démographe
Migrants et épidémies : une vieille histoire
Antonin Durand, historien
Un film contre les discriminations liées au Covid-19 : activisme chez les migrants chinois qualifiés en France
Simeng Wang, sociologue, et le groupe « Audio, Video, Exprimô »
Fil Covid-19 et migrations : initiatives de recherche et prises de position (en pied de page)En ligne : http://icmigrations.fr/defacto/defacto-018/ Permalink : https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=55267 ContientExemplaires
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