Titre : |
Opéra monde / exposition, Metz, Centre Pompidou-Metz, Galerie 3, du 22 juin 2019 au 27 janvier 2020 |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Stéphane Ghislain Roussel (1974-...), Commissaire d'exposition ; Denis Guéguin, Auteur |
Editeur : |
Réunion des Musées Nationaux |
Année de publication : |
2019 |
Collection : |
Rmn musique exp |
Importance : |
320 p. |
Format : |
22 x 28 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7118-7439-2 |
Prix : |
49 € |
Note générale : |
Introduction :
Exposer aujourd’hui l’opéra a plus d’un sens. C’en est fini avec le mythe du « dernier opéra ». « Il faut faire sauter les maisons d’opéra », déclarait Pierre Boulez en 1967. Si la sentence semblait tomber comme un verdict fatal et définitif, on peut constater que le genre a, au contraire, donné lieu tout au long du XXe siècle et précisément ces dernières décennies, à d’importantes et remarquables créations. La spectacularisation dénoncée alors a amplement touché les autres domaines artistiques. L’opéra comme lieu du spectaculaire permet, dès lors, d’explorer sous un angle nouveau cette théâtralité innervant de plus en plus, après des années d’un art plus conceptuel, le champ de l’art contemporain.
Présentant des maquettes, costumes, éléments de scénographie, autant que d’imposantes installations et de nouvelles créations, le parcours, qui mêle images et sons, montre comment l’opéra est la fois une manufacture de désirs artistiques partagés autant qu’un symbole de liberté. Des expériences scéniques des premières avant-gardes, telles que La Main heureuse (1910-1913) d’Arnold Schönberg, aux partitions durablement inscrites au programme des grandes salles comme Saint François d’Assise (1983) d’Olivier Messiaen, en passant par des formes plus expérimentales, mais emblématiques, comme Einstein on the Beach (1976) de Philip Glass et Bob Wilson, Opéra Monde esquisse une cartographie différente de l’interdisciplinarité.
Se déployant en différentes sections thématiques, allant de la scène comme peinture en mouvement, aux productions politiques et parfois utopiques, de formes plus radicales et de nouveaux lieux d’opéra, à la féérie ou encore la fureur des mythes, le projet prend essentiellement pour focus une sélection de créations représentatives de ces relations fructueuses scèneartiste. Certains grands classiques – La Flûte enchantée, ou Norma – sont également exposés, soulignant comment le répertoire manié avec audace, a servi à la fois de lieu de transgression, de transformation, tout en garantissant une certaine pérennité du genre.
L’exposition questionne la capacité même d’une exposition, sinon à restituer, du moins à évoquer le pouvoir sensoriel de l’opéra et son caractère envoûtant. Un important travail de réactivation de certaines créations du passé, de même que certaines commandes passées à des artistes contemporains, permettent de montrer la passion que suscite encore le genre aujourd’hui, et de plonger le visiteur dans la magie singulière du spectacle lyrique.
Prolongeant la réflexion sur les affinités électives entre le spectacle et les arts visuels – portée par de précédents projets, parmi lesquels Musisircus ou Oskar Schlemmer. L’homme qui danse, l’exposition Opéra Monde questionne la théâtralité qui innerve les champs de l’art moderne et contemporain, avec une résonance d’autant plus forte qu’elle s’inscrit dans le cadre du 350e anniversaire de l’Opéra national de Paris, berceau de gestes artistiques novateurs – ceux de Bill Viola, Romeo Castellucci ou Clément Cogitore, pour ne citer qu’eux.
Parcours :
Scénographe et costumière, collaboratrice de longue date du metteur en scène Krzysztof Warlikowski, Małgorzata Szczęśniak (née en 1954) développe un travail qui ne se plie en rien au conformisme de certaines traditions théâtrales. Remettant en question le potentiel expressif de la scène, à travers une recherche sur le pouvoir symbolique des lieux et la transformation du réel, son travail – reconnaissable notamment par son architectonique – oscille entre une sobriété étincelante et une forme de baroquisme contemporain. Nourri de nombreuses sources d’inspiration, allant des arts visuels au grand écran, il rejette tout caractère illustratif, pour faire de la scénographie un élément charnière de la dramaturgie.
À l’invitation du commissaire de l’exposition et en étroit dialogue avec l’équipe artistique, la créatrice polonaise réalise la scénographie de l’exposition.
Elle propose un labyrinthe, se déployant de part en part de la galerie, telle une métaphore de la traversée à la fois sensorielle et dramaturgique du déroulé du parcours, pensé lui-même comme un opéra structuré en actes, scènes et sensations. Suivant cette quête qui propose autant de réponses que d’invitations à la découverte, la déambulation permet une véritable rythmique, provoquant des effets de surprise, des moments de pause ou encore des espaces plus vastes de contemplation. D’un point de vue symbolique, la forme labyrinthique convoque et met en résonance des récits tels que celui d’Ariane ou encore d’Orphée, figures mythiques fondatrices ou tutélaires de l’histoire de l’opéra et d’un désir passionné sans limite. Enfin, à l’opposé d’une vision homogène et globalisante, cette architecture met en avant la richesse protéiforme des nations, des histoires et des rêves, que peut constituer le genre lyrique comme miroir du monde. |
Mots-clés : |
Cinéma musique Art Beaux arts Histoire l'art opéra catharsis scénographe scénographie expérience scénique avant-garde Arnold Schönberg Olivier Messiaen Einstein on the Beach (1976) Philip Glass Bob Wilson Opéra Monde cartographie interdisciplinarité plasticien vidéaste artistes résidences scène nouvelles technologies chanteur |
Résumé : |
Le catalogue Opéra Monde. La quête d’un art total sous la direction du commissaire de l’exposition, Stéphane Ghislain Roussel, dresse un ambitieux panorama des rapports entre le genre lyrique et les arts visuels, de Wagner à nos jours. Richement illustré, cet ouvrage de référence en explore les multiples facettes en abordant plus d’une cinquantaine d’œuvres clés. Il réunit une trentaine de spécialistes qui, à travers des essais et des entretiens inédits, complétés par un important corpus scientifique, analysent les enjeux esthétiques et politiques soulevés par l’opéra et l’idéal d’une œuvre d’art totale. |
Note de contenu : |
L'Opéra est une forme qui convoque toutes les disciplines, il y a deux niveaux de l'art total, dont une dimension politique, engagée, quelque chose de sensoriel qui invite à repenser le monde. Stéphane Ghislain Roussel
L'exposition est pensée comme un spectacle, elle commence par une ouverture, on a choisi une oeuvre monumentale, King Kong qui mesure 11 mètres. Stéphane Ghislain Roussel
A partir du moment où un plasticien intervient, il vient avec un univers qui lui est propre, et je pense que les grands scénographes sont des artistes à part entière. C'est un signifié qui se rajoute, il y a une polyphonie de formes qui se rencontrent, créant une méta-forme. Stéphane Ghislain Roussel
Quand un plasticien arrive dans une production d'opéra, il déstabilise. Stéphane Ghislain Roussel
Il faut ouvrir les yeux, ouvrir la sensibilité, évacuer la peur. C'est tellement difficile pour les jeunes chanteurs d'avoir le sens du théâtre. Denis Guéguin, vidéaste |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-culture/lopera-art-total |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=226489 |
Opéra monde / exposition, Metz, Centre Pompidou-Metz, Galerie 3, du 22 juin 2019 au 27 janvier 2020 [document électronique] / Stéphane Ghislain Roussel (1974-...), Commissaire d'exposition ; Denis Guéguin, Auteur . - [S.l.] : Réunion des Musées Nationaux, 2019 . - 320 p. ; 22 x 28 cm. - ( Rmn musique exp) . ISBN : 978-2-7118-7439-2 : 49 € Introduction :
Exposer aujourd’hui l’opéra a plus d’un sens. C’en est fini avec le mythe du « dernier opéra ». « Il faut faire sauter les maisons d’opéra », déclarait Pierre Boulez en 1967. Si la sentence semblait tomber comme un verdict fatal et définitif, on peut constater que le genre a, au contraire, donné lieu tout au long du XXe siècle et précisément ces dernières décennies, à d’importantes et remarquables créations. La spectacularisation dénoncée alors a amplement touché les autres domaines artistiques. L’opéra comme lieu du spectaculaire permet, dès lors, d’explorer sous un angle nouveau cette théâtralité innervant de plus en plus, après des années d’un art plus conceptuel, le champ de l’art contemporain.
Présentant des maquettes, costumes, éléments de scénographie, autant que d’imposantes installations et de nouvelles créations, le parcours, qui mêle images et sons, montre comment l’opéra est la fois une manufacture de désirs artistiques partagés autant qu’un symbole de liberté. Des expériences scéniques des premières avant-gardes, telles que La Main heureuse (1910-1913) d’Arnold Schönberg, aux partitions durablement inscrites au programme des grandes salles comme Saint François d’Assise (1983) d’Olivier Messiaen, en passant par des formes plus expérimentales, mais emblématiques, comme Einstein on the Beach (1976) de Philip Glass et Bob Wilson, Opéra Monde esquisse une cartographie différente de l’interdisciplinarité.
Se déployant en différentes sections thématiques, allant de la scène comme peinture en mouvement, aux productions politiques et parfois utopiques, de formes plus radicales et de nouveaux lieux d’opéra, à la féérie ou encore la fureur des mythes, le projet prend essentiellement pour focus une sélection de créations représentatives de ces relations fructueuses scèneartiste. Certains grands classiques – La Flûte enchantée, ou Norma – sont également exposés, soulignant comment le répertoire manié avec audace, a servi à la fois de lieu de transgression, de transformation, tout en garantissant une certaine pérennité du genre.
L’exposition questionne la capacité même d’une exposition, sinon à restituer, du moins à évoquer le pouvoir sensoriel de l’opéra et son caractère envoûtant. Un important travail de réactivation de certaines créations du passé, de même que certaines commandes passées à des artistes contemporains, permettent de montrer la passion que suscite encore le genre aujourd’hui, et de plonger le visiteur dans la magie singulière du spectacle lyrique.
Prolongeant la réflexion sur les affinités électives entre le spectacle et les arts visuels – portée par de précédents projets, parmi lesquels Musisircus ou Oskar Schlemmer. L’homme qui danse, l’exposition Opéra Monde questionne la théâtralité qui innerve les champs de l’art moderne et contemporain, avec une résonance d’autant plus forte qu’elle s’inscrit dans le cadre du 350e anniversaire de l’Opéra national de Paris, berceau de gestes artistiques novateurs – ceux de Bill Viola, Romeo Castellucci ou Clément Cogitore, pour ne citer qu’eux.
Parcours :
Scénographe et costumière, collaboratrice de longue date du metteur en scène Krzysztof Warlikowski, Małgorzata Szczęśniak (née en 1954) développe un travail qui ne se plie en rien au conformisme de certaines traditions théâtrales. Remettant en question le potentiel expressif de la scène, à travers une recherche sur le pouvoir symbolique des lieux et la transformation du réel, son travail – reconnaissable notamment par son architectonique – oscille entre une sobriété étincelante et une forme de baroquisme contemporain. Nourri de nombreuses sources d’inspiration, allant des arts visuels au grand écran, il rejette tout caractère illustratif, pour faire de la scénographie un élément charnière de la dramaturgie.
À l’invitation du commissaire de l’exposition et en étroit dialogue avec l’équipe artistique, la créatrice polonaise réalise la scénographie de l’exposition.
Elle propose un labyrinthe, se déployant de part en part de la galerie, telle une métaphore de la traversée à la fois sensorielle et dramaturgique du déroulé du parcours, pensé lui-même comme un opéra structuré en actes, scènes et sensations. Suivant cette quête qui propose autant de réponses que d’invitations à la découverte, la déambulation permet une véritable rythmique, provoquant des effets de surprise, des moments de pause ou encore des espaces plus vastes de contemplation. D’un point de vue symbolique, la forme labyrinthique convoque et met en résonance des récits tels que celui d’Ariane ou encore d’Orphée, figures mythiques fondatrices ou tutélaires de l’histoire de l’opéra et d’un désir passionné sans limite. Enfin, à l’opposé d’une vision homogène et globalisante, cette architecture met en avant la richesse protéiforme des nations, des histoires et des rêves, que peut constituer le genre lyrique comme miroir du monde.
Mots-clés : |
Cinéma musique Art Beaux arts Histoire l'art opéra catharsis scénographe scénographie expérience scénique avant-garde Arnold Schönberg Olivier Messiaen Einstein on the Beach (1976) Philip Glass Bob Wilson Opéra Monde cartographie interdisciplinarité plasticien vidéaste artistes résidences scène nouvelles technologies chanteur |
Résumé : |
Le catalogue Opéra Monde. La quête d’un art total sous la direction du commissaire de l’exposition, Stéphane Ghislain Roussel, dresse un ambitieux panorama des rapports entre le genre lyrique et les arts visuels, de Wagner à nos jours. Richement illustré, cet ouvrage de référence en explore les multiples facettes en abordant plus d’une cinquantaine d’œuvres clés. Il réunit une trentaine de spécialistes qui, à travers des essais et des entretiens inédits, complétés par un important corpus scientifique, analysent les enjeux esthétiques et politiques soulevés par l’opéra et l’idéal d’une œuvre d’art totale. |
Note de contenu : |
L'Opéra est une forme qui convoque toutes les disciplines, il y a deux niveaux de l'art total, dont une dimension politique, engagée, quelque chose de sensoriel qui invite à repenser le monde. Stéphane Ghislain Roussel
L'exposition est pensée comme un spectacle, elle commence par une ouverture, on a choisi une oeuvre monumentale, King Kong qui mesure 11 mètres. Stéphane Ghislain Roussel
A partir du moment où un plasticien intervient, il vient avec un univers qui lui est propre, et je pense que les grands scénographes sont des artistes à part entière. C'est un signifié qui se rajoute, il y a une polyphonie de formes qui se rencontrent, créant une méta-forme. Stéphane Ghislain Roussel
Quand un plasticien arrive dans une production d'opéra, il déstabilise. Stéphane Ghislain Roussel
Il faut ouvrir les yeux, ouvrir la sensibilité, évacuer la peur. C'est tellement difficile pour les jeunes chanteurs d'avoir le sens du théâtre. Denis Guéguin, vidéaste |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-culture/lopera-art-total |
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