Titre : |
Vers une dictature verte ? |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Pascal Perri (1959-...), Auteur |
Editeur : |
Paris : l'Archipel |
Année de publication : |
2021 |
Importance : |
192 p. |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-8098-4263-0 |
Prix : |
18 € |
Note générale : |
“Plus on met de temps à entrer dans la transition écologique, plus la question de la dictature verte se posera” :
"« La lutte pour le climat est contraire aux libertés individuelles », tranche pour sa part le climatologue François-Marie Bréon. Si nous voulons éviter une augmentation de plus de deux degrés du climat, il va falloir prendre rapidement des mesures drastiques, et en premier lieu contrôler la consommation des individus, leurs déplacements, etc. On pourrait envisager d’associer les citoyens eux-mêmes à ces décisions, mais, on le sait, il y a urgence, et le temps démocratique est un temps long, qui implique informations, délibérations et votes. Si l’on veut bien faire, une bonne petite dictature verte n’est-elle pas inévitable ?
Le philosophe Pierre Charbonnier, auteur d’Abondance et Liberté. Une histoire environnementale des idées politiques (La Découverte, 2020), voit les choses autrement : cette inquiétude de la dictature verte vient d’abord, explique-t-il, de ce qu’on assimile l’État démocratique aux libertés individuelles comprises d’abord comme libertés économiques – par exemple celle de payer à bas coût un billet d’avion. Mais, rappelle-t-il, « un esprit démocratique, ce n’est pas ‘chacun fait ce qu’il veut’, c’est au contraire la capacité collective à se donner des règles » ; « la démocratie est, et a toujours été, une forme d’auto-limitation et d’auto-contrainte ». En somme, il s’agit de décider ensemble où nous posons les limites de nos libertés.
Toujours est-il que la problématique de l’urgence demeure ; plus on met de temps à entrer dans la transition écologique, plus la question de la dictature verte se posera. Plutôt que de craindre a priori que ce ne soit la démocratie qui nuise à l’écologie, et vice-versa, « on pourrait, écrit encore Charbonnier, renverser la perspective en considérant que c’est l’inaction écologique qui va miner l’esprit démocratique ». Rappelons que l’autoritarisme, aujourd’hui, appuie souvent les politiques antiécologiques – au Brésil et en Inde, par exemple. Et si, au lieu d'attendre le Great reset, on amorçait dès maintenant les contours d’une délibération véritablement démocratique autour de ces questions ? Peut-être les égarements complotistes de certains pourraient-ils au moins servir à nous encourager dans cette voie." Samuel Lacroix, en hyperlien |
Mots-clés : |
Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Idéologies politiques environnementalistes urgence climatique despotisme démocratique limites démocratie Extinction Rebellion Tocqueville autocraties postécologiques décarbonation désobéissance civile |
Résumé : |
Face à la montée de nouveaux tabous sociaux portés par les mouvements anti-chasse, antispécistes, antinucléaires, anti-éoliennes ou animalistes, le journaliste propose une réflexion polémique et argumentée sur la manière de préserver la nature sans porter atteinte aux droits humains. Exposant les idées des écologistes les plus radicaux, il plaide en faveur d'un nouvel humanisme.
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Note de contenu : |
Voir en hyperlien : "Des autocraties postécologiques
À l’aune de cette réflexion, on peut alors comprendre le fond de la pensée de Nils Markwardt dans cet article. Pour lui, le risque n’est pas de voir apparaître des “dictatures vertes”, mais plutôt des régimes autocratiques inégalitaires.
Il explique que les gouvernements ne prennent pas de mesures suffisamment contraignantes pour limiter le réchauffement climatique – alors qu’ils ont la capacité d’en prendre pour lutter contre la menace terroriste.
Cela conduit à la multiplication des catastrophes climatiques, qui ont de lourdes répercussions financières et humaines : “La multiplication des catastrophes naturelles, l’apparition de nouveaux conflits pour les ressources naturelles et l’essor des migrations climatiques se solderaient par l’introduction de mesures autoritaires. Selon toute probabilité, il ne s’agira non pas de dictatures vertes, mais plutôt d’autocraties postécologiques qui veilleront essentiellement à subvenir aux besoins des plus offrants.”
Réinventer la démocratie
Alors, qu’attendre pour l’avenir de ce que Nils Markwardt appelle nos “démocraties carbonées” ? Pour lui, si les démocraties actuelles veulent répondre à l’enjeu écologique, elles doivent se réinventer.
Il écarte ainsi le risque d’une “dictature de la décarbonation” en montrant que les actions menées par le mouvement Extinction Rebellion s’inscrivent plutôt dans la tradition de la “désobéissance civile”, et qu’il n’existe pour l’instant aucun mouvement politique “désireux de suspendre les assemblées législatives au nom de la lutte contre le dérèglement climatique”." Benjamin Daubeuf |
En ligne : |
https://www.liberation.fr/cahier-special/2008/09/20/vers-une-dictature-verte-fab [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=1334 |
Vers une dictature verte ? [document électronique] / Pascal Perri (1959-...), Auteur . - Paris : l'Archipel, 2021 . - 192 p. ISBN : 978-2-8098-4263-0 : 18 € “Plus on met de temps à entrer dans la transition écologique, plus la question de la dictature verte se posera” :
"« La lutte pour le climat est contraire aux libertés individuelles », tranche pour sa part le climatologue François-Marie Bréon. Si nous voulons éviter une augmentation de plus de deux degrés du climat, il va falloir prendre rapidement des mesures drastiques, et en premier lieu contrôler la consommation des individus, leurs déplacements, etc. On pourrait envisager d’associer les citoyens eux-mêmes à ces décisions, mais, on le sait, il y a urgence, et le temps démocratique est un temps long, qui implique informations, délibérations et votes. Si l’on veut bien faire, une bonne petite dictature verte n’est-elle pas inévitable ?
Le philosophe Pierre Charbonnier, auteur d’Abondance et Liberté. Une histoire environnementale des idées politiques (La Découverte, 2020), voit les choses autrement : cette inquiétude de la dictature verte vient d’abord, explique-t-il, de ce qu’on assimile l’État démocratique aux libertés individuelles comprises d’abord comme libertés économiques – par exemple celle de payer à bas coût un billet d’avion. Mais, rappelle-t-il, « un esprit démocratique, ce n’est pas ‘chacun fait ce qu’il veut’, c’est au contraire la capacité collective à se donner des règles » ; « la démocratie est, et a toujours été, une forme d’auto-limitation et d’auto-contrainte ». En somme, il s’agit de décider ensemble où nous posons les limites de nos libertés.
Toujours est-il que la problématique de l’urgence demeure ; plus on met de temps à entrer dans la transition écologique, plus la question de la dictature verte se posera. Plutôt que de craindre a priori que ce ne soit la démocratie qui nuise à l’écologie, et vice-versa, « on pourrait, écrit encore Charbonnier, renverser la perspective en considérant que c’est l’inaction écologique qui va miner l’esprit démocratique ». Rappelons que l’autoritarisme, aujourd’hui, appuie souvent les politiques antiécologiques – au Brésil et en Inde, par exemple. Et si, au lieu d'attendre le Great reset, on amorçait dès maintenant les contours d’une délibération véritablement démocratique autour de ces questions ? Peut-être les égarements complotistes de certains pourraient-ils au moins servir à nous encourager dans cette voie." Samuel Lacroix, en hyperlien
Mots-clés : |
Politique et administration publique / Vie politique / Vie politique et questions en débat Idéologies politiques environnementalistes urgence climatique despotisme démocratique limites démocratie Extinction Rebellion Tocqueville autocraties postécologiques décarbonation désobéissance civile |
Résumé : |
Face à la montée de nouveaux tabous sociaux portés par les mouvements anti-chasse, antispécistes, antinucléaires, anti-éoliennes ou animalistes, le journaliste propose une réflexion polémique et argumentée sur la manière de préserver la nature sans porter atteinte aux droits humains. Exposant les idées des écologistes les plus radicaux, il plaide en faveur d'un nouvel humanisme.
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Note de contenu : |
Voir en hyperlien : "Des autocraties postécologiques
À l’aune de cette réflexion, on peut alors comprendre le fond de la pensée de Nils Markwardt dans cet article. Pour lui, le risque n’est pas de voir apparaître des “dictatures vertes”, mais plutôt des régimes autocratiques inégalitaires.
Il explique que les gouvernements ne prennent pas de mesures suffisamment contraignantes pour limiter le réchauffement climatique – alors qu’ils ont la capacité d’en prendre pour lutter contre la menace terroriste.
Cela conduit à la multiplication des catastrophes climatiques, qui ont de lourdes répercussions financières et humaines : “La multiplication des catastrophes naturelles, l’apparition de nouveaux conflits pour les ressources naturelles et l’essor des migrations climatiques se solderaient par l’introduction de mesures autoritaires. Selon toute probabilité, il ne s’agira non pas de dictatures vertes, mais plutôt d’autocraties postécologiques qui veilleront essentiellement à subvenir aux besoins des plus offrants.”
Réinventer la démocratie
Alors, qu’attendre pour l’avenir de ce que Nils Markwardt appelle nos “démocraties carbonées” ? Pour lui, si les démocraties actuelles veulent répondre à l’enjeu écologique, elles doivent se réinventer.
Il écarte ainsi le risque d’une “dictature de la décarbonation” en montrant que les actions menées par le mouvement Extinction Rebellion s’inscrivent plutôt dans la tradition de la “désobéissance civile”, et qu’il n’existe pour l’instant aucun mouvement politique “désireux de suspendre les assemblées législatives au nom de la lutte contre le dérèglement climatique”." Benjamin Daubeuf |
En ligne : |
https://www.liberation.fr/cahier-special/2008/09/20/vers-une-dictature-verte-fab [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=1334 |
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