Titre : |
Une politique de l'enfance : du patronage au centre de loisirs |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Francis Lebon , Auteur |
Editeur : |
Paris : Éditions L'Harmattan |
Année de publication : |
2005 |
Collection : |
Logiques sociales |
Importance : |
265 p |
Format : |
24 x 16 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7475-9002-0 |
Prix : |
24 € |
Note générale : |
"L'Humanité, endredi, 28 Février, 2020
MÉMOIRE VIVANTE. SAINT-GOIN : L’EXIL AU PARADIS POUR DES ENFANTS DE RÉPUBLICAINS ESPAGNOLS
Jean Ortiz
Non loin de Pau, de 1946 à 1952, à quelques kilomètres du camp de Gurs, une « colonie » a accueilli entre 400 et 600 enfants de républicains espagnols en exil ou disparus. Histoire d’une « Maison des enfants » sortie de l’oubli.
De juillet 1946 à la fin septembre 1952, dans un contexte délirant d’anticommunisme et de Guerre froide », a fonctionné, à quelques kilomètres de l’enfer (le camp de Gurs), une « Maison des enfants ». Pas très loin de Pau, Saint-Goin (250 habitants), cette petite langue du piémont oloronais, conserve toujours la matérialité des exils et déportations, (GURS « une drôle de syllabe, comme un sanglot » (Aragon), devenu aujourd’hui lieu national de mémoire, juive et républicaine espagnole. Le camp fut construit à la va vite pour « soulager provisoirement » pendant quelques mois (en fait, quelques années), les milliers de Républicains espagnols qui s’entassaient à Argelès, Barcarès, Saint Cyprien... 382 baraques, une capacité « d’accueil » de 18 000 personnes, sur une zone marécageuse... Gurs, c’était l’univers des camps « de concentration » français, « de la honte et du mépris».
Le château de Saint-Goin, la Maison des enfants de « rouges », imposant et gracieux, fut une « colonie », où de 400 à 600 enfants de Républicains espagnols ont pu soigner les stigmates des horreurs de la guerre. Il s’agissait d’orphelins aux familles « disparues », ou contraintes à l’exil, ou tuberculeuses, ou travaillant pour les autorités françaises. Le château de Mesplès, demeuré malgré le temps tel quel (la façade arborait jadis le drapeau de la République espagnole), n’est pas un « centre de réfugiés » comme les autres : l’acronyme de l’USC est encore visible, tracé avec de petits galets, sur la dalle d’entrée du château, où vécurent, dans un havre de silence et de sérénité, des gamins portant les traumatismes, les angoisses, de la Guerre d’Espagne.
Gurs, c’était l’univers des camps français « de la honte et du mépris »
Au village de Saint-Goin, les gamins étaient hébergés en internat, et une équipe, la plupart payée, d’animateurs, d’instituteurs, de personnel de santé, très bienveillante et efficace, s’activait à les remettre sur pied. Cette équipe, majoritairement espagnole ou franco-espagnole, communisante, recrutée au sein de l’exil (PCE, ou son homologue catalan, le PSUC, et l’équivalent jeunes, JSU), solide, dirige le centre.
La « colonie » s’intègre rapidement au milieu rural : les enfants font de longues promenades dans la campagne environnante, s’occupent d’un potager..." |
Catégories : |
J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION
|
Mots-clés : |
JEUNE LOISIR ACTION CATHOLIQUE ASSOCIATION XIXE XXE SCOUTISME COLONIE DE VACANCES GOUVERNEMENT DE VICHY FRONT POPULAIRE ANIMATEUR SOCIO-CULTUREL EDUCATION CEMEA CENTRE DE VACANCES ET DE LOISIRS MOUVEMENT DE JEUNESSE POLITIQUE LOCALE HISTOIRE société problèmes et services sociaux protection de l'enfance et de la jeunesse enfants : loisirs France patronages centres de loisirs administration communale loisirs équipement de loisirs enfant éducation extrascolaire |
Index. décimale : |
J-55 Loisirs et jeunes |
Résumé : |
Récapitulatif historique de l'évolution de l'animation des loisirs enfantins en France, des premiers patronages du XIXe siècle, aux centres aérés et centres de loisirs des XXe et XXIe siècles. Explique la genèse du métier d'animateur. |
Note de contenu : |
Glossaire. Index. 4e de couv. : "Comment, en France, l'animation des loisirs enfantins s'est fait une place à côté du service social et de l'éducation spécialisée ? Inspirée du principe selon lequel c'est dans le passé (des patronages) que l'on trouve les éléments dont est formé le présent (des centres de loisirs sans hébergement), la socialisation par les loisirs est envisagée à travers une institution polymorphe représentée par les trois termes successifs de « patronages », « centres aérés » puis « centres de loisirs ». En présentant les organisations concernées, il s'agit de fixer les repères chronologiques essentiels pour comprendre la genèse du métier d'animateur. Avec des préoccupations liées à l'hygiène et à la surveillance, le patronage incarne l'institution qui, du XIXe siècle aux années 1970, propose des activités récréatives aux enfants tout en participant de la construction sociale de l'École, de la religion et de la politique. Si la métaphore guerrière fixe les bornes des discours « laïques » et « catholiques », un consensus pédagogique définit la nature primordiale de l'enfant par le jeu. Le développement du travail des femmes et de leur scolarisation, la tertiarisation du salariat, la légitimation du terme unificateur de « travail social », le déclin des colonies de vacances, la quasi-disparition des patronages paroissiaux constituent la toile de fond de la naissance officielle, en 1970, du centre de loisirs. Depuis lors, le passage du vocable de « patronage » à celui de « centre de loisirs » signe une laïcisation de l'institution qui se manifeste par la normalisation juridique, la centralisation bureaucratique, la scolarisation des pratiques, l'autonomisation et la spécialisation des fonctions corrélatives de l'accroissement de la division du travail d'encadrement. La structure du champ de l'animation reste cependant extrêmement dispersée, entre un niveau central (État, associations nationales et départementales) et un niveau local (communes, associations) lui-même très diversifié." |
En ligne : |
https://www.humanite.fr/memoire-vivante-saint-goin-lexil-au-paradis-pour-des-enf [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=10911 |
Une politique de l'enfance : du patronage au centre de loisirs [texte imprimé] / Francis Lebon  , Auteur . - [S.l.] : L'Harmattan, 2005, 2005 . - 265 p ; 24 x 16 cm. - ( Logiques sociales) . ISBN : 978-2-7475-9002-0 : 24 € "L'Humanité, endredi, 28 Février, 2020
MÉMOIRE VIVANTE. SAINT-GOIN : L’EXIL AU PARADIS POUR DES ENFANTS DE RÉPUBLICAINS ESPAGNOLS
Jean Ortiz
Non loin de Pau, de 1946 à 1952, à quelques kilomètres du camp de Gurs, une « colonie » a accueilli entre 400 et 600 enfants de républicains espagnols en exil ou disparus. Histoire d’une « Maison des enfants » sortie de l’oubli.
De juillet 1946 à la fin septembre 1952, dans un contexte délirant d’anticommunisme et de Guerre froide », a fonctionné, à quelques kilomètres de l’enfer (le camp de Gurs), une « Maison des enfants ». Pas très loin de Pau, Saint-Goin (250 habitants), cette petite langue du piémont oloronais, conserve toujours la matérialité des exils et déportations, (GURS « une drôle de syllabe, comme un sanglot » (Aragon), devenu aujourd’hui lieu national de mémoire, juive et républicaine espagnole. Le camp fut construit à la va vite pour « soulager provisoirement » pendant quelques mois (en fait, quelques années), les milliers de Républicains espagnols qui s’entassaient à Argelès, Barcarès, Saint Cyprien... 382 baraques, une capacité « d’accueil » de 18 000 personnes, sur une zone marécageuse... Gurs, c’était l’univers des camps « de concentration » français, « de la honte et du mépris».
Le château de Saint-Goin, la Maison des enfants de « rouges », imposant et gracieux, fut une « colonie », où de 400 à 600 enfants de Républicains espagnols ont pu soigner les stigmates des horreurs de la guerre. Il s’agissait d’orphelins aux familles « disparues », ou contraintes à l’exil, ou tuberculeuses, ou travaillant pour les autorités françaises. Le château de Mesplès, demeuré malgré le temps tel quel (la façade arborait jadis le drapeau de la République espagnole), n’est pas un « centre de réfugiés » comme les autres : l’acronyme de l’USC est encore visible, tracé avec de petits galets, sur la dalle d’entrée du château, où vécurent, dans un havre de silence et de sérénité, des gamins portant les traumatismes, les angoisses, de la Guerre d’Espagne.
Gurs, c’était l’univers des camps français « de la honte et du mépris »
Au village de Saint-Goin, les gamins étaient hébergés en internat, et une équipe, la plupart payée, d’animateurs, d’instituteurs, de personnel de santé, très bienveillante et efficace, s’activait à les remettre sur pied. Cette équipe, majoritairement espagnole ou franco-espagnole, communisante, recrutée au sein de l’exil (PCE, ou son homologue catalan, le PSUC, et l’équivalent jeunes, JSU), solide, dirige le centre.
La « colonie » s’intègre rapidement au milieu rural : les enfants font de longues promenades dans la campagne environnante, s’occupent d’un potager..."
Catégories : |
J CULTURE - ART - LOISIRS - ANIMATION
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Mots-clés : |
JEUNE LOISIR ACTION CATHOLIQUE ASSOCIATION XIXE XXE SCOUTISME COLONIE DE VACANCES GOUVERNEMENT DE VICHY FRONT POPULAIRE ANIMATEUR SOCIO-CULTUREL EDUCATION CEMEA CENTRE DE VACANCES ET DE LOISIRS MOUVEMENT DE JEUNESSE POLITIQUE LOCALE HISTOIRE société problèmes et services sociaux protection de l'enfance et de la jeunesse enfants : loisirs France patronages centres de loisirs administration communale loisirs équipement de loisirs enfant éducation extrascolaire |
Index. décimale : |
J-55 Loisirs et jeunes |
Résumé : |
Récapitulatif historique de l'évolution de l'animation des loisirs enfantins en France, des premiers patronages du XIXe siècle, aux centres aérés et centres de loisirs des XXe et XXIe siècles. Explique la genèse du métier d'animateur. |
Note de contenu : |
Glossaire. Index. 4e de couv. : "Comment, en France, l'animation des loisirs enfantins s'est fait une place à côté du service social et de l'éducation spécialisée ? Inspirée du principe selon lequel c'est dans le passé (des patronages) que l'on trouve les éléments dont est formé le présent (des centres de loisirs sans hébergement), la socialisation par les loisirs est envisagée à travers une institution polymorphe représentée par les trois termes successifs de « patronages », « centres aérés » puis « centres de loisirs ». En présentant les organisations concernées, il s'agit de fixer les repères chronologiques essentiels pour comprendre la genèse du métier d'animateur. Avec des préoccupations liées à l'hygiène et à la surveillance, le patronage incarne l'institution qui, du XIXe siècle aux années 1970, propose des activités récréatives aux enfants tout en participant de la construction sociale de l'École, de la religion et de la politique. Si la métaphore guerrière fixe les bornes des discours « laïques » et « catholiques », un consensus pédagogique définit la nature primordiale de l'enfant par le jeu. Le développement du travail des femmes et de leur scolarisation, la tertiarisation du salariat, la légitimation du terme unificateur de « travail social », le déclin des colonies de vacances, la quasi-disparition des patronages paroissiaux constituent la toile de fond de la naissance officielle, en 1970, du centre de loisirs. Depuis lors, le passage du vocable de « patronage » à celui de « centre de loisirs » signe une laïcisation de l'institution qui se manifeste par la normalisation juridique, la centralisation bureaucratique, la scolarisation des pratiques, l'autonomisation et la spécialisation des fonctions corrélatives de l'accroissement de la division du travail d'encadrement. La structure du champ de l'animation reste cependant extrêmement dispersée, entre un niveau central (État, associations nationales et départementales) et un niveau local (communes, associations) lui-même très diversifié." |
En ligne : |
https://www.humanite.fr/memoire-vivante-saint-goin-lexil-au-paradis-pour-des-enf [...] |
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https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=10911 |
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