Résumé : |
L’auteur étudie la scolarité de jeunes issus de l’immigration sous l’angle de la justice sociale et de la reconnaissance à travers une enquête par entretiens auprès d’adolescents scolarisés en Communauté française de Belgique. L’approche intégrée de diverses dimensions –distribution, reconnaissance, pouvoir– permet de saisir leur imbrication au sein d’environnements scolaires concrets où les jeunes se construisent comme sujet moral et développent une capacité d’action. Deux sources majeures d’inégalités apparaissent : la ségrégation socio-spatiale qui marque le choix de l’établissement et inscrit ces élèves dans des environnements dévalorisés pour la compétition scolaire ; le stigmate socio-ethnique dont ils font l’expérience dans leurs relations avec les enseignants ou les pairs. Trois idéaux-types revendiquant la parité de participation sont dégagés –“carrière scolaire ouverte”, “carrière scolaire confinée”, “carrière instable”– qui engendrent parcours et identités contrastés. Face au travail et aux stratégies des individus, les environnements scolaires instituent et perpétuent les inégalités sociales. Les victimes d’inégalités tentent de s’accommoder des effets négatifs de la stigmatisation. Quand elles accèdent à un environnement scolaire de qualité, elles ont besoin de ressources familiales et amicales qui les soutiennent dans la mise à distance coûteuse du stigmate de leur origine et/ou appartenance ethno-culturelle. (Source : Éducation & société) |