[article]
Titre : |
Krotten als metafoor voor een verrotte maatschappij : Les taudis (1929) van Léon Degrelle |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Patricia Van den Eeckhout, Auteur |
Année de publication : |
2011 |
Article en page(s) : |
p. 95-121 |
Langues : |
Néerlandais (dut) |
Mots-clés : |
321.6"1933/1945" Nazisme 159.9 Psychologie 396 Droits des femmes. Féminisme. Emancipation des femmes 0(082) Critique / extrait document / citations 929 Degrelle, Léon (1906-1994) |
Résumé : |
Résumé en français
Patricia Van den Eeckhout
Les taudis comme métaphore d’une société pourrie : Les Taudis (1929) de Léon Degrelle
Dans Le sec et l’humide (2008), Jonathan Littell analyse le style et les mots de Léon Degrelle dans son récit de guerre La campagne de Russie, 1941-1945. Pour ce faire, il s’inspire de l’oeuvre de Klaus Theweleit, Männerphantasien (1977) dans laquelle l’auteur analyse la personnalité du fasciste-type. Sur base de l’analyse de textes de vétérans des Freikorps (1918-1923), Theweleit en arrive à la conclusion que la manière d’agir du fasciste ou, plus largement considéré du soldatischer Mann, s’enracine dans son rejet des femmes. Armé d’un bouclier basé sur la discipline, des règles et de l’exercice physique, le soldatischer Mann tente de combattre ses faiblesses, ses aspirations et sa féminité (conséquence d’une rupture incomplète avec la figure de la mère). Dans les textes produits par le soldatischer Mann, la haine du genre féminin se manifeste par la construction d’une vision duale de la femme (la vierge blanche versus la putain rouge), l’évocation du dégoût pour tout qui est associé aux femmes (Juifs, communistes) et l’association des catégories haïes avec l’humidité et la putréfaction. Littell utilise l’approche de Theweleit en l’appliquant à La campagne de Russie de Degrelle et constate une série de similitudes étonnantes en matière de langage.
Partant du principe que la personnalité du soldatischer Mann ne se manifeste pas exclusivement lorsqu’il se trouve sur le champ de bataille ou qu’il l’évoque, j’ai analysé le langage utilisé dans la brochure Les Taudis publiée par Léon Degrelle en 1929. J’ai constaté que l’évocation de l’humidité et de la putréfaction ainsi que l’évocation des Juifs comme “bolchéviques”, “anarchistes” et autres “crapules” constitue des jalons importants dans la construction mentale degrellienne assimilant les centres-villes belges à des lieux de pourriture. Ce qui est également pourri, c’est le manque de dynamisme et de vision des élites politiques et sociales. Degrelle se construit lui-même comme un soldatischer Mann dont la détermination et l’émotion sociale contrastent vivement avec la léthargie du politique et l’ignorance du commun des mortels. Ce soldatischer Mann ne sème, il est vrai, pas encore la mort et la destruction comme dans La campagne de Russie mais attend son salut à travers un engagement renouvelé en faveur du message chrétien. Degrelle partage cette vision avec quantité de jeunes militants catholiques de la classe moyenne francophone belge. Le texte ne souffle mot de la vision duale de la femme postulée par Theweleit. Le fait que cet élément fasse également défaut dans La campagne de Russie constitue l’une des raisons (mais pas la seule) pour lesquelles les fondements psycho-analytiques de Theweleit sont en fin de compte considérés comme inutilisables.
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Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113843 |
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 23 (2011) . - p. 95-121
[article] Krotten als metafoor voor een verrotte maatschappij : Les taudis (1929) van Léon Degrelle [texte imprimé] / Patricia Van den Eeckhout, Auteur . - 2011 . - p. 95-121. Langues : Néerlandais ( dut) in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) / BU de Lettres, salle des périodiques > 23 (2011) . - p. 95-121
Mots-clés : |
321.6"1933/1945" Nazisme 159.9 Psychologie 396 Droits des femmes. Féminisme. Emancipation des femmes 0(082) Critique / extrait document / citations 929 Degrelle, Léon (1906-1994) |
Résumé : |
Résumé en français
Patricia Van den Eeckhout
Les taudis comme métaphore d’une société pourrie : Les Taudis (1929) de Léon Degrelle
Dans Le sec et l’humide (2008), Jonathan Littell analyse le style et les mots de Léon Degrelle dans son récit de guerre La campagne de Russie, 1941-1945. Pour ce faire, il s’inspire de l’oeuvre de Klaus Theweleit, Männerphantasien (1977) dans laquelle l’auteur analyse la personnalité du fasciste-type. Sur base de l’analyse de textes de vétérans des Freikorps (1918-1923), Theweleit en arrive à la conclusion que la manière d’agir du fasciste ou, plus largement considéré du soldatischer Mann, s’enracine dans son rejet des femmes. Armé d’un bouclier basé sur la discipline, des règles et de l’exercice physique, le soldatischer Mann tente de combattre ses faiblesses, ses aspirations et sa féminité (conséquence d’une rupture incomplète avec la figure de la mère). Dans les textes produits par le soldatischer Mann, la haine du genre féminin se manifeste par la construction d’une vision duale de la femme (la vierge blanche versus la putain rouge), l’évocation du dégoût pour tout qui est associé aux femmes (Juifs, communistes) et l’association des catégories haïes avec l’humidité et la putréfaction. Littell utilise l’approche de Theweleit en l’appliquant à La campagne de Russie de Degrelle et constate une série de similitudes étonnantes en matière de langage.
Partant du principe que la personnalité du soldatischer Mann ne se manifeste pas exclusivement lorsqu’il se trouve sur le champ de bataille ou qu’il l’évoque, j’ai analysé le langage utilisé dans la brochure Les Taudis publiée par Léon Degrelle en 1929. J’ai constaté que l’évocation de l’humidité et de la putréfaction ainsi que l’évocation des Juifs comme “bolchéviques”, “anarchistes” et autres “crapules” constitue des jalons importants dans la construction mentale degrellienne assimilant les centres-villes belges à des lieux de pourriture. Ce qui est également pourri, c’est le manque de dynamisme et de vision des élites politiques et sociales. Degrelle se construit lui-même comme un soldatischer Mann dont la détermination et l’émotion sociale contrastent vivement avec la léthargie du politique et l’ignorance du commun des mortels. Ce soldatischer Mann ne sème, il est vrai, pas encore la mort et la destruction comme dans La campagne de Russie mais attend son salut à travers un engagement renouvelé en faveur du message chrétien. Degrelle partage cette vision avec quantité de jeunes militants catholiques de la classe moyenne francophone belge. Le texte ne souffle mot de la vision duale de la femme postulée par Theweleit. Le fait que cet élément fasse également défaut dans La campagne de Russie constitue l’une des raisons (mais pas la seule) pour lesquelles les fondements psycho-analytiques de Theweleit sont en fin de compte considérés comme inutilisables.
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https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=113843 |
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