[article]
Titre : |
Henry David Thoreau et le "nature writing" |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
François Specq, Auteur |
Année de publication : |
2019 |
Article en page(s) : |
p. 60 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Nature -- Observation Nature -- Protection |
Résumé : |
Le nature writing compte de nombreux écrivains qui ont influencé leur époque, la société ou les écrivains des générations futures. Mais si l’on devait n’en retenir qu’un, il ne fait nul doute que cet écrivain serait Henry David Thoreau. En effet, on retrouve chez la plupart des écrivains du nature writing soit des citations de Thoreau — pour la grande majorité tirées de Civil Disobedience (1849) — mais aussi les thèmes (protection de la nature, écoute de l’environnement, rédemption de l’humanité dans la nature, etc) et parfois les structures littéraires comme dans Pilgrim at Tinker Creek (1974) d’Annie Dillard, ou la volonté de se retirer de la « syphilisation » pour vivre au contact de la nature souvent sauvage tels John Muir, Edward Abbey, Rick Bass, etc. De nombreux ouvrages sont aussi consacrés à l’influence de Thoreau sur la société américaine et la littérature américaine. Pour celles et ceux qui sont intéressés à creuser le sujet davantage, je vous conseille de lire les articles ou livres de Michel Granger sur le sujet.
C’est surtout la prise de position radicale de Thoreau par rapport au wilderness qui a marqué ses essais et par la même occasion les esprits. En cherchant un nouvel éveil (awakening) dans la nature sauvage, en intégrant une approche rationnelle et scientifique à la nature, Thoreau aspirait à élever l’esprit et la conscience de l’homme. Bien qu’étant son mentor, Emerson l’encouragea à davantage de modération dans ses idées. « For all his life, Thoreau appears to have sought above all a pure and direct experience, a nondual experience, that would transcend the usual distance between subject and object and grant participation in the wholeness of nature » (car toute sa vie, Thoreau semble surtout avoir recherché une expérimentation [de la nature] directe et pure, une expérimentation non-duelle, qui transcenderait la distance habituelle entre le sujet et l’objet, et laisserait la place pour une participation à la nature dans son intégralité) explique Thomas J. Lyon dans This Incomparable Land (2001). |
Note de contenu : |
"Le wilderness de John Muir est cependant bien plus « sauvage » et indompté que celui de Thoreau.
L’impression globale laissée par certains textes [de Thoreau] est que la randonnée en altitude comporte une dimension transgressive induisant un contact désagréable avec ce qu’habituellement il préfère ne pas voir : Thoreau se rend compte qu’il s’est enfoncé dans une nature trop sauvage, lui qui se sent à l’aise dans un monde intermédiaire, apprivoisé et pastoral, où c’est surtout l’imagination qui introduit la sauvagerie. (Extrait de « Montagnes de Thoreau : la silhouette et le contact » de Michel Granger)" |
En ligne : |
https://lettresus.wordpress.com/2012/07/28/thoreausheritage/ |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=235308 |
in Textes et documents pour la classe, TDC / Inspé de Tours-Fondettes > n°1124 (1er novembre 2019) . - p. 60
[article] Henry David Thoreau et le "nature writing" [texte imprimé] / François Specq, Auteur . - 2019 . - p. 60. Langues : Français ( fre) in Textes et documents pour la classe, TDC / Inspé de Tours-Fondettes > n°1124 (1er novembre 2019) . - p. 60
Mots-clés : |
Nature -- Observation Nature -- Protection |
Résumé : |
Le nature writing compte de nombreux écrivains qui ont influencé leur époque, la société ou les écrivains des générations futures. Mais si l’on devait n’en retenir qu’un, il ne fait nul doute que cet écrivain serait Henry David Thoreau. En effet, on retrouve chez la plupart des écrivains du nature writing soit des citations de Thoreau — pour la grande majorité tirées de Civil Disobedience (1849) — mais aussi les thèmes (protection de la nature, écoute de l’environnement, rédemption de l’humanité dans la nature, etc) et parfois les structures littéraires comme dans Pilgrim at Tinker Creek (1974) d’Annie Dillard, ou la volonté de se retirer de la « syphilisation » pour vivre au contact de la nature souvent sauvage tels John Muir, Edward Abbey, Rick Bass, etc. De nombreux ouvrages sont aussi consacrés à l’influence de Thoreau sur la société américaine et la littérature américaine. Pour celles et ceux qui sont intéressés à creuser le sujet davantage, je vous conseille de lire les articles ou livres de Michel Granger sur le sujet.
C’est surtout la prise de position radicale de Thoreau par rapport au wilderness qui a marqué ses essais et par la même occasion les esprits. En cherchant un nouvel éveil (awakening) dans la nature sauvage, en intégrant une approche rationnelle et scientifique à la nature, Thoreau aspirait à élever l’esprit et la conscience de l’homme. Bien qu’étant son mentor, Emerson l’encouragea à davantage de modération dans ses idées. « For all his life, Thoreau appears to have sought above all a pure and direct experience, a nondual experience, that would transcend the usual distance between subject and object and grant participation in the wholeness of nature » (car toute sa vie, Thoreau semble surtout avoir recherché une expérimentation [de la nature] directe et pure, une expérimentation non-duelle, qui transcenderait la distance habituelle entre le sujet et l’objet, et laisserait la place pour une participation à la nature dans son intégralité) explique Thomas J. Lyon dans This Incomparable Land (2001). |
Note de contenu : |
"Le wilderness de John Muir est cependant bien plus « sauvage » et indompté que celui de Thoreau.
L’impression globale laissée par certains textes [de Thoreau] est que la randonnée en altitude comporte une dimension transgressive induisant un contact désagréable avec ce qu’habituellement il préfère ne pas voir : Thoreau se rend compte qu’il s’est enfoncé dans une nature trop sauvage, lui qui se sent à l’aise dans un monde intermédiaire, apprivoisé et pastoral, où c’est surtout l’imagination qui introduit la sauvagerie. (Extrait de « Montagnes de Thoreau : la silhouette et le contact » de Michel Granger)" |
En ligne : |
https://lettresus.wordpress.com/2012/07/28/thoreausheritage/ |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=235308 |
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