Titre : |
La légitime défense : homicides sécuritaires, crimes racistes et violences policières / SCD |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Vanessa Codaccioni (1980-...) , Auteur |
Editeur : |
Paris : Éditions Textuel |
Année de publication : |
2019 |
Collection : |
Petite encyclopédie critique, ISSN 2105-9195 |
Importance : |
331 p. |
Présentation : |
couv. ill. en coul. |
Format : |
22 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-271-12061-8 |
Prix : |
24 € |
Note générale : |
"Je pense que la voix juridique est essentielle, mais on voit bien que le système judiciaire ne permet que rarement de rétablir la vérité et la justice comme l’ont démontré des recherches universitaires sur la question – je pense par exemple au livre de Vanessa Codaccioni, "La Légitime défense". Tous les comités Vérité et Justice et toutes les actions qui sont intentées au niveau judiciaire sont donc absolument nécessaires et vitaux.
Cela relève de l’auto-défense comme bien d’autres formes d’auto-défense déjà préentes dans les quartiers populaires : des formes d’organisation, de solidarité, de soutien communautaire qui sont liées au soin de soi, d’un « nous », à l’entraide, au soutien. On le voit dans la période de confinement, ça a été d’autant plus déterminant. Ce sont ces solidarités qui ont permis en grande partie de subvenir aux besoins vitaux, l’accès à la nourriture, à la santé, l’entraide entre les générations et aux soins aux enfants, aux parents… révélant aussi la puissance et l’engagement des femmes. Ces solidarités sont politiques au sens où la politique commence et finit par des questions vitales et quotidiennes. [...] En France, je pense que la focalisation, dont les médias mainstream se délectent, sur les images de Villeneuve-la-Garenne, sur les feux d’artifices lancés sur les patrouilles de la BAC, sur l’image vue et revue de la voiture brûlée, produit une opinion publique considérant que banlieue est égal à violence et donc que la répression policière est légitime. Mais ces révoltes, c’est de la résistance à un harcèlement quotidien, à une violence d’Etat, on parle concrètement de personnes qui parce qu’elles sortent dans la rue risquent de se faire tuer.
Plus encore, ces images viennent invisibiliser, rendre inaudible toute une organisation et toute une auto-défense des quartiers populaires. S’il y a encore de la puissance pour réagir face à la police et à l’assassinat de jeunes des quartiers populaires, c’est bien qu’en amont il y a des formes d’auto-organisation liées au soin, à la survie quotidienne, qui sont là depuis des décennies et qui permettent de maintenir cette puissance d’agir. [...] Cela montre à quel point l’auto-défense passe par l’auto-défense psychique et à quel point est immense la fatigue de devoir se défendre contre ces stigmates, ces représentations et ces pièges. L’auto-défense psychique est là aussi vitale : elle rend possible l’auto-détermination, sa propre définition des modalités de son émancipation, des formes d’organisation viables. [...] La répression et la surveillance vont se généraliser, s’intensifier. Evidemment, quand je parle de néolibéralisme, ce ne sont pas seulement des mots. Quand on donne, par exemple, un pouvoir de contrôle des attestations ou des pratiques à des agents privés – je pense aux vigiles, aux agents de sécurité de la RATP ou de la SNCF, qui en raison même de la casse du service public, ne sont plus payés qu’au nombre d’amende qu’ils donnent -, on comprend bien que ce seront des contrôles massifs et évidemment, en première ligne, ce seront les personnes racisées qui seront ciblées, les journalistes, les personnes engagées et politisées… [...]" Elsa Dorlin, en hyperlien. Propos recueillis par Anissa RAMI |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Mouvements contestataires -- France -- 1990-....
Répression politique -- France -- 1990-....
Militants politiques -- Violence envers -- France -- 1990-....
Résistance politique -- France -- 1990-....
Crimes et délits politiques -- France -- 1990-.... |
Résumé : |
La 4e de couverture indique : "La légitime défense est au coeur de l'actualité politique et judiciaire : multiplication du nombre de femmes battues qui tirent sur leur mari ou leur compagnon violent, mobilisations pour soutenir des commerçants qui ont tué des voleurs, et, plus récemment, facilitation de l'usage des armes par la police dans le cadre du renforcement de la lutte antiterroriste. Si la légitime défense fascine et fait débat - est-elle un permis de tuer ou l'arme du faible ? -, elle a aussi ses partisans radicaux : des militants pro-armes réclamant un "droit de tirer" et un "droit de tuer" ceux qui représenteraient un danger pour eux-mêmes et pour la société. Parallèlement à l'étude de leurs mobilisations, Vanessa Codaccioni se penche sur les grandes affaires de légitime défense depuis la fin des années soixante-dix. Elle montre qu'il s'agit le plus souvent d'homicides sécuritaires, de crimes racistes ou de violences policières, et analyse la manière dont leurs auteurs tentent d'échapper à la justice, notamment par un renversement des figures du coupable et de la victime. Par l'étude socio-historique des homicides "défensifs" et des usages sécuritaires des armes, ce livre explore la manière la plus radicale de se faire justice. Il interroge plus généralement les liens entre politiques du "faire mourir", pouvoir de mort et atteintes au droit à la vie dans les régimes démocratiques." |
Note de contenu : |
Notes bibliogr. |
En ligne : |
https://www.bondyblog.fr/politique/a-un-moment-donne-pour-ne-pas-crever-il-ny-a- [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=243317 |
La légitime défense : homicides sécuritaires, crimes racistes et violences policières / SCD [document électronique] / Vanessa Codaccioni (1980-...)  , Auteur . - Paris : Éditions Textuel, 2019 . - 331 p. : couv. ill. en coul. ; 22 cm. - ( Petite encyclopédie critique, ISSN 2105-9195) . ISBN : 978-2-271-12061-8 : 24 € "Je pense que la voix juridique est essentielle, mais on voit bien que le système judiciaire ne permet que rarement de rétablir la vérité et la justice comme l’ont démontré des recherches universitaires sur la question – je pense par exemple au livre de Vanessa Codaccioni, "La Légitime défense". Tous les comités Vérité et Justice et toutes les actions qui sont intentées au niveau judiciaire sont donc absolument nécessaires et vitaux.
Cela relève de l’auto-défense comme bien d’autres formes d’auto-défense déjà préentes dans les quartiers populaires : des formes d’organisation, de solidarité, de soutien communautaire qui sont liées au soin de soi, d’un « nous », à l’entraide, au soutien. On le voit dans la période de confinement, ça a été d’autant plus déterminant. Ce sont ces solidarités qui ont permis en grande partie de subvenir aux besoins vitaux, l’accès à la nourriture, à la santé, l’entraide entre les générations et aux soins aux enfants, aux parents… révélant aussi la puissance et l’engagement des femmes. Ces solidarités sont politiques au sens où la politique commence et finit par des questions vitales et quotidiennes. [...] En France, je pense que la focalisation, dont les médias mainstream se délectent, sur les images de Villeneuve-la-Garenne, sur les feux d’artifices lancés sur les patrouilles de la BAC, sur l’image vue et revue de la voiture brûlée, produit une opinion publique considérant que banlieue est égal à violence et donc que la répression policière est légitime. Mais ces révoltes, c’est de la résistance à un harcèlement quotidien, à une violence d’Etat, on parle concrètement de personnes qui parce qu’elles sortent dans la rue risquent de se faire tuer.
Plus encore, ces images viennent invisibiliser, rendre inaudible toute une organisation et toute une auto-défense des quartiers populaires. S’il y a encore de la puissance pour réagir face à la police et à l’assassinat de jeunes des quartiers populaires, c’est bien qu’en amont il y a des formes d’auto-organisation liées au soin, à la survie quotidienne, qui sont là depuis des décennies et qui permettent de maintenir cette puissance d’agir. [...] Cela montre à quel point l’auto-défense passe par l’auto-défense psychique et à quel point est immense la fatigue de devoir se défendre contre ces stigmates, ces représentations et ces pièges. L’auto-défense psychique est là aussi vitale : elle rend possible l’auto-détermination, sa propre définition des modalités de son émancipation, des formes d’organisation viables. [...] La répression et la surveillance vont se généraliser, s’intensifier. Evidemment, quand je parle de néolibéralisme, ce ne sont pas seulement des mots. Quand on donne, par exemple, un pouvoir de contrôle des attestations ou des pratiques à des agents privés – je pense aux vigiles, aux agents de sécurité de la RATP ou de la SNCF, qui en raison même de la casse du service public, ne sont plus payés qu’au nombre d’amende qu’ils donnent -, on comprend bien que ce seront des contrôles massifs et évidemment, en première ligne, ce seront les personnes racisées qui seront ciblées, les journalistes, les personnes engagées et politisées… [...]" Elsa Dorlin, en hyperlien. Propos recueillis par Anissa RAMI Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
Mouvements contestataires -- France -- 1990-....
Répression politique -- France -- 1990-....
Militants politiques -- Violence envers -- France -- 1990-....
Résistance politique -- France -- 1990-....
Crimes et délits politiques -- France -- 1990-.... |
Résumé : |
La 4e de couverture indique : "La légitime défense est au coeur de l'actualité politique et judiciaire : multiplication du nombre de femmes battues qui tirent sur leur mari ou leur compagnon violent, mobilisations pour soutenir des commerçants qui ont tué des voleurs, et, plus récemment, facilitation de l'usage des armes par la police dans le cadre du renforcement de la lutte antiterroriste. Si la légitime défense fascine et fait débat - est-elle un permis de tuer ou l'arme du faible ? -, elle a aussi ses partisans radicaux : des militants pro-armes réclamant un "droit de tirer" et un "droit de tuer" ceux qui représenteraient un danger pour eux-mêmes et pour la société. Parallèlement à l'étude de leurs mobilisations, Vanessa Codaccioni se penche sur les grandes affaires de légitime défense depuis la fin des années soixante-dix. Elle montre qu'il s'agit le plus souvent d'homicides sécuritaires, de crimes racistes ou de violences policières, et analyse la manière dont leurs auteurs tentent d'échapper à la justice, notamment par un renversement des figures du coupable et de la victime. Par l'étude socio-historique des homicides "défensifs" et des usages sécuritaires des armes, ce livre explore la manière la plus radicale de se faire justice. Il interroge plus généralement les liens entre politiques du "faire mourir", pouvoir de mort et atteintes au droit à la vie dans les régimes démocratiques." |
Note de contenu : |
Notes bibliogr. |
En ligne : |
https://www.bondyblog.fr/politique/a-un-moment-donne-pour-ne-pas-crever-il-ny-a- [...] |
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https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=243317 |
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