Résumé : |
Les outils d’évaluation chiffrée, de plus en plus répandus dans les entreprises de presse, sont souvent accusés d’entraîner une standardisation de l’évaluation et une érosion de l’autonomie journalistique. Cependant, une ethnographie comparée dans deux rédactions françaises permet de réfuter l’idée selon laquelle les métriques auraient des effets univoques. L’analyse de l’organisation du travail est centrale et permet d’expliquer des dynamiques d’appropriation contrastées : si des organisations fondées sur la collégialité encouragent les professionnels à mobiliser les chiffres en faisant preuve d’une certaine prudence, un contexte de renforcement du pouvoir hiérarchique et d’individualisation du travail tend à en faire des outils de standardisation et d’encadrement managérial. |