Résumé : |
En 1945, des employées domestiques créent, à La Réunion, le Syndicat des bonnes et des blanchisseuses et prennent part à un large mouvement anticolonial réclamant l’égalité des droits politiques et sociaux entre Français·es et Réunionnais·es. Appuyé sur des sources militantes et administratives, cet article a l’ambition de montrer que l’analyse des mobilisations, de ces employées d’une part et celle des réponses institutionnelles qui y sont apportées entre 1945 et 1960 d’autre part, constituent un angle privilégié pour saisir les modalités du maintien et du renouvellement d’un régime colonial appuyé sur les clivages sociaux de genre, de classe et de race, et ce, au moment même où, dans le cadre de la départementalisation amorcée en 1946, une citoyenneté politique et sociale française se construit localement. |