Résumé : |
Cet article se propose de revenir sur l’expérience d’employées subalternes devenues déléguées syndicales dans les secteurs de la grande distribution et des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), rencontrées au cours d’une enquête ethnographique au sein de deux Unions locales de la CGT. Le but est d’éclairer les ressources que peuvent mobiliser de manière autonome ces femmes appartenant aux fractions basses et précaires des classes populaires pour tenir leurs responsabilités syndicales, alors même qu’elles sont a priori démunies de capital militant. Nous rendons compte de leurs compétences profanes, qui reposent sur l’actualisation de dispositions agonistiques et de dispositions au care. Cet article entend ainsi contribuer à enrichir la notion de capital militant, en ne restant pas cantonné à une étude des seules ressources légitimes, qui tomberait dans le piège d’une vision misérabiliste des classes populaires. |