[article]
Titre : |
L’institutionnalisation de la « culture scientifique et technique », un fait social français (1970 – 2010) : note de synthèse |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Olivier Las Vergnas (1954-...) , Auteur |
Année de publication : |
2011 |
Article en page(s) : |
p.9-60 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
PER
|
Mots-clés : |
culture scientifique science et société apprenance désaffection des sciences obstacle épistémologique CSTI Éducation permanente Éducation des adultes |
Résumé : |
Dans les publications françaises, « culture scientifique et technique » (CST) recouvre le champ intitulé ailleurs public understanding of science ou scientific literacy. Avant d’être consacrée par la loi (1982), cette CST a émergé d’hybridations entre acteurs socio-culturels et scientifiques. Un conseil national et un programme mobilisateur, des colloques ou états généraux ainsi qu’un réseau de centres ad hoc ont ensuite fait converger, derrière cette appellation, de multiples organisations. Désignant tout autant la communication des laboratoires, l’éducation populaire, les débats sur la gouvernance de la recherche voire des actions de promotion des études scientifiques et se nourrissant d’acquis et de travaux rattachés aux sciences de l’éducation, aux sciences de l’information et de la communication (SIC), ou à la sociologie et aux sciences politiques, le champ de la CST a ainsi aggloméré des corpus disparates sans donner naissance à un cadre conceptuel intégrateur ou à des frontières précises.
Ainsi, les résultats de ces politiques de CST ne peuvent être évalués en raison d’amalgames sémantiques et les discours en leur faveur se répètent vainement depuis trois décennies. Entretenant l’illusion de pouvoir améliorer à la fois la détection de l’élite et le partage des savoirs par tous, ces discours oublient que le système d’enseignement initial est réglé pour ne retenir en bac scientifique qu’un quart de chaque classe d’âge et qu’il renforce ainsi, pour les ¾ restants, les obstacles cognitifs individuels en y ajoutant un obstacle « conatif » à même de produire ensuite une auto-prophétie de ne plus être capable de s’intéresser aux sciences. D’autant que la CST officielle étant une culture prescrite et non une culture vécue, elle renforce la rupture entre savoirs scientifiques et savoirs issus de la vie quotidienne, ce qui introduit une nouvelle forme d’obstacle épistémologique, qualifiable de « scolastique ».
Coexistent ainsi deux familles de pratiques de CST : la première organise le dialogue entre scientifiques et profanes, sans remettre en cause ce clivage ; la seconde favorise l’appropriation de savoirs scientifiques et de méthodes en s’autorisant à le transgresser. Alors que la première s’intéresse à la démocratie technoscientifique et non aux questions cognitives, la seconde est portée par des courants de l’éducation populaire et de l’auto-direction. Ceux-ci militent pour des « savoirs choisis » et des apprenances à visée d’émancipation, par exemple pour gérer au mieux une maladie chronique, participer à des investigations militantes ou s’accomplir au travers de loisirs technoscientifiques expérimentaux. Mais, chacune de ces deux familles peut-elle exister sans l’autre ? |
Note de contenu : |
PLAN DE L'ARTICLE
•1 - Historique◦1.1 - L’émergence d’un « sens figuré » de la CST
◦1.2 - La professionnalisation des médiateurs
•2 - Caractérisation◦2.1 - Un conglomérat disparate
◦2.2 - Les ambigüités protectrices créées par la terminologie « CST »
◦ 2.3. Les effets collatéraux des ambigüités terminologiques
•3 - État de l’art◦3.1 - La CST n’a pas fait l’objet d’une théorisation propre
◦3.2 - Approches fragmentées et emprunts disciplinaires
◦3.3 - Points de vue sur l’effet et le rôle social de la CST
•4 - Tendances actuelles et devenir◦4.1 - Répétition des discours et chronicisation du symptôme
◦Conclusion : tendances actuelles d’évolution des institutions de CST
•Glossaire des sigles employés
•Annexe |
En ligne : |
http://www.cairn.info/revue-savoirs-2011-3-page-9.htm |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=57019 |
in Savoirs : Revue internationale de recherches en éducation et formation des adultes > 27 (2011/3) . - p.9-60
[article] L’institutionnalisation de la « culture scientifique et technique », un fait social français (1970 – 2010) : note de synthèse [texte imprimé] / Olivier Las Vergnas (1954-...)  , Auteur . - 2011 . - p.9-60. Langues : Français ( fre) in Savoirs : Revue internationale de recherches en éducation et formation des adultes > 27 (2011/3) . - p.9-60
Catégories : |
PER
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Mots-clés : |
culture scientifique science et société apprenance désaffection des sciences obstacle épistémologique CSTI Éducation permanente Éducation des adultes |
Résumé : |
Dans les publications françaises, « culture scientifique et technique » (CST) recouvre le champ intitulé ailleurs public understanding of science ou scientific literacy. Avant d’être consacrée par la loi (1982), cette CST a émergé d’hybridations entre acteurs socio-culturels et scientifiques. Un conseil national et un programme mobilisateur, des colloques ou états généraux ainsi qu’un réseau de centres ad hoc ont ensuite fait converger, derrière cette appellation, de multiples organisations. Désignant tout autant la communication des laboratoires, l’éducation populaire, les débats sur la gouvernance de la recherche voire des actions de promotion des études scientifiques et se nourrissant d’acquis et de travaux rattachés aux sciences de l’éducation, aux sciences de l’information et de la communication (SIC), ou à la sociologie et aux sciences politiques, le champ de la CST a ainsi aggloméré des corpus disparates sans donner naissance à un cadre conceptuel intégrateur ou à des frontières précises.
Ainsi, les résultats de ces politiques de CST ne peuvent être évalués en raison d’amalgames sémantiques et les discours en leur faveur se répètent vainement depuis trois décennies. Entretenant l’illusion de pouvoir améliorer à la fois la détection de l’élite et le partage des savoirs par tous, ces discours oublient que le système d’enseignement initial est réglé pour ne retenir en bac scientifique qu’un quart de chaque classe d’âge et qu’il renforce ainsi, pour les ¾ restants, les obstacles cognitifs individuels en y ajoutant un obstacle « conatif » à même de produire ensuite une auto-prophétie de ne plus être capable de s’intéresser aux sciences. D’autant que la CST officielle étant une culture prescrite et non une culture vécue, elle renforce la rupture entre savoirs scientifiques et savoirs issus de la vie quotidienne, ce qui introduit une nouvelle forme d’obstacle épistémologique, qualifiable de « scolastique ».
Coexistent ainsi deux familles de pratiques de CST : la première organise le dialogue entre scientifiques et profanes, sans remettre en cause ce clivage ; la seconde favorise l’appropriation de savoirs scientifiques et de méthodes en s’autorisant à le transgresser. Alors que la première s’intéresse à la démocratie technoscientifique et non aux questions cognitives, la seconde est portée par des courants de l’éducation populaire et de l’auto-direction. Ceux-ci militent pour des « savoirs choisis » et des apprenances à visée d’émancipation, par exemple pour gérer au mieux une maladie chronique, participer à des investigations militantes ou s’accomplir au travers de loisirs technoscientifiques expérimentaux. Mais, chacune de ces deux familles peut-elle exister sans l’autre ? |
Note de contenu : |
PLAN DE L'ARTICLE
•1 - Historique◦1.1 - L’émergence d’un « sens figuré » de la CST
◦1.2 - La professionnalisation des médiateurs
•2 - Caractérisation◦2.1 - Un conglomérat disparate
◦2.2 - Les ambigüités protectrices créées par la terminologie « CST »
◦ 2.3. Les effets collatéraux des ambigüités terminologiques
•3 - État de l’art◦3.1 - La CST n’a pas fait l’objet d’une théorisation propre
◦3.2 - Approches fragmentées et emprunts disciplinaires
◦3.3 - Points de vue sur l’effet et le rôle social de la CST
•4 - Tendances actuelles et devenir◦4.1 - Répétition des discours et chronicisation du symptôme
◦Conclusion : tendances actuelles d’évolution des institutions de CST
•Glossaire des sigles employés
•Annexe |
En ligne : |
http://www.cairn.info/revue-savoirs-2011-3-page-9.htm |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=57019 |
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