Titre : |
Vagabondes, voleuses, vicieuses : adolescentes sous contrôle, de la Libération à la libération sexuelle |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Véronique Blanchard , Auteur |
Editeur : |
Paris : Editions François Bourin |
Année de publication : |
2019 |
Collection : |
Genre ! |
Importance : |
356 p. |
Format : |
20 x 13 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
979-10-252-0430-6 |
Prix : |
20 € |
Note générale : |
"Les mots qu'elles disent, elles ne les ont jamais exprimés ni à la psy, ni aux éducs, ni aux parents. Des paroles brutes et sans détour, mais aussi des silences, qui tous en disent long et fort sur la rage de s’en sortir. Trois portraits de "mauvaises filles" du Centre Educatif Fermé (CEF) de Doudeville, par Pauline Maucort.
Un podcast original en trois épisodes pour une Expérience signée Pauline Maucort, réalisée par Gaël Gillon.
Avant l’enfermement, elles ne parlaient pas. Elles frappaient. Elles sont là pour six ou douze mois, huit jeunes filles de 15, 16 ou 17 ans, sous clé, au Centre Educatif Fermé (CEF) de Doudeville, en Seine-Maritime. Pauline Maucort nous fait entendre trois d'entre elles. Jugées ou en attente de jugement pour trafic, proxénétisme, crimes et actes de barbarie, elles sont surveillées par sept caméras et ne peuvent sortir d’une pièce sans qu’un adulte ne leur ouvre la porte. Elles purgent une peine éducative comme alternative à la prison, comprenant obligation de soin, remise à niveau scolaire, stages d’insertion professionnelle, cinq cigarettes par jour, coucher à 22 heures.
On ne leur donne pas la parole, elles la prennent, et c’est leur première Expérience d’expression comme sujets. Maintenant elles veulent qu’on les écoute, pas qu’on les juge, ni qu’on les soigne. Les mots qu’elles nous disent, elles ne les ont jamais exprimés ni à la psy, ni aux éducs, ni aux parents. On les entend se libérer à mesure que leur pensée, enregistrée en temps réel, s’élabore entre les silences, l’hésitation, les mots précipités de la colère.
Les murs du CEF sont si fins qu’ils laissent entendre les cris des autres filles et des éducateurs. Les bruits des clés dans les serrures interrompent le propos. Elles réussissent pourtant à s’évader par les rêves, l’humour, et leurs histoires d’amour et d’amitié.
Parce qu’elles ont survécu à mille vies avant d’arriver ici, elles ont des choses à dire sur la justice et les violences sociales. L’Expérience d’être entendues les font passer de déviantes à dissidentes, parce qu’elles mettent en mots la révolte avant qu’elle ne les déborde en pulsion. Leur prise de parole est politique, elle dit la rage de s’en sortir. C’est un acte de résistance à l’injustice des sanctions et à l’assignation aux normes de genre.
ECOUTER LES 3 ÉPISODES DE LA SÉRIE, DANS SON INTÉGRALITÉ, cf hyperlien
Episode 1
La première mauvaise fille a fugué du CEF pour rejoindre son ex qui la prostituait. Il est aujourd’hui en prison. Elle est revenue purger sa peine avec l’envie d’échapper au milieu et de se libérer du désir de l’autre.
Episode 2
La deuxième mauvaise fille est entrée dans une spirale de délinquance parce que l’adrénaline l’aidait à oublier ses problèmes, comme une drogue. Chaque convocation au tribunal était l’occasion de voir sa mère, enfin, se préoccuper d’elle.
Episode 3
Quand elle arrive au CEF, la troisième mauvaise fille a le sourire, parce que ça lui évite la prison. Mais après une année enfermée, elle est très critique sur l’organisation qui fait souffrir les éducateurs comme les filles. Elle reconnaît pourtant que l’enfermement lui a appris la patience, "parce qu’au CEF, t’as pas le choix". Maintenant elle met toute sa rage dans la réalisation de son projet professionnel." |
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
|
Mots-clés : |
Documentaires Vie quotidienne et société délinquance juvénile fille filles Société / Comportement et vie sociale / Délinquance Témoignages Délinquantes 1950 1960 corps |
Index. décimale : |
F-11 Femme |
Résumé : |
Une étude autour de la délinquance juvénile chez les adolescentes nées dans les années 1930 et 1940. Les témoignages de Rose, Luce ou encore Adèle, toutes issues de milieux modestes et condamnées par la justice des mineures, décrivent les injonctions et les codes de conduite stricts imposés aux jeunes filles des Trente glorieuses. |
Note de contenu : |
Luce : « vagabonde » ; Adèle : « voleuse » ; Émilienne : « vicieuse ». Trois mots, qui valent rappel à l’ordre, réquisitoire, sanction. Ou comment le langage, le système éducatif, la psychiatrie et l’institution judiciaire construisent le féminin, en lui opposant des contre-modèles. Dans les années 1950 et 1960, une adolescente a tôt fait de virer « mauvaise fille » : un flirt, une sortie au bal ou au café, voire une simple fugue de quelques heures peuvent suffire à enclencher l’engrenage judiciaire, qui la conduit devant le juge des enfants. Beaucoup seront ensuite placées en internat, hospitalisées, ou emprisonnées. Un mécanisme que Véronique Blanchard dévoile à travers l’analyse de centaines de documents exhumés des archives du tribunal pour enfants de la Seine. Les voix des jeunes filles qui en surgissent racontent autant de trajectoires brisées, de rêves réprimés — et de révoltes indomptées. Elles nous plongent dans les coulisses de la fabrique du genre et des inégalités. Car si les lois ont évolué, si les regards portés sur le genre ont changé, si les adolescentes d’aujourd’hui ne portent plus les mêmes prénoms, certains mécanismes, eux, perdurent : ces voix n’ont aujourd’hui rien perdu de leur force subversive. |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/lexperience-le-podcast-original/les-mauva [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=228709 |
Vagabondes, voleuses, vicieuses : adolescentes sous contrôle, de la Libération à la libération sexuelle [texte imprimé] / Véronique Blanchard  , Auteur . - Paris : Editions François Bourin, 2019 . - 356 p. ; 20 x 13 cm. - ( Genre !) . ISBN : 979-10-252-0430-6 : 20 € "Les mots qu'elles disent, elles ne les ont jamais exprimés ni à la psy, ni aux éducs, ni aux parents. Des paroles brutes et sans détour, mais aussi des silences, qui tous en disent long et fort sur la rage de s’en sortir. Trois portraits de "mauvaises filles" du Centre Educatif Fermé (CEF) de Doudeville, par Pauline Maucort.
Un podcast original en trois épisodes pour une Expérience signée Pauline Maucort, réalisée par Gaël Gillon.
Avant l’enfermement, elles ne parlaient pas. Elles frappaient. Elles sont là pour six ou douze mois, huit jeunes filles de 15, 16 ou 17 ans, sous clé, au Centre Educatif Fermé (CEF) de Doudeville, en Seine-Maritime. Pauline Maucort nous fait entendre trois d'entre elles. Jugées ou en attente de jugement pour trafic, proxénétisme, crimes et actes de barbarie, elles sont surveillées par sept caméras et ne peuvent sortir d’une pièce sans qu’un adulte ne leur ouvre la porte. Elles purgent une peine éducative comme alternative à la prison, comprenant obligation de soin, remise à niveau scolaire, stages d’insertion professionnelle, cinq cigarettes par jour, coucher à 22 heures.
On ne leur donne pas la parole, elles la prennent, et c’est leur première Expérience d’expression comme sujets. Maintenant elles veulent qu’on les écoute, pas qu’on les juge, ni qu’on les soigne. Les mots qu’elles nous disent, elles ne les ont jamais exprimés ni à la psy, ni aux éducs, ni aux parents. On les entend se libérer à mesure que leur pensée, enregistrée en temps réel, s’élabore entre les silences, l’hésitation, les mots précipités de la colère.
Les murs du CEF sont si fins qu’ils laissent entendre les cris des autres filles et des éducateurs. Les bruits des clés dans les serrures interrompent le propos. Elles réussissent pourtant à s’évader par les rêves, l’humour, et leurs histoires d’amour et d’amitié.
Parce qu’elles ont survécu à mille vies avant d’arriver ici, elles ont des choses à dire sur la justice et les violences sociales. L’Expérience d’être entendues les font passer de déviantes à dissidentes, parce qu’elles mettent en mots la révolte avant qu’elle ne les déborde en pulsion. Leur prise de parole est politique, elle dit la rage de s’en sortir. C’est un acte de résistance à l’injustice des sanctions et à l’assignation aux normes de genre.
ECOUTER LES 3 ÉPISODES DE LA SÉRIE, DANS SON INTÉGRALITÉ, cf hyperlien
Episode 1
La première mauvaise fille a fugué du CEF pour rejoindre son ex qui la prostituait. Il est aujourd’hui en prison. Elle est revenue purger sa peine avec l’envie d’échapper au milieu et de se libérer du désir de l’autre.
Episode 2
La deuxième mauvaise fille est entrée dans une spirale de délinquance parce que l’adrénaline l’aidait à oublier ses problèmes, comme une drogue. Chaque convocation au tribunal était l’occasion de voir sa mère, enfin, se préoccuper d’elle.
Episode 3
Quand elle arrive au CEF, la troisième mauvaise fille a le sourire, parce que ça lui évite la prison. Mais après une année enfermée, elle est très critique sur l’organisation qui fait souffrir les éducateurs comme les filles. Elle reconnaît pourtant que l’enfermement lui a appris la patience, "parce qu’au CEF, t’as pas le choix". Maintenant elle met toute sa rage dans la réalisation de son projet professionnel."
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
|
Mots-clés : |
Documentaires Vie quotidienne et société délinquance juvénile fille filles Société / Comportement et vie sociale / Délinquance Témoignages Délinquantes 1950 1960 corps |
Index. décimale : |
F-11 Femme |
Résumé : |
Une étude autour de la délinquance juvénile chez les adolescentes nées dans les années 1930 et 1940. Les témoignages de Rose, Luce ou encore Adèle, toutes issues de milieux modestes et condamnées par la justice des mineures, décrivent les injonctions et les codes de conduite stricts imposés aux jeunes filles des Trente glorieuses. |
Note de contenu : |
Luce : « vagabonde » ; Adèle : « voleuse » ; Émilienne : « vicieuse ». Trois mots, qui valent rappel à l’ordre, réquisitoire, sanction. Ou comment le langage, le système éducatif, la psychiatrie et l’institution judiciaire construisent le féminin, en lui opposant des contre-modèles. Dans les années 1950 et 1960, une adolescente a tôt fait de virer « mauvaise fille » : un flirt, une sortie au bal ou au café, voire une simple fugue de quelques heures peuvent suffire à enclencher l’engrenage judiciaire, qui la conduit devant le juge des enfants. Beaucoup seront ensuite placées en internat, hospitalisées, ou emprisonnées. Un mécanisme que Véronique Blanchard dévoile à travers l’analyse de centaines de documents exhumés des archives du tribunal pour enfants de la Seine. Les voix des jeunes filles qui en surgissent racontent autant de trajectoires brisées, de rêves réprimés — et de révoltes indomptées. Elles nous plongent dans les coulisses de la fabrique du genre et des inégalités. Car si les lois ont évolué, si les regards portés sur le genre ont changé, si les adolescentes d’aujourd’hui ne portent plus les mêmes prénoms, certains mécanismes, eux, perdurent : ces voix n’ont aujourd’hui rien perdu de leur force subversive. |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/lexperience-le-podcast-original/les-mauva [...] |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=228709 |
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