Titre de série : |
Billebaude (Paris) - ISSN 2266-5234, 14 |
Titre : |
Mondes sonores |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Philippe Descola (1949-...) , Personne interviewée ; Rémond Lorne, Auteur ; Luca Foglia, Auteur ; Anne de Malleray, Editeur scientifique |
Editeur : |
Paris : Billebaude |
Année de publication : |
2019 |
Importance : |
95 p. |
Présentation : |
ill. en coul., couv. ill. en coul. |
Format : |
30 cm |
Note générale : |
La dernière livraison de la revue Billebaude est consacrée aux mondes sonores des vivants non-humains. Des araignées, qui font vibrer en les pinçant les cordes de leurs toiles, aux claquements secs des cachalots, en passant par le hurlement rassembleur des loups, toute une gamme de sons, des plus ténus aux plus puissants, forme une phonosphère riche de sens pour qui sait ou veut l’entendre. La philosophe Vinciane Despret évoque les mondes perceptifs que déploie ce langage énigmatique et profus en se référant notamment à Gilles Deleuze, qui insistait « sur le fait que les animaux ne sont ni dans notre monde ni dans un autre » mais dans un « monde associé », à l’occasion transporté au gré des migrations comme une sorte de « bulle » pareille à celle que construit l’enfant qui, dans un passage de Mille Plateaux, trace son chez-soi autour de lui en chantonnant. C’est, au passage, une leçon sur la meilleure manière d’habiter un lieu : l’oiseau choisit un promontoire « et à partir de là, il rayonne depuis le centre jusqu’à former, avec son chant, une sorte de maillage sonore qui constitue son territoire ». Une façon de faire corps avec l’espace à coups d’avertissements mélodieux, mais aussi de se faire des voisins. Comme chacun a pu le constater, les oiseaux « vocalisent en affinité », ils se donnent le répons dans une partition qui est aussi celle du territoire partagé. La philosophe, spécialiste d’éthologie animale, insiste sur le bénéfice sensoriel et intellectuel « à vivre dans un monde où on fait attention » à ces signaux sonores, de manière à développer « le goût d’une intimité sans proximité ». L’anthropologue Viveiros de Castro disait que sa tâche « n’était pas d’expliquer d’autres mondes mais de multiplier les nôtres ». Baptiste Morizot, philosophe et pisteur de loups s’y emploie également. Il décrypte le sens des hurlements solitaires ou en meute. Il y a ceux qui appellent au regroupement à la tombée de la nuit. « Alors commencent des fêtes, des embrassades ». Et puis il y a le « hurlement chorus », qui signale le départ de la chasse nocturne, dans une tonalité différente, bientôt suivie d’un silence révélateur d’une coordination sans faille. Par ailleurs, hurler en chorus est également le signe pour tenir une position, « une technique géopolitique d’évitement du conflit » avec d’autres meutes. |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Forêts -- Anthropologie
Forêts -- Aspect symbolique
Forêts -- Conservation des ressource |
Résumé : |
La diversité remarquable des formes et des couleurs du vivant a contribué à façonner nos imaginaires et nos arts. Ses chants ont aussi inspiré nos compositions musicales, pourtant, notre biais de primates visuels nous rend généralement moins sensibles à la richesse des mondes sonores qui nous entourent. En s’immergeant dans les partitions du vivant, ce numéro propose de prêter attention aux échanges de vibrations et de sons – intra- mais aussi interspécifiques – pour communiquer, se partager des territoires, se reproduire… De là, pourrions-nous imaginer d’autres modalités de communication avec les vivants, pour mieux nous entendre ?
Vers quelle forêt allons-nous ?
Pour l'occasion, nous aurons le plaisir d'accueillir autour de la table :
- Andrée CORVOL, historienne, directrice de recherche au CNRS, auteur de "L'arbre en Occident" (2009) ou "Histoire de la chasse, L'homme et la bête" (2010) ;
- Jean-Luc PEYRON, directeur d'Ecofor ;
- Anthonin DAVID, chargé d'un état des lieux sur l'équilibre agro-sylvo-cynégétique. |
Note de contenu : |
Bibliogr. à la fin des articles |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/les-petits-matins/les-petits-matins-170 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=217160 |
Billebaude (Paris) - ISSN 2266-5234, 14. Mondes sonores [document électronique] / Philippe Descola (1949-...)  , Personne interviewée ; Rémond Lorne, Auteur ; Luca Foglia, Auteur ; Anne de Malleray, Editeur scientifique . - Paris : Billebaude, 2019 . - 95 p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm. La dernière livraison de la revue Billebaude est consacrée aux mondes sonores des vivants non-humains. Des araignées, qui font vibrer en les pinçant les cordes de leurs toiles, aux claquements secs des cachalots, en passant par le hurlement rassembleur des loups, toute une gamme de sons, des plus ténus aux plus puissants, forme une phonosphère riche de sens pour qui sait ou veut l’entendre. La philosophe Vinciane Despret évoque les mondes perceptifs que déploie ce langage énigmatique et profus en se référant notamment à Gilles Deleuze, qui insistait « sur le fait que les animaux ne sont ni dans notre monde ni dans un autre » mais dans un « monde associé », à l’occasion transporté au gré des migrations comme une sorte de « bulle » pareille à celle que construit l’enfant qui, dans un passage de Mille Plateaux, trace son chez-soi autour de lui en chantonnant. C’est, au passage, une leçon sur la meilleure manière d’habiter un lieu : l’oiseau choisit un promontoire « et à partir de là, il rayonne depuis le centre jusqu’à former, avec son chant, une sorte de maillage sonore qui constitue son territoire ». Une façon de faire corps avec l’espace à coups d’avertissements mélodieux, mais aussi de se faire des voisins. Comme chacun a pu le constater, les oiseaux « vocalisent en affinité », ils se donnent le répons dans une partition qui est aussi celle du territoire partagé. La philosophe, spécialiste d’éthologie animale, insiste sur le bénéfice sensoriel et intellectuel « à vivre dans un monde où on fait attention » à ces signaux sonores, de manière à développer « le goût d’une intimité sans proximité ». L’anthropologue Viveiros de Castro disait que sa tâche « n’était pas d’expliquer d’autres mondes mais de multiplier les nôtres ». Baptiste Morizot, philosophe et pisteur de loups s’y emploie également. Il décrypte le sens des hurlements solitaires ou en meute. Il y a ceux qui appellent au regroupement à la tombée de la nuit. « Alors commencent des fêtes, des embrassades ». Et puis il y a le « hurlement chorus », qui signale le départ de la chasse nocturne, dans une tonalité différente, bientôt suivie d’un silence révélateur d’une coordination sans faille. Par ailleurs, hurler en chorus est également le signe pour tenir une position, « une technique géopolitique d’évitement du conflit » avec d’autres meutes. Langues : Français ( fre)
Mots-clés : |
Forêts -- Anthropologie
Forêts -- Aspect symbolique
Forêts -- Conservation des ressource |
Résumé : |
La diversité remarquable des formes et des couleurs du vivant a contribué à façonner nos imaginaires et nos arts. Ses chants ont aussi inspiré nos compositions musicales, pourtant, notre biais de primates visuels nous rend généralement moins sensibles à la richesse des mondes sonores qui nous entourent. En s’immergeant dans les partitions du vivant, ce numéro propose de prêter attention aux échanges de vibrations et de sons – intra- mais aussi interspécifiques – pour communiquer, se partager des territoires, se reproduire… De là, pourrions-nous imaginer d’autres modalités de communication avec les vivants, pour mieux nous entendre ?
Vers quelle forêt allons-nous ?
Pour l'occasion, nous aurons le plaisir d'accueillir autour de la table :
- Andrée CORVOL, historienne, directrice de recherche au CNRS, auteur de "L'arbre en Occident" (2009) ou "Histoire de la chasse, L'homme et la bête" (2010) ;
- Jean-Luc PEYRON, directeur d'Ecofor ;
- Anthonin DAVID, chargé d'un état des lieux sur l'équilibre agro-sylvo-cynégétique. |
Note de contenu : |
Bibliogr. à la fin des articles |
En ligne : |
https://www.franceculture.fr/emissions/les-petits-matins/les-petits-matins-170 |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=217160 |
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Chaque semestre, la revue propose autour d’un thème – le loup, la forêt, la ruralité, etc. -, des contributions de chercheurs, journalistes, acteurs de terrain, artistes.
Dans un esprit d’ouverture, la revue tisse des liens entre le monde de la recherche, de l’art et celui de la gestion de l’environnement autour des enjeux de conservation de la nature. Consciente que la crise écologique et économique invite à recomposer un nouveau savoir où la science dialogue avec la culture et la gestion avec les pratiques et savoirs traditionnels, la revue fonctionne comme un laboratoire d’idées et d’échanges.
Sans militer pour un bon usage de la nature, Billebaude cherche à révéler les paradoxes de la société contemporaine marquée à la fois par une sensibilité croissante à la nature et une méconnaissance pratique de plus en plus grande du fonctionnement des écosystèmes.
Revue d’analyses, d’interviews, de récits, Billebaude est aussi galerie d’art, qui prolonge sur papier l’espace du musée de la Chasse et de la Nature en exposant des propositions artistiques originales.