Titre : |
La citoyenneté urbaine : formes d’engagement et enjeux de solidarité. Synthèse de programme de recherche 2007 - 2011 |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
France Plan Urbanisme Construction Architecture, Collectivité éditrice |
Editeur : |
La Défense Cedex : PUCA, Plan urbanisme construction architecture |
Année de publication : |
2011 |
Importance : |
144 p. |
Format : |
(PDF - 742 Ko) |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-11-097040-4 |
Note générale : |
Avec les contributions de : Patrice Aubertel, Evelyne Baillergeau, Jean-Roland Barthélemy, Isabelle Berry-Chikhaoui, Jérôme Boissonade, Marion Carrel, Victor Chomentovski, Agnès Deboulet, Rémi Eliçabe, Pedro Garcia Sanchez, Claire Gillio, Patrick Gonin, Hélène Hatzfeld, Jacques Ion, Françoise Navarre, Catherine Neveu, Vincent Renard, Rafaël Ricardou, Nicole Rousier, Philippe Warin
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Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
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Index. décimale : |
F-62 Environnement - cadre de vie - aménagement urbain |
Résumé : |
Dans le cadre de la valorisation du programme de recherche « citoyenneté urbaine, formes d’engagement et enjeux de solidarité », cette rencontre débat a été l’occasion de mettre l’accent sur deux points qui avaient plus particulièrement retenu l’attention des chercheurs. Le premier point est l’inventivité des citoyens, ces citoyens qui ne sont plus seulement des destinataires de politiques mais qui imaginent, créent, produisent la ville à travers de actions et en donnant du sens à leurs actions. Le deuxième point a consisté à voir comment les institutions prennent en compte ou pas les dynamiques impulsées par les citoyens ou par les attentes de ceux-ci. Cette consultation est issue des « Enjeux » construits par le PUCA qui ont constitué le socle sur lequel il a construit son programme 2007-2012. Elle est le fruit d'un atelier qu'il a organisé en collaboration avec le CNRS et de demandes complémentaires formulées par son Comité d'orientation. En effet, au cours de l'année 2006, le PUCA a organisé en collaboration avec le CNRS, un atelier de recherche intitulé « Citoyenneté urbaine », dont un des objectifs principaux a été de saisir un certain nombre d'enjeux liés à la décision urbaine et à l'exercice d'une citoyenneté en se plaçant du point de vue des gouvernés et des citoyens eux-mêmes. Il s'est donc agi de donner droit aux représentations et aux pratiques des citoyens. Dans cette perspective, la citoyenneté ne saurait se mesurer uniquement dans sa dimension juridique et nationale. Elle a été appréhendée plutôt comme un ensemble de pratiques, comme un processus, une « fabrique » constante à l'intersection des politiques publiques et des mobilisations. Parmi les constats effectués à l'issue de ce travail (voir synthèse bibliographique), il en est trois qui ressortent avec une force particulière.
1. Il existe aujourd'hui une littérature assez importante sur les dispositifs de « démocratie participative » et les diverses instances de concertation mises en place par des collectivités territoriales (notamment aux termes de la loi de février 2002 sur la « démocratie de proximité »). Mais dans leur grande majorité, ces travaux s'intéressent davantage aux dispositifs institutionnels et à leurs éventuels effets sur l'organisation des services, qu'à ce qui motive et structure l'engagement des « citoyens » eux-mêmes. Ce constat vaut également pour les analyses relatives aux compétences ou attitudes requises et attendues de la part des citoyens dans ces instances, et par conséquent sur les processus d'exclusion qu'ils produisent. Autrement dit, on dispose de peu de travaux sur la manière dont des citoyens « ordinaires » vivent ces instances, ce qu'ils y trouvent ou souhaiteraient y trouver, ce qui motive leur adhésion ou leur désertion.
2. Par ailleurs, on dispose également de relativement peu d'analyses concernant d'autres formes, parfois plus informelles, de participation à la décision urbaine, ou d'expression d'une citoyenneté. Pourtant, n'y aurait-il pas lieu de rechercher aussi ailleurs que dans les dispositifs institutionnels affichant une orientation participative, notamment dans des mobilisations parfois trop rapidement considérées comme relevant d'une logique « nimby » ou de pratiques violentes, l'expression d'aspirations et de demandes politiques et sociales émanant des citoyens, des acteurs sociaux ? L'enjeu n'est-il pas de percevoir comment la citoyenneté se construit, souvent en dehors des circuits balisés par les pouvoirs publics, dans des temps et des lieux de co-présence diversifiés, en prenant en compte y compris les dimensions corporelle, narrative et festive de la vie sociale. On peut également s'interroger sur la manière dont des engagements ne s'affichant pas sous l'intitulé « démocratie urbaine » influent ou interagissent avec celle-ci ; on peut penser ici à des engagements autour des enjeux de développement durable ou de protection de l'environnement, ou autour de « questions sociales », comme la pauvreté, le Sida ou le logement, ainsi qu'à tout un ensemble de pratiques liées au champ de la production économique ou de la gestion de services collectifs.
3. Certains enjeux de la citoyenneté sont invisibles, ignorés, peu explorés. Il en va ainsi de sa dimension fiscale. Si la citoyenneté fiscale a fait l'objet de nombreux commentaires du fait du caractère médiatique de l'installation à l'étranger de certains artistes ou hommes d'affaires fortunés, les débats sont restés circonscrits au poids relatif et au sens de l'impôt national dans un cadre européen. De même, si les travaux dans le champ de l'économie solidaire ont permis de développer l'idée de citoyenneté financière, par le recours à des placements éthiques par exemple, ils n'ont pas été raccordés à une analyse des disparités territoriales liées à la fiscalité locale. Pourtant, l'inégalité des revenus et plus globalement de la richesse des communes en France constitue un enjeu d'importance pour la citoyenneté urbaine. Une telle « invisibilisation » des dimensions financières et économiques de la citoyenneté ne va pas sans poser question, que l'on considère l'insistance à « faire participer les pauvres » quand d'autres « votent avec leurs pieds » en quittant des communes dont la fiscalité est considérée comme trop élevée, tout en continuant à en bénéficier des services ; l'opacité des mécanismes de la fiscalité locale ; ou encore la faible présence de ces enjeux dans les pratiques dites « participatives », notamment aux échelons intercommunaux. |
Note de contenu : |
Ce document relate la rencontre débat organisée par le Puca (Plan Urbanisme Construction Architecture), le 26 mai 2011 à Paris. PUCA - DGUHC, Consultation internationale de recherche. Ministère l'Emploi, de la Cohésion sociale et du logement, Ministère des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer. Avril 2007 - Programme finalisé « gouvernement des villes et fabrique du bien commun » : Consultation internationale de recherche |
En ligne : |
http://rp.urbanisme.equipement.gouv.fr/puca/edito/Citoyennete_urb_engagmt.pdf |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=60742 |
La citoyenneté urbaine : formes d’engagement et enjeux de solidarité. Synthèse de programme de recherche 2007 - 2011 [document électronique] / France Plan Urbanisme Construction Architecture, Collectivité éditrice . - La Défense Cedex (MEDAD Grande Arche, Paroi SUD, 92055) : PUCA, Plan urbanisme construction architecture, 2011 . - 144 p. ; (PDF - 742 Ko). ISBN : 978-2-11-097040-4 Avec les contributions de : Patrice Aubertel, Evelyne Baillergeau, Jean-Roland Barthélemy, Isabelle Berry-Chikhaoui, Jérôme Boissonade, Marion Carrel, Victor Chomentovski, Agnès Deboulet, Rémi Eliçabe, Pedro Garcia Sanchez, Claire Gillio, Patrick Gonin, Hélène Hatzfeld, Jacques Ion, Françoise Navarre, Catherine Neveu, Vincent Renard, Rafaël Ricardou, Nicole Rousier, Philippe Warin
Langues : Français ( fre)
Catégories : |
F POPULATIONS - ETUDES DE CAS
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Index. décimale : |
F-62 Environnement - cadre de vie - aménagement urbain |
Résumé : |
Dans le cadre de la valorisation du programme de recherche « citoyenneté urbaine, formes d’engagement et enjeux de solidarité », cette rencontre débat a été l’occasion de mettre l’accent sur deux points qui avaient plus particulièrement retenu l’attention des chercheurs. Le premier point est l’inventivité des citoyens, ces citoyens qui ne sont plus seulement des destinataires de politiques mais qui imaginent, créent, produisent la ville à travers de actions et en donnant du sens à leurs actions. Le deuxième point a consisté à voir comment les institutions prennent en compte ou pas les dynamiques impulsées par les citoyens ou par les attentes de ceux-ci. Cette consultation est issue des « Enjeux » construits par le PUCA qui ont constitué le socle sur lequel il a construit son programme 2007-2012. Elle est le fruit d'un atelier qu'il a organisé en collaboration avec le CNRS et de demandes complémentaires formulées par son Comité d'orientation. En effet, au cours de l'année 2006, le PUCA a organisé en collaboration avec le CNRS, un atelier de recherche intitulé « Citoyenneté urbaine », dont un des objectifs principaux a été de saisir un certain nombre d'enjeux liés à la décision urbaine et à l'exercice d'une citoyenneté en se plaçant du point de vue des gouvernés et des citoyens eux-mêmes. Il s'est donc agi de donner droit aux représentations et aux pratiques des citoyens. Dans cette perspective, la citoyenneté ne saurait se mesurer uniquement dans sa dimension juridique et nationale. Elle a été appréhendée plutôt comme un ensemble de pratiques, comme un processus, une « fabrique » constante à l'intersection des politiques publiques et des mobilisations. Parmi les constats effectués à l'issue de ce travail (voir synthèse bibliographique), il en est trois qui ressortent avec une force particulière.
1. Il existe aujourd'hui une littérature assez importante sur les dispositifs de « démocratie participative » et les diverses instances de concertation mises en place par des collectivités territoriales (notamment aux termes de la loi de février 2002 sur la « démocratie de proximité »). Mais dans leur grande majorité, ces travaux s'intéressent davantage aux dispositifs institutionnels et à leurs éventuels effets sur l'organisation des services, qu'à ce qui motive et structure l'engagement des « citoyens » eux-mêmes. Ce constat vaut également pour les analyses relatives aux compétences ou attitudes requises et attendues de la part des citoyens dans ces instances, et par conséquent sur les processus d'exclusion qu'ils produisent. Autrement dit, on dispose de peu de travaux sur la manière dont des citoyens « ordinaires » vivent ces instances, ce qu'ils y trouvent ou souhaiteraient y trouver, ce qui motive leur adhésion ou leur désertion.
2. Par ailleurs, on dispose également de relativement peu d'analyses concernant d'autres formes, parfois plus informelles, de participation à la décision urbaine, ou d'expression d'une citoyenneté. Pourtant, n'y aurait-il pas lieu de rechercher aussi ailleurs que dans les dispositifs institutionnels affichant une orientation participative, notamment dans des mobilisations parfois trop rapidement considérées comme relevant d'une logique « nimby » ou de pratiques violentes, l'expression d'aspirations et de demandes politiques et sociales émanant des citoyens, des acteurs sociaux ? L'enjeu n'est-il pas de percevoir comment la citoyenneté se construit, souvent en dehors des circuits balisés par les pouvoirs publics, dans des temps et des lieux de co-présence diversifiés, en prenant en compte y compris les dimensions corporelle, narrative et festive de la vie sociale. On peut également s'interroger sur la manière dont des engagements ne s'affichant pas sous l'intitulé « démocratie urbaine » influent ou interagissent avec celle-ci ; on peut penser ici à des engagements autour des enjeux de développement durable ou de protection de l'environnement, ou autour de « questions sociales », comme la pauvreté, le Sida ou le logement, ainsi qu'à tout un ensemble de pratiques liées au champ de la production économique ou de la gestion de services collectifs.
3. Certains enjeux de la citoyenneté sont invisibles, ignorés, peu explorés. Il en va ainsi de sa dimension fiscale. Si la citoyenneté fiscale a fait l'objet de nombreux commentaires du fait du caractère médiatique de l'installation à l'étranger de certains artistes ou hommes d'affaires fortunés, les débats sont restés circonscrits au poids relatif et au sens de l'impôt national dans un cadre européen. De même, si les travaux dans le champ de l'économie solidaire ont permis de développer l'idée de citoyenneté financière, par le recours à des placements éthiques par exemple, ils n'ont pas été raccordés à une analyse des disparités territoriales liées à la fiscalité locale. Pourtant, l'inégalité des revenus et plus globalement de la richesse des communes en France constitue un enjeu d'importance pour la citoyenneté urbaine. Une telle « invisibilisation » des dimensions financières et économiques de la citoyenneté ne va pas sans poser question, que l'on considère l'insistance à « faire participer les pauvres » quand d'autres « votent avec leurs pieds » en quittant des communes dont la fiscalité est considérée comme trop élevée, tout en continuant à en bénéficier des services ; l'opacité des mécanismes de la fiscalité locale ; ou encore la faible présence de ces enjeux dans les pratiques dites « participatives », notamment aux échelons intercommunaux. |
Note de contenu : |
Ce document relate la rencontre débat organisée par le Puca (Plan Urbanisme Construction Architecture), le 26 mai 2011 à Paris. PUCA - DGUHC, Consultation internationale de recherche. Ministère l'Emploi, de la Cohésion sociale et du logement, Ministère des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer. Avril 2007 - Programme finalisé « gouvernement des villes et fabrique du bien commun » : Consultation internationale de recherche |
En ligne : |
http://rp.urbanisme.equipement.gouv.fr/puca/edito/Citoyennete_urb_engagmt.pdf |
Permalink : |
https://cs.iut.univ-tours.fr/index.php?lvl=notice_display&id=60742 |
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